Un psychologue et vite ! Le bilan du GSHC à 92% de la fin de la saison

Une pause olympique, c’est un peu comme une saison qui s’achève… A quelques encablures des séries pour le titre (ou pas), il est temps de tirer un premier bilan des pérégrinations du Genève-Servette HC.

Les Einsteins de la Hagenholzstrasse ont réussi le tour de force de placer la pause des Jeux olympiques de Sotchi pile au moment où 92% des matches de la saison régulière de LNA ont été disputés. A part fausser un peu plus un championnat où sévit déjà le HC Ex-président et contraindre les rédacteurs de CartonRouge.ch à rédiger un surplus de bilans intermédiaires, cet agenda boiteux ne sert guère qu’à frustrer les supporters des quatre coins du pays. Et en premier lieu ceux du Genève-Servette HC, dont l’équipe n’a toujours pas assuré son précieux billet pour les play-off. Alors que, comme chaque année, son contingent est annoncé plus fort que le précédent, comment diantre se fait-il que le GSHC ne trône pas déjà brillamment en tête du classement de LNA ?Incapable d’aligner deux tiers-temps du même niveau depuis le début de la saison malgré un concentré de talent évident, Genève-Servette souffre d’une inconstance digne d’alarmer incontinent n’importe quel psychologue n’ayant pas usurpé son titre. En excellents termes avec les HUG pour tout ce qui concerne les questions neurologiques, le club genevois aurait tout à gagner d’étendre sa collaboration au département de psychiatrie. Votre site préféré vous explique pourquoi en posant quelques diagnostics à l’aide du DSM-IV, la bible des troubles mentaux internationalement reconnue.

Depuis le mois de septembre, le GSHC lutte corps et âme contre un «trouble collectif de l’attention», notamment défini par «des fautes d’étourderie» (Bezina-Antonietti en repli défensif), «du mal à soutenir son attention au travail» (une expérience de vie : Genève-Servette pendant 1’30’’ à 5 contre 3) et des «oublis fréquents» (un match sur deux en moyenne).
Plus problématique, il semble que cette pathologie soit ici associée à un «trouble généralisé des conduites», qui peut être diagnostiqué lorsqu’un joueur «brutalise, menace ou intimide souvent» d’autres hockeyeurs. Avec Alexandre Picard et Chris Rivera dans le Top-3 des éléments les plus punis de la Ligue et un nombre de pénalités de match élevé à en traumatiser les journalistes du «Matin», il ne fait malheureusement guère de doute que le GSHC a d’ores et déjà atteint le seuil critique.

Soigner le problème à la racine

Dans ce genre de cas lourds, il est toujours utile de retourner vers ce bon vieux Sigmund Freud et d’aller un peu explorer quels traumatismes du passé pourraient jouer un rôle dans les déconvenues actuelles. Devant l’incapacité d’un LHC englué dans un perpétuel complexe d’infériorité et d’un Fribourg-Gottéron aux prises avec un trouble dissociatif de l’identité romande à assumer leurs responsabilités, Genève-Servette endossait jusqu’à peu le rôle du frère ainé palliant la défection d’un père alcoolique face à l’absence de titre glané dans la contrée francophone du pays. En remportant de main de maître leur premier trophée depuis belle lurette avec la Coupe Spengler, les Aigles ont crevé un abcès d’autant plus rempli de pus qu’il était aussi nourri par le traumatisme propre au club d’un quintuple échec au poteau. En devenant de la sorte les fers de lance du hockey romand, les Grenat ont su sublimer leur passé difficile et, depuis le début de l’année, les résultats vont (un peu) mieux.
Ce serait néanmoins faire preuve de naïveté que de conclure à une guérison totale. Une approche systémique nous dirait en effet que lorsque les enfants présentent un problème, c’est toute la famille qui est concernée et en premier lieux les parents. Or, qui d’autre que Chris McSorley serait plus à sa place dans le rôle du papa de Genève-Servette ? A l’image de ses compères du directoire, le Big Boss remplit tous les critères d’un «trouble aggravé de la communication», et ce depuis plusieurs années. Dans un de ses rares signaux adressés aux fans mécontents, l’Ontarien le reconnaissait d’ailleurs sans ambages (ce qui est toujours un signe positif dans l’optique d’une guérison future) en ouvrant son texte avec un «Ce n’est pas souvent que je ressens le besoin de m’exprimer à tous nos partenaires et supporters, mais c’est le cas aujourd’hui».

Mais pourquoi revenir à ce communiqué, me demanderiez-vous ? La raison est simple : rédigé par Chris McSorley lui-même, ce document unique nous offre un accès privilégié à sa personnalité, une porte d’entrée vers le «moi» de l’omnipotent boss des Vernets. Et le constat est grave car le mal profond. Dès les premiers paragraphes, tout laisse à penser que Jésus Chris souffre également d’un trouble dit de l’Axe II, soit celui de «personnalité narcissique». Ce dernier se caractérise, entre autres, par «un sens grandiose de sa propre importance», «des fantaisies du succès illimité, de pouvoir, de splendeur», un «besoin excessif d’être admiré», le fait de penser que «tout lui est dû», de «[s’attendre] sans raison à bénéficier d’un traitement particulièrement favorable et à ce que ses désirs soient automatiquement satisfaits», ou encore par le fait de «[faire] preuve d’attitudes et de comportements arrogants et hautains».

Une pathologie généralisée

Que Big Mac pourtant se rassure : il n’est de loin pas le seul membre de l’administration à devoir faire face à quelques difficultés psychologiques. Les déclarations optimistes de Hugh Quennec et Christophe Stücki quant à la probabilité de voir un jour la patinoire du Trèfle-Blanc sortir de terre («délirium non spécifié»), les élucubrations du nouveau speaker – capable de faire s’embrasser goulument deux partisans de la Manif pour tous à grands coups de «le bisou ! le bisou !» entre deux appels à la «Ola» alors que l’équipe vient de se faire rejoindre au score («trouble lié à une substance») –, voire la présence d’un conducteur de Zamboni complètement à côté de la plaque («trouble de l’acquisition de la coordination») et d’un designer ayant cru bon de doter les maillots d’un poulet sous fond jaunâtre couleur pisse («démence sénile») témoignent de la nécessité impérieuse de procéder au plus vite à un internement complet et général.
En conclusion, ce n’est pas d’un Krutov ou d’un Loeffel que dépend la fin de saison du GSHC, mais bel et bien de l’engagement d’un psychologue du sport (voire de toute une équipe de crise). Un investissement finalement pas si cher que ça pour rentrer définitivement dans l’histoire et enfin glaner le titre de champion de Suisse tant attendu.
Photos Pascal Muller, copyright EQ Images

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7 Commentaires

  1. @Vivi: même pas.. C’est Marco, on le connaît avec son entêtement à vouloir « écrire » (je pourrais arrêter ma phrase ici) sur le GSHC..

  2. @Sly
    Désoler mais la forme est bonne et drôle! Pour le fond, je crois que de nombreux genevois le partage non? Du moins c’est ce qu’on peut lire à gauche à droite. Toi le premier qui en a un peu marre de McSo si j’ai bien compris.

  3. C’est celui qui a écrit cet article qui a besoin de se faire soigner! Vite, un psy de tout urgence pour ces « journalistes » au rabais!!

  4. Salut Vivi (on devient presque intime nous deux..), je ne vais pas m’étendre sur la forme que je trouve vraiment déplorable. Je ne parle pas de l’idée de base qui est plutôt bonne mais vraiment de l’écriture, un drame pour moi..

    Concernant le grand Chris, il faut dissocier le McSorley coach et le McSorley DT (sans parler de ses autre casquettes). Effectivement, pas mal de Genevois, dont je fais partie, pensent que son temps comme coach est révolu pour plusieurs raisons principalement techniques (la légende du méchant McSo mangeur d’enfants que tellement de joueurs détestent n’a de crédit que parmi nos grands fans Lausannois et Fribourgeois, si ça fait du bien par là-bas, c’est toujours ça de gagné). Maintenant, je, et ça reste un avis largement majoritaire, reste persuadé qu’il est un des tout meilleurs DT de Suisse si ce n’est le meilleur parce que tu conviendras qu’il est largement plus simple d’être bon à ce poste quand tu as un porte monnaie du type de celui de Berne, Zürich, Kloten ou Lugano quand même.

    Voilà, c’était juste pour préciser ma pensée là dessus. Quant à Marco, il doit être un des seul rédacteur de CR a écrire continuellement sur un club qu’il exècre et clairement, je trouve pas ça bien beau (je sais, rien ne m’oblige à le lire..).

    Ceci dit, une toute bonne journée à toi!

  5. @ Sly:

    Tu es victime du « syndrôme Mouquin »: tu t’obstines contre Rigatori, mais c’est l’homme que tu dénonces, pas la substance qu’il propose. Autrement dit, si cet article avait été signé Raphi Stollé par exemple, tu l’aurais encensé (et tu aurais eu raison, car le papier est excellent).

    Open your mind, comme disent les Ricains. Tu comprendras alors que ce qu’avance Rigatori est malheureusement fort juste (notamment en ce qui concerne la nouvelle patinoire; il a des contacts importants à ce niveau). Tu comprendras également qu’il n’exècre pas le GSHC, bien au contraire, il l’adule au moins tout autant que toi! Mais ça ne l’empêche pas d’être objectif ou de manier l’ironie avec un certain plaisir. Et un certain talent également, il faut croire, puisque tu es tombé dans le panneau…

    @ Marco:

    Rigolo ton commentaire, sachant que l’auteur a une licence universitaire en… psychologie. Bref, certains feraient bien de retourner à leurs études (sans mauvais jeu de mots).

  6. Bonjour, je pense que le problème du GSHC n’est pas Chris mais juste sa façon de manager. Il semble que Chris manage par la peur et l’agressivité. Il est prouvé depuis bien longtemps, peu importe le domaine, que se type de management est très efficace à court terme mais que dans la durée absolument pas. Je pense que les résultats de l’équipe et les mouvements de joueurs sur ces 10 dernières années le démontre. C’est mon avis. Bonne chance à eux et j’espère quelques surprises après cette longue pose…

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