Lausannois, indignez-vous !

Une nouvelle semaine vaudoise s’achève dans le marasme, la déception, l’incompréhension, voire même dans l’indignation pour ceux qui, malgré eux, croyaient encore à une résurrection sportive du Lausanne-Sport. En lieu et place, les cieux s’assombrissent chaque jour au-dessus d’une Pontaise qui gronde. Serait-ce le glas du LS qui aurait définitivement sonné ? Rien n’est moins sûr en cette triste fin d’avril ! Après une correction subie au Stade de Suisse, la gangrène semble même avoir atteint les bureaux des seigneurs contestés Collet et Joseph après le refus en première instance de la licence 2013-2014 ; une aberration pour ces derniers, des signes obscurs supplémentaires pour d’autres.

Comme lorsqu’on évoque le bon vieux temps, les larmes coulent de plus en plus dans la mémoire des fidèles qui, croyant en la bonne étoile du LS d’antan, jubilaient après un automne très encourageant. Une période faste qui laissait même le brave Laurent Roussey croire, à raison, que son équipe pouvait figurer dans un solide milieu de classement tout en laissant les déchus Servette, Lucerne et autres Thoune s’entretuer pour survivre en Super League. Un désormais vieux rêve lausannois qui s’est envolé l’espace d’un hiver qui a trop duré. La réalité du printemps est quant à elle un véritable cauchemar qui ne cesse de s’accentuer au fil des journées : une équipe, déjà modeste, qui semble avoir tiré la prise purement et simplement, des dirigeants qui paraissent ne plus rien contrôler, un staff technique qui dégage un sentiment d’impuissance flagrant, soit en résumé une bérézina que l’on peut comparer à la modernité du cher Stade Olympique, source de conflits et d’excuses qui ne suffisent plus aujourd’hui. Les raisons de ce camouflet, de cette insulte au football vaudois, se trouvent ailleurs, que cela plaise ou non.

La brossée du dimanche après-midi

Le bon supporter du LS avait néanmoins quelques raisons d’avoir la foi en ce dimanche puisque l’adversaire du jour se trouvait dans une situation sportive plus ou moins similaire que son équipe favorite. Au niveau de la composition et en absence de son attaque «de feu» (Moussilou et Malonga blessés), Maître Roussey avait proposé un intéressant 4-5-1 afin de densifier le milieu de terrain, boucher les espaces, sécuriser la défense, soit une énième composition défensive afin de viser un poussif, mais positif vu la situation, 0-0. Mais voila, l’audace de proposer ce type de plan de jeu sera sanctionnée par un sec 3-0 par les Bernois alors qu’il restait encore un quart d’heure à jouer, laissant sans voix les quelques vaillants qui s’étaient déplacés et laissant les téléspectateurs s’interroger sur le sort de leur poste de télévision. Dès lors, il ne fait aucun doute qu’une défense à deux ou d’autres compositions tout autant cosmiques n’auraient pas fait pire, bien que comme d’accoutumée on est toujours plus intelligent à la fin du match.
Après avoir constaté l’étendue de tels dégâts, trouver quelques notes positives d’un match qui reflète l’image du LS version 2013 tient presque de l’inutilité tant la situation semble être perdue, les mots manquent à l’appel pour qualifier l’inqualifiable. La ferveur, que certains prétendent éternelle, peut néanmoins souligner que le visage des Vaudois dans la demi-heure qui suivit la pause pouvait laisser croire que l’égalisation n’était pas utopique tant la confiance, qui fait si souvent défaut, semblait poindre le bout de son nez face à un YB qui ne vivait pas non plus la meilleure demi-heure de son histoire. Mais à peine immiscé, l’espoir fut annihilé par une «cacahuète» de Zverotic, candidate à la réussite du mois, au grand dam d’un Anthony Favre irréprochable sur le coup. La suite était malheureusement connue, une énième démission collective, puis le sauvetage de l’honneur in extremis par Jocelyn Roux qui, malgré quelques limites, était probablement le plus vaillant à porter les couleurs de Lausanne en ce dimanche après-midi.

La désolation

Evidemment, tirer à foison sur l’ambulance lausannoise n’est peut-être pas très loyal de notre part, nous qui avons, pour la plupart, vénéré la même équipe que triompha 4-0 à Bienne voici bientôt 2 ans, signe de promotion en Super League. Mais voilà, le climat, compte tenu de l’histoire qui se fait de plus en plus pressante, a radicalement changé dans l’âme de ceux qui espèrent mourir en ayant vu le retour du Grand Lausanne-Sport terrassant les grosses cylindrées alémaniques du championnat. Et même si à l’impossible nul n’est tenu, le droit d’y croire existe si tant est que la route qui mène à ces destinations «déliriennes» n’est pas encore construite (ou ont été détruite peu importe).
L’actualité n’est évidemment pas digne de cette folie mais les circonstances font que nous devrons nous en contenter encore quelque temps, n’en plaisent à des exigences qui ne corrèlent pas à la réalité actuelle du football. Que cela soit dans les tribunes, au bistrot ou autour de tables passionnées, plusieurs milliards de solutions existent mais au final peu sont réalisables, faute d’argent et de soutien. En effet, pour les braves qui croient encore que l’on peut gagner dans le football «à la bonne franquette», il serait peut-être temps d’aller consulter les budgets des équipes de Super League afin d’établir un classement à comparer avec un autre classement, sportif cette fois.
Il n’empêche que le seul et véritable point qui est légitimé à faire enrager la population lausannoise actuellement est un manque affligeant de motivation inexpliqué et inexplicable d’une équipe qui semblait pourtant avoir trouvé la bonne carburation voici quelques mois et qui, en l’espace d’un hiver, a oublié comment bien jouer au football, pénétrant sur le terrain, lieu de perdition où s’est propagé la peur, avec la tête du vaincu. Bref, une équipe qui semble accepter son triste sort alors que d’autres se sont révoltées, à commencer par Thoune et Lucerne.
Un constat qui est inacceptable pour les supporters et toutes les personnes qui soutiennent ce club qui a marqué le football suisse, peu importe la répartition des fautes (joueurs, entraîneur, dirigeants, Pontaise, ASF, Dieu, etc.). D’où une conclusion : si la qualité modeste du contingent est compréhensible compte tenu des lignes directrices du club, l’attitude sur et désormais hors du terrain, elle, ne l’est plus, et rien que pour ces prestations minables, sans envie, sans passion, qui se suivent et se ressemblent, l’heure du Lausanne-Sport est à l’indignation.

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Young-Boys – Lausanne-Sport 3-1 (1-0)

Stade de Suisse, 13’413 spectateurs.

Arbitres : Hänni ; Zurbruegg, Brosi ; Huwiler
.
Buts : 33e Costanzo (1-0) (penalty), 67e Zverotic (2-0), 74e Afum (3-0), 90+1e Roux (3-1).

Young-Boys : Wölfli ; Zverotic, Nef, Veskovac, Raimondi (73e Bürki); Costanzo (83e Frey), Farnerud, Doubai ; Afum, Gernt, Nuzzolo (67e Schneuwly).

Lausanne-Sport : Favre ; Chakhsi, Katz, Tall, Facchinetti ; Avanzini, Sanogo, Martin, Khelifi (57e Roux) ; Gabri ; Guié Guié (73e Marazzi).

Cartons jaunes : 29e Afum , 32e Tall , 58e Veskovac, 65e Costanzo, 79e Avanzini, 90+1e Gabri.
Notes : YB sans Simpson, Zarate, Spycher, Affolter (blessés), Mvogo, Sessolo, Bertone et Tabakovic (M21). Lausanne sans Malonga, Meoli, Sonnerat, Lavanchy et Moussilou (blessés).

Écrit par Thierry Rossier

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