Un Pigeon très sensible

Non, non, et trois fois non ! Chers lecteurs de CartonRouge.ch, permettez-moi de vous dire que vous vous êtes royalement fourvoyés en élisant Izet Hajrovic au Pigeon d’Or de juin 2013. Pauvre victime d’une odieuse cabale xénophobe et idéologique, l’attaquant de GC se voit ainsi propulsé sur la plus haute marche du podium au grand dam des organisations militant contre le racisme. En récoltant 27.6% des suffrages, soit un pourcentage comparable à celui de l’électorat UDC en Suisse, reconnaissons hélas que ce vote traduit une funeste logique.

!!! Attention : le contenu de ce texte est susceptible de heurter certaines sensibilités. Le contrôle parental est requis !!!Sans vouloir généraliser, simplifier, et encore moins faire des raccourcis faciles, affirmons avec véhémence que tous ceux qui ont donné leur voix au Bosnien ne sont que des fachos populistes ne manquant pas une occasion de stigmatiser la population étrangère en jouant sur la peur de l’étranger. Rien de plus. Très justement condamné par l’intelligentsia de gauche – qui s’empressera d’ailleurs d’alerter Amnesty International, la Cour européenne des droits de l’homme ainsi que la LICRA et toutes les ONG œuvrant pour la paix dans le monde –, ce résultat continuera à faire couler beaucoup d’encre mais les électeurs ne pourront s’en prendre qu’à eux-mêmes ainsi qu’à leur conscience.

Un joueur aimé chez lui

Quel a été le crime d’Izet Hajrovic ? Celui d’avoir fait un choix. Tout simplement. Le choix de porter le maillot du pays de son cœur. Du pays qui l’a vu naître, grandir, et faire toutes ses classes de joueur de football.
Sportivement parlant, le choix est d’une grande intelligence. En optant pour une nation de calibre mondial par rapport à une autre qui n’a rien à espérer que de faire de la simple figuration dans les campagnes de qualifications, Hajrovic a fait le choix de devoir se battre pour gagner sa place dans l’effectif. Plutôt que de se complaire dans la facilité, le Bosnien n’a pas eu peur des perspectives d’affronter une solide concurrence, ce qui est tout à son honneur. La forte compétition régnant dans le cadre de son nouveau pays le forcera à se surpasser et à devenir un meilleur joueur en recherche constante de l’excellence.
En jouant sous les couleurs de la Bosnie, il augmente drastiquement ses chances de participer à la Coupe du Monde 2014 au Brésil, son objectif ultime. Toujours respectueux de la hiérarchie de l’organigramme, ce n’est pas le genre de joueur à faire sa diva et à se plaindre d’un traitement qu’il jugerait injuste en vertu de son talent unanimement reconnu. Lorsqu’il se retrouve sur le banc des remplaçants ou s’il n’est même pas convoqué pour un match amical quelconque, Hajrovic l’accepte sans broncher, souhaite bonne chance à ses coéquipiers tout en se remettant au travail ! Une attitude altruiste, mature et exemplaire qui lui a même valu les louanges de l’entraîneur de son ex-pays Ottmar Hitzfeld.
D’un point de vue personnel, là aussi, Izet Hajrovic fait tout juste puisqu’il rejoint les rangs d’un pays qui n’a aucun secret pour lui, puisqu’il y a grandi et appris son métier de footballeur. De plus, toutes ses relations et ses amis y vivent ; il ne se retrouve donc pas du tout en terrain inconnu. Inébranlable, il ne s’est laissé influencer par personne dans son choix. Le grand Dzeko a bien tenté de le haranguer sous la menace, mais le joueur de GC a su tenir tête à un homme très influent. Izet Hajrovic est un être fort, et rien ni personne ne saura lui dicter ses choix !

Direction Parmonž-Eparvo

Sans surprise, le pays éconduit a crié au scandale. «Saligaud», «traître», «pleutre», «criminel», «tortionnaire», «violeur d’enfants», «yougo», «roux» (enfin presque) ; les gracieusetés ont été nombreuses dans un pays miné par une idéologie d’extrême-droite nauséabonde et qui a une fâcheuse tendance à systématiquement faire parler de lui pour des mauvaises raisons. Oui d’accord, il est vrai que le génial attaquant a déjà porté le maillot à croix blanche. Mais vous n’avez pas compris sa stratégie. C’était pour mieux se rendre compte de l’écart monstrueux qu’il existe entre lui et le potentiel de ce pays fantoche, exsangue, sans ressources et sans perspectives, doté de surcroît d’infrastructures gangrenées par d’incessantes querelles intestines. Jeté en pâture de manière honteuse par une population aussi fanatique que stupide, le choix d’Hajrovic s’en retrouve davantage légitimé.
Si la Suisse n’a pas été capable de se mettre à genoux devant un candidat à une canonisation certaine, elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même. A force de traiter ses visiteurs comme de la merde et à faire la fine bouche sur leurs desideratas, pas étonnant qu’ils prennent des décisions parfaitement compréhensibles. Dame Helvétie pourra toujours rétorquer que cet événement ne sera qu’un détail de l’histoire, on aura bien l’air con lorsque le formidable Hajrovic enquillera les putes, euh les buts au Brésil en 2014. En attendant cette magnifique Coupe du Monde dans un pays modèle en matière de sécurité et d’organisation, il faut de résoudre à respecter la volonté populiste – populaire pardon – en remettant à Izet Hajrovic le titre de

Pigeon d’Or de juin

Avec un peu de chance, Strasbourg parviendra à annuler, un jour, la distinction sous des prétextes d’une clarté limpide. Et ce ne sera que justice.

Pigeon d’Or de juin  – classement final :
1. Izet Hajrovic : 120  votes – 27.6 %
2. Vincent Rüfli : 78  votes – 17.9 %
3. Laurent Jalabert : 75 votes – 17.2 %
4. Lionel Messi : 74  votes – 17 %
5. Eddy Merckx : 34 votes – 7.8 %
6. Mario Götze : 32  votes – 7.4 %
7. Jan Ullrich : 22  votes – 5.1 %
 
Nombre de votes : 435

Écrit par Mathieu Nicolet (texte) et Robert Johanson (dessin)

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6 Commentaires

  1. « Jeté en pâture de manière honteuse par une population aussi fanatique que stupide »

    Je veux bien que le CR soit satirique, à prendre au deuxième degré et tout ce que vous voulez, vous pouvez vous en prendre au joueur mais insulter comme cela tout une population d’un pays c’est vraiment de trop.

    Alors, je ne suis pas bosnien ou bosniaque mais un pur produit de la campagne vaudoise mais je suis tout de même choqué par ces propos inutiles, car ce n’est pas la faute des Bosniens ou Bosniaques si Hajrovic a choisi de jouer pour eux.

    A bon entendeur !

  2. Et ça y est le petit dédaigneux élitiste de la troupe débarque.

    T’es trop un grand malade toi, tu vas pas sur lematin.ch comme toute la populace t’es au-dessus de la mêlée c’est bien ça ?

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