Xamax promu : encore heureux !

Après une saison 2012-2013 en 2ème ligue interrégionale et celle qui vient de s’achever en Première Ligue Classic, Neuchâtel Xamax FCS se retrouvera donc l’année prochaine au troisième échelon du petit monde du ballon rond helvétique. Le Lausannois et le Servettien de deuxième division peut désormais sentir le souffle chaud du Xamaxien sur sa nuque : il n’est plus illusoire d’imaginer une Challenge League 2015-2016 principalement romande avec des matchs à la Maladière, la Praille, la Pontaise voire même à Tourbillon si l’inéluctable devait se produire… ?

A Neuchâtel, les vacances d’été approchent,  la bière est fraîche, les vêtements des filles sont de plus en plus légers, Festi’neuch se termine, Yvan est de retour à l’hôpital et la saison xamaxienne semble avoir été parfaite ou presque. Comme vous êtes bel et bien sur cartonrouge.ch et non pas dans un média local neuchâtelois, la suite de cet article sera moins niaise : avec le budget qui a été annoncé dans la presse, avec un effectif digne d’une équipe de Challenge League et un soutien populaire important, la promotion de cette équipe était la seule issue raisonnable à cette saison. Contrairement à ce l’on peut lire, voir et entendre ici ou là, il n’y a rien d’extraordinaire à ce résultat. Retour sur une réalité évidemment camouflée par le marketing xamaxien et trop souvent occultée par des médias locaux plutôt complaisants.

Le budget

Avec un budget d’environ 1 million de francs pour l’ensemble des activités du club, Neuchâtel Xamax FCS faisait figure d’exception dans cette Première Ligue Classic. Il se murmure, en effet, qu’il est plutôt rare qu’un club de cette catégorie de jeu fonctionne avec plus de 300’000 francs par année. Ce budget exceptionnel a notamment permis au staff xamaxien d’engager des joueurs qui, à première vue, n’ont rien à faire dans cette catégorie de jeu. De manière plus anecdotique une petite partie de cet argent a financé un camp d’entraînement de plusieurs jours à Barcelone afin de préparer la deuxième partie de saison ! Certaines équipes de Super League en ont rêvé, une équipe de 4ème division l’a fait…

L’effectif

Kiliann Witschi, ex-joueur titulaire de Challenge League qui a même évolué en 2ème Bundesliga ; Laurent Walthert, ex-joueur titulaire de Challenge League avec quelques apparitions en Super League ; Mike Gomes, ex-joueur de Super League ; Jérôme Schneider, ex-joueur titulaire de Challenge League avec quelques apparitions en Super League ; Loïc Chatton, ex-joueur titulaire de Challenge League avec quelques apparitions en Super League ; Mickaël Rodriguez, ex-joueur titulaire de Challenge League ; Charles-André Doudin, ex-joueur titulaire de Challenge League, avec quelques apparitions en Super League. Avec de tels joueurs, il aurait été honteux de ne pas faire la différence sur une saison complète face à des adversaires très souvent amateurs. 17 points d’avance sur le deuxième du groupe 2 de Première Ligue Classic, c’était un minimum.

Le public

Cette saison, un peu plus de 1’400 spectateurs en moyenne ont passé les tourniquets de la Maladière lors de chaque match de Neuchâtel Xamax FCS ; ils ont été même plus de 4’000 lors des deux matchs des finales de promotion malgré le fait que les abonnés aient dû repasser à la caisse pour ces rencontres. Ils étaient également plus de 4’000 pour le match de Coupe de Suisse face à Aarau.
Alors que très souvent, un match de 4ème division en Suisse n’attire pas plus de 300 êtres vivants autour du terrain de jeu – épouses de joueurs, nouveau-nés et chiens compris – il est difficile de comprendre pourquoi un tel engouement existe à Neuchâtel. Autant de monde pour un tel spectacle – croyez-moi, si vous n’avez rien à faire un soir de match de Première Ligue Classic, continuez à ne rien faire… – reflète probablement la nostalgie d’un public neuchâtelois gâté depuis des décennies. Mais, sans un travail parfois surréaliste de l’équipe dirigeante pour attirer du monde, la Maladière n’aurait jamais été remplie de cette façon pour un spectacle footballistique sans véritable intérêt.
Toujours  à propos du public, une certaine partie de ses pseudo-supporters a permis à Neuchâtel Xamax FCS de faire de temps à autre la une des quotidiens de Suisse. Visiblement, ce n’est pas parce que l’on soutient une équipe de 4ème division helvétique que l’on est plus intelligent que certains excités suiveurs d’équipes de Super League: de graves débordements ont eu lieu à Baden lors d’un match de championnat ; d’autres comportements imbéciles et parfois dangereux ont été constatés face à Aarau, Thoune et Grasshopper II. Heureusement pour ces êtres peu conscients de la responsabilité de leurs actes, le ridicule ne tue toujours pas.

De l’hyper-communication proche de la propagande ?

Ainsi, le soutien populaire semble être fort pour ce club de football évoluant désormais en 3ème division suisse. Au-delà de la nostalgie des supporters, le travail du département marketing/sponsoring xamaxien est remarquablement efficace pour attirer des sponsors et des spectateurs à la Maladière.
Conscients du peu d’intérêt footballistique de la 2ème ligue interrégionale et de la Première Ligue Classic, les responsables de la « propagande » xamaxienne, ont visiblement décidé de faire de chaque match un événement particulier plutôt que le vendre comme une simple rencontre d’un championnat sans intérêt. De plus, depuis la faillite, Neuchâtel Xamax FCS est hyperactif sur Facebook et Twitter : il est rare de passer plus de 24 heures sans publication et, les jours de match, nous pouvons assister à une avalanche de messages sur les réseaux sociaux ! Lors des rencontres à Neuchâtel, il est même possible d’envoyer un tweet afin qu’il soit diffusé sur l’écran du stade…
Le site internet officiel est mis à jour très régulièrement et chaque match fait l’objet d’une présentation, d’un « live » et d’un compte-rendu. Les rencontres sont également filmées et des résumés sont disponibles sur Footmag.ch. Depuis peu, des applications pour téléphones « intelligents », réalisées en partenariat avec Arcinfo, sont téléchargeables gratuitement et permettent donc aux plus connectés de se sentir proches du club qu’ils soutiennent.

En plus d’une communication traditionnelle (produits dérivés et annonces dans la presse locale), le marketing 2.0 paraît donc ne pas avoir de secret pour le fils du président Binggeli. Des prestations spéciales pour les VIP locales, des images diffusées sur internet et sur la télévision locale, une présence massive sur les réseaux sociaux et une communication toujours positive de la part du père-président sont les clés de cette « propagande » efficace.
Christian Binggeli, le père-président, est la pièce maîtresse de cette opération marketing bien huilée. Il semble devoir incarner l’image que Neuchâtel Xamax FCS veut donner de lui-même: on montre de lui qu’il est travailleur, humble, bien encré dans le tissus socio-économique neuchâtelois et proche des gens. Il rassure les sponsors et les décideurs politique et il amène des supporters au stade. Un reportage de plus de 20 minutes diffusé sur la chaîne de télévision locale CanalAlpha au début de l’année 2014 permet de mieux comprendre le personnage ; ce documentaire est également un parfait exemple du contrôle de la communication effectué dans ce club depuis qu’il a été repris par les Binggeli.  Tous ces efforts sont-ils totalement sincères ? Dès que les résultats de Neuchâtel Xamax FCS seront moins bons, est-ce que cette communication ultra-positive sera toujours aussi bien maîtrisée ? C’est dans la tempête que l’on reconnaît les grands capitaines.

La saison prochaine

La joie m’envahit lorsque l’on évoque la trépidante « Première Ligue Promotion »… Quel bonheur d’assister à des matchs contre la deuxième garniture de St-Gall, le FC Köniz ou le FC Breintenrain…
Cette ligue n’a aucun intérêt médiatique : un développement significatif de la passion pour le football à Neuchâtel n’est donc pas pour demain. Ou peut-être que si ? Le retour du FC Sion, version M21, et de ses sympathiques suiveurs avinés permettra vraisemblablement aux pseudos supporters évoqués précédemment de trouver un nouveau sens à leur existence. La police neuchâteloise et celle du Valais se réjouissent d’avance.
Côté effectif, il ne devrait pas y avoir beaucoup de changements par rapport à cette saison. Néanmoins, les limites entrevues lors des finales de promotion ainsi que l’âge « avancé » de certains joueurs clés devraient inciter les dirigeants à renforcer cette équipe si l’objectif est de jouer les premiers rôles.
Quant à moi, je retourne jouer à Fifa 11 sur console (probablement le dernier épisode qui inclut Xamax avant bien longtemps) et regarder la Ligue des Champions à la télévision ; je n’ai pas eu ma dose de bon football ces deux dernières années à Neuchâtel. Cela ne risque pas de s’arranger la saison prochaine.

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11 Commentaires

  1. C’est moi qui suis à l’ouest ou cet article est juste débilissime…? On pourrait pas juste être content d’avoir pour une fois en suisse romande une équipe de dirigeants qui (liste non.exhaustive):
    – à de l’ambition
    – se donne les moyens d’atteindre ses objectifs
    – n’est pas omnipotent
    – s’appuie sur l’argent local
    – ne prétend pas être vainqueur de la C1 dans 4 ans

    De l’esprit critique oui, mais pas pour essayer de descendre un projet qui, et c’est bien le seul chez nous les welsch, marche plutôt bien!
    (et c’est un supporter du LS qui dit ça!)

  2. C’est facile de mettre en avant des matchs contre la 2e du FC St-Gall, le FC Köniz ou le FC Breintenrain pour dénigrer la 1re Ligue Promotion, alors qu’il y aura des bons derbys romands contre Etoile Carouge, Stade Nyonnais ou les SR Delémont, en plus des M21 de Sion…

  3. Ah miracle enfin à nouveau un article
    sur la première ligue par ici 🙂 !!
    Enfin sur Xamax quoi^^

    Moi je dis simplement bravo à Neuchâtel
    Xamax FCS pour cette promotion!

    Malgré qu’ils aient écarté les pingouins
    lors des finales..

    Si les amateurs(trices) de foot ne doivent suivre que le haut niveau car c’est le que se trouve le « vrai foot » ,le « très bon » ,le « meilleur »,je trouve que c’est dénigrer tout ces suiveurs des ligues amatrices voire ultra amatrices,après chacun pense ce qu’il veut et regarde ce que bon lui semble!

    Serai content de suivre les résultats de cette prochaine saison de Promotion League
    qui sera intéressente avec quelques *derbys romands »,et il est plus à déplorer qu’autre chose que cette 3ème division suisse ne soit quasi pas couverte médiatiquement…logique hein le foot c’est pas ça 😉

    Bonne chance à Xamax et hopp le FCF!

  4. Peut-être que si les dirigeants des autres clubs romands prenaient exemple sur ceux de Xamax, on pourrait aussi se mettre à rêver au bord du Léman voire du côté de Valeyres…
    On critique la Kiss-Cam à Malley, et maintenant les tweets sur écran géant à la Malladière. Moi je rêve de pouvoir me voir un jour sur le « totomat » de la pontaise, roulant une pèle à ma voisine brésilienne tout en saluant mes potes de la tribune Sud par sms! (ok, je rêve aussi de voir un jour une spectatrice brésilienne à la Pontaise…)

  5. « Cette ligue n’a aucun intérêt médiatique : un développement significatif de la passion pour le football à Neuchâtel n’est donc pas pour demain. »

    Chapeau à l’auteur. Il ne faut pas avoir peur du ridicule pour mettre les termes « intérêt médiatique » et « passion pour le football » dans la même phrase.

  6. Cela ressemble plus à un article à charge qu’à une réelle description de la situation à Neuchâtel.

    L’apogée de cet mascarade de papier: « les responsables de la « propagande » xamaxienne, ont visiblement décidé de faire de chaque match un événement particulier plutôt que le vendre comme une simple rencontre d’un championnat sans intérêt. »

    Je suis allé voir Fribourg-Xamax et non, ce n’était pas un match dénué de tout intérêt comme vous aimez le répéter.

    M. Fauzia, il serait peut-être préférable pour vous de regarder la Coupe du monde au lieu de vous « intéresser » aux ligues inférieures.

    Excellent week-end!

  7. @Hugo

    En même temps il y’a tout de même une part de vérité quant à cette « propagande » et le fait d’avoir fait des matchs à la Maladière plus que de « simples » rencontres de 1ère ligue Classic.Ce n’est peut être pas pour rien
    que la moyenne de spectateurs dans cette 4ème division helvétique est telle qu’elle est,c’est à dire faible et bien en dessous de ce qui s’est produit à Xamax.Dans ce sens là ce club faisait figure d’exception et presque d’anormalité dans le contexte de la 1ère ligue classic.Mais est – ce à critiquer ou à féliciter?
    tout dépend aussi de son point de vue et de comment se situe Xamax dans notre estime.
    Moi ce qui me choque un peu c’est que l’auteur est apparemment fan de ce club mais qu’il dit qu’il n’a pas vu de bon football à Neuch depuis 2 ans..Ils sont promus car ils avaient une très bonne équipe où la cohésion a pris et ils ont bien joué! si leur jeu avait était modeste voire mauvais il n’en serait pas là aujourd’hui.On verra si ils arriveront à produire du jeu leur permettant d’être promu une 3ème année de suite…et si il y’aura encore plus de spectateurs là bas lors de la future saision.Vive le foot suisse romand 🙂

  8. @Georgeou
    Il est évident que Xamax fait de la propagande pour ses « simples » matchs de Première Ligue, mais le Président a voulu créer une petite structure professionnelle pour vendre l’image de Xamax, et je trouve qu’ils font bien leur travail.

    Moi je félicite l’affluence à Xamax et cela prouve que la région croit et soutient son club pour retrouver la Challenge League rapidement.

    Effectivement, j’ai la même incompréhension que toi sur le réel message qu’a voulu faire passer M. Fauzia.

    Peut-être pourrait-il s’inviter à la conversation pour nous éclairer sur le fond de sa pensée?

    Salutations sportives,
    un supporter du FC Fribourg!

  9. Sur l’article il est dit: »une petite partie de cet argent a financé un camp d’entraînement de plusieurs jours à Barcelone afin de préparer la deuxième partie de saison !  »
    -Certe mais là on parle de Xamax, certe je dit pas que les autres club ne valent rien je pence au contraire qu’ils ont du meritent.

    il est aussi dit:
    « Cette saison, un peu plus de 1’400 spectateurs en moyenne ont passé les tourniquets de la Maladière lors de chaque match de Neuchâtel Xamax FCS ; ils ont été même plus de 4’000 lors des deux matchs des finales de promotion malgré le fait que les abonnés aient dû repasser à la caisse pour ces rencontres. Ils étaient également plus de 4’000 pour le match de Coupe de Suisse face à Aarau. »
    -Etre fans de Xamax sa ne veut pas dire etre habitants de neuchatel voir du cartier de la Maladière example moi j’habite Bienne et j’y est toujours habité et pourtent je suis fans du HCC et de Xamax( bon certe mes parent voir ces club).

  10. Si en moyenne, 1200 imbéciles dont je fais partie vont voir des matchs de divisions inférieurs ce n’est pas parce que dans le coin, on a rien de mieux à faire. Cela s’appelle du soutien à ce club pour qu’il retrouve une ligue supérieure à celle-ci. Mais aussi une reconnaissance au formidable travail de Mr Bingelli et tous ceux qui œuvrent au pied de cette équipe. Ce serait mentir de dire que tous les matchs étaient biens mais dans l’ensemble, je ne regrette pas mes déplacement à la Maladière.Etre fan de foot c’est aussi accepter cela et pas seulement se prétendre être connaisseur en football, écrire un tel article et ne suivre que les grands matchs bien installé sur son canapé en grattant les c…. une bière à la main.
    En quoi cela vous dérange tant qu’un club mette un maximum d’atout de son côté? Bravo et allez XAMAX!!!

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