Les Brodeurs prennent une bonne leçon de Couture

Huit à un : Genève-Servette tient sa revanche ! Humiliés par Rapperswil au premier tour des play-out de la saison passée, les boys de Chris McSorley ont rendu la monnaie de leur pièce à ces arrogants St-Gallois.

Excellente soirée autour du Lac de Genève et de sa banlieue, où tout le monde est allé se coucher content. En écrasant Rapperswil 8-1, Genève-Servette a confirmé qu’il n’était pas premier par hasard. Une démonstration accueillie tout aussi chaleureusement à Lausanne, dont on rappellera que le principal argument pour justifier qu’on doive les laisser monter en LNA est justement que les Lakers n’ont rien à y faire. La joie aussi du côté de la Sarine, où cette magistrale performance n’a même pas suffi à renfrogner les moues. Le soulagement prévalait en effet, la victoire inespérée aux pénaltys contre Zurich ayant scientifiquement démontré que personne n’avait jeté de mauvais sort à l’équipe. Dans le reste de la Suisse allemande par contre, on doit regarder avec une certaine inquiétude l’insolente domination de l’équipe du bout du lac.Avant de se prendre une claque mémorable, Rapperswil nourrissait de légitimes ambitions dans son déplacement des Vernets. Improbable troisième du classement au moment du coup d’envoi, la formation de la cité circassienne avait enregistré le réveil de sa star Jason Spezza au moment même où son adversaire du soir encaissait sa première défaite de l’exercice. En outre, le dernier passage des St-Gallois dans la cité de Calvin s’était avéré un véritable camouflet pour les boys de Chris McSorley. Bref, dans une soirée où le cirque avait été mis à l’honneur, ça se rongeait sec les ongles du côté de la tribune de presse de la Eagles Arena.
Il a d’ailleurs fallu moins d’une minute pour que les plus sombres inquiétudes se matérialisent dans l’effroi : le cauchemar du printemps passé se répétait, «Ça» était revenu ! Tétanisé par l’enjeu, Yannick Weber manquait sa passe et laissait Rizzello, ce talent caché, partir seul battre Stephan. Les petits jongleurs au bord de la patinoire ne faisaient soudain plus rire personne. Recroquevillé en défense, Rapperswil ne lâchait rien et tenait bon. «Un homme qui a faim n’examine pas la sauce», aurait commenté Socrate, à l’honneur en ce jour.

Et le Héros vint

L’angoisse avait aussi atteint la tribune de presse, où, frénétique, on rédigeait déjà sur la Malédiction des Knie. Mais, comme dans tous les bons films, c’est quand il est aux abois que le gentil est sauvé par un événement impossible. La résurrection a un nom : Logan Couture. Déjà décrié par les spécialistes ès NHL pour ne pas avoir marqué au moins 3 points par match depuis son arrivée, l’étoile montante des San Jose Sharks, emmené par ses compères Romy et Fritsche, a fait étalage de toute sa classe.
Deux buts et deux assists plus tard, c’est l’ensemble de la presse de boulevard qui était au septième ciel: «Couture n’a pas fait dans la dentelle», «Hot Couture s’est régalé», «Genève bat Rapperswil à plate Couture» et j’en passe. Dithyrambiques, les fleurons de la plume romande ont redoublé d’ingéniosité pour graver dans le marbre cette soirée mémorable ! Et j’espère que vous avez remarqué dans le titre que moi aussi j’ai contribué à écrire l’Histoire ! Allez, j’en refais encore un : «Genève-Servette devait Couture que coûte battre Rapperswil» ! Coûte que coûte, Couture… bon c’est nul, mais à CartonRouge.ch on n’a pas les moyens de former des journalistes RP alors un peu d’indulgence.
Bref, à défaut de pouvoir se trouver une défense, Rogenmoser a sorti Aebischer. Las, les dés étaient déjà jetés depuis longtemps. Alors que – cas fictif – des Fribourgeois auraient levé le pied dans ces moments-là, les joueurs du GSHC ont remis la compresse dès le début du troisième tiers. De leurs lames enflammées, une épaisse vapeur a commencé à s’élever de la surface de la glace. Le doute n’était plus permis : Rapperswil prenait le chemin des enfers ! Le Malin, celui qu’on ne voit pourtant jamais, celui qui ne vient vous chercher que lorsque toute espérance a été abandonnée, a alors pris un visage inattendu : celui de Gian-Andrea Randegger ! Le transfuge d’Ambrì-Piotta a enfoncé le clou à une poignée de secondes de la sirène finale. Huit à un, fait et bien fait !
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Genève-Servette – Rapperswil-Jona Lakers 8-1 (2-1 3-0 3-0)

Les Vernets, 6’373 spectateurs.
Arbitres : Kurmann, Arm/Küng. Buts: 1re Rizzello (Gmür/à 4 contre 5!) 0-1. 17e Ryan Keller (Yannick Weber) 1-1. 18e Couture (Romy, Dan Fritsche) 2-1. 22e Romy (Couture, Dan Fritsche) 3-1. 26e Couture (Dan Fritsche, Goran Bezina/à 5 contre 4) 4-1. 33e Hecquefeuille (Romy, Couture) 5-1. 41e Dan Fritsche (Hecquefeuille, Romy) 6-1. 43e Almond (Fata, Bezina) 7-1. 60e Randegger (Gerber, Bezina/à 5 contre 4) 8-1.
Pénalités : 4 x 2′ contre Genève-Servette, 6 x 2′ contre les Rapperswil-Jona Lakers. PostFinance-Topscorer: Almond; Riesen.
Genève-Servette : Tobias Stephan (56e Tamo); Vukovic, Goran Bezina; Hecquefeuille, Mercier; Yannick Weber, Gautschi; Antonietti; Dan Fritsche, Romy, Couture; Ryan Keller, Almond, Fata; Simek, Walker, Rivera; Roland Gerber, Gian-Andrea Randegger, Samuel Friedli; John Fritsche.
Rapperswil-Jona Lakers : Aebischer (43e Jonas Müller); Welti, Camenzind; Gmür, Sven Berger; Geiger, Geyer; Kolnik, Earl, Duri Camichel; Jörg, Spezza, Burkhalter; Riesen, Wichser, Sejna; Thibaudeau, Hürlimann, Rizzello; Nils Berger, Neukom.
Notes : Servette sans Picard, Paul Savary, Jean Savary, Salmelainen et Walsky, Rapperswil-Jona sans Derrick Walser et Winkler (tous blessés). Temps mort: 18e Rapperswil-Jona. 39e Genève-Servette.

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