Vraie-fausse interview bilan de Jan Alston

Débarqué du LHC fin février dernier, Jan Alston s’est depuis muré dans le silence. Ou plutôt il est resté lui-même dirons-nous. Pourtant son long mandat à la tête de la Direction sportive du club doit bien couvrir quelques anecdotes croustillantes. Carton-Rouge s’est donc mis en tête de retrouver le Canadien afin qu’il nous livre ses quatre vérités. Après des semaines à harceler le beau-frère de Stéphane Rochette, la trésorière de l’Association des Québecois de Suisse et l’importateur de wapitis pour la Boucherie de la gare à Bussigny, nous avons enfin pu mettre la main sur le plus bavard des Nord-américains. Croyez-nous, il en avait des choses à dire. Et à l’aube de la saison 2020-21 qu’il regardera d’un œil externe, il était heureux de nous voir.

Bonjour Jan.

Qui êtes-vous ? Je ne ferai aucun commentaire avant la fin de la saison NHL 2027-28.

Non mais Monsieur Alston, nous ne sommes pas journalistes.

Dans ce cas venez par-là, on peut échanger.

Simplement, que devenez-vous ?

Je suis en train de réfléchir à mon avenir. MySports m’a proposé une offre alléchante pour devenir consultant mais malheureusement le quota de Québecois dans leur rédaction est déjà supérieur à celui de 90% autorisé par le Code des Obligations. J’ai également postulé dans certaines grandes boîtes de communication mais bizarrement mon dossier n’a pas été retenu.

Avec le recul, comment avez-vous pris votre licenciement ?

Avec des indemnités j’espère. Merci Svoboda et consorts.

Votre parlez de votre successeur Petr Svoboda. Comment jugez-vous son action jusqu’ici ?

Il est complétement fou ! J’ai encore vu l’autre jour, il s’est exprimé sur une recrue qui n’avait pas encore été officialisée (ndlr Barberio). Non mais on va où là ? Sérieusement. Bientôt, il faudra faire quoi, répondre aux questions des journalistes ? Moi je le faisais une fois par an parce que c’était inscrit dans mon cahier des charges mais il faut être dingue pour prendre aussi souvent la parole. C’est quoi le but ? Informer les fans de la direction qu’on a envie de donner au club ? Il manquerait plus que ça. On marche vraiment sur la tête.

Entre nous, toutes les infos transferts fuitent toujours dans la presse, quel est le but de garder ça soi-disant secret ?

Je ne m’exprimerai pas à ce sujet tant que la presse existera.

Reprenons le cours de l’histoire. Vous débarquez en 2010 comme joueur au LHC. Vous pensiez y rester aussi longtemps ?

Evidemment que non. Je vous rappelle que j’ai joué avec Thomas Dommen et Stefan Hürlimann, donc ça donne pas forcément envie de rester très longtemps. Et puis, quand je suis passé dans les bureaux, je savais que la durée de vie d’un directeur sportif n’était pas indéterminée, surtout quand tu fais la connerie de recruter Tim Ulmann et Sandro Zangger.

Même Fedulov faisait jeune à côté…

Très rapidement après votre entrée en fonction comme Directeur sportif, vous accédez à la LNA. Quel souvenir gardez-vous de cette promotion ?

Par respect pour notre adversaire Langnau, je ne m’exprimerai pas avant qu’ils ne remontent en LNA.

C’est déjà le cas Jan !

Mais oui, je suis con, on leur a refourgué In-Albon en plus. Il fallait faire de la place pour Traber en 4ème ligne.

Alors quel souvenir de cette soirée de 2013 ?

C’était franchement inoubliable. Je me souviens de ce matin où j’ai ouvert la lettre d’Ineos qui confirmait prendre à sa charge le salaire d’Huet. On ne va pas se mentir, c’est là que tout s’est joué. Après, c’était un enchaînement normal. Et honnêtement, cette soirée ne m’a pas amené que du bonheur. Quand tu montes en LNA, t’es obligé d’aller taper dans l’effectif de celui qui descend. Et vous croyez que ça fait pas mal à l’égo d’aller négocier des contrats pour Rytz, Lardi et Froidevaux ? J’ai mis quelques mois à m’en remettre.

Parlons de ces premiers pas en LNA. Vous aviez cette capacité à dégoter des étrangers performants. Entre nous, finalement, il est fort ou pas Hytönen ?

Je ne m’exprimerai à son sujet qu’une fois sa carrière terminée.

C’est bon on a compris…

Il était pas mal, c’était une bonne pioche. C’est avec lui que j’ai commencé à beaucoup aimer les Finlandais. On dit souvent qu’ils sont froids et pas marrants, mais les types ce sont Pierre Desproges et Will Smith réunis à côté de Sacha Weibel.

Certains vous reprochent de ne pas faire de scouting en ligues inférieures, que répondez-vous à ça ?

Je ne peux pas vous en parler, la saison de MySports League vient de débuter.

Oui mais c’est du passé.

Ah d’accord. Evidemment que je ne fais pas de recrutement en LNB. Premièrement, tous les mecs forts de LNB qu’on a recrutés avant la montée, ils sont devenus tout moisis chez nous. Alors j’allais pas continuer en LNA. Et en plus, comment tu veux les différencier ? Ils sont tous suisses. Alors que moi, j’appelais les Ambassades de Suisse à Toronto et Washington pour demander les noms des ressortissants et ils me les filaient. C’est comme ça que j’ai découvert l’existence de Tyler Moy. Ça coûte plus cher en joueur mais beaucoup moins en scouting, et ça les gens l’oublient souvent.

On comprend. Mais pour les étrangers par exemple, vous avez eu souvent bon nez. On pense surtout à Dustin Jeffrey par exemple.

Lui c’est différent ça saute aux yeux. Comme ça saute au yeux qu’il s’est fait greffer une caravane au cul depuis l’année passée. C’est pour ça qu’on l’a pas prolongé. Ils vont bien rigoler à Berne.

Comme vous êtes bavard, on va tenter de vous découvrir davantage à travers un portrait chinois…

Si vous étiez un réalisateur ?

Sergio Robin Leone. Un des plus grands.

Si vous étiez une chanson ?

Bang Bang de Nancy Sinatra évidemment. Et dire que Jeremy Wick court toujours…

Si vous étiez un plat ?

Un plat indien. Quelque chose de bien Corso. Ou alors un bon Etienne foie de veau.

Si vous était un tableau ?

La Joconz. Gianluca Mona Lisa quoi.

Si vous étiez un livre ?

Le (cinquième) Etranger d’Albert Camus.

Camus évoquait-il déjà le « bazooka » Teemu Pulkinen ?

Si vous étiez un bonbon ?

Des MaltEhlers.

Si vous étiez un personnage de fiction ?

La mère Mitchell qui a perdu son chat et son hockey.

Si vous étiez un événement historique ?

Leeger du Golfe.

Si vous étiez un gros mot ?

Tous ceux de John Van Boxmeer. Nos joueurs étaient d’ailleurs bilingues en anglais à l’époque mais uniquement pour les insultes. Peut-être qu’ils peuvent tout de même le mettre comme compétence sur leur CV.

Si vous étiez une fête ?

J’hésite entre le « LHC Plays for Kids » ou le « match des mamans ». Tellement d’émotion à chaque fois. Et ça permet de voir les collaborateurs du secteur événementiel et marketing tout contents.

Pour finir, vous n’avez pas une anecdote un peu saignante à nous raconter ?

(Il réfléchit). Les tartares d’Alain Reist, c’est du congelé.

Vous êtes blagueur en fait. Merci d’avoir pris le temps de nous répondre.

Je vous remercierai une fois l’article publié. Je ne peux pas m’exprimer d’ici-là.

 

 

Crédits photographiques :

Même Fedulov faisait jeune à côté… : Fanny Schertzer/CCO/Wikimedia Commons https://fr.wikipedia.org/wiki/Jan_Alston#/media/Fichier:Jan_Alston_-_Lausanne_HC-2.jpg

Y parle-t-on du « bazooka » Teemu Pulkinen ? : TheAHL/CCO/Wikimedia Commons https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Teemu_Pulkkinen_2015.jpg

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