Bundesliguide : VfL Borussia Mönchengladbach

Après une saison 2012/2013 mitigée, le Borussia Mönchengladbach de Lucien Favre veut renouer avec l’Europe. Cet été, pas de départ majeur à recenser du côté du Borussia-Park mais le renfort de Max Kruse et Raffael qui laissent espérer un championnat avec bien plus de satisfaction que le précédent dans le Niederrhein.

2012/2013 :

8e. C’est sûr qu’après la 4e place de la saison précédente, c’est un peu décevant, surtout en y ajoutant un revers mortifiant en qualifications de la Ligue des Champions. Mais les Fohlen n’ont jamais vraiment digéré les départs de Reus, Neustädter et Dante, de même que la charge supplémentaire des joutes européennes et le conflit latent entre l’entraîneur Favre et le manager Eberl. Le bilan n’est toutefois pas si négatif, si l’on se souvient où en était Gladbach avant l’arrivée de Lucien Favre. Contrairement aux prédictions de certains médias, les Fohlen n’ont pas retrouvé la lutte contre la relégation et ont lutté presque jusqu’au bout pour une place européenne, tout en ayant franchi les phases de poule de l’Europa League et confirmé leur retour dans la première moitié du classement. Par contre, en terme de jeu, c’est vrai que c’était plus mitigé, on n’a jamais retrouvé la fluidité, l’allant et l’enthousiasme de la saison 2011/2012, les victoires étaient souvent étriquées et davantage le fruit d’exploits individuels que l’expression d’une véritable maîtrise collective. Néanmoins, terminer 8e en ayant l’impression d’avoir réalisé une mauvaise saison, c’est quand même le signe d’une ambition retrouvée au Borussia-Park.

Objectifs :

Paradoxalement, les ambitions sont assumées plus ouvertement cet été après une 8e place qu’après le 4e rang de la saison précédente : l’objectif est clair, retrouver une place en Coupe d’Europe.

L’effectif :

L’effectif est demeuré extrêmement stable. Les Fohlen sont parvenus à conserver leurs meilleurs jeunes, comme ter Stegen, Jantschke, Nordtveit ou Herrmann, pourtant très convoités. Avec les arrivées de Raffael et Kruse, Lucien Favre gagne deux options offensives supplémentaires. Défensivement, avec un Dominguez qui, sans faire oublier Dante, commence à s’adapter à la Bundesliga, cela tient la route. Les deux autres renforts vedettes de l’été dernier, Granit Xhaka et Luuk de Jong, ont eux encore pas mal de progrès à accomplir, ne serait-ce que pour gagner définitivement leurs galons de titulaires et le match de Coupe – perdu – à Darmstadt montre qu’il y a encore du boulot. Toutefois, avec les valeurs sûres Herrmann et Arango sur les côtés, l’onéreux de Jong, la révélation Kruse, l’expérimenté Raffael ou les espoirs Younès et Hrgota dans l’axe, Lucien Favre a suffisamment de solutions pour retrouver une offensive plus performante que la saison passée, même si Gladbach n’a toujours pas trouvé le successeur de Marco Reus.    

Le mercato :

L’été s’est révélé plus paisible qu’il y a douze mois lorsque le remplacement du trio Reus-Neustädter-Dante avait exacerbé les tensions entre Lucien Favre et le directeur sportif Max Eberl, pas tout à fait en accord sur le choix des nouveaux venus. Cette saison, la hache de guerre semble enterrée et les deux hommes sur la même longueur d’onde. Aucun départ majeur à signaler, sinon celui de Mike Hanke qui n’a jamais digéré la perte de son compère Reus et n’était plus titulaire. En revanche, les arrivées de Max Kruse, révélation de la saison dernière avec Freiburg et néo-international, et Raffael, en perte de vitesse à Kiev et Schalke mais qui, à 28 ans, espère se relancer en retrouvant un entraîneur qu’il avait côtoyé au FC Zurich, sont deux atouts supplémentaires.

Départs : Hanke (Freiburg), Dams (Servette), Cigerci (Wolfsburg), Ring (Kaiserslautern).
Arrivées : Kruse (Freiburg), Raffael (Schalke 04), Kramer (Leverkusen).

Entraîneur :

On ne présente plus Lucien Favre. Après dix-huit premiers mois dans le Niederrhein en forme de conte de fées avec un maintien puis une quatrième place inespérés, le Vaudois a connu les premières difficultés la saison passée mais il a très bien mené sa barque pour éviter que Gladbach ne connaisse le même destin funeste que son Hertha de l’époque, relégué une année après une quatrième place inattendue. Cette saison, avec un effectif stable et même légèrement renforcé, il va être attendu au contour, il y a eu beaucoup d’espoirs suscités à Mönchengladbach, des moyens financiers en hausse et c’est la première fois depuis longtemps qu’on affiche aussi ouvertement des objectifs européens du côté des Fohlen. Le contingent à disposition semble parfaitement à même d’accomplir la mission pour autant que Lulu parvienne à retrouver la magie et la dynamique de la saison 2011/2012. Il en a les moyens.

Atouts :

Lucien Favre et sa capacité à faire progresser un groupe collectivement et individuellement. La stabilité. Pas de départs majeurs à compenser. Un contingent qui demeure jeune avec une marge de progression. Les solutions offensives supplémentaires incarnées par Kruse et Raffael. Après une saison d’adaptation, Dominguez, Xhaka et de Jong doivent démontrer pourquoi ils ont constitué les trois transferts les plus chers de l’histoire du club. Pas d’autre compétition à jouer que la Bundesliga. Une défense solide et remarquablement organisée. La fin du conflit entre Max Eberl et Lucien Favre.

Faiblesses :

Les matchs de préparation et le 1er tour de Coupe ont montré que le départ de Reus n’a toujours pas été compensé et que le secteur offensif était toujours en plein chantier. Un manque de créativité et de réalisme. Et si finalement Xhaka et de Jong étaient des erreurs de casting coûteuses ? Une pression supplémentaire en n’ayant (déjà) plus qu’une compétition pour sauver la saison. Une dynamique négative après l’élimination en Pokal aux tirs au but à Darmstadt après un 0-0 assez pauvre.

Inconnue :

Quelle solution trouvera Lucien Favre pour que le fantôme de Marco Reus ne hante plus les travées du Borussia-Park ?

A suivre :

Max Kruse. Milieu de terrain discret en Zweite Liga à St. Pauli, Max Kruse avait débarqué dans l’indifférence générale l’été dernier à Freiburg. L’entraîneur Streich décide alors d’en faire son attaquant de pointe, sans doute davantage pour peser sur les défenses adverses que pour jouer les solistes. Et pourtant, outre un labeur incessant, Max Kruse finira avec onze buts et huit assists, ce qui lui vaudra, à 25 ans, des débuts en équipe nationale et un transfert à Mönchengladbach où l’on attend beaucoup de lui. Max Kruse, comète d’une saison comme on en a vu passer quelques-unes en Buli ou émergence tardive d’un attaquant de classe ? On hésite encore entre les deux, on le suivra avec attention.

Sur nos monts, quand le soleil… :

Outre Lucien Favre, Granit Xhaka assure la représentation helvétique au Borussia-Park. Arrivé avec un melon gros comme ça, le Suisse a déçu pour sa première saison en Buli. Pas assez rapide, trop tendre au duel, trop nonchalant, auteur de plusieurs bourdes dont une lourde de conséquences en qualifs de la C1 contre Kiev, le cadet des Xhaka a eu de la peine à digérer le passage du championnat suisse à la Bundesliga. Faute d’avoir saisi sa chance en début de saison ni à son poste de prédilection de demi défensif ni à la place de meneur de jeu qui n’est pas la sienne, quoiqu’en pense Ottmar Hitzfeld, il a passé pas mal de temps sur le banc.   Toutefois, Lucien Favre croit en lui et semble décidé à lui redonner sa chance pour cette nouvelle saison. A même pas 21 ans, Granit Xhaka a largement les moyens de la saisir, à condition de faire preuve d’humilité et de travail.

Stade :

Stadion im Borussia-Park, 54’010 places.

Abonnés :

30’000 (contingent complet, vente stoppée).

Equipe type présumée :

Ter Stegen ; Jantschke, Stranzl, Dominguez, Daems ; Nordtveit, Xhaka (Marx); Herrmann, Raffael, Arango; Kruse (de Jong).

Agenda :

24-26 janvier 2014 : Borussia Mönchengladbach–Bayern Munich. Köln absent, le match le plus attendu au Borussia-Park sera donc le duel contre le Bayern, avec quelques vieilles réminiscences des années 1970 lorsque les deux clubs étaient au sommet du foot allemand. En 2012, le Gladbach–Bayern en ouverture de 2e tour s’était soldé par une victoire 3-1 des Fohlen et ceux-ci affichent un bilan positif contre le Rekordmeister depuis deux saisons (2 victoires, 1 nul, 1 défaite). Pourvu que ça dure… 

En résumé :

Mönchengladbach semble mieux armé que la saison passée, surtout qu’il ne part pas dans le flou comme il y a douze mois après le départ d’un joueur clé par la ligne. Le potentiel est clairement là, il reste encore à Lucien Favre à trouver la bonne solution pour faire bien jouer tout ce petit monde ensemble. Le match de Coupe à Darmstadt a montré qu’il y avait encore pas mal boulot mais je suis persuadé que, si de Jong et Xhaka parviennent à élever leur niveau de jeu, si Kruse confirme ses performances de la saison dernière et si les ter Stegen, Jantschke, Stranzl, Nordtveit et autres Herrmann retrouvent leur niveau d’il y a deux saisons, les Fohlen peuvent faire un excellent championnat. A priori, Bayern, Dortmund, Schalke et Leverkusen paraissent un ton au-dessus mais derrière il y a des places à prendre et Gladbach fait partie des principaux prétendants.   

Pronostic :

5e.

Écrit par Julien Mouquin

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