Doigt d’honneur au public

Grotesque. Aucun autre mot ne peut qualifier la bouillie infecte proposée par les hommes de Laurent Roussey ce samedi face à un adversaire plus que jouable. Le match contre Aarau était le match à ne pas perdre. Fidèle à leur réputation, ou ce qu’il en reste, les joueurs vaudois l’ont perdu, et avec la manière.

La Pontaise doit être le seul stade de Suisse dont les supporters locaux sortent avec l’envie de vomir tant le truc payant proposé par leur équipe est un monstrueux foutage de gueule et de non football. Statistiquement, il est presque impossible qu’une équipe réussisse à perdre en marquant deux auto goals. Mais il n’est pas question ici d’une équipe normale mais du Lausanne-Sport, la seule équipe de première division qui estime qu’elle peut faire l’économie d’un directeur sportif et que si son budget est aussi bas, c’est la faute à son stade.
Bref, inutile de trop larmoyer, il n’est pas possible de dire que la première équipe a été mauvaise car cela impliquerait que ses joueurs aient un peu essayé de jouer. A ce stade-là, ce sont onze figurants qui ont présenté un festival de geste techniques ridicules, de passes ratées et d’une absence totale de volonté à un point tel qu’il serait judicieux pour la direction du club de commencer à payer ses propres spectateurs pour ne pas avoir un stade vide. Une situation telle que, selon les commentaires de certains joueurs st-gallois recueillis il y a deux semaines, le déplacement à la Pontaise ressemble plus à des vacances tous frais payés avec les trois points offerts sans effort qu’à un match de football de première division.

L’art d’être mauvais

Le Lausanne-Sport a été plus que mauvais, il s’est suicidé face au néo promu Aarau en marquant deux fois dans ses propres filets et pourrait bientôt s’inscrire comme favori pour le prochain bêtisier du football. Le mépris que les joueurs ont craché à la figure de leurs derniers fidèles avec doigt d’honneur en prime samedi soir prouve une nouvelle fois que la gestion façon papa peut éventuellement avoir sa place en deuxième division, mais que dans l’élite, il faut un certain professionnalisme qui manque toujours autant du côté des Plaines-du-Loup trois ans après le retour en première division.
Au sujet du match, pas grand-chose à dire avec un auto goal de Sonnerat sur corner à la 14e minute et un autre de Meoli à la 57e. Le reste de la prestation a été pathétique et ce n’est pas le pénalty de Tafer à la 94e qui fera oublier que le joueurs ont fourni une prestation aussi grotesque alors qu’ils sont payés pour jouer.
Alors que la saison vient de commencer, il y a le feu à la Pontaise à la suite d’une saison des transferts bâclée et totalement ratée. Il reste peu de temps à la direction du club pour renforcer le milieu de terrain et l’attaque (enfin ce qui est supposer servir d’attaque sur le terrain car dans les faits, le Lausanne-Sport joue sans attaquants ni milieux). Une réponse pourrait arriver lundi… peut-être, tout comme le Père Noël vient déposer des cadeaux pour les enfants sages le 24 décembre. On a beau se dire que ce ne sont que des histoires pour endormir les gamins, de temps en temps, on a envie d’entendre quelque chose pour se dire que son club favori a touché le fond et que la situation va éventuellement pouvoir changer.
Photo Pascal Muller, copyright EQ Images

FC Lausanne-Sport – FC Aarau 1-2 (0-1)

Stade de la Pontaise, 3’350 courageux.
Arbitres : Jaccottet; Dettamanti, Zeder.
Buts : 14e Sonnerat (0-1, csc), 57e Meoli (0-2, csc), 95e Tafer (1-2, pén.)
Lausanne-Sport : Fickentscher; Chakhsi, Katz, Meoli, Sonnerat; Avanzini (59e Dessarzin), Mevlja, Gabri, Khelifi; Tafer, Kadusi (64e Pimenta).
FC Aarau : Mall; Nganga, Garat, Jaggy, Martignoni; Burki, Ionita; Staubli (79e Schultz), Gonzalez (56e Foschini), Callà; Hellenius (68e Lüscher).
Cartons jaunes : 77e Martignoni, 79e Nganga, 84e Chakhsi, 86e Katz, 90e Mall.
Carton rouge : 88e Chakhsi.
Notes : Lausanne sans Zambrella, Lavanchy, Coly (blessé), Castella (suspendu), Cruyff, De Pierro, Sukaj et Ozcan (M21).