Bundesliguide : VfL Wolfsburg

Comme d’habitude, Wolfsburg a beaucoup bougé sur le marché des transferts. Il semble toutefois qu’une nouvelle ère soit en marche sous la houlette du duo Klaus Allofs/Dieter Hecking et que cette fois-ci les Wölfe n’investiront pas en pure perte mais pourront envisager un retour sur la scène européenne.

2012/2013 :

11e. Comme c’est le cas depuis plusieurs années, Wolfsburg a obtenu un classement largement en deçà des investissements consentis. Le message et les méthodes de GI de Felix Magath ne passaient plus, les dirigeants n’ont eu d’autres ressources que de virer celui qui a pourtant amené le seul titre de champion d’Allemagne de l’histoire du club. Son successeur, Lorenz-Günther Kostner, était plébiscité par les joueurs mais il n’a pas obtenu des résultats suffisants pour assurer autre chose qu’un intérim. L’arrivée à Noël d’un nouveau directeur sportif, Klaus Allofs, après quatorze ans passés à Brême, marque clairement le début d’une nouvelle ère à Autostadt. En nommant Dieter Hecking au poste d’entraîneur, l’ancien joueur de l’OM signifie clairement son intention de bâtir un projet sur la durée et non de tout chambouler à coup de millions à chaque mercato. Dans ce contexte de reconstruction, le deuxième tour a été assez anonyme et sans éclat pour boucler la saison à une très anonyme onzième place, loin des ambitions et des dépenses d’avant-saison mais avec l’espoir d’entamer quelque chose de différent.

Objectifs :

Clairement, le retour en Coupe d’Europe. Depuis le titre en 2009, les Wölfe viennent d’enchaîner quatre saisons consécutives entre les places 8 et 15 malgré d’énormes investissements consentis. Cette saison doit marquer un retour dans les six premiers et sur la scène européenne. Moins bien serait clairement un échec.

L’effectif :

Malgré l’échec de la saison dernière, la base de l’effectif reste la même, en dehors du départ de quelques éléments qui n’entraient plus dans les plans de l’entraîneur. Il y avait suffisamment de talent dans le contingent pour former une équipe compétitive, l’idée est de beaucoup mieux l’utiliser que par le passé, tout en laissant une place un peu plus conséquence à la jeunesse. Avec le trio suisse Benaglio-Klose-Rodriguez, l’expérience de Naldo et Schäfer et la jeunesse de Knoche, le secteur défensif devrait tenir la route. Il y a des travailleurs de l’ombre à mi-terrain comme Hasebe, Träsch, Polak ou Caligiuri pour libérer les joueurs de talent comme Diego, Olic, Vieirinha ou Perisic qui, bien utilisés, peuvent tous s’avérer dominants en Bundesliga. Enfin, après une première saison mitigée en Bundesliga, le canonier hollandais Dost devra prouver ses qualités de buteur.   

Le mercato :

La première priorité était de démagathiser l’effectif soit de dégraisser un contingent pléthorique afin de travailler avec un effectif plus jeune et resserré. Le boulot n’est pas encore fini, quelques départs sont encore à prévoir d’ici la fin du mercato, notamment des joueurs de retour de prêt qu’il faut recaser, comme Sio. Les arrivées montrent clairement que l’ère du bling-bling est finie à Autostadt et que le projet du duo Schaaf-Hecking est bien davantage de miser sur la jeunesse ou des valeurs confirmées de Bundesliga plutôt que sur des mercenaires payés à prix d’or. C’est dans cette optique qu’il faut considérer les arrivées de Klose ou Caligiuri, qui restent sur une bonne saison à Nürnberg ou Freiburg, ou le retour de l’espoir Cigerci. Au final, la campagne de transferts est beaucoup moins spectaculaire que les précédentes mais témoigne d’une volonté de travailler davantage dans la continuité et la durée que dans l’esbroufe et le clinquant. Cela dit, une ou deux arrivées majeures ne sont pas à exclure dans les jours qui viennent, notamment Luiz Gustavo du Bayern.  
Départs : Pilar (Freiburg), Orozco (Deptrovio Tachira), Hitz (Augsburg), Kahlenberg, Kyrgiakos, Madlung, Pannewitz (?), Kjaer (Lille), Fagner (Vasco de Gama).
Arrivées : Klose (Nürnberg), Scheidhauer (Bochum), Grün (Fürth), Caligiuri (Freiburg), Lopes (Stuttgart), Jönsson (FSV Francfort), Sio (Sochaux), Koo (Augsburg), Ochs (Hoffenheim), Cigerci (Mönchengladbach), Gogia (St. Pauli).

Entraîneur :

Dieter Hecking avait réussi de très bonne choses avec Hanovre lorsqu’il devait sauver le club sans trop de moyens ; le jour où 96 s’était découvert des ambitions et avait investi massivement, Hecking n’avait pas supporté la pression et avait rapidement sauté. Il a superbement rebondi à Nuremberg en retrouvant un contexte avec moins de pression et un travail davantage basé sur la formation. A priori, à Wolfsburg, le contexte est à nouveau plus ambitieux et l’effectif plus prestigieux mais la présence de Klaus Allofs semble lui garantir qu’il pourra travailler dans la durée et qu’on n’attendra pas de lui des résultats immédiatement. Le grand défi de Dieter Hecking, ça restera de pouvoir gérer des joueurs assez capricieux comme Diego, Perisic ou Olic. Tant Allofs à Brême qu’Hecking à Nuremberg ont démontré qu’ils pouvaient réussir de bonnes choses avec des moyens restreints, leur défi est dorénavant de voir s’ils parviennent aussi à tirer le maximum du contingent en disposant de moyens quasiment illimité.     

Atouts :

Un effectif mieux bâti et plus équilibré que par le passé. Un encadrement enfin décidé à travailler sur du long terme. Une défense qui devrait être enfin sécurisée par sa garde suisse. Beaucoup de talent en attaque avec Olic, Perisic, Diego ou Vieirinha. Un buteur hollandais, Bas Dost, qui n’attend que des bons ballons pour montrer pourquoi il valait un but par match en Hollande. Un bon mélange entre anciens et jeunes. L’éventuel retour de l’ancien international Helmes après une interminable série de blessures.

Faiblesses :

Les clés du jeu sont confiées à des joueurs réputés pour leur inconstance. Depuis son titre en 2009, le VfL se complaît dans une certaine forme de médiocrité et d’anonymat, rien ne dit qu’il parviendra à en sortir, après tout cela reste un club complètement artificiel sans soutien populaire. On peut également douter de la capacité de Dieter Hecking à tenir la pression. Sur le papier, le contingent est clairement le moins fourni et le moins chevronné de ces dernières saisons. La paire Naldo/Klose aura du boulot pour gommer les immenses lacunes défensives de la saison passée.

Inconnue :

Quelle sera la motivation de Diego cette saison ?

A suivre :

Ivan Perisic. Arrivé en Allemagne avec l’étiquette de meilleur joueur et buteur du championnat belge, le Croate ne s’est jamais imposé à Dortmund. Pourtant, son talent est indéniable mais son jeu un peu trop dilettante et intermittent ne collait pas avec le pressing tout terrain de Jürgen Klopp. Après dix-huit mois dans la Ruhr marqués par quelques coups d’éclat magnifiques mais sans avoir pu conquérir une place de titulaire, il a tenté sa chance à Wolfsburg en janvier dernier. Ses premiers mois en Basse-Saxe ont été assez identiques à ce qu’il a fait à Dortmund, soit quelques exploits isolés mais pas assez de constance. Le grand défi de Dieter Hecking sera donc d’arriver à intégrer à son collectif et de canaliser un joueur doté d’un immense talent et qui, à 24 ans, peut encore percer en Bundesliga.

Sur nos monts, quand le soleil… :

Dans les vastes et monotones plaines de Basse-Saxe, on a choisi de faire confiance au réduit national ! En effet, trois des cinq titulaires présumés du secteur défensif sont Suisses. Au but, Diego Benaglio sort de sa meilleure saison depuis celle du titre en 2008-2009, clairement une valeur sûre. A gauche, Ricardo Rodriguez avait connu des débuts fulgurants en Bundesliga avant de connaître une période plus difficile et même un séjour sur le banc pendant l’intérim Kostner. L’arrivée de Hecking lui a rendu une place de titulaire et pas mal de responsabilités sur balles arrêtées. Un départ était évoqué cet été (Monaco) mais les douze millions d’euros réclamés par les Wölfe avaient de quoi décourager même un oligarque russe ; un contexte plus stable que par le passé devrait lui permettre de franchir un palier supplémentaire. Enfin, Timm Klose est récompensé de sa superbe saison à Nuremberg par un contrat plus lucratif dans un club ambitieux. Stabiliser une défense à la rue depuis plusieurs années, le défi est de taille pour l’ancien Thounois. Outre la présence de l’expérimenté Naldo à ses côtés, le meilleur gage de réussite du Suisse à Autostadt, c’est qu’il y retrouve l’entraîneur qui, il y a douze mois à Nuremberg, lui a fait une confiance aveugle pour devenir le patron de la défense alors même qu’il sortait d’une première saison difficile en Buli et que peu nombreux croyaient en lui.

Stade :

Volkswagen-Arena, 30’000 places.

Abonnés :

19’500.

Equipe type présumée :

Benaglio ; Träsch, Naldo, Klose, Rodriguez; Koo (Hasebe), Polak ; Olic (Vieirinha), Diego, Perisic ; Dost.

Agenda :

21-23 février: VfL Wolfsburg – Bayer Leverkusen. Aucune Traditionsverein digne de ce nom ne veut d’un derby contre un Werksclub. Ne reste donc plus qu’à ces derniers à s’inventer entre eux des derbies qui n’intéressent personne. Volkswagen gegen Bayer, ça fait rêver…

En résumé :

A Wolfsburg, grâce à l’appui de Volkswagen, on a de l’argent, beaucoup d’argent et même tellement d’argent qu’on avait tendance à le dépenser n’importe comment. Après des années d’investissements massifs dans des achats inconsidérés pour des résultats miteux, on semble enfin décidé à tourner la page et à construire quelque chose de plus durable. S’il est beaucoup moins spectaculaire que les précédents, le mercato des Wölfe apparaît plus cohérent. Reste à savoir si les dirigeants auront la patience de laisser le duo Hecking/Allofs mettre les choses en place et si les premiers fruits d’une gestion a priori plus sage du VfL pourront déjà être récoltés cette saison avec une qualification européenne.

Pronostic :

6e.

Écrit par Julien Mouquin

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