Zweite Liga : ça repart

Après une pause un peu plus longue qu’en Bundesliga, la Zweite Liga reprend ses droits pour un sprint final de 15 matchs, deux rencontres du 2e tour ayant déjà été jouée avant Noël. Etat des lieux avant une seconde partie de saison qu’on espère moins agitée que la première sur le plan des incidents violents, surtout à l’Est.

Karlsruher SC (18e, 12 points)

Depuis qu’il a quitté la Bundesliga au printemps 2009, Karlsruhe voit son quotidien rythmé par les problèmes financiers, les querelles internes, les crises et les changements d’entraîneur (7 depuis le limogeage du mythique Ede Becker en septembre 2009 !). Alors que le club aurait besoin de stabilité pour se relancer avec un effectif modeste. Le nouvel homme fort du KSC, c’est Jørn Andersen, qui avait ramené Mainz en Buli en mai 2009, avant d’être viré quelques semaines plus tard, avant même le début du championnat, pour avoir expédié la moitié de son équipe à l’infirmerie en raison d’une préparation trop poussée. On espère que cette fois l’ancien joueur de Zurich et Lugano a réussi sa préparation car le recrutement du KSC a été aussi pléthorique qu’exotique. Et dans une lutte pour la survie qui s’annonce impitoyable, Karlsruhe ne peut se payer le luxe d’attendre deux mois pour intégrer la demi-douzaine de joueurs débarqués de nulle part durant l’hiver. Le spectre d’une nouvelle relégation est donc plus que jamais présent au Wildparkstadion. 

Hansa Rostock (17e, 12 points)

Le néo-promu Rostock avait tenté de partir avec l’équipe inexpérimentée qui avait réussi l’ascension au printemps dernier. Le pari est perdant, surtout que le joueur le plus chevronné, Marek Mintal, n’est pas la locomotive annoncée. Avec une seule victoire en dix-neuf matchs et une situation financière précaire qui n’a pas permis de gros renforts durant l’hiver, le Hansa fait figure de candidat numéro un à la chute. Et pour couronner le tout, ses supporters ont multiplié les débordements l’automne dernier, ce qui a valu sanctions et match à huis clos. Pas vraiment la meilleure manière de soutenir une équipe déjà suffisamment en difficulté comme cela.

FSV Francfort 1899 (16e, 14 points)

Le deuxième club de Francfort est un habitué de la lutte contre la relégation, ça peut être un atout dans ce deuxième tour. Plusieurs arrivées, dont celles de Micanski et Amri (Kaiserslautern), vont augmenter le potentiel offensif. Cela pourrait suffire pour le maintien, à condition que l’équipe digère le licenciement juste avant Noël de l’entraîneur Boysen, grand artisan des maintiens précédents, et son remplacement par Benno Möhlmann, limogé quelques semaines avant par Ingolstadt.

FC Ingolstadt 04 (15e, 14 points)

Les années se suivent et se ressemblent pour Ingolstadt : comme l’an dernier, les Schanzer ont réalisé un premier tour calamiteux, changé d’entraîneur à l’automne (Benno Möhlmann remplacé par Tomas Oral, ex-FSV Frankfurt et RB Leipzig) et appelé leur sponsor Audi à la rescousse pour renforcer l’équipe durant l’hiver. A priori, les arrivées des défenseurs Gunesch (St. Pauli) et Hornschuh (espoir prêté par Dortmund), du routinier Heller (Mainz) à mi-terrain, ainsi que des attaquants Nemec (Kaiserslautern) et Schäffler (Munich 1860) devraient permettre aux Bavarois de remonter au classement et d’assurer sans trop de problèmes leur maintien. Comme l’an dernier.

Alemania Aachen (14e, 15 points)

Une entame de championnat catastrophique et une attaque muette auront eu raison du projet d’Aachen de développer un football offensif avec un jeune entraîneur et une jeune équipe. Depuis l’arrivée de Friedhelm Funkel, quelques jours après son limogeage à Bochum, l’Alemania est plutôt en mode commando et recyclage de has been au chômage, comme l’ancien international David Odonkor (ex-Dortmund et Séville) ou Albert Streit (ex-Francfort et Schalke). Cela a au moins permis de retrouver le chemin des filets et de repasser sur la barre. Il faudra encore se battre pour assurer le maintien mais ça devrait être possible, les vertus du Kampffussball ont à nouveau droit de cité au Tivoli.

FC Erzgebirge Aue (13e, 19 points)

Révélation de la saison dernière, Aue n’a pas confirmé. L’euphorie de la promotion n’est plus là et la défense béton de la saison dernière est devenue beaucoup trop perméable. Comme la formation des Monts Métallifères, faute de moyens, ne s’est guère renforcée durant la pause, il faudra qu’elle retrouve sa défense de fer au printemps. Sinon, les cinq points d’avance sur la barre risquent de s’avérer très juste.

MSV Duisburg (12e, 20 points)

Je faisais du MSV Duisburg mon favori dans cette 2. Liga, c’est un flop monumental. L’entraîneur Sasic n’est jamais parvenu à faire l’amalgame entre les très nombreuses arrivées du mercato hivernal, il en a fait les frais alors que les Zebras, prétendants déclarés à la promotion, flirtaient avec la relégation. Il y a du mieux depuis l’arrivée du nouvel entraîneur, l’ancien gardien du Werder Brême Oliver Reck, mais ça reste très fragile. Au moins, le MSV a quitté la zone rouge et il y a suffisamment de qualité dans l’effectif pour assurer rapidement le maintien. Mais ça resterait très éloigné des espoirs d’avant-saison.

Dynamo Dresde (11e, 22 points)

Sportivement, le bilan du Dynamo Dresde est satisfaisant. Malgré un recrutement terminé très tardivement et une équipe qui s’est construite en cours de championnat, le néo-promu a pris ses distances avec la barre. Quelques matchs mal gérés, notamment à domicile, empêchent le Dynamo d’avoir définitivement assuré le maintien à Noël mais il y a priori largement la place pour s’offrir une deuxième partie de saison sans trop de soucis. Sportivement du moins.

Car, si le retour de Dresde en Zweite Lige suscite en engouement fantastique, certains ont malheureusement confondu enthousiasme et violence. Un déluge pyrotechnique et des heurts avec la police lors de la défaite à Dortmund en DFB-Pokal, devant les caméras de la TV nationale, ont choqué l’opinion et ont valu au Dynamo une exclusion de la Coupe d’Allemagne 2012-2013. Le sponsor principal du club, le Français Veolia, a même menacé de se retirer, refusant que son argent serve à payer les amendes salées que provoquent les débordements à répétition des fans. C’est donc plus les tribunes que le terrain qui suscitent l’inquiétude du Dynamo dans ce 2e tour.

Energie Cottbus (10e, 23 points)

C’est pas franchement la joie à Cottbus : l’Energie espérait se mêler à la lutte pour les premières places, il en est très loin. L’entraîneur Pele Wöllitz a été remplacé par Ruedi Bommer (ex-Duisburg) et le contingent élagué (sept départs) pour faire des économies avant un 2e tour qui s’annonce en Lausitz assez anonyme et aussi exaltant qu’un match de Ligue 1. Du coup, je ne pense pas que c’est ce printemps que l’on va aller découvrir le Stadion der Freundschaft.

VfL Bochum (9e, 24 points)

Après avoir manqué de justesse la promotion en mai dernier contre Mönchengladbach, Bochum a mis du temps à digérer. Le temps de saborder sa saison 2011-2012 et de virer l’entraîneur Funkel. Son successeur Andreas Bergmann a redonné un peu d’allant au VfL et au moins permis de quitter la zone rouge. Mais là aussi, cela fait longtemps que toutes chances de promotion se sont envolées. Bochum a donc également dégraissé son contingent, laissant notamment partir son buteur nord-coréen Chong Tese, décevant au 1er tour, à Köln. Cette deuxième partie de championnat devrait donc surtout servir à préparer l’avenir du côté du rewirpowerStadion.  

Écrit par Julien Mouquin

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