Les ZSC Lions en 11 points

Encore un club attachant et charismatique ! Champions suisses 2012, les ZSC Lions vont au-devant d’un exercice dans le ventre mou du classement et ne devraient logiquement pas rééditer pareil exploit au printemps prochain. Amputés de leurs meilleurs éléments offensifs, au bénéfice d’une légion étrangère douteuse, les riches Zurichois feront honneur à leur patinoire en traversant le championnat dans l’anonymat et l’indifférence. Seule lueur d’espoir: l’expérience glanée par le coach Marc Crawford qui entamera sa seconde saison sous nos latitudes. Mais ça ne suffira pas.

1. Les grandes forces des ZSC LionsSur le papier, l’équipe a quand même fière allure. Notamment en défense, où les excellents Severin Blindenbacher, Mathias Seger et Patrick Geering auront comme coéquipiers les importés McCarthy et, surtout, un Marc-André Bergeron fraîchement débarqué de NHL au nez et à la barbe du GSHC et qui, niveau gestion de la chaude ambiance, ne devrait pas avoir de peine à réussir la transition NHL-Hallenstadion. Quelques bons Suisses également en attaque, avec Luca Cunti, Roman Wick et Morris Trachsler. Enfin, la venue du Suédois à licence rouge à croix blanche Robert Nilsson est plus que prometteuse. Une bonne équipe sur le papier donc, mais…
2. …et ses carences rédhibitoires.
Zurich se base déjà sur un gardien surcoté en la personne de Lukas Flüeler, à qui il a suffi de n’être pas trop mauvais lors des play-off du dernier titre pour acquérir à jamais une bien trop flatteuse réputation. Ensuite, 3 des 4 renforts étrangers n’ont pas le niveau: on se demande toujours ce que Steve McCarthy et Ryan Shannon font en LNA, et vous apprendrez tout le bien que je pense de Ryan Keller 4 paragraphes plus bas. Puis les Lions ont dû déplorer le départ d’Andres Ambühl à Davos et, surtout, celui de leur meilleur joueur Thibaut Monnet (Fribourg). On reste par ailleurs sceptique quant à la capacité de joueurs comme Bärtschi, Bastl et Kenins de porter leur équipe vers le titre. Et si les ZSC donnent une chance à de nombreux jeunes, ils ont laissé filer le plus grand espoir défensif du pays Phil Baltisberger, parti intelligemment tenter sa chance en Amérique du Nord. Autant de raisons pour ne pas parier un kopeck sur les chances de titre de la riche phalange de la capitale économique.
3. Les Zurichois seront-ils meilleurs que la saison dernière ?
Malgré l’apport de Nilsson, il sera difficile de combler comme ça les départs d’Ambühl et Monnet. D’autant plus que, orphelin de son coéquipier de toujours, Mark Bastl n’aura de choix que de dévoiler son vrai visage ce qui ne s’annonce pas très rassurant… Si l’arrivée de Bergeron constitue un excellent transfert, les trois autres joueurs importés ne sont pas à la hauteur des ambitions zurichoises. La réponse est donc non, les ZSC Lions ne seront pas meilleurs que la saison dernière.
4. L’objectif inavouable !
Faire du Hallenstadion la Mecque du hockey helvétique, le chaudron pour lequel les joueurs sacrifieraient leur salaire.
5. Qui sera le bour d’atout des ZSC Lions version 2013/2014 ?
Le directeur sportif Edgar Salis a réussi un coup macsorleyien (enfin, il a surtout aligné le pognon) en recrutant l’attaquant Robert Nilsson qui ne comptera pas dans le contingent d’étrangers. Avec d’excellentes statistiques tant en NHL que, plus récemment, en KHL, l’ancien joueur d’Edmonton va sans aucun doute crever l’écran sur les glaces helvétiques.

6. Au contraire, qui sera la mauvaise pioche du contingent ?
En plus d’être un traître, Ryan Keller a feint le mal du pays pour s’engager vicieusement avec ce club sans âme que sont les ZSC Lions. Le Canadien, décevant tout au long de la saison 2012/2013, rééditera à n’en pas douter ses mauvaises performances sous le chandail blanc et bleu. Technique mais jamais décisif, Keller n’a tout simplement pas le niveau pour prétendre à une place d’étranger en LNA.
7. L’entraîneur ? Homme de la situation ou simple sous-fifre ?
Arrivé droit derrière le héros Bob Hartley, Marc Crawford n’a pas eu la tâche facile mais s’en est honnêtement acquitté en amenant ses Lions en demi-finales, même si prendre 4-1 contre Fribourg-Gottéron n’a pas grand-chose de glorieux. Après cette première saison d’acclimatation, il va sans dire qu’un retour dans le dernier carré des play-off sera l’objectif minimum que lui assigneront ses dirigeants. Ancien vainqueur de la Coupe Stanley, Crawford avait multiplié les contre-performances durant ses dernières années NHL. Saura-t-il revenir au sommet ?
8. Le Hallenstadion : Forteresse infranchissable ou piteux château de cartes ?
Forteresse infranchissable pour tout dépressif en rémission, le Hallenstadion sied mieux aux concerts de Green Day qu’à un match de hockey. Autant dire qu’il faudra que les Zurichois comptent sur autre chose que le 7e homme pour passer l’épaule dans les moments difficiles.
9. Et le public dans tout ça ?
Etrange public que celui des ZSC Lions. Relativement nombreux, il ne l’est pas suffisamment pour masquer l’écho de leur amphithéâtre. Sans véritable kop, les ultras zurichois ne s’en distinguent pas moins pas quelques coups d’éclat sur la route. Quoi qu’il en soit, on attend avec impatience de voir à quoi ressemblera ce public quand le club se sera doté d’une patinoire digne de ce nom.
10. Pour (presque) finir, les ZSC Lions en 3 mots.
Mâle. Dominant. LNA.
11. Pronostic exact (à la virgule près) :
5e au terme de la saison régulière avec autant de buts marqués qu’encaissés, les Lions tombent sur Genève-Servette en quarts de finale des play-off. Après une première victoire chanceuse aux Vernets, Chris Rivera brise sa crosse et le genou de Marc-André Bergeron lors de l’Acte II pour lui apprendre à se foutre de la gueule du boss. Déstabilisés, les Zurichois se font sortir 4-2. Crawford licencié.
Photos Pascal Muller, copyright EQ Images

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2 Commentaires

  1. Dans le point 1 on cite parmi d’autres McCarthy pour dire que la défense a fière allure et dans le point 2 on se demande ce que fait le même McCarthy en LNA tant il n’a pas le niveau… faudrait savoir

  2. Mes excuses pour cette approximation. J’ai voulu dire que l’on est en droit d’attendre plus d’un défenseur étranger que ce que propose McCarthy, ce qui ne l’empêche pas de venir renforcer la défense des ZSC. En résumé, c’est un bon défenseur mais pas assez bon à mon sens pour occuper une place d’étranger, surtout dans un club aussi ambitieux que Zurich.

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