Winter Classic ? Sans moi !

Le matraquage publicitaire bat son plein pour tenter d’éviter que le grotesque Winter Classic à la Paille ne se transforme en flop historique et onéreux. Pourtant, pour tous les fans attachés à une certaine idée du hockey sur glace comme sport populaire, à une identité locale prépondérante et à une véritable culture de supporters, le boycott de ce non-événement est l’occasion rêvée de donner un signal fort contre le sport-business, les câlins lausanno-genevois, l’américanisation des patinoires romandes et l’ostracisme dont sont victimes les fans historiques au profit de clients fortunés ou événementiels.

S’il faut reconnaître un mérite au Winter Classic, c’est d’avoir encore un peu plus contribué au rapprochement contre-nature entre supporters du Genève-Servette HC et du Lausanne Hockey Club, puisque des deux côtés le machin folklorique de la Praille indispose. Ce sont juste les motifs d’indignation qui différent. A Genève, les fans, inculqués dès leur découverte du hockey sur glace au côté événementiel et pop-corn de ce sport et n’ayant jamais vraiment connu de vraie ambiance de hockey, pleurnichent (sport national frontalier) surtout sur le traitement réservé aux abonnés, les prix et le rabais accordé aux supporters lausannois. C’est tellement injuste, on en a la larme à l’œil. Côté lausannois, l’opposition à la bastringue à la gloire de Saint Hugh Quennec est plus frontale et incarne avant tout un rejet viscéral de l’approche mercantiliste du sport telle qu’elle se pratique à Genève et que l’on tente de nous imposer en Malley.

Quel public cible ?

La gamme des prix proposés, de même que le fait que les fidèles abonnés des Vernets ne se verront même pas attribuer les meilleures places, montrent bien quel public est attendu au Stade de Genève le 11 janvier prochain : un public occasionnel, événementiel, plutôt aisé, attiré non pas tellement par le match lui-même mais par le côté unique et hors de l’ordinaire de l’événement. Le pari, c’est de faire de la Praille l’endroit où il faudra absolument être vu à Genève au soir du 11 janvier pour tous politiciens, banquiers, entrepreneurs, jet-setteurs et autres businessmen. Quand tu vois un match de hockey une ou deux fois par saison, tu peux payer sans rechigner entre CHF 90.- et 110.- pour une place en tribune latérale, de CHF 50.- à 70.- pour être casé dans un angle ou 40.- derrière le but à des kilomètres de la surface de jeu. Un peu comme quand tu vas casser ta tirelire pour le concert unique d’une grande star internationale. Evidemment, pour le fan qui voit deux matchs par semaine, de CHF 40.- à 110.- pour une partie qui n’est rien d’autre qu’une parmi cinquante de championnat régulier, ça commence à faire beaucoup.
Ah oui, bien sûr, j’ai failli oublier : pour donner l’illusion d’un événement populaire et accessible à toutes les bourses, les billets aux cinq premiers rangs seront à CHF 10.- Sauf qu’aux cinq premiers rangs, tu ne verras absolument rien, l’honnêteté aurait été de ne pas vendre ces places-là. Car CHF 10.- pour attraper une bronchopneumonie par -10° sans rien voir, ça reste cher payé. Note, c’est toujours mieux que celui qui aura acquis son billet à CHF 90.- au rang 6 et qui ne verra pas grand-chose non plus mais aura payé neuf fois plus cher.  

Et le hockey sur glace, dans tout cela ?

Mais ces quelques menus détails ne sont guère relevant car il ressort clairement de la publicité faite autour de l’événement que le hockey sur glace ne sera que secondaire dans cette soirée qui doit permettre « de montrer le savoir-faire événementiel du GSHC à de nombreux téléspectateurs. » Je suis le seul à être choqué par le fait que tout le pataquès autour de ce Winter Classic ne fait quasiment aucune référence au hockey sur glace ? C’est en vain que l’on cherche une référence à l’enjeu sportif, pourtant loin d’être négligeable, ou aux souvenirs nostalgiques de quelques vieux derbys du passé, finale d’ascension en LNB à Fribourg, amabilités entre Marois et Wicky ou rupture de plexiglas aux Vernets. A la place, le trailer sur le site du club grenat débute par un carton de pop-corn : c’est tellement caricatural que j’ai failli penser que ça pouvait être de l’autodérision mais ce n’est pas vraiment le genre de la maison. On nous vante et vend une « véritable expérience », avec « hormis la rencontre elle-même »  (ce détail insignifiant) un concert, un lightshow, un spectacle pyrotechnique et une after party à l’Event Center. C’est tout juste si l’on ne s’excuse pas de placer un match de hockey là au milieu. Il est presque étonnant qu’Hugh Quennec et Sacha Weibel n’aient pas demandé une dérogation à la Ligue pour jouer ce derby en 3×12 minutes, ça aurait évité d’ennuyer trop longtemps les VIP et autres cravatés avec ces brutes qui se trémoussent sur des patins et on aurait pu caser à la place un show de Stéphane Lambiel, une course de lévriers sur glace et un défilé de lingerie fine. Tellement plus élégant. 

A bannir

Ce Winter Classic est clairement l’aboutissement d’une politique en vigueur depuis belle lurette à Genève et que Sacha Weibel et consorts tentent d’imposer à la plèbe de Malley. Soit une vision du hockey élitiste et affairiste où le match de hockey est avant tout un prétexte pour rendez-vous d’affaires, invitations VIP et autres soirées guindées, où l’on vend un spectacle et où finalement le résultat du match importe finalement peu puisque de toute façon le client est venu pour consommer un event (et des petits fours), pas pour soutenir une équipe. C’est pourquoi, vu l’intérêt tout relatif de ce qu’il se passe sur la glace, il faut absolument entourer la rencontre de toutes sortes d’artifices, généralement importés d’outre-Atlantique, n’ayant rien à voir avec le hockey sur glace ni la tradition locale mais visant à divertir et amuser le consommateur occasionnel : orgue, pop-corn, cheerleaders, kiss cam, Clap Tifo, lightshow, mascottes, spectacle animalier, actions caritatives et on en passe.
Si les Genevois ont été inculqués dès leur éveil au hockey sur glace à ces subterfuges et en redemandent, à Lausanne cela ne passe pas, j’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer sur le sujet. En ce sens, chaque place vide dans le stade de la Praille le 11 janvier, peu importe que la place ait été annoncée vendue ou pas puisque les chiffres vont sans doute être gonflés pour masquer l’ampleur du fiasco, sera une forme de résistance et de rejet de ce sport spectacle élitiste qui tend à s’implanter de plus en plus dans le hockey romand.   

Le précédent du Tatze-Derby

Le match organisé à la Praille est la deuxième rencontre de hockey sur glace en Suisse dans un stade de football. Je fais partie des curieux et des événementiels qui s’étaient précipité pour la première du genre, Langnau – Berne, en janvier 2007 au Stade de Suisse. Si l’éloignement de la surface de jeu avait débouché sur une ambiance nullissime, en revanche on avait été surpris en bien par la vision du match. Certes, un puck reste un puck et, à huitante mètres de là, ce n’est pas bien gros mais il était en revanche possible de bien suivre les circonvolutions des joueurs. Mais on avait la chance d’être placés en Balkon ; les moins prévoyants, situés en Parkett, n’avaient, paraît-il, strictement rien vu du match. Or, le Stade de Genève, sans anneau, paraît moins propice pour ce genre d’événement que le Stade de Suisse : les rangs les plus avancés seront trop bas, les rangs plus reculés trop éloignés et ce ne sont pas des bandes transparentes qui y changeront quelque chose, il y a bien d’autres obstacles à la vue : les buts, les bancs des joueurs et des pénalités, les officiels et les joueurs eux-mêmes. Eux aussi, ils seront transparents ? Deruns, Conz et Setzinger peut-être, mais les autres ?
A l’époque du Tatze-Derby, tout le monde avait crié au génie et salué la juteuse opération financière réalisée par le club « recevant », Langnau. Dès lors, pourquoi, depuis six ans, une affaire si rentable n’a-t-elle pas été retentée, les clubs suisses sont-ils riches à ce point pour se passer d’une telle manne providentielle ? Tout simplement parce que ces matchs en plein air constituent une arnaque qui ne peut marcher qu’une seule fois. Tu peux appâter les curieux et les opportunistes avec un événement sortant de l’ordinaire mais la plupart des chalands ressortiront du stade avec le sentiment d’avoir été floués en jurant qu’on ne les y reprendra plus. C’est pourquoi personne en Suisse alémanique n’a retenté le coup depuis la réussite du Langnau – Berne, conscient que bon nombre des convives du Tatze-Derby ont été vaccinés pour au moins dix ans de matchs de hockey sur glace en plein air.     

Le bon vieux temps

En tant que (relativement) vieux fan du LHC, je n’arriverai jamais à considérer le HC Genève-Servette comme le rival privilégié de mon club favori, honneur dévolu à jamais au HC Martigny, quel que soit le patronyme dont il puisse être affublé au gré de ses diverses faillites. Dans mon esprit, Servette gardera toujours quelque chose du club fantoche des années 1990, évoluant devant une poignée de fans égarés auxquels il fallait rappeler au début de chaque tiers-temps que « Genève-Servette joue en jaune », un club que l’on avait davantage envie de prendre en pitié qu’en rival. Une rivalité héréditaire nécessite un pied d’égalité entre supporters des deux camps ; or Servette n’a jamais eu la culture de hockey et des fans suffisamment crédibles pour véritablement rivaliser sur ce point-là avec le LHC : en faire notre ennemi numéro 1, ça aurait été aussi peu glorieux que le caïd de cour d’école qui prend à chaque récréation comme souffre-douleur l’ado chétif, boutonneux et lunetteux premier de classe.
Néanmoins, on ne saurait nier qu’il a existé jadis entre les deux clubs une certaine rivalité et que de nombreux derbys, notamment lors d’un quart de finale de play-offs en 2000, se sont révélés plutôt bouillants avec une réelle animosité réciproque. Ces rivalités-là nourrissent la légende du sport et les derbys constituent toujours un moment particulièrement attendus dans une saison pour les fans. L’opposition entre le LHC et Genève-Servette était double : d’une part, il y avait le traditionnel antagonisme valdo-genevois, d’autre part il y avait l’opposition entre deux conceptions différentes du hockey sur glace qui se sont manifestées depuis l’arrivée du groupe Anschutz aux Vernets dans la deuxième moitié des années 1990 avec d’un côté un ancrage local, un attachement viscéral au club, une volonté d’implication des fans dans la conduite du club, la passion™…, de l’autre une complète dépendance à un mécène étranger, un rapport plus distant, occasionnel et opportuniste au club, le sport-spectacle à l’américaine. Cette époque-là est révolue, puisque les deux clubs marchent désormais main dans la main et tendent à adopter la vision genevoise du hockey, l’événementielle et aseptisée dans laquelle toute passion un peu trop brûlante est forcément suspecte.

La rivalité ? Connais plus…

Il est difficile de trouver la moindre rivalité entre les deux clubs à l’occasion de ce Winter Classic. Sinon une rivalité factice et artificielle, alimentée par quelques petites provocations puériles et savamment calculées pour tenter de relancer l’intérêt pour un événement qui peine à mobiliser. Mais, au-delà de ces quelques artifices marketing qui n’abuseront et n’exciteront guère que quelques ados de treize ans, c’est l’entente cordiale et même davantage. Les dirigeants des deux camps s’auto-congratulent sur leur bonne collaboration qui permet la tenue de l’« événement », il y a des publicités communes massives, à coup d’affiches, flyers, sms etc. pour éviter le bouillon financier. On se rachète mutuellement des billets parmi en s’accordant au passage quelques petits rabais ici ou là. Et tout se terminera entre gens de bonne compagnie par une méga-party (payante bien sûr) où joueurs et supporters vaudois et genevois pourront fraterniser gaiement et même plus si entente. On ne demande pas de la jouer Saint-Etienne – Lyon avec des dirigeants qui multiplient les provocations (sincères celles-là) et polémiques stériles dans les semaines précédents le derby et finissent par en venir aux mains dans la tribune le soir du match. Mais il serait tout de même bon que l’on se souvienne que l’enjeu de ce derby, c’est avant tout trois points qui pourraient peser lourds en fin de saison. Car là, on a l’impression d’avoir deux partenaires unis pour l’organisation d’un événement commercial lucratif qui font cause et caisse communes avec pour seul objectif d’empocher un maximum de fric (voire d’en perdre le moins possible), avec une répartition assez mystérieuse des bénéfices et risques de l’opération mais sans aucune préoccupation de l’aspect sportif, encore moins de l’antagonisme historique entre les deux organisations. 

Le LHC appartient à ses supporters

L’origine de cette complicité lausanno-servetienne remonte à une funeste soirée de février 2007, lorsque toutes les actions des supporters lausannois dans leur club étaient cancellées. Certes, le fameux « le LHC appartient à ses supporters » n’a jamais été rien d’autre que l’un de ces slogans pompeux et fumeux qui jalonnent l’histoire du club : les fans sont toujours restés minoritaires et n’ont jamais exercé un véritable pouvoir décisionnel ni même de contrôle sur la marche des affaires du résident de Malley. Mais il y avait au moins un certain droit à l’information sur la conduite desdites affaires et sur l’identité de ceux qui tenaient les commandes. Je ne vais pas vous embêter avec des arguties juridiques mais les dirigeants de l’époque avaient pris un risque juridique considérable pour évincer cet actionnariat populaire. Et ce manifestement dans le but que désormais l’opacité et le secret règnent en maîtres sur les véritables propriétaires du club et sur sa comptabilité. Près de sept ans plus tard, le voile n’a officiellement pas été levé. Mais il existe un certain faisceau d’indices concordants qui laissent à penser que, nonobstant l’une ou l’autre société écran, les maîtres des Vernets sont les mêmes que ceux de Malley. Et que, si l’on en croit certaines déclarations faites lors du licenciement de la précédente équipe dirigeante, il pourrait exister une certaine porosité entre les comptes des deux entités.     
Aujourd’hui, ce mystère n’est plus tenable. Comment peut-on encore s’identifier à un club dont ne sait pas à qui il appartient, quels sont les réels objectifs et motivations de son propriétaire, quels sont ses projets d’avenir ? Aucun club au monde ne peut fonctionner durablement ainsi, surtout quand vient le doute tenace que les hausses exorbitantes des tarifs, des abonnements aux buvettes, enregistrées ces dernières années pourraient éventuellement servir à couvrir le sempiternel déficit d’un club rival plutôt qu’à développer son propre club. Au printemps 2012, Genève-Servette a perdu le premier tour des play-out de LNA et le LHC était en 1/2 finale des play-offs de LNB, les deux clubs auraient pu se retrouver opposés pour une place en Ligue A. Que se serait-il passé si la situation s’était présentée ? Hugh Quennec n’a jamais fourni la moindre réponse.  
L’hypothèse peut paraître incongrue entre le énième meilleur Servette de l’histoire, candidat autoproclamé au titre national, et le modeste LHC, néo-promu auquel tout le monde promet la dernière place du classement. Mais qu’adviendra-t-il si, fin février, les deux organisations sont à la lutte pour le huitième et dernier ticket qualificatif pour les play-offs ? A-t-on vraiment la certitude que tout se jouerait sur la glace et non dans un bureau feutré à Genève ou Zoug ? Cette incertitude n’a que trop duré et il serait plus que temps que ceux qui commandent aux destinées du LHC se dévoilent et révèlent leurs véritables intentions pour l’avenir du club. Le Winter Classic symbolise toutes ces années de mystères de copinage, de non-dits, de sourires entendus, de flous, de doutes, de mouvements de joueurs suspects et autres rumeurs alarmantes entre les deux clubs : ne pas assister à cette soirée, c’est aussi une manière de dire stop, cela fait assez longtemps que nous sommes des pigeons consentants prêts à tous les sacrifices sans trop savoir pourquoi, on veut désormais savoir où va notre club et avec qui il y va.   

Vaches à lait au royaume des hypocrites

Depuis le début de cette saison, les dirigeants du hockey romand sont partis en guerre contre ce qui est présenté comme le principal fléau du sport moderne : le supporter visiteur. A en croire nos chères têtes pensantes, tout fan qui se déplace pour suivre son équipe favorite sur patinoire adverse est par définition un hooligan assoiffé de bière et de sang en quête de vandalisme, de violence et de confrontation. Résultat : au nom de la sacro-sainte sécurité, les secteurs visiteurs sont réduits à leur portion congrue (de 800 à 150 places à Malley), avec une menace à peine voilée de les supprimer, au motif qu’il est trop difficile d’y assurer la sécurité. Et ce malgré une débauche absurde de mesures aussi coercitives qu’inutiles décrites ici par l’excellent Vincent Keller, qui entravent le confort et le plaisir des supporters concernés mais aussi, par ricochet, de tous les spectateurs locaux : contrôles d’identité, fouilles corporelles, cages, grillages, bunkers, miradors, tours, tunnels, filets de protection, no man’s land, agents de sécurité, policiers, chiens de combat et on en passe…
Aujourd’hui, il n’est plus possible de se rendre tranquillement à la patinoire pour aller assister à un derby romand avec les fans de son équipe en déplacement sans passer par le voyage Bisounours agréé par le club ; or, si tu as dépassé l’âge des courses d’école et pas encore l’âge des sorties d’EMS, tu conviendras qu’un chef d’entreprise majeur et vacciné, responsable (enfin, la plupart du temps…) qui veut juste encourager son équipe favorite puisse trouver un brin vexatoire d’être encadré par des gentils organisateurs lui disant à quel moment il peut sortir son pique-nique et combien de bière(s) (sans alcool bien sûr) il est autorisé à boire.  

Or, ces restrictions exorbitantes et étouffantes sur les déplacements s’estompent miraculeusement par la magie du Winter Classic ! Oubliées les consignes sécuritaires, les risques causés par l’invasion des fans adverses, les déplacements contrôlés ou les limitations drastiques de la taille des secteurs visiteurs : le LHC a acheté 6’000 billets à l’intention de ses supporters pour le machin de la Praille ! Manifestement, le supporter en déplacement n’a pas le droit à la même considération selon qu’il est vu comme un fan fidèle qui suit son équipe partout et toujours ou un client porte-monnaie sur patte convié à un événement « extraordinaire ».
Il faudra m’expliquer par quel sortilège il est si difficile d’assurer la sécurité pour 150 fans lausannois triés sur le volet, fichés, encadrés et embastillés aux Vernets et si aisé de contrôler 6’000 Lausannois anonymes, potentiellement ultras (ceux-là même que l’on cherche à éradiquer des patinoires) et en stabulation libre à la Praille. Et pourquoi des supporters qui, en temps normal, doivent être hermétiquement séparés par un Mur qui n’a rien à envier à celui de Lord Jon Snow dans Game of Thrones pour ne pas s’entretuer pourront se côtoyer pacifiquement lors d’une Party que l’on imagine joyeusement alcoolisée (rentabilité oblige). Cela doit être l’effet apaisant du fabuleux « spectacle pyrotechnique » annoncé ce soir-là à grand renfort de flyers. Cocasse, si l’on songe que la pyrotechnie est considérée, à l’instar du fan adverse, comme une menace majeure pour le hockey sur glace, susceptible d’interdictions de patinoire, amendes et dénonciations pénales…

Sans moi ! Quoique…

Assister au Winter Classic, c’est donc se rendre complices des deux forfaitures majeures pour tout supporter lausannois qui se respecte qu’incarne la supercherie du 11 janvier 2014 : la relation incestueuse et quasi-fusionnelle entre le Genève-Servette et le Lausanne Hockey Club d’une part, la disparition d’un hockey populaire et pour les fans au profit d’un sport spectacle événementiel et élitiste d’autre part. N’ayant pas l’esprit collabo, le Winter Classic, ce sera donc sans moi. Du moins pas au Stade de Genève car il se murmure qu’il pourrait s’improviser, au soir du 11 janvier, d’autres lieux pour vivre ce derby lémanique de manière moins onéreuse, plus passionnée et plus authentique, dans le respect des traditions et de la culture du hockey sur glace telles qu’on les connaissait par chez nous avant l’irruption impromptue des fossoyeurs Weibel, Quennec et compagnie qui tentent de nous imposer leurs shows artificiels venus des lointaines Amériques. Le cas échéant, ce sera bien dans ces lieux-là et non pas dans le congélateur à moitié vide de la Praille que l’Histoire s’écrira.
Photos GSHC/LHC de Pascal Muller, copyright EQ Images

Écrit par Julien Mouquin

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28 Commentaires

  1. Franchement Mouquin, tu nous les casses avec ton meilleur publique lausannois bla bla bla passion.

    Regarde la moyenne de spectateurs avant, ton LHC n’est même pas capable de faire mieux que Genève ou Fribourg avec une patinoire plus grande!

    Tu veux pas venir au Winter classic? Mais tant mieux!!! Viens pas, reste chez toi et allume ton magnétoscope avec un bon match du LHC des années 90′

  2. Euuuhhhh, j’ai lu le 1er paragraphe après je me suis arréter…Toujours les même rengaines Julien!
    Je suis certain que même toi tu dois t’emmerder à écrire toujours toujours toujours les mêmes choses.
    Reste sur le BVB, c’est le seul sujet que tu maitrises plus ou moins, et encore.

  3. Enorme ! Tellement juste ce qui est dit. N’en déplaise à certains adeptes de la secte mcsorleyenne.

    Bien conte que Fribourg n’ait pas été embarqué dans cette mascarade.

  4. Oui, il a raison sur de nombreux points! Pourtant, si Servette était un club de foot allemand, mouquin aurait un discours sensiblement différent! Du genre, club mythique des années soixante ou club historique qui a vécu une sacrée traversée du désert!

    Parce que soyons sérieux si l’histoire du gs n’est pas incroyablement impressionnante, elle n’a absolument rien à envier à celle du LHC. Je dirai que les deux clubs sont pauvres historiquement!

    Et surtout, souligner lausanne comme ville du supporterisme quand on voit la pontaise, j’en rigole doucement! Et malley, actuellement, c’est pas folichon… ( pour plusieurs raisons, je vous l ‘accorde!)

    Ce qui m’interroge le plus, c’est le virage à 180 degrés de la politique du gshc qui défendait assez régulièrement ses supporters populaires et qui actuellement fait tout pour les virer… Sécurité drastique, coup de pression sur les leaders ultras, etc.

  5. C’est décidé, lundi je passe à la service d’état civil et fais une demande de changement de lieu d’origine de Genève à Lausanne, ça doit vraiment être le pied d’être vaudois. Vivement lundi!

  6. Bravo Juien! Comme d’hab quoi, on commence à être habitué à de l’excellence!
    Par contre j’ai jamais lu autant de conneries dans les commentaires que celui-ci! En si peu de temps en plus: plus ou moins une hérésie à la minute.

    Le LHC a une meilleure affluence que le GSHC déjà. On vous a casiment toujours battu à ce sujet, même en LNB… Et c’est pas à cause de la taille des Vernets. Ensuite si l’histoire sportive du LHC n’est pas, c’est vrai, des plus impressionnante, l’augoument du club en ville de Lausanne est qu’en à lui bien connu! Que cela vous plaise ou non, le hockey à Lausanne c’est sacré! Bien plus que à Genève qui a un public depuis 15ans (et je suis gentil).

    Pour le reste, moi je veux bien qu’on arrête de vous comparer avec les francais mais s’il vous plaît faite un effort… Ne pas se remettre en cause et toujours trouver que sa politique est la meilleure c’est d’un républicain…
    On pourrait remplacer Sherkan par un pigeon tellement c’est l’animal au-quel vous vous identifiez le plus! J’ai des tonnes d’amis genevois qui partage le même avis alors arrêtez de vous faire honte sur CR… Au moins vous contribuez à faire revivre un semblant de rivalité…

  7. Autant j’apprécie les articles de carton rouge…. Autant là vos articles commence à me fatiguer!!!
    Vos articles sentes la frustration…

  8. Cette article confirme définitivement que les lausannois sont plus à plaindre qu’à jalouser… Cela doit être terrible pour les inventeurs de la passion de vivre en permanence dans la nostalgie d’une Histoire vierge. Sentiment d’ailleurs très répandue en Suisse romande (heureusement pour nous)…

  9. Bon les genfois, allez vous astiquer la nouille à la Winter Classic si ça vous chante et laissez-nous faire ce qu’on veut de nos soirées hockeyistiques…

  10. Là c’est clair, Pascal Müller à pété un câble…. Tant de haine envers un club, une ville, procède d’une frustration dont la pathologie doit remonter à la toute petite enfance… Faut consulter Mouquin, faut vite consulter ! Tu te fais du mal Mouquin, tu peux pas rester comme ça !

  11. @Yogi
    C’est sur que quand on connait rien d’autre que les cheerleaders, les kiss cam et les joueur qui sortent d’un château gonflable dans une patinoire on a le droit de se moquer des vieux cons nostalgique à Lausanne hein?

  12. Attention humour et rêve et utopie….
    Navré si ca rien à voir avec celle du 11.01
    quoique….

    Je vois bien,dans 15 ans,une
    Winter Classic d’un match de LNB
    entre Gottéron et le HC Guin dans un St-Léonard
    flambant neuf pouvant acceuillir 20.000 personnes…Je dis LNB car d’ici là le HC Guin
    aura enfin voulu monter et Gottéron après quelques titres bien mérités aura son passage à vide.Puis un St-Léonard flambant neuf car le FC aura gravit 2 ou 3 échelons :-))

    J’ai tout lu moi je dois être maso lol.

  13. C’est vraiment plus du tout ce que c’était ce site. Avant c’était satyrique, c’était drôle. Y’avait des piques sur un peu tout le monde au niveau sportif.
    Maintenant c’est devenu cartonrouge.vd, un vulgaire défouloir où chacun dégueule sur Genève, ses clubs de foot, de hockey.
    Entre Pavel, baramine, les consanguins de service et les membres du meilleur public de l’univers (5’000 personnes contre Zoug après 8 ans d’abstinence en LNA chapeau).
    Je parle même pas du jeune supporter jaune et noir auteur de ce torchon, qui n’a visiblement rien d’autre à faire dans sa vie que voir 300 matchs de foot par saison et s’astiquer devant un poster de Dortmund.
    Triste cartonrouge.ch

  14. Tellement Vrai tout ça!!!

    Ca sera sans moi également!

    Et les coups marketing sur les réseaux sociaux de la part du LHC et du GSHC…. pathétique…. on est tombé bien bas!!!!

    Triste LHC! Malley est devenu aussi attirant qu’un match du LS dans le frigo de la Pontaise

  15. Winterclassic=gros échec!!! J’espère en tout cas!
    Boycottons cet événement purement marketing!!!!!
    Juste pour montrer aux dirigeants de ces deux clubs à quel point ils se foutent de nous!

    Le LHC que j’aimais est mort, malley est mort… Définitivement… Je ne l’espère pas!

  16. Eh bien il y a pire comme club romand le FC Sion, le président qui continue à changer ses coachs mais qui ne veux tjs pas admettre que c’est lui qui fait tout faux en engageant des joueurs qui sont peu concernés et pas talentueux au fait quel sera le but en 2014 finir entre la 6 et 7 place !!!!!!!!! ca va remplir tourbillon je pense…..

  17. Va t’astiquer toi-même Nicolas tu fais pitié. À chaque article on a droit à : « CR cetait mieux avant »
    Un peu de respect pour ceux qui prennent le temps de pondre ces articles divertissants, même s’ils ne sont pas toujours égaux en qualité.

    J’adhère à la course de lévriers sur glace !

  18. Même pas sur que ce WinterClassic soit un échec… Quennec va faire comme il faisait d’habitude aux Vernets et donc offrir 10 000 billets…

  19. La Winter Classic en NHL est devenu depuis quelques années un évènement important et digne d’intérêt, joué le 1er janvier de chaque année. D’autant plus que les deux équipes en cause sont suivies 24/24 par les caméras de HBO dans la fameuse série 24/7, un regard extraordinaire sur ce qui se passe dans les vestiaires et le quotidien des protagonistes de la NHL. Cette année, c’est 110’000 spectateurs qui assisteront à la rencontre entre Detroit et Toronto, dans un stade universitaire du Michigan.
    En Suisse, je pense que ce n’est pas forcément une mauvaise idée, mais cela devrait être il est vrai un évènement populaire, à CHF 20 la place pour tout le monde. Le prix des places mérite le boycotte de cet évènement.

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