Saga 1994 : le respect est très important

L’Amérique ne s’arrête pas à la World Cup pour ce sportif qui se veut exemplaire. Andy Egli est papa de quatre enfants: Ramon, Riana, Rebecca et Roxana.

Quatre «R», tout à fait fortuits: «Je voulais appeler notre garçon Ramon, en souvenir de l’Argentin Ramon Diaz, contre qui j’avais joué à Cordoba. Il m’avait impressionné comme personnage et comme joueur. Pour notre fille, mon épouse Sylvana a opté pour Riana, les deux autres noms en «R» sont ensuite venus par hasard».

«Nous n’avions pas pensé avoir quatre enfants. C’est le maximum, à l’heure actuelle. Dans la famille de ma mère, ils étaient dix frères et soeurs. Moi je n’ai qu’un frère». La famille Egli se plait en Suisse romande : «Nous apprécions la mentalité. Les enfants sont à l’aise. Ils ne sont pas timides, ont beaucoup d’amis. Moi je suis moins stressé que dans la région de Zurich. J’ai trouvé un juste équilibre ».

Un rêve à vivre à six, ce serait une évasion vers l’Amérique: «Pourquoi pas ? J’aime leur manière d’être, toujours très optimiste, de créer l’enthousiasme même si je ne glorifie pas tout dans leur façon de vivre mais ils ont la capacité d’aller toujours de l’avant. S’il s’offre une possibilité d’entamer une carrière dans le milieu du «soccer», pourquoi pas ?»

Ne pas trahir les jeunes

Egli ne se contente pas de mordre à pleines dents dans la vie, il est persuadé d’en avoir plusieurs: «Je suis très croyant et convaincu que nous avons au moins deux vies. Qu’il y a une justice à long terme, un phénomène de compensation. La force qui se crée autour de la famille, l’amour qui nait au sein de la cellule familiale influencent tout ce qui se crée autour». L’exemple, voilà ce que le défenseur entend donner sans compter: «Les jeunes nous observent, nous jugent, nous ne devons pas les trahir. Le respect est très important. Nous devons instaurer ce genre d’attitude dans notre sport. Nous devons offrir aux jeunes un cadre sain».

Dans la vie, Egli apprécie les qualités d’un Stefan Schmidheiny, homme d’affaires qui a à coeur de sensibiliser ses homologues sur le respect de la nature: «Il essaie de faire comprendre que les chiffres d’affaires peuvent aller de pair avec l’écologie. C’est un des thèmes les plus urgents. Il est important que les gens s’en rendent compte. Je suis partant pour défendre de tels principes».

L’amour des autres

Andy collectionne surtout les expériences et regrette de ne pas pouvoir se distraire aussi souvent qu’il le souhaiterait avec la lecture: «J’aime me plonger dans les bouquins, tisser des liens avec l’écrivain, capter son message. Mais en même temps, j’ai le sentiment que ce temps à disposition pourrait servir au dialogue, à l’échange». Car Egli puise sa formidable énergie dans la communication. Il aime sincèrement les autres, qualité rare: «La motivation d’une décision est toujours liée avec la confiance qu’on a envers les gens. Je me trompe souvent, mais de moins en moins». 

La franchise est un de ses traits de caractère les plus marquants. C’est aussi cela qu’il aime voir refléter chez ses interlocuteurs: «Cela simplifie les choses d’avoir l’impression de parler avec quelqu’un qui n’arbore pas un masque. Je n’ai jamais renoncé à une discussion qui m’apporte quelque chose. Je ne supporte pas les gens qui viennent vers moi en s’adressant de manière agressive et manquant totalement de respect. Si, par contre, je sens que l’échange est possible, je n’hésite pas à poursuivre la conversation».

Intarissable, Andy: «Je n’ai pas de problèmes pour accepter les lois de notre sport, c’est-à-dire d’être remplaçant.  Mais nous n’avons pas toujours l’occasion de nous exprimer par le biais des médias. Je ressens parfois un sentiment de frustration de ne pas pouvoir parler de sujets qui me tiennent à coeur».

Interview, 20 ans plus tard

1. Quel est ton meilleur souvenir de la Coupe du monde aux Etats-Unis ?

C’est de loin l’impression que j’ai eue lors de l’entrée au Silverdome, à Detroit, pour notre premier match en Coupe du Monde, depuis 1966, contre les Etats-Unis. Le «Dome» fermé avec plus que 10’000 supporters suisses colorés en rouge et blanc, sous ce toit, avec une température estimée à 45 degrés et avec en plus un taux d’humidité extrême, c’était vraiment impressionnant ! Comme je ne jouais pas j’ai pu vraiment profiter de l’ambiance pendant ce match. Pour moi ce n’était pas un problème d’être remplaçant car la titularisation de Dominique Herr sur ce poste était indiscutable. 

2. Quel est ton plus mauvais souvenir ?

Le pire souvenir était le fait qu’on n’avait pas réussi à gérer le temps qu’on a passé en équipe entre les matches de groupe (le dernier à San Francisco contre la Colombie) et le 1/8ème de finale à Washington cinq ou six jours plus tard. On n’avait pas l’habitude d’être ensemble aussi longtemps (4 semaines et demie au total) et après le match contre l’Espagne (0:3) une bonne partie de l’équipe semblait être contente de pouvoir rentrer à la maison ! 

3.  Quelle est ton occupation actuelle ?

J’ai un statut d’indépendant avec un mandat très intéressant comme responsable pour le secteur de la formation du FC Lucerne. A part cela, en étant vice-président du «Club Suisse 4 Football » (www.4football.ch), j’organise des matches de foot lors des jubilés des clubs dans le football de masse (aussi pour des inaugurations de terrain de foot où bien des buvettes, etc.). Ces matches, je les joue aussi pour maintenir ma condition physique. Je suis également consultant à la Télévision suisse alémanique.

4. Quel est ton pronostic pour la Suisse au Brésil ?
A mon avis, une qualification pour les 8ème de finales serait un succès. Nous avons une jeune et belle équipe mais attention, le groupe avec la France, l’Equateur et le Honduras en Amérique du Sud sera un truc très difficile à surpasser. Personnellement, je ne voyagerai pas au Brésil.

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