Période XXX : 27 août – 2 septembre

Il y a des semaines où il faut se creuser la tête pour décider quel joueur placer en tête de notre sélection hebdomadaire et d’autres où un joueur a tellement brillé que sa première place sonne comme une évidence. C’était le cas de Radamel Falcao et de ses six buts cette semaine.

Les tops

1. Radamel Falcao (Atletico Madrid) 25 points
La semaine de Radamel Falcao avait commencé lundi soir avec un hat-trick contre Bilbao, elle s’est poursuivie le vendredi en Supercoupe d’Europe contre Chelsea avec une première mi-temps d’extraterrestre : trois buts de grande classe plus une reprise sur la latte et une tête sur le poteau ! Même si Bilbao n’a plus grand-chose à voir avec l’équipe de l’année passée et si Chelsea n’avait pas l’air trop concerné par cette Supercoupe, cela situe la classe du Colombien qui fait bien partie des tous meilleurs attaquants du monde. C’est juste un peu dommage qu’il perde son temps à l’Atletico Madrid. Il a déjà gagné deux fois l’Europa League avec deux clubs différents en terminant chaque fois meilleur buteur, il n’a plus rien à prouver dans cette compétition. Et il mériterait d’évoluer dans un championnat où il y a quelque chose à jouer d’un peu plus trépidant qu’une troisième place à 28 points du duo de tête.
2. Francesco Totti (AS Roma) 20 points
Forcément, avec le retour de la légende Zdenek Zeman sur le banc de la Roma, l’éternel romantique que je suis va tenter (sans grand espoir d’y parvenir) de suivre un peu plus la Serie A cette saison et en particulier les matchs des Giallorossi. Dimanche soir, cela valait la peine : la Roma a réussi un récital étincelant à San Siro contre l’Inter (1-3). Triangulations, mouvement, jeu à une touche de balle, fraîcheur avec la révélation Florenzi, le poète tchèque n’a pas mis longtemps à imposer sa patte. Et si Osvaldo avait été aussi inspiré sur toutes ses occasions que sur son lob du 1-2 et son ouverture de l’extérieur sur le 1-3, l’Inter aurait enregistré une déroute historique. A la baguette de cette démonstration romaine, Francesco Totti, lequel a réussi un nombre invraisemblable de gestes de classe et de passes raffinées. Pour couronner sa prestation, le n°10 historique de la Louve a servi une merveille de centre pour l’ouverture du score de Florenzi et une passe géniale au milieu de cinq défenseurs adverses sur le 1-2 d’Osvaldo. Et pour clore le bec à ceux qui estimaient qu’il n’avait plus 90 minutes dans les jambes, il s’est permis de piquer un sprint de 40 mètres à la 88e pour tenter d’aller piquer un ballon dans les pieds d’un autre jeunot, Javier Zanetti.
3. Robin van Persie (Manchester United) 15 points
A Southampton, Robin van Persie a réussi la deuxième Panenka la plus lamentablement ratée de la semaine derrière celle, hors-catégorie, de Maicosuel contre Braga qui coûte 20 millions et la Ligue des Champions à l’Udinese. Mais, à part son pénalty raté, le Hollandais a aussi inscrit trois buts de vrai centre-avant, dont deux dans les dernières minutes qui permettent à United d’arracher un succès miraculeux (2-3) sur la pelouse des Saints après avoir été assez misérable pendant 85 minutes, surtout en défense (comment Evra peut-il encore être titulaire ?).
4. Szabolcs Huszti (Hannover 96) 12 points
Le retour de Szabolcs Huszti à Hanovre après 42 mois d’exil en Russie n’avait pas vraiment déclenché d’émeutes. Et pourtant le Hongrois est en feu depuis son retour en Basse-Saxe : déjà auteur d’un doublé jeudi en Europa League contre Slask Wroclaw, il a été le grand artisan dimanche du carton historique de Sechsundneunzig dans le Niedersachsenderby à Wolfsburg (0-4). Un corner et un coup franc déposés sur Haggui et Andreasen plus deux caviars pour Sobiech, cela fait quatre assists sur le pelouse du riche voisin qui avait pourtant largement ouvert son carnet de chèques durant l’été, les supporters s’en souviendront longtemps. D’ailleurs, Emanuel Pogatetz, passé d’Hanovre à Wolfsburg durant l’été contre espèces sonnantes et trébuchantes mais peu inspiré dimanche, a les oreilles qui ont sifflé.
5. Cristiano Ronaldo (Real Madrid) 10 points
Il est peut-être malheureux à Madrid mais Cristiano Ronaldo et son Real auront largement remporté leurs confrontations directes en 2012 avec Barcelone et Messi. Avec un but à l’aller et un au retour, le Portugais a largement contribué à la victoire en Supercoupe d’Espagne qui confirme la suprématie madrilène sur l’Espagne. Et au passage, Piqué se demande toujours où est passé le ballon sur l’aile de pigeon qui a précédé le deuxième but à Bernabeu. Pour clore la semaine, l’ancien Mancunien a (enfin) lancé le championnat du Real avec un doublé contre Grenade. Mais cela n’a manifestement pas suffi à son bonheur.
6. Thomas Müller (Bayern Munich) 8 points
Avec l’arrivée de Javi Martinez et le retour de Bastian Schweinsteiger, Toni Kroos peut retrouver sa place de prédilection, celle de numéro 10. Du coup, Thomas Müller peut lui aussi évoluer à son meilleur poste, sur l’aile droite. Problème : Shaqiri et Robben, rien que ça, convoitent aussi la place ! Alors il ne faut pas laisser passer les occasions de démontrer à l’entraîneur Heynckes que l’on mérite sa place. Le meilleur buteur de la Coupe du Monde 2010 a reçu le message contre Stuttgart avec deux passes de but et deux buts inscrits avec un opportunisme que n’aurait pas renié son homonyme Gerd : il a même failli arracher la tête de Ribéry pour marquer à sa place !
7. Pirmin Schwegler (Eintracht Francfort) 6 points
Eintracht Francfort, co-leader de la Bundesliga après deux journées, qui l’eût cru ? En tous les cas, pas moi. Parmi les grands artisans de ce départ étonnant, il y a le capitaine de l’équipe, le métronome du jeu francfortois, le maître à jouer par lequel transitent tous les ballons, le Xavi de la Commerzbank-Arena, le Gerrard du Waldstadion, j’ai nommé Pirmin Schwegler. Le Suisse a profité de l’escapade de SGE en Zweite Liga pour s’imposer comme le patron, tu me diras c’est normal pour un Helvète dans la capitale de la finance. L’ancien joueur de Lucerne et YB a assorti sa grosse performance contre Hoffenheim d’un but somptueux sur une frappe prise à 30 mètres et 30 centimètres de la cage de Tim Wiese.
8. Zlatan Ibrahimovic (Paris Saint-Germain) 5 points
Malgré le spectacle un peu tristounet d’un Grand Stade à moitié vide (la Suisse n’a pas l’apanage des règles de sécurité débiles), l’hyper-méga-giga-grand choc de Ligue 1 du dimanche soir a tenu ses promesses et n’a exceptionnellement pas débouché sur un 0-0 insignifiant. Le mérite en revient en grande partie à Zlatan Ibrahimovic, auteur des deux buts de la victoire du PSG à Lille (1-2) en gagnant ses face-à-face avec Landreau. Et aussi un peu complice sur l’égalisation de Chedjou avec un marquage bien léger. En s’imposant sur la pelouse de celui qui est présenté comme son principal rival, le PSG a enfin lancé sa saison. A Noël, la Ligue 1 sera pliée.

9. Lukas Podolski (Arsenal) 4 points
Après les deux premières sorties ratées d’Arsenal, Olivier Giroud et Lukas Podolski avaient été la cible de toutes les critiques. A Liverpool, si le Français n’a toujours pas prouvé qu’il pouvait mieux réussir à Londres que Marouane Chamakh, avec notamment une grosse occasion galvaudée avant la pause, l’Allemand a réussi un match plein. Outre un labeur incessant et des décrochages fréquents pour remonter le ballon, Prinz Poldi a été à l’origine et à la conclusion du contre éclair du 0-1 et passeur sur le 0-2 de Cazorla. Avec en prime quelques décisions pro-Gunners du toujours aussi peu inspiré Howard Webb et une grosse boulette de Reina sur le deuxième but, c’était largement suffisant pour venir à bout d’un pâle Liverpool dans un Anfield tellement éteint qu’à la TV on entendait parler les joueurs.
10. Brad Friedel (Tottenham Hotspurs) 3 points
Hugo Lloris à peine débarqué à White Hart Lane que Brad Friedel a tenu à rappeler, du haut de ses quarante et un ans, qui était le titulaire dans la cage des Spurs. Le vétéran américain a sorti un match énorme contre Norwich, avec notamment un arrêt stupéfiant sur une tête de Snodgrass. Connaissant la faiblesse du gardien de l’équipe de France sur les sorties aériennes, on se dit qu’il pourrait bien passer quelque temps sur le banc en attendant la retraite de Brad Friedel. Les récentes déclarations d’André Villas-Boas semble le confirmer.
11. Gianpaolo Pazzini (AC Milan) 2 points
Brillant avec la Sampdoria, Gianpaolo Pazzini s’était un peu perdu à l’Inter Milan. Il espère se relancer en passant de San Siro à San Siro. C’est plutôt pas mal parti avec un premier triplé sous le maillot de l’AC Milan à Bologne. D’accord, un pénalty, un ballon poussé dans le but vide après une bévue du gardien adverse et une déviation un peu chanceuse, ce n’était pas les trois plus beaux goals de l’histoire du foot. Mais on connaît l’importance de la confiance pour un buteur et cela a permis à Pazzini de se rappeler au bon souvenir de Cesare Prandelli.
12. Luiz Gustavo (Bayern Munich) 1 point
La concurrence féroce instaurée au Bayern Munich par le recrutement pharaonique de l’été semble provoquer une saine émulation plutôt qu’une querelle des égos. Pour l’instant du moins, on verra ce qu’il en est à la première défaite. Particulièrement menacé par l’arrivée de Javi Martinez, Luiz Gustavo a montré contre Stuttgart qu’il n’entendait pas abandonner sa place de titulaire sans combattre. A une énorme présence physique à mi-terrain, le Brésilien a ajouté un superbe Sonntagsschuss, juste histoire de rappeler que c’était dimanche et d’enterrer les derniers espoirs souabes.

Les flops

1. David Luiz (Chelsea) –15 points
Elle était où la défense de fer qui avait subi avec succès à elle toute seule le poids du match durant 180 minutes contre Barcelone et 120 minutes contre le Bayern ? Chelsea et ses défenseurs transformés en piquet de slalom par Falcao et consorts ont été ridicules en Supercoupe à Monaco. On veut bien que cette compétition ne soit pas la plus motivante qui soit mais de là à passer à ce point à travers… David Luiz pouvait bien s’excuser auprès des fans après le match.
2. Gerard Piqué (FC Barcelone) –10 points
Gerard Piqué n’est plus que l’ombre du défenseur intransigeant qu’il était en 2009 et 2010. Lorsque Barcelone domine outrageusement et qu’il s’agit juste d’anéantir les tentatives timides d’un malheureux attaquant adverse complètement esseulé, ça peut passer. A l’Euro, ça a passé parce que Piqué avait Casillas et Ramos pour réparer les dégâts. En revanche, lorsque Barcelone est sous pression et qu’il n’y a que Valdes et Mascherano en soutien, cela ne passe plus du tout. Si Higuain n’avait pas eu les pieds carrés, la faiblesse de sa défense aurait valu au Barça une déroute historique lors de la Supercoupe d’Espagne à Bernabeu. En l’espace de quelques mois, la «meilleure équipe de tous les temps» aura perdu tous les titres qu’elle détenait, Liga, Ligue des Champions, Supercoupes d’Espagne et d’Europe, Coupe du Monde des Clubs pour récupérer en échange une pâle Coupe du Roi dont tout le monde se contrefiche éperdument. 
3. Gennaro Gattuso (FC Sion) –5 points
L’imposture n’aura guère duré. S’il a fait illusion au début, surtout par sa capacité à jouer sur sa réputation pour s’attirer les faveurs des arbitres pas secs derrière les oreilles qui sévissent en LNA et à pouvoir multiplier les fautes d’antijeu en toute impunité, Gennaro Gattuso a vite montré ses limites. Ce n’est pas au crépuscule de sa carrière qu’un joueur qui a toujours tout misé sur la hargne et le physique va se transformer en fin technicien. Les matchs de Zurich et surtout St. Gall ont démontré les limites de Ringhio dès lors qu’il n’est plus tout à fait au top physiquement. A la rigueur, M. Amhof aurait peut-être rendu service en FC Sion s’il avait donné le carton rouge qui s’imposait à l’Italien pour son coup de coude, vu la qualité de la «relance» de l’ancien Milanais sur le deuxième but des Brodeurs. Bon, on a lu que Gattuso était moins là pour ses performances sur le terrain que pour tenir le vestiaire. C’est donc lui qui a sorti quelques billets de ses émoluments somptuaires pour financer la virée lausannoise de Darragi, Adao et Manset ?

Classement :

1. Lionel Messi  187
2. Fernando Torres  177
3. Cristiano Ronaldo  172
4. Radamel Falcao  116
    Robert Lewandowski  116
6. David Silva  110
7. Zlatan Ibrahimovic  107
8. Juan Mata  106
9. Andrea Pirlo  105
10. Petr Cech  103
11. Iker Casillas  98
12. Didier Drogba  95
13. Xabi Alonso  90
14. Mesut Özil  86
15. John Terry  83
16. Mario Gomez  81
17. Gianluigi Buffon  77
       Andres Iniesta  77
19. Emerson Passos  75
20. Fernando Llorente  74

Écrit par Julien Mouquin

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7 Commentaires

  1. Pourquoi dénigrer le Barça parce qu’il a perdu la supercoupe d’Espagne contre le Real ? Il convient de relativiser un peu l’affirmation « suprématie » en constatant le résultat : 4-4 (3-2 + 1-2).
    De plus, il serait judicieux de préciser qu’après 3 matchs de LIGA, le Barça a fait le plein des points et il a déjà distancé les madrilènes à 5 pts.
    Alors, même si Mouquin n’aime pas le Barça, il peut aussi faire preuve d’objectivité.

    A part ça, pas un mot sur le trophée de meilleur joueur européen 2011-2012 donné à Iniesta ? Ah oui, il joue au Barça…donc chut, on en parle surtout pas !

  2. En même temps tout le monde se contrefout aussi de la SuperCoupe d’Europe…pk Chelsea aurait forcé avec des matchs de Premier League après…

    Je comprend pas le crédit qu’on donne à l’Atletico…

  3. @ D.S

    Pas tout à fait d’accord. On peut en effet penser que Chelsea n’a pas joué le coup à fond, mais bon ils avaient tout de même leur meilleure équipe sur le terrain, la même qui a réalisé un début de championnat très convainquant.

    Et puis ça serait réducteur pour l’Atléti que de considérer cette victoire comme une simple défaite de Chelsea. C’est à mon sens une excellente équipe avec de très bons joueurs (évidemment Falcao, mais également Adrian, ou le gardien Courtois, pour ne citer qu’eux) qui prouve, à mon sens et contrairement à ce que certains semblent croire, que le foot espagnol ne se résume pas au Barça et au Real et que d’autres clubs présentent un très bon niveau européen (je pense notamment à Valence, ou à Bilbao l’an passé, on verra ce que donnera Malaga cette saison, mais j’y crois moins).

  4. A signaler qu’Iniesta a reçu le trophée de joueur Fifa de l’année (il n’est que 17e de ce classement).

    J’imagine que ça va faire débat mais ici mais ça me fait plaisir qu’un joueur avec un tel talent soit enfin récompensé.

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