Bulat n’est-il pas un peu «chagaga» ?

Qui est le plus gaga ? Lady ou Bulat ? Si l’on se base sur l’accoutrement, Lady l’emporte haut la main : la veste en daim du Tchétchène le plus médiatique de Suisse ne peut rivaliser face à la robe en viande de la plus grande vendeuse de disques chez les sourds et malentendants des pays industrialisés.

Si cette compétition virtuelle sur la démence ne se limite pas aux vêtements, je crois qu’il est temps de déclarer notre futur ex-ami Bulat  grand vainqueur ; il n’a même pas fallu compter les poings, pourraient rajouter quelques joueurs et ex-entraîneurs de Neuchâtel Xamax…Depuis le 5 mai dernier et l’article qui annonce la reprise de Neuchâtel Xamax par des Tchétchènes sur le site d’information des médias régionaux neuchâtelois arcinfo.ch, j’en ai compté 245 autres qui parlent de Neuchâtel Xamax ! Et lorsqu’en ce début du mois de septembre 2011, on prend un peu de recul et la peine d’en relire quelques-uns, quand on parcourt d’autres journaux romands et l’on visionne quelques reportages télévisés, on  devient un peu comme Bulat, «chagaga»…
Bulat Chagaev, depuis sa prise de pouvoir il y a seulement 4 petits mois (!), a limogé 4 (ou 5 si l’on compte Sonny Anderson…) entraîneurs et un nombre incalculable d’autres employés de Neuchâtel Xamax. Il est l’heure d’un bilan provisoire – que j’espère bientôt définitif – des actions et des déclarations de l’actionnaire principal du club cher à Gilbert Facchinetti.

Croyez-le ou non, tout ce qui suit n’est qu’un florilège des nombreuses contradictions, de quelques petits arrangements avec la vérité et surtout des coups de folies de ce nouveau «people» romand. Cet homme ne ferait-il pas mieux d’aider (plus ?) sa terre natale au lieu de rendre célèbre un petit club suisse de football pour des raisons extra-sportives. Mettez votre ceinture ; accrochez-vous, c’est parti ! Le retour au calme n’est pas garanti.

La cohérence, l’intelligence et le respect de la parole donnée…

Le 7 mai 2011, Andreï Rudakov, l’ancien homme de paille de Bulat Chagaev déclarait sans savoir que cette citation allait devenir célèbre quelques mois plus tard : «Nous ne sommes pas là pour casser l’organisation ! Nous ne changeons pas grand-chose. Tout le monde est là et le staff technique va rester. Nous sommes aussi contents de l’équipe administrative en place. Dans un premier temps, il y aura peut-être une personne extérieure qui viendra renforcer l’organisation». Chers lecteurs si, en ce moment, vous ne pouvez pas vous empêcher de sourire, c’est normal…
Le résultat immédiat : Didier Ollé-Nicole, qui incarnant le staff technique à l’époque est viré le 12 mai. Le 31 mai, une grande partie du staff administratif est priée de prendre la porte. Au sujet de ces derniers licenciements, Bulat Chagaev déclarait dans le Matin du 1er juin : «J’ai licencié ces gens, car j’ai découvert que les affaires n’étaient pas gérées professionnellement et certains aspects financiers n’étaient pas en règle. Ils ont triché avec l’équipe, avec les sponsors et avec les supporters. J’ai des documents qui le prouvent». Pourquoi Bulat Chagaev n’a-t-il, dès lors, toujours pas déposé plainte ?
Le résultat 4 mois après : Les «vrais» amis de Neuchâtel Xamax ainsi que les familles parentes, alliées et amies, ont le chagrin de faire part, notamment, de la disparition de :
– Bernard Challandes, qui a coaché l’équipe entre le 12 et le 30 mai 2011. Le 16 août 2011 sur arcinfo.ch, nous pouvions lire que le sympathique Chaulier n’avait pas encore été totalement payé. Des poursuites avaient été requises afin que l’actuel entraîneur de Thoune soit totalement rémunéré.

– Sonny Anderson, Jean-Luc Ettori, François Ciccolini et de leur staff qui ont coaché l’équipe de la reprise de l’entraînement entre le 20 juin et le 24 juillet 2011. Au sujet de François Ciccolini, souvenons-nous d’une déclaration d’un membre du club le 11 juin dans l’Express : «C’est une désinformation totale». «Nous ne commentons pas ce genre d’intox. Oui, le club dément tout contact avec François Ciccolini, il n’y a aucun doute !». Au sujet d’Anderson, Bulat Chagaev déclarait le 28 juillet dans de nombreux médias romands : «Si je l’ai fait venir, développe-t-il, c’était parce qu’il n’y avait pas de bon entraîneur disponible… Un bon joueur ne fait pas toujours un bon coach». C’est beau la mauvaise foi pratiquée à ce niveau…
– Joaquim Caparros et de son staff technique qui ont fortement aidé à l’acquisition de joueurs offensifs de talents et qui passèrent de nombreuses journées à œuvrer pour le bien du club entre le 26 juillet et le 2 septembre.
En ce qui concerne ce grand entraîneur espagnol, Bulat Chagaev n’a pas été avare en déclarations plus ou moins pertinentes… Le 28 juillet, sur arcinfo.ch, il déclarait : «J’ai maintenant trouvé l’entraîneur que je voulais et qui vient avec un staff professionnel». Le 6 août, il affirmait la chose suivante: «Je peux vous assurer que Joaquin Caparros et son staff seront là jusqu’à la fin de la saison». Dans un Interview accordée à Teleclub qui restera certainement dans les annales, reprise en partie le 2 et le 3 septembre dans l’Express, il dit ceci : «si j’estime qu’il ne prépare pas bien l’équipe, je peux le licencier demain. Je ne peux pas donner de garanties pour son avenir, personne n’en a dans ce milieu». Cohérence, vous avez dit cohérence ?
– Andreï Rudakov, homme de paille russe qui s’est engagé avant la reprise du club par Chagaev et qui a quitté la croisière qui ne s’amuse plus le 22 août. Il confirmait dans l’Express du 25 juillet qu’il allait quitter son poste de président de Neuchâtel Xamax mais qu’il restait au club. Dans l’Express du 23 août, nous pouvions lire qu’il avait été convoqué dans les bureaux genevois de Bulat Chagaev le jour précédent. «Il en est ressorti sans plus aucune fonction au sein du club rouge et noir. En début d’après-midi, il s’est rendu au stade pour rendre ses clefs».

– Marc Imwinkelried, chef de presse puis directeur général du 5 juillet au 31 août.
– Adrian Ursea, le chef du secteur de formation, Alain Stritt (M18), Richard Penaloza (M15) et de nombreux autres entraîneurs anonymes des équipes de jeunes. Le 26 juillet, nous pouvions lire dans l’Express : «Adrian Ursea avait composé un staff d’entraîneurs et d’adjoints qu’il avait soumis au président Rudakov pour approbation. Avec la bénédiction des dirigeants, tout le monde savait à quoi s’en tenir pour la saison à venir». Excusez-moi, chers lecteurs, je vais vomir aux toilettes…
Pour eux, ainsi que pour bon nombre d’anonymes de ce club, souvenons-nous encore de la déclaration de Bulat Chagaev le 20 juillet dans l’Express : «Un club, ce n’est pas un supermarché où l’on vient, paie puis repart avec un produit». Le 7 septembre, le nouvel homme de paille de Chagaev, le très sympathique Islam «sans véritable expérience professionnelle en Suisse» Satujev osait déclarer, toujours dans le même journal,  la nouvelle imbécillité suivante : «Nous avons décidé, avec M. Chagaev, de déplacer Xamax dans une autre ville». Si cela ne s’appelle pas «repartir avec le produit Xamax», je veux bien reprendre la présidence de Neuchâtel Xamax avec mon «ami» Bernasconi…

La solidarité, l’amitié avec Neuchâtel…

Le 22 juin, la lecture de l’Express est, comme toujours, passionnante… On peut y apprendre qu’un nouveau logo de Neuchâtel Xamax va être créé. «Ces nouveaux signes (réd: le V et les lauriers) symbolisent la solidarité», explique le président Andreï Rudakov. «C’est ce que nous voulons apporter à ce club».
 
En vrac, voici donc ci-dessous quelques exemples de manifestations de solidarité «version Bulat Chagaev» envers la région et les gens qui ont soutenu l’activité de Neuchâtel Xamax depuis de nombreuses années…
Entre le 10 et le 15 juillet, Tissot, Bernasconi SA, Groupe E et la Banque Cantonale Neuchâteloise coupent les ponts  avec Neuchâtel Xamax SA (ou est-ce le contraire ?). «Ces sponsors», indique un communiqué du club, «étaient essentiellement liés à des relations personnelles avec les anciens propriétaires. Les nouveaux dirigeants souhaitent en effet travailler dorénavant avec des partenaires sérieux, à l’image de la reconstruction du club de Neuchâtel Xamax». En ce mois de septembre, tous les acteurs de la planète football reconnaissent unanimement le «sérieux» de cette fameuse reconstruction…

Le 8 juillet, le Canton de Neuchâtel annonce qu’il serait disposé à supporter 20% (au maximum) des frais de sécurités engagés par l’Etat lors des matchs de Neuchâtel Xamax à domicile. Ce barème n’a pas les faveurs d’Andreï Rudakov qui ne manque pas de le dire à la presse. Bizarre de «chipoter» sur les frais de sécurité lorsque l’on annonce un budget trois fois plus important que sous l’ère Bernasconi…
Le 29 août, dans le 20minutes, notamment, l’incroyable Islam Satujev explique son manque de réponses aux petits actionnaires lors de l’AG extraordinaire du soir précédent par un sublime «je n’avais pas envie d’y répondre». C’est magnifique le respect, la solidarité et l’amitié…
Le 30 du même mois dans l’Express, au sujet d’un retour à la Direction de son club de toujours, le mythique Gilbert Facchinetti affirme au journaliste avec lequel il s’entretient : «C’est lui qui m’a proposé de devenir vice-président», démentant l’affirmation du Tchétchène. Le nouveau président xamaxien maintient que Gilbert Facchinetti lui «a fait part de son désir de pouvoir accéder au conseil d’administration de Neuchâtel Xamax SA». Quand on s’attaque à un mythe, même régional, il est difficile ensuite d’être pris au sérieux…
Ce même jour, dans le même journal, la Direction des sports de la Ville de Neuchâtel précise  qu’elle attend de Neuchâtel Xamax, via la société Pro Imax, le paiement de factures pour un montant total de plus de 200’000 francs (la presse annonce aujourd’hui le paiement venait d’être effectué). Il s’agit d’acomptes de loyers échus qui ont déjà fait l’objet de rappel. Le 3 septembre, Bulat Chagaev déclare que la ville ment. Comment dit-on en russe «s’intégrer dans la ville qui vous accueille» ?

Le 7 septembre, dans l’article cité précédemment qui parle du déménagement de Neuchâtel Xamax dans une autre ville, Islam «permis F» Satujev ne s’attarde pas sur la présence de spectateurs neuchâtelois aux matchs du club qu’il est censé représenté. Il déclare abruptement : «Nous pouvons parfaitement jouer des matches privés». Intégration quand tu nous tiens…

Le calme, la douceur, la compétence et le tact…

Si, aujourd’hui, Neuchâtel Xamax est au cœur d’une tempête médiatique, il le doit surtout à la méthode «Chagaga», reconnue universellement comme la plus adaptée à la gestion de groupes humains. Ce mélange de respect, de cohérence et de patience a fait ses preuves. Mais lisez plutôt…
Le 18 mai dans l’Express, Didier Ollé-Nicolle dénonce pour la première fois, l’intrusion des nouveaux dirigeants dans la gestion de l’équipe: «ils m’ont demandé une fois ou deux de faire des entraînements supplémentaires les veilles de match. Parce qu’ils avaient vu une séance d’entraînement où on n’avait pas marqué assez de buts !» Que s’est-il passé ? «Bien sûr, j’ai refusé». «Là, ils m’ont dit : «OK, vous refusez, mais vous avez intérêt à gagner demain». Heureusement, on a gagné. «Si vous n’aviez pas gagné, c’était fini !», m’ont-ils dit après coup». Ce n’était qu’un début…
Le 30 mai, au lendemain de la finale de la Coupe de Suisse, dans l’Express, Freddy Mveng, joueur actuel des Young Boys déclare : «Ils (réd: Bulat et Andreï) nous ont dit que nous avions fait de la m… en première mi-temps». Le Matin prétend même que d’autres mots qui entretiennent l’amitié auraient été prononcés par Bulat Chagaev dans les vestiaires… Stéphane Besle, défenseur central neuchâtelois, déjà lucide, répond à un journaliste dans ce même article : «Si j’ai peur de demain ? Oui, nous avons tous peur de nous faire éjecter».

Un jour après le début du championnat, le 18 juillet, la lecture de l’Express nous apprend que Bulat Chagaev a quitté les tribunes avant la fin du match face à Lucerne. Ensuite, il a fait appeler les joueurs qui étaient déjà sur le chemin de la maison pour qu’ils reviennent à la Maladière. Histoire, sans doute, de leur faire des bisous…
Le lendemain, Bulat Chagaev déclare, de manière totalement surprenante : «En tant que propriétaire, je pense que nous irons bientôt vers le mieux». Le propriétaire de Xamax sait, comme son staff, que l’équipe n’est pas encore prête physiquement. «Plusieurs joueurs nous rejoignent à peine», rappelle-t-il. Alors, Bulat, pourquoi perdre patience après chaque prestation peu convaincante de l’équipe et ne pas écouter cette minuscule voix de la raison qui t’habite parfois ?
Le 29 août, suite au match face à Lausanne, un joueur sous couvert d’anonymat se confie à l’Express : «On a reçu des menaces, il nous a injuriés. C’est une scène que l’on commence à connaître. Chaque fois que l’on ne fournit pas une bonne prestation, on en prend pour notre grade. Il était accompagné d’hommes armés. C’est difficile à vivre».
Le lendemain, Bulat Chagaev, dans la presse locale, en rajoute une couche toujours sur certains joueurs: «Dans un cirque, il faut deux semaines pour apprendre à un ours à faire de la moto. Or ces joueurs sont à Xamax depuis bien plus longtemps. Alors que faut-il faire? Acheter une moto ? Engager M. Knie comme entraîneur ?». Respecter ses employés, visiblement, encore une fois, cela ne s’apprend pas…

J’aurais pu encore vous rappeler bon nombre d’épisodes de la saga «Chagaga» ; notamment celui des accusations graves portées par le «frère» de Kadyrov dans l’Illustré du 10 août dernier au sujet du résultat de la finale de la Coupe de Suisse mais je suis las ; comme certainement beaucoup d’entre vous. Je la sentais mal cette histoire dès le début ; je l’écrivais d’ailleurs déjà dans un article sur CartonRouge.ch (http://www.cartonrouge.ch/fr/actualite/article/bienvenue-au-neuchatel-gzamaxov/index.html) le 14 mai dernier. Je n’imaginais toutefois pas l’état dans lequel se trouverait ce club quelques mois plus tard…
J’ai, jusqu’ici, évidemment beaucoup cité l’actuel actionnaire majoritaire de Neuchâtel Xamax. Cependant, j’ai envie de terminer cet article par remettre dans la lumière celui qui faisait la pluie et le beau temps avant que la tempête Chagaev ne s’abatte sur Neuchâtel. Je l’avoue, j’ai déjà utilisé cette dernière citation sur ce site dans un autre article ; mais il n’est pas inutile de se souvenir que si Neuchâtel Xamax en est arrivé là, il le doit aussi un peu à Sylvio Bernasconi. Laissons donc le maître des Geneveys-sur-Coffrane conclure. «Il y aura toujours un grand Xamax, car ceux qui me succéderont – des jeunes de la région, pas des Français ni des Russes – sauront reprendre ce que j’ai créé». (Le Temps du 17 décembre 2007).
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

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10 Commentaires

  1. Une seule chose a dire… Bravo cet article ma fait sourire, alors que je suis Supporters Neuchâtelois. Pas Facile ces temps surtout quand on me parle de Xamax…

  2. Même pas besoin de lire cet article.

    On en a rien à battre de votre Xamax et de votre canton en faillite !

    N’oubliez jamais une chose:
    Bulat vous le vouliez, vous l’avez et sachez que l’on récolte toujours ce que l’on sème !

    Ras le bol des pleureuses !

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