Blitzkrieg BVB

Le Borussia Dortmund a fait siennes les paroles de l’indémodable tube des Ramones pour démonter les enfants d’Arsenal dans leur tombeau silencieux : They’re forming in a straight line, They’re going through a tight wind, The kids are losing their minds, The Blitzkrieg Bop. Hey ho, let’s go !

Forcément, suivre assidument son équipe favorite quand celle-ci joue la Ligue des Champions, cela implique quelques sacrifices, quelques compromissions au niveau des heures de sommeil et quelques acrobaties pour ne pas être trop souvent absent au boulot. Voici à quoi ressemble ma semaine type lorsqu’il y a un match de Ligue des Champions au milieu.Dimanche 21h30 :
Retour au bercail après Dortmund – Hanovre la veille.
Lundi :
Boulot (si, si…)
Mardi 11h45 GMT +1 :
Je parviens de justesse à m’extirper du boulot à temps après un dernier téléphone impromptu : ce n’est pas forcément évident d’expliquer les méandres de l’impôt sur le gain immobilier et du droit foncier rural à une avocate alors qu’un match de Ligue des Champions t’attend. Je passe en coup de vent chez moi troquer le costard et la cravate (aux couleurs du BVB, c’est jour de match) contre la panoplie du parfait petit supporter.
Mardi 12h31 GMT +1 :
Je traverse les rues d’Echallens pour aller prendre le LEB, arborant fièrement chaussures jaunes, t-shirt Deutscher Meister 2012, veste du BVB, écharpe Finaaaaaaale 2013 et maillot Ligue des Champions 2012-2013 floqué Perisic en souvenir d’un but d’anthologie inscrit en 2011 par le Croate contre Arsenal. Cela fait toujours impression d’afficher aussi ostensiblement, dans une paisible bourgade du Gros-de-Vaud, les couleurs d’une équipe qui va jouer en Ligue des Champions quelques heures plus tard à des milliers de kilomètre de là.
Mardi 14h20 GMT +1 :
Après un trajet en train sans histoires, arrivée à l’aéroport de Genève, c’est gentiment l’heure des premières bières.
Mardi 15h40 GMT +1 :
Départ du vol Swiss pile à l’heure. Tant mieux, il n’y avait pas trop de marge.
Mardi 16h30 GMT :
Atterrissage à Heathrow.
Mardi 17h00 GMT :
Embarquement dans la Piccadilly Line qui m’amène directement au stade d’Arsenal, 26 arrêts et plus d’une heure de trajet qui passent relativement vite grâce au renfort des quatre canettes de Carling pour six pounds opportunément achetées à l’aéroport.
Mardi 18h15 GMT :
En sortant de l’arrêt de métro Arsenal, je tombe sur Heike et Stefan, des Borussenstern. On se fait réprimander par la maréchaussée parce qu’on boit des bières dans la rue. C’est pas rigolo l’Angleterre…
Mardi 18h20 GMT :
Je retrouve Kathrin de mon fan’s club avec laquelle nous rejoignons notre pote Micha dans un pub ; j’ai donc croisé par hasard tous les gens que j’étais censé voir à Londres, sans même avoir recours à un quelconque artifice technologique.
Mardi 19h15 GMT :
J’avais failli rater la dernière finale de la Ligue des Champions à Wembley pour avoir oublié que le match débutait à 19h45, heure locale. Cette fois, j’avais décidé de laisser mon natel à l’heure suisse sauf que celui-ci s’est automatiquement adapté à l’heure londonienne. C’est en voyant le pub se vider que je me rends compte que le coup d’envoi approche dangereusement. Je termine mes pintes illico.
Mardi 19h25 GMT :
Arrivée à l’Emirates Stadium. Selon la tradition anglaise, les gradins sont encore vides, à part le bloc jaune où nous prenons place. C’est joli et fonctionnel mais froid, aseptisé, impersonnel, à l’instar d’un Stade de France, d’un Wembley ou d’une Allianz Arena. Définitivement, ces enceintes modernes ne sont pas ma tasse de thé.

Mardi 19h43 GMT :
Le stade s’est rempli mais reste bien silencieux pour l’annonce de la composition de l’équipe locale. Le Gunner le plus ovationné est Tomas Rosicky. Par le kop jaune, en souvenir du titre de champion d’Allemagne 2002. Et le plus conspué ? Le petit Mesut Özil de Gelsenkirchen bien sûr !
Mardi 19h46 GMT :
On vitupère pour la première mais de loin pas la dernière fois contre une décision de M. Eriksson. On peut quand même s’étonner que le Suédois ait été désigné pour l’affiche vedette de la troisième journée de Ligue des Champions trois semaines seulement après avoir accordé un pénalty ubuesque à l’AC Milan à l’ultime minute de son match contre l’Ajax. Une démonstration de plus du système pourri du Villarato qui consiste à offrir des promotions aux arbitres qui font les «bonnes» erreurs. Triste, même si en l’occurrence M. Eriksson n’a pas commis de grosse bourde mardi à l’Emirates.
Mardi 19h48 GMT :
Début de l’incessant et ridicule va et vient des stewards locaux qui viennent réprimander les supporters dortmundois qui ont le malheur de déborder un tant soit peu sur l’escalier. Diplomatiquement, la sécurité du BVB qui avait fait le déplacement nous demande d’obtempérer, malgré l’incongruité de la demande : ici on n’est pas (plus) dans un pays de football et il faut s’adapter aux coutumes locales ; il faut déjà que l’on s’estime heureux d’avoir été autorisés à rester debout durant toute la rencontre.    
Mardi 19h55 GMT :
Dortmund est le mieux rentré dans le match, alors que dans les gradins le peuple jaune a déjà remporté haut la main son duel avec le fantomatique et touristique public local qui n’aura pas apporté le moindre soutien à son équipe.
Mardi 20h01 GMT :
Le BVB est récompensé de sa bonne entame de match, Reus récupère un ballon cafouillé par Ramsey, Lewandowski glisse à Henrikh Mkhitaryan qui ouvre le score d’un tir précis. Explosion de joie dans le coin jaune sous les yeux d’un public médusé. Arsenal était gonflé à bloc après son bon début de saison mais là ce n’est pas Sunderland ou Norwich en face et c’est tout de suite un peu plus compliqué.
Mardi 20h23 GMT :
Sans être excessivement dangereux, Dortmund donne l’impression de maîtriser son sujet et d’endiguer assez facilement les assauts brouillons des Gunners mais n’est pas à l’abri d’un accident. Une longue séquence devant le but des Pöhler contraint Hummels à sauver sur sa ligne devant Rosicky.
Mardi 20h26 GMT :
Sur un coup franc dans le camp adverse, le BVB tente une improbable combinaison aussi efficace que celles de l’équipe suisse de ski aux allures d’Emmental. Dans l’enchainement, une mésentente entre Weidenfeller et Subotic sur un centre de Sagna offre l’égalisation à Olivier Giroud. Un but plus qu’évitable.
Mardi 20h28 GMT :
Les supporters des Gunners entonnent leur seul chant audible de la soirée, une timide reprise de Hey Jude. Une chanson d’un groupe de Liverpool qu’on avait plutôt l’habitude d’entendre pour célébrer les succès de Manchester City et qu’on retrouve maintenant reprise à Londres : ces clubs anglais deviennent vraiment de plus en plus impersonnels, limite interchangeables…
Mardi 20h31 GMT :
La mi-temps est sifflée sur un score de parité qui génère pas mal de frustration dans le camp jaune et noir, on a vraiment l’impression d’être en train de perdre bêtement deux points dans un match qui paraissait sous contrôle.
Mardi 21h10 GMT :
Le scénario est bien différent après la pause ; Arsenal se fait plus pressant alors que le BVB ne parvient plus à s’approcher du but de Szczesny. Les occasions ne sont pas légion mais Dortmund frôle le code sur un but annulé pour une raison qui nous a échappé mais ce devait être juste, M. Eriksson a toujours raison, et une frappe de Cazorla sur l’angle du goal au terme d’une magnifique occasion collective. Autant à la pause, on n’était pas satisfaits du match nul, autant à la 70e on aurait signé sans hésiter pour une parité car on était plus près du 2-1 que du 1-2.
Mardi 21h21 GMT :
On a l’impression de jouer à dix. Pour la troisième fois de suite, Lewandowski, plus lymphatique que jamais, ne va même pas au duel sur un ballon aérien et permet à Mertesacker de relancer tout tranquillement. «Schieber, Schieber, Schieber» commençais-je à scander. Comme on me le répète souvent, je n’ai vraiment rien compris au foot et la démonstration en sera faite deux minutes plus tard. 
Mardi 21h23 GMT :
Cette fois, sa Seigneurie Lewandowski daigne aller au combat et gagne son duel aérien. Cela a dû déstabiliser la défense des Gunners car il n’y a personne pour empêcher le centre de Kevin Grosskreutz, pas plus que la reprise victorieuse de Robert Lewandowski seul au deuxième poteau. C’est contre le cours du jeu et plutôt inattendu mais c’est quand même le délire dans les rangs jaunes et noirs, alors que le reste du stade n’attend même pas l’engagement pour commencer à se vider. 
Mardi 21h26 GMT :
Carton jaune pour Mesut Özil. On craignait beaucoup l’enfant de Gelsenkirchen qui avait fait pas mal de misères au BVB avec le Real Madrid l’an passé (sans conséquences fâcheuses) ; dans une théorie de fin de soirée, j’ai même une fois prétendu que l’international allemand n’avait opté pour Arsenal qu’après avoir découvert le tirage au sort de la Ligue des Champions afin de pourrir la vie du rival dortmundois mais il est passé à côté de son match.
Mardi 21h29 GMT :
Le jour de son soixante-quatrième anniversaire, Arsène Wenger avait sans doute rêvé d’un autre scénario que de devoir faire entrer Nicklas Bendtner pour jouer les sauveurs. Le spectre d’une deuxième égalisation s’éloigne ; avec les absences de Walcott, Podolski et Oxlade-Chamberlain, le contingent offensif des Gunners paraît tout de même assez limité. Comme souvent, Arsenal joue les matamores contre les équipes de seconde zone mais trébuche au premier obstacle un peu sérieux. Et pourtant, c’était tout sauf un grand Borussia mardi soir, il a fait un match appliqué mais ça manquait d’allant et d’imagination. Malgré les résultats mitigés des saisons passées, les Gunners ont toujours franchi le cap des phases de poule de la C1. Paradoxalement, alors qu’on les annonce renaissants cette année, ils n’ont jamais semblé aussi menacés puisqu’ils vont désormais devoir aller chercher leur qualification à Dortmund et à Naples. Cela n’a rien d’utopique mais ce n’est pas non plus les déplacements les plus commodes qu’on puisse imaginer.  

Mardi 21h34 GMT :
C’est fini à Ashburton Grove. On attendait un match un peu plus enlevé et spectaculaire entre deux équipes réputées offensives ; au final, on ne retiendra que les trois points. Le BVB était arrivé en ballotage défavorable dans cette ville de Londres qui avait constitué le cimetière de ses ambitions européennes lors des deux éditions précédentes, à l’Emirates à l’automne 2011 et à Wembley en finale en mai dernier. Il en repart en ballotage favorable avec deux prochains matchs à jouer à domicile contre Arsenal et Napoli. Et Željko Buvač, l’inamovible adjoint de Jürgen Klopp qui remplaçait son mentor, toujours suspendu et relégué en tribunes, pourra lui se targuer d’un bilan de 100% de victoires en Ligue des Champions comme entraîneur en chef.
Mardi 21h38 GMT :
Les joueurs dortmundois viennent communier avec leurs fans mais de chants de victoire il n’y eut point. La page Arsenal est déjà tournée et les esprits sont totalement focalisés sur le seul match qui compte vraiment cette semaine : le Derby samedi à Gelsenkirchen. «Wir wollen den Derbysieg» chante le peuple jaune. Les joueurs savent ce qu’il leur reste à faire.
Mardi 21h42 GMT :
Tiens, puisque l’on parle de Schalke, un coup d’œil sur l’écran nous apprend leur défaite 0-3. Soirée faste finalement.
Mardi 22h00 GMT :
On était arrivés sous le soleil, on repart sous une pluie battante. On retourne au pub écluser les pintes de la victoire, sans triomphalisme aucun, les chants sont plutôt discrets, en attendant une éventuelle accalmie.
Mardi 23h45 GMT :
Finalement, le pub a fermé avant la fin de l’averse.
Mercredi 1h15 GMT :
Retour à Heathrow après une sieste réparatrice dans le Tube. Par contre, pas moyen de dénicher une bière dans cet immense aéroport. Tant pis, j’irai dormir sur un banc en attendant le vol du lendemain matin.
Mercredi 7h00 GMT :
Après une nuit un peu longue et monotone, décollage d’Heathrow.
Mercredi 12h00 GMT +1 :
Après un vol sans histoire, une lecture de L’Equipe qui nous annonce déjà que la Ligue des Champions ne pourra pas échapper au PSG cette saison dans le train Lausanne – Genève et un LEB raté de justesse, je suis de retour à mon point de départ après ce déplacement éclair à Londres. Un coup de rasoir, une douche, un échange maillot contre costard et je suis de retour, frais et dispo, au travail. Avec trois points de plus au compteur. Deux jours et demi de boulot et vendredi en fin de journée c’est déjà le départ pour de nouvelles aventures dortmundoises. Il n’y a pas que pour les joueurs que c’est fatiguant les semaines anglaises…

FC Arsenal – Borussia Dortmund 1-2 (1-1)

Emirates Stadium, 60’011 spectateurs (guichets fermés).
Arbitre : M. Eriksson.
Buts : 16e Mkhitaryan (0-1), 41e Giroud (1-1), 82e Lewandowski (1-2).
Arsenal : Szczesny; Sagna, Mertesacker, Koscielny, Gibbs; Ramsey (87e Bendtner), Arteta; Rosicky (89e Gnabry), Özil, Wilshere (58e Cazorla); Giroud.
Dortmund : Weidenfeller; Grosskreutz, Subotic, Hummels, Schmelzer; Bender, Sahin; Blaszczykowski (66e Aubameyang), Mkhitaryan (66e Hofmann), Reus (87e Papastathopoulos); Lewandowski.
Cartons jaunes : 22e Hummels, 51e Rosicky, 64e Lewandowski, 70e Bender, 85e Özil.
Notes : Arsenal privé de Flamini, Walcott, Podolski et Oxlade-Chamberlain (blessés), Dortmund sans Piszczek, Gündogan, Kehl (blessés) ni Klopp (suspendu).

Écrit par Julien Mouquin

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15 Commentaires

  1. Si jamais le Hey Jude, c’est pour Giroud… Rien à voir avec Liverpool ou City… Bon on le sait, difficile pour toi de t’interesser à autre chose que ton club à 2.- jaune et noir…

  2. J’avais compris, merci.
    En revanche, merci d’avoir corrigé mon erreur: je croyais que John Lennon et Paul McCartney venaient de Liverpool et qu’ils avaient composé Hey Jude pour le fils de Lennon et que quand Liam Gallagher la reprend à tue-tête au City of Manchester Stadium c’est pour les Citizens, désormais je saurai que « Hey Jude, c’est pour Giroud »

  3. Non, c’était pour te dire, qu’il reprenait cette chanson pour Olivier Giroud, mais si tu veux tourner ma phrase comme le t’arrange, fais-le ! T’as bien raison ! C’est tellement drôle !

  4. c est pas la champions league ces temps mais plutot les comiques des talus.. a voir le gars de bucarest a 8 m des goals shooter au potau de corner ,le comique du real louper un goal a 2 m de la ligne ,l ‘actrice de la juve shooter le gazon pour ensuite reclamer un penalty faudrait leur enlever le salaire d octobre pour construire 60 buvettes autour des terrain de foot vaudois avec biere a dispo pendant 3 ans……….bonne journée

  5. Bravo. Beau papier qui reflète certes une vue dortmundcentrée mais qui n’est pas très loin de la réalité concernant les ambiances aseptisées dans certains stades / clubs (et pas seulement en Angleterre).

  6. Eh ben, ça faisait longtemps que j’avais pas lu un article aussi hautain et méprisant. Bravo.

    Habituellement, une dose d’humour fait passer la pilule, mais pas cette fois. Aucun esprit, juste du mépris. C’est un peu triste.

  7. L’Angleterre, c’était mieux avant ma bonne dame.
    Ah, Sheffield, le Heysel, ça c’était une époque où y avait de l’ambiance dans les stades…
    Et le kick and rush, c’était si beau.

  8. Je dis pas le contraire, mais
    (1) je pense que tout le monde va finir pas comprendre que la Bundesliga c’est super et que Dortmund c’est magique comme ambiance et que tout le reste c’est nul, l’Espagne, l’Angleterre, etc. et
    (2) le côté « c’était mieux avant » au bout d’un moment, c’est quand même assez chiant…

    Ceci dit, je trouve assez amusante cette critique du « foot moderne, artificiel, sans ancrage, consumériste et cie » quand on détaille une journée de supporter lausannois qui va en avion suivre Dortmund à Londres…
    Particulièrement quant on parle du « touristique public local « ….

  9. Moi j’ai bien tes articles Mouquin. Je suis pas toujours d’accord mais l’autodérision me fait rire et me rappel mes années de foot. A ceux qui râlent, il me semble pas que le but de CR soit de viser un Pulitzer… Mouqin est pas le seul rédac, lisez pas…

    Hey Jude, don’t make it bad
    Take a sad game and relate it better ;O)
    lalalalalalalalal

  10. Faut la trouver l’auto-dérision. Parce que les envolées hebdomadaires sur le fait que le football était mieux avant, lorsque les clubs étaient composés de supporteurs locaux et pas de touristes, me semblent bien écrites au premier degré.

    Là on a affaire – cette semaine – hein, au journal intime d’un fan de base. Tu remplaces Dortmund par Justin Bieber, tu est pile/poil dans le profil.

    L’idée de base, détailler sa semaine et bonne, faudrait juste y mettre de l’humour et de distance. Parce qu’il y’a, comme mentionné plus haut, quelque chose de risible de sortir des saillies sur les touristes d’Arsenal, alors qu’on est un Lausannois, fan d’un club allemand, qui se rend à Londres et avec juste un poil d’auto-dérision dedans, cela pourrait rendre le papier réellement intéressant et marrant voir même attachant tiens.

    ( Ce n’est pas du tout une attaque sur la dédication et l’idée de l’attachement de Julien à Dortmund, je précise hein. Si c’est son trip d’être à fond là-dedans, perso je trouve ça cool. Ce n’est pas plus con que de collectionner des Pokémons ou de passer ses soirées au Jagger’s ).

    Bon par contre, pas d’attaque contre le Bayern et Guardiola. Tant pis, je reviendrais en deuxième semaine.

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