Et de un, Mia san Mia !

La Telekom Cup réunissait ce week-end au Borussia-Park les quatre clubs les plus prestigieux d’Allemagne: Hambourg, Dortmund, Mönchengladbach et le Bayern Munich. La formule? Deux demi-finales le samedi, deux finales la dimanche, à chaque fois sur 2×30 minutes et avec les supporters des quatre clubs présents conjointement dans le stade. Le tournoi vu par un fan du Bayern Munich.

Nous, le graaaaannd Bayern de Munich, on adore ces tournois quadrangulaires : les fans jaloux des trois autres équipes qui vont avoir l’honneur de se faire démonter par le meilleur (et le plus rentable) club du monde se liguent toujours contre nous, une sorte d’alliance des médiocres contre le riche et puissant Rekordmeister ; c’est alors d’autant plus jouissif de frustrer les supporters de trois équipes d’un coup en gagnant nos matchs ! Pour l’occasion, j’ai donc sorti mon t-shirt préféré, celui qui proclame Euer Hass ist unser Stolz, notre deuxième devise. Après Mia san Mia bien sûr.

Les Grecs de l’Allemagne

La compétition débute par un ennuyeux Mönchengladbach–Dortmund. Imagine qu’il n’y a aucun joueur sur le terrain qui a coûté plus de 20 millions d’euros, aucune classe ces clubs, d’ailleurs on les a déjà dépouillé de tout ce qu’il y avait de valable dans leur effectif, comme Dante ou Götze. Et Lewandowski bien sûr, j’en ris déjà. Le «spectacle» est d’autant plus désagréable qu’on est assis juste à côté des fans de Dortmund, que les organisateurs ont mis en places debout : comme ils sont tous au chômage, ils n’auraient pas eu les moyens de se payer les places assises. Evidemment, les Zecken ne tardent pas à nous provoquer, on ne répond pas, comme d’habitude, on encaisse stoïquement avec un sourire narquois, les réponses on préfère les donner sur le terrain et, surtout, sur le marché des transferts.

Ils peuvent toujours critiquer notre président Hoeness mais tu crois que tous ces mecs qui chantent Steuerzahler steh auf, ils ont assez de revenus pour payer des impôts ? On comprend notre cher et adoré président d’avoir placé quelques sous sur un compte en Suisse, il n’y a pas de raisons que nous autres citoyens de la prospère Bavière, on paie toujours pour les Grecs de l’Allemagne. Tu as vu d’où viennent leurs renforts, à Dortmund ? Un Grec, un Arménien qui jouait en Ukraine et un Gabonais venu de France, que des pays sous perfusion du FMI. Après soixante minutes d’ennui, on rigole bien quand leur gardien se troue et leur fait perdre le match, même si on regrette un peu de ne pas retrouver Dortmund en finale pour leur montrer une nouvelle fois qui est le patron du foot allemand. C’est sera pour la semaine prochaine en Supercup.

Trop facile

C’est enfin le tour de notre grandiose équipe, contre Hambourg. On aime bien jouer contre le HSV. Tu sais que l’on va dans notre bijou architectural de l’Allianz Arena pour apprécier un spectacle en connaisseurs, pas pour beugler comme des animaux. Toutefois, on se lâche à chaque but de notre équipe en criant le nom du buteur et en annonçant le nombre de but marqués par le Bayern et celui de l’adversaire, toujours Nuuuuuuulll. Le grand frisson, la folie. La saison passée, on a eu droit à ce rituel magique neuf fois contre Hambourg, j’avais plus de voix pendant trois jours. Et après certains osent prétendre qu’il n’y a pas d’ambiance dans notre écrin. Cette fois, cela débute de manière un peu plus laborieuse mais, même lorsqu’elle est moins brillante que d’habitude, notre équipe peut toujours marquer un but de raccroc pour ne pas douter trop longtemps. Avec Boateng dans le rôle de l’exécuteur. Notre nouvel entraîneur, Don Pep, je l’adore déjà celui-là, aurait simplement pu reprendre le système de Don Jupp qui nous a permis d’écraser l’Europe la saison passée mais cela aurait été trop facile. Alors on innove : on joue en 4-1-4-1 avec un demi récupérateur très offensif, Thiago, et deux attaquants de métier, même si théoriquement Pizarro est plutôt censé jouer au milieu. Il faut une petite mi-temps de trente minutes pour mettre les choses en place puis ça déferle de tous les côtés et Hambourg n’y voit que du jeu, ça défile dans l’axe, sur les côtés, finalement on s’arrête à 4-0 mais c’est plutôt flatteur pour le HSV.

Trop facile (bis)

En finale contre Mönchengladbach, on laisse les poneys faire un peu illusion en début de match. Puis on les assomme grâce à l’incomparable talent individuel de nos stars, ouverture millimétrée de Robben (si, si…) pour Ribéry et fin des espoirs pour tout le stade qui était contre nous. Notre entraîneur génial aligne toujours un schéma aussi offensif, avec Thiago en seul récupérateur, aucun attaquant de métier mais avec Thomas Müller en centre-avant et Philipp Lahm milieu axial. Original, j’adore, surtout qu’unser Kapitän en profite pour doubler la mise sur un renvoi de la défense adverse. Trop facile, tellement facile même que l’on commence à inventer des gestes techniques comme cette poitrine plongeante de Thiago Alcantara pour le 0-3. Si vraiment Pep insiste avec ce 4-1-4-1 et que l’ancien junior du Barça confirme ses prédispositions dans le rôle du milieu récupérateur, on va faire quoi de notre Schweini national, de notre champion d’Europe Martinez et de notre titulaire en équipe du Brésil Gustavo ? Cela s’appelle des problèmes de riches, de tellement riches même que, comme d’habitude, on engage des joueurs dont on n’a pas vraiment besoin, juste pour affaiblir la concurrence. On l’a toujours fait en Allemagne, ce qui est fort c’est qu’on le fait aussi en Europe maintenant. On aurait pu acheter toute l’équipe de Barcelone mais pourquoi aller chercher des «renforts» dans une équipe qu’on démonte 7-0, autant les laisser crevoter dans leurs déficits avec leurs stars vieillissantes et se contenter de les dépouiller de leur meilleur jeune pour une bouchée de pain. Nos dirigeants sont vraiment trop forts, Sammer, Rummenigge, Hoeness, la dream team.

Vivement les choses sérieuses

L’arbitre aura un peu pitié des poneys et leur offrira un pénalty, il fallait ça pour que notre gardien remplaçant encaisse un but ce week-end. Mais la démonstration reprend après la pause, avec notamment un but de la tête de Robben sur un centre de Ribéry. Tout le monde pensait que notre Hollandais n’allait pas s’entendre avec Guardiola et pourtant, en à peine trois semaines, celui-ci lui a déjà appris à faire des passes et à marquer de la tête. Trop fort. Tout comme notre performance dans cette Telekom Cup. C’est juste dommage que les matchs n’aient duré que soixante minutes, un peu court pour soigner la différence de buts, les organisateurs ont eu pitié de nos adversaires, enfin plutôt de nos sparring-partners. Mais ça fait quand même 9 buts en 120 minutes, sans forcer, avec huit buteurs différents et pas mal de joueurs absents. Un bon échauffement, même si l’adversité était un peu trop faible dans cette Telekom Cup. On se testera vraiment lors de l’Uli Hoeness Cup contre Barcelone et lors de l’Audi Cup contre São Paulo, Milan et Manchester City. Et entre les deux, samedi lors de la Supercup à Dortmund, histoire de réduire au silence une bonne fois pour toute ce stade où l’on s’est un peu trop laissé faire ces dernières saisons.
Même si, à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, cette Telekom Cup constitue la première ligne de la très longue série de trophées que l’on va ajouter à notre grandiose palmarès cette saison : Telekom Cup, Uli Hoeness Cup, Supercup d’Allemagne, Audi Cup, Supercoupe d’Europe, Coupe du Monde des clubs, Bundesliga, DFB-Pokal et Ligue des Champions. Mia san Mia.
Demi-finale :

SV Hambourg – Bayern Munich 0-4 (0-1)

Borussia-Park, 47’125 spectateurs.
Arbitre : M. Dingert.
Buts : 12e Boateng (0-1), 41e Mandzukic (0-2), 44e Kroos (0-3), 52e Müller (0-4).
Hambourg: Drobny; Sala (48e Mancienne), Westermann, Sobiech, Jansen (48e Rajkovic); Arslan (48e Demirbay), Badelj (48e Rincon); Ilicevic (48e Skjelbred), van der Vaart (48e Calhanoglu), Beister (48e Jiracek); Zoua (48e Rudnevs).
Bayern: Starke; Lahm, van Buyten, Boateng (48e Kirchhoff), Alaba; Alcantara (48e Höjbjerg); Kroos, Pizarro (42e Robben), Ribéry (54e Green), Shaqiri; Mandzukic (42e Müller).
Carton jaune: 29e Badelj.
Finale 1re-2e places :

Borussia Mönchengladbach – Bayern Munich 1-5 (1-3)

Borussia-Park, 44’500 spectateurs.
Arbitre : M. Winkmann.
Buts : 17e Ribéry (0-1), 23e Lahm (0-2), 26e Alcantara (0-3), 30e de Jong (pénalty, 1-3), 41e Robben (1-4), 60e Müller (1-5).
Mönchengladbach: Heimeroth; Jantschke, Nordtveit, Dominguez, Wendt; Hermann, Dahoud, Xhaka (31e Kramer), Arango; de Jong, Hrgota.
Bayern: Starke; Rafinha, van Buyten (50e Kirchhoff), Boateng, Contento (31e Alaba); Alcantara (50e Shaqiri); Robben, Lahm (50e Weihrauch), Kroos (51e Weiser), Ribéry; Müller.
Cartons jaunes: 29e Contento, 59e Kramer.

Écrit par Julien Mouquin

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6 Commentaires

  1. Ce qui est ennuyeux pour la Bundesliga c’est qu’elle ne va plus pouvoir se foutre de la gueule de la Liga : en Espagne , au moins , le titre se joue entre 2 clubs .
    Je n’ai rien contre le Bayern qui a su faire ce qu’il faut pour en etre là mais plutôt envers les dirigeants du foot qui sont en train d’entériner la mort des championnats nationaux en se figurant qu’un championnat d’Europe des clubs reservé à des multinationales surfriquées ne va pas très vite lasser les fans .
    Il suffit de regarder la chute des audiences de la Ligue des champions pour s’apercevoir que ce sera un pari raté à coup sûr .
    Ce qui fait le sel du football , ce sont ces match du samedi entre Wolsburg et Hambourg , Norwich et Sunderland , Osasuna et Betis , Chievo et Parme ou Sochaux et Lorient où tout peut arriver .
    Pour supporter des clubs comme le Bayern , le Barça ou le Psg aujourd’hui il faut etre un frustré de la vie qui considére la gagne comme un tout en oubliant que dans la vie , arriver ne sert à rien si le parcours est sans interêt .

  2. Captain Marvel , si c’est comme l’an dernier la Premier va se jouer entre les 2 Manchester .
    Chelsea a certes repris le Mou mais en terme de joueurs , ce n’est pas ça , quant à Arsenal , rien n’indique pour le moment qu’ils pourront rivaliser .
    Liverpool et Tottenham joueront les outsiders pour les accesits tout au plus .
    Non , le championnat à suivre cette année c’est la Jupiler League : derriére le favori Anderlecht , des clubs comme le FC Bruges et Genk vont etre dangereux auxquels il faut ajouter les équipes qui peuvent créer la surprise comme la Gantoise , le Standard et Zulte-Waregem qui a gardé son ossature .
    Il faudra surveiller aussi des clubs comme Lokeren , Mons voir le FC Malines pour les PO 1 .
    La D1 belge mérite de l’interêt pour son suspense et aussi pour ses jeunes à découvrir .

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