De là-haut la vue est si belle

Le Borussia Dortmund poursuit sa course en tête de la Bundesliga après avoir atomisé sa bête noire de la saison passée, le SV Hambourg, lors d’une soirée magique. C’était donc une douce revanche pour un club baigné par une douce euphorie après avoir réussi le meilleur début de championnat de son histoire.

Lorsque Heiko Westermann a repris de la tête un coup franc de Rafael van der Vaart pour ramener Hambourg à 2-2 en début de deuxième mi-temps, on a cru revivre le cauchemar de la saison dernière. En effet, le Borussia Dortmund avait été battu deux fois, 3-2 sur les bords de l’Elbe et 4-1 dans la Ruhr, par le HSV qui avait réussi ses deux meilleurs matchs de l’année contre le vice-champion d’Europe. On voulait une revanche et tu imagines que l’on n’a que peu gouté la plaisanterie de voir les Rothosen revenir à 2-2. Et ce d’autant plus que le scénario du match ne laissait pas vraiment prévoir un retour hambourgeois tant la supériorité dortmundoise était manifeste. 

A la stupeur générale

Cette supériorité s’est rapidement matérialisée au tableau d’affichage sur un tir croisé de Pierre-Emerick Aubameyang qui profite d’un angle mal fermé par le gardien René Adler puis sur une magnifique triangulation entre Marco Reus, Robert Lewandowski et Henrikh Mkhitaryan. Hambourg paraissait complètement inoffensif et la réduction du score sur un tir lointain de Zhi Gin Lam puis l’égalisation de Westermann sont vraiment tombées au milieu de nulle part, à la stupeur générale. Même les fans du HSV ont dû être surpris de voir leur équipe revenir. Car on était beaucoup plus près du 3-1, avec notamment un tir de Reus détourné sur la latte par Adler, que du 2-2.
Mais le Borussia Dortmund ne s’est pas laissé déstabiliser par le retour adverse et est reparti à l’assaut des buts hambourgeois avec une redoutable frénésie. Clairement, les Pöhler n’avaient pas du tout l’intention de laisser Hambourg repartir avec le moindre point dans son escarcelle. Adler détourne un nouveau tir de Reus sur la latte puis réussit deux miracles devant Lewandowski et Mkhitaryan. Forcément, porté par l’ambiance phénoménale du Westfalenstadion, le BVB allait finir par passer l’épaule.    

Comme à l’entraînement

Il faudra un nouveau coup de pouce de René Adler pour permettre au Borussia de reprendre l’avantage sur une frappe de Pierre-Emerick Aubameyang qui ne paraissait pas franchement imparable. J’ai de plus en plus de peine à comprendre pourquoi Joachim Löw persiste à faire du très inconstant portier du HSV son inamovible numéro deux en équipe nationale. Mais d’une manière générale en ce moment à Dortmund, il y a beaucoup de choix du sélectionneur allemand que l’on ne comprend pas, on espère vivement que la fédération va oublier cette idée saugrenue de prolonger son contrat jusqu’en 2016. En reprenant l’avantage, le BVB avait fait le plus dur mais il avait envie d’y mettre la manière et ne s’est donc pas arrêté en si bon chemin. C’est une véritable déferlante jaune et noire qui va s’abattre dans la dernière demi-heure sur une défense hambourgeoise à l’agonie, Johan Djourou en tête. Un centre d’Aubameyang et une feinte de Reus permettront à Robert Lewandowski de marquer le numéro quatre. Reus et Lewandowski inscriront encore deux buts comme à l’entraînement, avec une facilité déconcertante.  Cette fois-ci, le BVB tenait sa revanche et comment !  

Hambourg en crise

La victoire obtenue contre Braunschweig juste avant la trêve internationale avait calmé un peu la crise qui couvait à Hambourg mais ce naufrage du Westfalenstadion va remettre la pression. Cette défaite aura été celle de trop pour l’entraîneur Thorsten Fink, qui sera viré quarante-huit heures plus tard. L’ancien entraîneur du FC Bâle n’aura jamais vraiment réussi à trouver ses marques à Hambourg et son départ paraissait inéluctable, je pense même que le HSV aurait déjà dû repartir avec un nouvel entraîneur dès le début de la saison. Ceci dit, il n’est pas sûr que le départ de Thorsten Fink ne résolve d’un coup de baguette magique tous les soucis d’un club en proie à une crise profonde, tant en terme financier que de gouvernance. Le président Carl Jarchow est très contesté et le club est miné par des profondes divisions.  Une tentative de putsch visant à réformer complètement le club est d’ores et déjà annoncée pour la prochaine assemblée générale en janvier. C’est donc la peur au ventre que le HSV va aborder le derby de samedi prochain contre l’éternel rival Brême, qui n’est pas beaucoup mieux loti.

La balade des gens heureux

Tout rigole en revanche pour le Borussia Dortmund. Certes, les deux buts encaissés ne permettent peut-être pas au BVB de trouver ce match de référence qu’il recherche depuis le début de la saison mais on ne va pas faire la fine bouche avec un spectacle magnifique et une puissance offensive qui n’a actuellement pas d’égal en Bundesliga. C’est la première fois de son histoire que le Borussia entame un championnat par cinq victoires, on ne va pas encore tirer des plans sur la comète mais simplement savourer le moment présent : car quand le BVB caracole en tête du classement, c’est toute une ville qui se laisse baigner par une douce euphorie, les sourires sont sur tous les visages et tout est prétexte à fêtes, joyeuses libations et chants de victoires et pas seulement au stade.

En revanche, le retour de la Ligue des Champions nous exalte un peu moins. Cela ne fait que trois ans que Dortmund goûte à nouveau à cette compétition mais elle ne provoque déjà plus la moindre once d’exaltation. Et on ne s’est guère réjoui du tirage au sort avec l’équipe de quatrième chapeau que tout le monde voulait éviter, Naples, et deux déplacements pourris contre des adversaires déjà affrontés il y a deux ans, Arsenal et Marseille. C’est vraiment triste à mourir cette Ligue des Champions mais, quand on est supporters, on suit son équipe, peu importe la compétition. On fera donc un saut à Naples mercredi soir : après tout, s’il y a un match qui vaut le déplacement cet automne en C1, c’est probablement celui-là avec tout de même quelques promesses d’ambiance assez sympathique et d’un match intéressant entre les leaders de la Serie A et de la Bundesliga.

Borussia Dortmund – SV Hambourg 6-2 (2-1)

Signal Iduna Park, 80’645 spectateurs (guichets fermés).
Arbitre : M. Welz.
Buts : 19e Aubameyang (1-0), 22e Mkhitaryan (2-0), 26e Lam (2-1), 49e Westermann (2-2), 65e Aubameyang (3-2), 73e Lewandowski (4-2), 74e Reus (5-2), 81e Lewandowski (6-2).
Dortmund : Weidenfeller; Grosskreutz, Subotic (63e Papastathopoulos), Hummels, Schmelzer (79e Durm); Bender, Sahin; Aubameyang, Mkhitaryan (79e Hofmann), Reus; Lewandowski.
Hambourg : Adler; Sobiech (46e Jiracek), Djourou, Westermann; Diekmeier, Arslan, van der Vaart (85e Lasogga), Rincon (68e Calhanoglu), Lam; Beister, Zoua.
Cartons jaunes : 28e Rincon, 44e van der Vaart, 51e Diekmeier, 71e Arslan.
Notes : Dortmund sans Blaszczykowski, Piszczek ni Gündogan (blessés), Hambourg privé de Badelj (blessé).

Écrit par Julien Mouquin

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