L’effondrement est différé

On a bien cru assister au début du traditionnel effondrement de fin de saison du Bayer Leverkusen, longtemps accroché à domicile par l’avant-dernier Stuttgart. Mais les Rheinländer ont fini par trouver les ressources pour arracher trois points pas vraiment mérités mais qui leur permettent de rester dans la course au titre.

Après les victoires de Dortmund, du Bayern et d’Hanovre la veille, le Bayer Leverkusen se devait également d’empocher les trois points à domicile contre Stuttgart pour ne pas faire la mauvaise opération du week-end ; a priori, la tâche ne semblait pas des plus ardues tant le VfB Stuttgart, avant-dernier du classement, n’en finit plus de décevoir cette saison mais on sait que la Bundesliga n’est pas la Liga et que la hiérarchie d’un jour y est rarement celle du lendemain.

La poisse du mal classé

C’est d’ailleurs Stuttgart qui va se montrer le premier dangereux avec un tir de Cacau détourné par le gardien Adler. Mais quand une équipe est mal classée, la chance lui sourit rarement et le VfB va en faire l’expérience sur la première incursion de Vizekusen dans le camp adverse : la frappe manquée de Castro parvient tout à fait fortuitement à Stefan Kiessling qui peut ouvrir le score d’une reprise au ras du poteau. Sur sa lancée, Neverkusen est tout proche du 2-0 mais la frappe de Renato Augusto passe à côté.

Tamás Hajnal est génial

Stuttgart peut désormais compter sur un joueur génial dans ses rangs : Tamás Hajnal. Certes, le petit meneur de jeu hongrois reste sur un échec à Dortmund où il n’a jamais vraiment trouvé sa place dans le dispositif de Jürgen Klopp. Ensuite, il s’est blessé, il y a eu la révélation Kagawa, l’équipe alignait les victoires et ça ne lui était pas possible de retrouver une place de titulaire, d’où son prêt à Stuttgart pour ce 2e tour. Il manque encore un peu de compétition, d’ailleurs sa deuxième période a été assez médiocre, mais je suis persuadé qu’avec un peu de temps de jeu, il peut retrouver son niveau de la saison 2007-2008 où, sous le maillot de Karlsruhe, il comptait parmi les meilleurs joueurs de Bundesliga. Car en 1ère mi-temps, les ouvertures millimétrées de Tamás Hajnal dans le dos de la défense ont mis à l’agonie l’arrière-garde de Leverkusen. C’est sur l’une d’elle, une véritable offrande, que l’international autrichien Martin Harnik est parti seul au but inscrire l’égalisation.

Le Sonntagschuss

A ce moment-là du match, Stuttgart était clairement la meilleure équipe sur le terrain et c’est donc un peu contre le cours du jeu que la Werkself a repris l’avantage sur un centre de Michael Kadlec repris en deux temps par Gonzalo Castro, d’abord du pied, puis, après un premier arrêt du gardien Ulreich, de la tête. Mais les Souabes ne se sont pas laissés décontenancés et sont parvenus à recoller une nouvelle fois au score grâce à une frappe somptueuse à plus de 30 mètres de Zdravko Kuzmanovic, le Bâlois qui a préféré jouer pour la Serbie plutôt que pour la Suisse. Ein Sonntagsschuss comme on dit auf deutsch, ça tombe bien, on était précisément dimanche. Stuttgart était alors tout près de prendre l’avantage avec notamment un tir juste à côté de l’autre Shinji, Okazaki celui-là, une frappe sur le poteau de Cacau et un but annulé pour un hors-jeu – justifié – de ce même Cacau. Je te l’ai déjà dit, Stuttgart n’était vraiment pas verni dans l’ambiance feutrée de la BayArena.

Le hold-up

Je t’avouerai qu’à ce moment du match, j’étais en train de ricaner un peu sous cape en voyant Leverkusen tenu en échec et ce ne sont pas les entrées en jeu timorées de Derdiyok et Ballack qui semblaient pouvoir relancer le Bayer. Bref, on ne voyait pas trop comment les Rheinländer allaient pouvoir reprendre l’avantage. Comme souvent, la réponse est venue d’une balle arrêtée, un corner, et le jeune et prometteur Stefan Reinartz surgit dans la mêlée pour donner un avantage absolument pas mérité à Neverkusen à dix minutes du terme. Cette fois-ci, Stuttgart ne reviendra pas. Eren Derdiyok aurait pu s’offrir son but mais sa volée a été détournée par Ulreich, c’est donc à Stefan Kiessling, en contre et après un excellent travail préparatoire du virevoltant Sidney Sam, qu’est revenu l’honneur d’inscrire le but de la sécurité. Auteur de 21 buts la saison dernière, l’attaquant vedette du Bayer, gêné par des blessures, est beaucoup moins prolifique cette saison, puisqu’il a doublé samedi son capital but en passant de 2 à 4. Il est certain qu’un retour en forme de Stefan Kiessling serait un gros plus pour Leverkusen dans sa quête du titre ou, à tout le moins, d’une place en Ligue des Champions.

A nouveau vice-champion ?

S’agissant d’un premier titre de son histoire pour Neverkusen, je n’y crois pas une seule seconde et ce n’est pas ce qu’on a vu dimanche qui nous a fait changer d’avis, cette équipe-là va encore perdre des points d’ici la fin de la saison, je ne la vois pas combler un retard de dix points sur Dortmund. Déjà que dix points d’avance à ce moment-là de la saison, cela ne suffit généralement pas à Vizekusen pour être champions… En revanche, un grand retour du Bayer en Ligue des Champions, aux côtés du BVB et du Bayern, ça paraît largement atteignable, on ne voit tout de même pas Hanovre finir dans le trio de tête et le trou est creusé avec le reste du peloton.
Bien mal payé dimanche, où il aurait mérité au moins un point, Stuttgart reste lui en position de relégable. Sur la base de ce qu’elle a montré dimanche, cette équipe vaut mieux que son classement mais ce n’est pas très utile de faire des bons matchs contre les équipes de tête si c’est pour passer ensuite au travers contre des concurrents directs. Le VfB va jouer tous ses prochains matchs contre des adversaires de deuxième partie de tableau, à commencer par un déplacement dimanche sur la pelouse d’un Francfort à la rue depuis la reprise, il faudra absolument comptabiliser dans ces matchs-là, sous peine d’une immense désillusion en fin de saison. Et puis, pour la statistique, après Bochum (Koller) et Berlin (Favre) l’an passé, une relégation de Stuttgart (Gross) signifierait que les trois dernières équipes de Bundesliga qui ont entamé une saison avec un entraîneur suisse ont fini par être reléguée en fin de championnat…

Bayer 04 Leverkusen – VfB Stuttgart 4-2 (2-1)

BayArena, 28’851 spectateurs.
Arbitre : M. Weiner.
Buts : 6e Kiessling (1-0), 16e Harnik (1-1), 41e Castro (2-1), 52e Kuzmanovic (2-2), 81e Reinartz (3-2), 91e Kiessling (4-2).
Leverkusen : Adler; Schwaab (59e Derdiyok), Reinartz, Hyypiä, Kadlec; Vidal (62e L. Bender), Rolfes (66e Ballack); Sam, Renato Augusto, Castro; Kiessling.
Stuttgart : Ulreich; Boulahrouz, Tasci, Delpierre, Molinaro; Träsch, Kuzmanovic; Harnik (76e Niedermeier), Hajnal (84e Schipplok), Okazaki (66e Gebhart); Cacau.
Cartons jaunes : 56e Okazaki, 68e Kadlec, 84e Niedermeier.
Notes : Leverkusen sans Barnetta ni Giefer (blessés), Stuttgart sans Boka, Audel, Bah, Gentner ni Pogrebnyak (blessés).

Écrit par Julien Mouquin

Commentaires Facebook

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.