La der de Sean Simpson ?

Alors que tous les éléments semblaient rassemblés pour écrire une nouvelle page d’histoire, les mauvais choix de Sean Simpson associés à la morosité ambiante ont d’ores et déjà mis à mal les belles ambitions de l’équipe de Suisse. Après ses excellentes prédictions pour les Championnats du Monde 2013, le Nostradamus de CartonRouge.ch est de retour !

Contrairement à la grande majorité d’entre vous qui avaient vu juste dès le début, chers lecteurs, j’étais complètement à côté de la plaque lors des Mondiaux de l’an passé en ayant eu l’outrecuidance de remettre en doute la valeur intrinsèque de nos étoiles de LNA. Mais promis-juré, j’ai cette fois-ci appris de mes erreurs et on ne m’y reprendra plus à douter de la main-d’œuvre helvétique. Vice-championne du monde en titre, la Suisse ne peut décemment viser autre chose que la médaille d’or aux JO de Sotchi. Las, son sélectionneur a fait étalage d’une défiance des plus navrantes envers ceux qui lui ont sauvé sa place en rapatriant des pseudo-stars de NHL au risque d’enrayer toute la belle dynamique.

Des choix controversés

C’est bien connu, on ne change pas une équipe qui gagne. Ce dicton qui a fait ses preuves ne doit pourtant pas avoir cours au Canada, puisque Sean Simpson n’a pas hésité à convoquer quasiment tous les joueurs suisses d’outre-Atlantique sur la base simpliste qu’ils évoluent en NHL.

Robin Grossmann, Julian Walker, Eric-Ray Blum… tous ces noms qui font rêver la planète hockey ne seront pas de la partie à Sotchi ! Incroyable mais vrai, certains héros de Stockholm n’ont pas trouvé grâce aux yeux de Simpson alors que le has-been Damien Brunner, qui met environ un point tous les trois matchs avec une équipe de bas de classement, s’est vu dérouler le tapis rouge. Quelle ingratitude et quel manque de patriotisme !
Il faudrait que notre sélectionneur se souvienne quel pays il entraîne ! On a largement de quoi faire en LNA, pas besoin d’aller chercher chez les bouffeurs de pancakes des individualistes surpayés qui débarqueront la veille avec 10h de décalage horaire. A quoi ça sert, à part déstabiliser l’esprit d’équipe qui fait notre force ? On choisit nous-mêmes de se priver d’un avantage sur par exemple la Suède – qu’on affrontera justement –, qui présentera à Sotchi une équipe sans automatisme dont les joueurs ont évolué pour la dernière fois ensemble genre en M15.
La NHL est clairement surestimée, surtout depuis que les CM 2013 ont remis l’église au milieu du village. La dernière fois qu’elle est venue en Suisse d’ailleurs, les Rangers en ont pris 8 à Zoug ! Et pardon, mais les spécialistes de la presse romande me rejoignent sur ce point. Emmanuel Favre a beau l’avoir mis en garde, Sean Simpson n’en a fait qu’à sa tête en sélectionnant un Raphael Diaz hors de forme et relégué alors dans les tribunes du Centre Bell pendant que des éléments comme Goran Bezina brillaient en power-play avec Genève-Servette.
Il n’y a guère que les rigolos d’ «On a tous reçu le puck» qui pensent pouvoir rêver avec des joueurs pareils. En trahissant l’esprit des Mondiaux au profit de statistiques ronflantes de hockeyeurs n’ayant rien prouvé au niveau international, Sean Simpson a établi une sélection schizophrène propice à la prolifération de clans et autres luttes intestines néfastes. Croyez-en mon expertise, on va droit à la catastrophe !

Un message qui ne passe plus

Julien Vauclair l’a maintes fois répété ces dernières semaines : par rapport à la Suisse sous l’ère Ralph Krüger, celle de Simpson joue pour gagner et plus pour ne pas perdre. Or force est de constater que le message du sélectionneur ne passe pas puisque, en dépit des prouesses de mai dernier, personne ne croit un instant à une possible victoire de la Suisse dans le Caucase. Sous le prétexte fallacieux que les joueurs de NHL seront cette fois-ci présents, plus un pékin ne se risque à parier un rouble sur le succès de notre équipe nationale.
Alors que Simpson voulait insuffler un vent nouveau sur le monde de la crosse helvétique, les spécialistes ne cessent de ressasser le sempiternel défaitisme made in Switzerland teinté de respect exagéré envers des adversaires prétendument plus forts. Au lieu de reconnaître la place de nouveau riche du hockey mondial qui est désormais la nôtre, les Suisses préfèrent s’empêtrer dans le traditionnel «faisons de notre mieux», garantie infaillible d’une sortie honorable en quarts de finale.

Et c’est là où le bas blesse. On vient de voir par A plus B comment la Suisse s’était mise toute seule en porte-à-faux, se privant sciemment d’un all-star team historique et drillée par des exigences médiatiques revues à la baisse. Dindons de la farce, les joueurs de notre championnat sont mis impuissants devant le fait accompli, un peu comme si on avait demandé à Michel-Ange de dessiner la voute de la chapelle Sixtine avec un rouleau à peinture ! Et pourtant, après la médaille d’argent de l’an passé, toute autre chose qu’une présence dans le dernier carré constituerait un échec aussi cuisant pour la Nati qu’il susciterait l’incompréhension la plus totale au-delà de nos frontières. Et dans un tel cas de figure, comptez sur CartonRouge.ch pour exiger une mise à l’écart immédiate et méritée du surcoté Simpson.

La sélection suisse

Gardiens :
Reto Berra (Calgary Flames), Jonas Hiller (Anaheim Ducks), Tobias Stephan (Genève-Servette HC)
Défenseurs :
Severin Blindenbacher (ZSC Lions), Raphael Diaz (Vancouver Canucks/NHL), Roman Josi (Nashville Predators/NHL), Mathias Seger (ZSC Lions), Mark Streit (Philadelphia Flyers/NHL), Julien Vauclair (HC Lugano), Patrick von Gunten (Kloten Flyers), Yannick Weber (Vancouver Canucks/NHL).
Attaquants :
Andres Ambühl (HC Davos), Matthias Bieber (Kloten Flyers), Simon Bodenmann (Kloten Flyers), Damien Brunner (New Jersey Devils/NHL), Luca Cunti (ZSC Lions), Ryan Gardner (CP Berne), Denis Hollenstein (Genève-Servette HC), Simon Moser (Nashville Predators/NHL), Nino Niederreiter (Minnesota Wild/NHL), Martin Plüss (CP Berne), Kevin Romy (Genève-Servette HC), Reto Suri (EV Zoug), Morris Trachsler (ZSC Lions), Roman Wick (ZSC Lions).
Le programme de l’équipe de Suisse :
Mercredi 12 février (Lettonie, 18h00)
Vendredi 14 février (Suède, 13h30)
Samedi 15 février (République tchèque, 18h00)
Mardi 18 février (séries éliminatoires) ou mercredi 19 février (quarts de finale)