Brésil, toujours Brésil, encore Brésil : j’en Neymar !

Comment organiser un immense raout planétaire au risque de mettre toute la nation sur la paille et être absolument certaine de gagner cette satanée Coupe du Monde ? C’est ce gigantesque défi que va devoir relever la Seleçao de Felipe Scolari qui part bien sûr super favorite. Trop peut-être !

Heureusement pour elle, la majorité du public qui garnira les travées des stades brésiliens n’était même pas née en 1950 et n’a qu’un souvenir diffus de l’affront suprême, de la puissante humiliation contre l’Uruguay. Pour la petite histoire, cette édition fut la seule qui ne comporta pas de finale. La rencontre décisive fut donc le choc Brésil – Uruguay, disputée devant 173’850 (!) spectateurs. A la surprise générale, c’est l’Uruguay qui empocha sa seconde Coupe Rimet et dut quitter Rio de nuit, en catimini, pour éviter de se faire lyncher par des meutes de Cariocas en colère. 1) Pourquoi ai-je choisi de présenter ce pays ?
On me l’a imposé ! Je n’ai pas eu le choix et je dénonce cet état de droit qui règne au sein de la rédaction. J’avais demandé l’Iran et je me retrouve avec le Brésil !
2) A quoi sert ce pays ?
Ce pays sert avant tout à la FIFA à se faire beaucoup d’argent en ne payant pas un centime d’impôts. Il sert aussi à faire savoir au monde que TOUS ses habitants ne sont pas forcément fans de foot. Et que sa place dans le G20 est une farce, sachant que le salaire moyen est de 400 euros par mois et que 20% de sa population vit en-dessous du seuil de pauvreté. A part cela, il va y avoir du sport et c’est l’essentiel!
3) Comment s’est-il qualifié et surtout pourquoi ?
Il s’est surtout distingué en étant le seul pays du continent sud-américain à se croire cap de le faire ! Enfin, si on excepte la Colombie et la Bolivie qui voulaient faire les intéressantes et on se demande bien pourquoi, en 2007, au moment où la FIFA allait désigner le pays organisateur…

4) Pourquoi va-t-il gagner la Coupe du Monde ?
Vu qu’il l’organise et le prix que cela va coûter au contribuable, autant dire que si on veut éviter une guerre civile au soir du 13 juillet, on serait avisé de la lui donner tout de suite ! Et pour cela, on compte beaucoup sur les petits arrangements «entre amis», comme ce fut d’ailleurs le cas au cours de précédentes éditions… et plus récemment, au cours du tirage au sort des groupes. Par exemple, aucune grande équipe ne jouera à Cuiabá, au fin fond du Mato Grosso (Russie, Corée, Chili, Australie, Nigeria, Bosnie, Japon, Colombie). Et dans ce cas, j’ai de la peine à croire que ce tirage ne fut QUE le fruit du hasard.
5) Pourquoi va-t-il se faire éliminer au premier tour ?
Les joueurs auront certainement mal dormi depuis le début du tournoi, à cause du tapage incessant autour de leurs hôtels. Ou, à l’instar de l’équipe de France en Corée et Japon en 2002, le Brésil a prévu de ne monter en puissance qu’à partir des huitièmes… Ou alors une monstre épidémie de gastro aura fait son œuvre au sein de la Séleçao. Ou bien l’arbitre n’aura pas bien compris les consignes… Ou enfin Neymar nous fera un remake de la crise d’épilepsie de Ronaldo en 1998 vu qu’il aura usé et abusé des derniers jeux branchés sur sa console… Et patatra…
6) Qui sont les joueurs à surveiller ?
Neymar, pour voir s’il est vraiment plus fort que Messi ailleurs que sur sa Xbox 360 et Hulk car il est… incroyable. Sinon, le groupe… vu que le Brésil mise avant tout sur le collectif pour : soit présenter un jeu chatoyant, soit gagner la finale ! Car, au jour d’aujourd’hui, présenter un jeu chatoyant et gagner la finale me semble incompatible. Va donc falloir choisir…
7) Qui sont les joueurs à ne pas surveiller, mais dont on peut éventuellement se moquer ?
Kaka, Ronaldhino… non, je déconne. Tous ceux qui rateront un pénalty ou marqueront contre leur camp, en espérant qu’ils ne termineront pas comme le Colombien Andres Escobar.
Perso, si je regrette la non-sélection du beau et charismatique Kaka, je me marre en lisant les explications de Scolari sur sa vision des pratiques sexuelles durant une compétition de ce niveau: «Si c’est du sexe normal, d’accord. Si c’est normal, c’est normal, ce n’est pas s’envoyer en l’air trop haut. Normalement, les relations sexuelles normales sont faites de manière équilibrée, mais il y a certaines formes, certaines manières et d’autres personnes qui font des acrobaties. Et ça, non !» Et là, je saisis mieux l’éviction de Ronnie…
8) Une bonne raison de les supporter ?
Si on veut se faire bien voir par sa voisine qui vient de Recife et qui a déjà suspendu le drapeau du Brésil sur son balcon en bas de l’avenue d’Ouchy… Ou si on est carrément au Brésil pendant la Coupe du Monde et que l’on souhaite se faire offrir des caïpirinhas et prendre des cours de samba gratos…

9) Une bonne raison de ne pas les supporter ?
Tout le monde est pour eux, alors, par esprit de contradiction, on va dire : forza Italia… ou hop Suisse !
10) Bon d’accord, mais sinon ?
Ben chaque fois que je supporte une équipe, elle perd, donc, comme j’aime bien le Brésil, je ne vais pas les encourager cette fois-ci et ils auront ainsi beaucoup plus de chance de gagner la finale…
Plus sérieusement, parce que Scolari a une passoire à la place du cerveau. Il est assez grassement payé pour savoir que ce n’est jamais bon de vendre la peau de l’ours avant d’avoir joué contre. Bon, ok, il doit quand même savoir un peu de quoi il retourne vu qu’il était déjà sélectionneur du Brésil lors de la victoire en finale contre l’Allemagne, au Japon, en 2002. Mais je suis perplexe quand il déclare : «C’est notre Coupe. Nous bénéficions de toutes les conditions pour être champions, sur le plan du football, mais aussi grâce au fait de jouer à domicile, car c’est comme avoir un joueur de plus.»
Et vous savez pourquoi ? Il y a seulement dix ans, quasi jour pour jour, le 4 juillet 2004, en finale de l’Euro, au stade de la Luz lisboète… Scolari se trouvait à la tête du Portugal lors de sa mortifiante défaite contre la Grèce. Et la veille du match il avait aussi déclaré : «C’est notre Coupe. Nous bénéficions de toutes les conditions pour être champions, sur le plan du football, mais aussi grâce au fait de jouer à domicile, car c’est comme avoir un joueur de plus.»
Photos Pascal Muller, copyright EQ Images

Commentaires Facebook

8 Commentaires

  1. D.S J’ATTENDS TA PRéSENTATION SAIGNANTE ALORS ! AVEC JOIE ! MOI JE TROUVE PLUTOT SYMPA, CA SE LIT BIEN, C’EST TRUFFE D’INFO ET DE SECOND DEGRE…

  2. J’ai du me forcer à tout lire, cette présentation est carrément nulle, bourrée d’idées reçues, essayant d’être drôle (si si j’ai vu que ça avait été essayé), mais sans jamais vraiment l’être..
    En espérant voir beaucoup mieux sur les prochaines équipes…

  3. Ouais François à te voir ironiser comme cela je me dis que tu dois être LE bout-en-train du coin… Sérieux si seulement je pouvais te rencontrer…

  4. tu m’a fait bien rire et ce dès le début de l’article. Du bon boulot et on (y-compris les grincheux ci-dessus) se réjouit de lire ton papier sur l’Iran. Tu milites pour auprès du Chef ?

  5. La grande question, à laquelle on aura une réponse dès la première simulation de Neymar après 30 secondes dans le match d’ouverture, est de savoir si les arbitres auront effectivement saisi la consigne dite du « on protège le pays organisateur », chère à Massimo Busacca. Si ils l’ont compris, ce qui est probable, le Brésil sera un des grands favoris. Mais sinon ils n’ont, pour moi, pas une équipe de champions du monde. Quand on voit que des gars comme Hernanes ou Gustavo sont sélectionnés, mais pas des Kaka ou des Coutinho, voire Moura…

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.