Mal aux jambes nous ? Tu rigoles !

Même pas mal ! Ce terme décrit bien l’état d’esprit qui régnait parmi les joueurs du HCC hier soir dans la bucolique patinoire du Schoren, celle qui fait les meilleures frites de la ligue, mais qui n’a toujours pas ouvert son petit bar à cafés play-off, presque, je dis bien presque comparable au thé-rhum chaux-de-fonnier. Dommage pour les amateurs de bonnes choses.

Mais avant d’en arriver à la fameuse buvette, il aura aussi fallu passer par le centre-ville (ou centre du village pour les citadins qui ne manquent pas de me lire assidûment) et passer un service de sécurité plus prompt à mettre un doigt dans le cul de tout le monde plutôt qu’à faire le tri parmi les visiteurs susceptibles de foutre le bordel.Mais la récompense était là, au fond de la buvette, derrière les saucisses de veau et les schublig. Le temps de faire honneur à ces bâtonnets féculents et keptchupisés en admirant le spectacle de l’entrée des joueurs, avec un jeu de lumière digne d’un concert de Johnny et des fumigènes que n’auraient pas renié les tenants des cortèges costumés, le jeu pouvait enfin commencer.
En ayant passé pratiquement le double de temps sur la glace que son adversaire haut-argovien, on aurait pu croire qu’avec la fatigue accumulée contre ses tenaces voisins ajoulots, la bande à Gary se ferait avalée toute crue pour ce premier match.

Une pause de 10 jours reste toujours néfaste et la troupe de Heinz Ehlers a bien failli l’apprendre à ses dépens. Les Meuqueux, dont les jambes sont déjà en mode play-off, allaient plus vite et donnaient le tournis à des Bernois qui ne s’attendaient sans doute pas à cela.
Certes, il y eu ce premier but après 28 secondes, mais ce n’était qu’une péripétie, notre gardien étant sans doute dérangé par l’arbitre lamentablement vautré à côté de lui. Un tir d’Alexis Vacheron de la bleue et un débordement de Marco Charpentier avaient tôt fait de retourner la situation. Les occasions étaient là, mais Marc Eichmann aussi. L’homme qui fait craquer les filles avec son regard vert émeraude (paraît-il) annihilait les occasions chaux-de-fonnières et il faudra toute la rage du futur pensionnaire du lieu, Stephan Moser, pour donner au score une allure digne de la configuration de la partie.
Mais où était donc passée la 2ème défense de LNB, construite par celui qui façonna le EHC Biou pour monter en LNA ?
Alignant sa triplette dorée un shift sur deux, Heinz Ehlers insufflait une nouvelle énergie à son équipe durant le 2ème tiers. Tel le roseau de la fable, le HCC pliait mais ne rompait point. Il faudra un changement de ligne catastrophique pour que Marc Kämpf ne parvienne à tromper un Damiano Ciaccio irréprochable hier soir.
Si certains journaleux en mal de sensations depuis que Chagaev croupit dans une geôle, ont relaté avec insistance un fait de jeu aussi insipide que la main de Didier Massy, ils auraient aussi pu relever que le duo Wirth-Wiegand a largement contribué au retour de Langenthal en sifflant une banalité contre Sandro Abplanalp, défenseur d’un soir, ou d’une série selon que la blessure de Raphaël Erb soit sérieuse ou pas. Jeff Campbell ne se privait de rétablir la parité à l’entame du 3ème tiers, alors que la seule licence B alignée hier soir purgeait la fin de sa peine.
Les jambes des Abeilles tournaient du coup moins bien, tel un sportif espagnol ayant mal dosé sa petite injection quotidienne multivitaminée. Mais la défense chaux-de-fonnière tenait bon.

Gary Sheehan prenait un temps mort (pour une fois intelligent et réfléchi diront les mauvaises langues) à la suite d’un dégagement interdit de sa première ligne, alors que celle-ci devait contenir les assauts des Kelly, Campbell et autre Tschannen depuis plus d’une minute. Les quelque 300 Chaux-de-Fonniers ayant fait le déplacement allaient encore pouvoir profiter de remplir les caisses bernoises durant la pause précédent les prolongations, les 5èmes en 8 matchs pour le HCC.
Durant celles-ci, les Bernois assiégeaient les buts neuchâtelois, ces derniers ne se créant que deux occasions. Mais deux, c’est amplement suffisant.
Il restait une minute à l’horloge, les hommes de pistes astiquaient la rolba pour nettoyer la glace en prévision des tirs aux buts et Régis Fuchs, le renard des Mélèzes, lançait Michael Bochatay, seul face à Marc Eichmann. L’homme qui marque 99% de ses pénaltys ne se privait pas de transformer cet ultime essai, permettant ainsi au HCC de reprendre l’avantage de la glace, à confirmer dès vendredi. 
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Langenthal – La Chaux-de-Fonds 3-4 ap (1-3 1-0 1-0)

Schoren, 2495 spectateurs.
Arbitres : MM. Wiegand, Wirth, Huggenberger et Rohrer.
Buts : 1re (0’28 ») Tschannen (Schefer) 1-0. 4e Vacheron (Mondou, Bochatay) 1-1 7e Charpentier (Stephan, Ganz) 1-2. 20e (19’29 ») Moser (Gemperli, Plankl) 1-3. 24e Kämpf (Kelly) 2-3. 41e (40’30 ») Campbell (Guyaz, à 5 contre 4) 3-3. 80e (79’03 ») Bochatay (Fuchs) 3-4.
Pénalités : 1 x 2’contre Langenthal; 3 x 2′ (Jaquet, Abplanalp, Moser) + 10′ (Moser) contre La Chaux-de-Fonds.
Langenthal : Eichmann; Müller, Schefer; Cadonau, Guyaz; Steiner, Leuenberger; Flückiger; Kelly, Campbell, Tschannen; Carbis, Bodemann, Gruber; Dommen, Weber, Kämpf; Grassi, Chatelain, Hobi; Mike Wolf.
La Chaux-de-Fonds : Ciaccio; Vacheron, Jaquet; Ganz, Stephan; Daucourt, Erb; Vidmer, Abplanalp; Bochatay, Mondou, Bärtschi; Charpentier, Kast, Neininger; Moser, Gemperli, Plankl; Turler, Fuchs, Pochon.
Notes : Langenthal sans Brägger (blessé), Brunner, Meyer, Marc Wolf, Holenstein ni Kühni (surnuméraires). La Chaux-de-Fonds sans Gailland, Parati, Du Bois (blessés), ni Braichet (avec Franches-Montagnes), mais avec Abplanalp (Guin). 77e, un tir de Mondou rebondit sur le dessus du but. Temps-mort demandé par La Chaux-de-Fonds (56’02 ») et Langenthal (59’27 »).

Écrit par Jean Dreier

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