L’Expérience Beer Lovers’ Marathon de Liège

A chacun son truc. Je respecte. Poutine c’est les Nazis. Darius c’est les comptes Facebook. Constantin c’est les entraîneurs. Moi c’est la bière.

Mais pas n’importe quelle bière : la meilleure du monde, la bière belge, les bières d’Abbaye, les Trappistes (il y en a 7, je les ai toutes, ceux qui disent qu’il y en a 9 ou 11 sont des mécréants), celles qui ont en commun ce petit goût unique au monde. J’ai d’ailleurs aménagé chez moi un coin frigo-bar qui attire facilement les amis et encourage les pique-assiettes à passer me voir et à me faire sentir apprécié et populaire.

Bref, le corolaire quand on est un bon vivant, c’est qu’on prend vite du poids. Depuis longtemps, je suis un beau bébé de 184 cm pour environ 100 kg selon l’époque et le transit intestinal. Je cours depuis plus de 10 ans, plus ou moins régulièrement, le plus souvent lentement pour ne pas m’abîmer.

Le déclic

Été 2021 : dans la moiteur persistante du Seeland bernois (personne n’est parfait), j’ose monter (ça va c’est pas super haut non plus) sur ma balance et là stupeur : les 110 kg approchent à grands pas. Il est vrai que depuis quelques mois, j’ai eu de la peine à m’y remettre, utilisant le prétexte d’une soi-disant pandémie mondiale (elle a bon dos…) pour préférer m’attarder sur les séries Netflix ou Playsuisse au lieu d’user mes baskets sur le bitume. Je dois me lancer un défi : mon premier marathon !

Exposé du problème

Sur une longue distance (bon jusqu’ici c’était au maximum 17 km…), je ne cours qu’à 8 km/h. Cela veut dire qu’il faut prévoir entre 5h et 5h30, ce qui exclut déjà tous les marathons situés dans les grandes villes (où le temps est limité à 5h pour cause de fermage de routes énervant les autochtones). D’ailleurs pour l’anecdote, sur certains marathons dans des grandes villes, un bus vous suit au rythme de 5h le marathon et s’il vous dépasse … eh bien vous y rentrez ou vous devez finir la course sur les trottoirs (pardon Madame, pardon Monsieur). Ça fait envie non ? La rumeur affirme que c’est Freddy Krueger qui conduit (ou Denis Brogniart).

Deuxièmement, je cherchais une course où les gens ne se prennent pas trop au sérieux, où vous ne vous faites pas bousculer par des hordes de quadragénaires pensant être sur le point de battre le record du monde, et où vous ne croisez pas après la moitié de la course ceux qui ont gagné et qui refont le trajet inverse, histoire de décrasser. Un truc festif, pépère, à la limite drôle.

Que fait-on lorsqu’on se retrouve face à un problème insoluble ? Google. Et là…

La révélation

C’est limpide : ce marathon est fait pour moi. Comment se fait-il que je n’en ai jamais entendu parler ?

Le Beer Lovers’s Marathon de Liège : 42.195 km en maximum 6h30, 15 à 20 stands de musique, de dégustation de bière et de produits locaux tout le long de parcours, une after-party, de nombreux participants déguisés en Dalton, en Bitman (!) ou en Superdupont (pour les connaisseurs), bref, ce n’est plus une épreuve, c’est la fête.

Voilà ce qui a fini de me convaincre : Jésus. J’ai retrouvé la foi.

Depuis tout petit c’est comme ça que je l’imaginais en fait.

C’est ma Madeleine de Proust, ça m’a rappelé mes années de servant de messe (svp aucune allusion graveleuse). Si lui a pu porter sa croix sur tout le parcours, je devrais réussir à le faire avec mon quintal. Le poids est juste devant et non derrière. C’était décidé.

L’inscription

Il me fallait retrouver la motivation (rien que l’hypothétique rencontre avec le Christ devrait suffire) et me faire un plan d’entrainement. Bon je vais pas gagner la course, c’est un fait. Alors autant y aller gentiment.

J’ai tout d’abord pris la (sage) décision de ne pas boire de bière pendant la course, ou alors uniquement un verre si le dernier ravitaillement houblonné est à moins d’1 km de l’arrivée.

Pourtant ça fait envie…

Je me suis ensuite rendu sur leur site internet où j’ai procédé à mon inscription en ligne. Pour 85 euros, j’obtiens mon dossard et les avantages qui vont avec (accès libre au village des sponsors, etc …). Je me suis également inscrit pour 26 euros à la pasta-party du soir précédant la course, tout en jurant que je ne boirai qu’une ou maximum deux bières. Comme dirait ma mère : « Dans la vie il faut avoir de la volonté ». J’ai finalement pris une chambre d’hôtel à l’Ibis situé à côté de la ligne de départ et d’arrivée, histoire de ne pas avoir à ramper trop loin si les choses tournent mal (CHF 256.00 pour trois nuits, sans petit déj).

Pour ceux qui veulent avoir une idée de ce que cela donne :

La préparation

Ensuite ? de la course 3x par semaine dès janvier 2022, parfois un peu de vélo d’appartement, l’intensité et la durée des entraînements qui augmentent gentiment, et une nourriture plus saine. Près de 400 km de course de mi-janvier à mi-mai 2022, 8 kilos en moins. Ça va le faire.

J’ai vu dans une émission de la RTS (c’est donc du sérieux) qu’il fallait courir un demi-marathon 6 semaines avant la course, puis un 30 km à un mois de l’événement. J’ai fait ça. J’ai testé pour vous. C’est bien. J’ai essayé mon matériel, le ravitaillement, la durée de vie de la batterie de mes Airpods (ça tient pas un marathon), mes articulations.

Le départ

Vendredi 20 mai 2022, 08h00 : la voiture est chargée, le plein est fait, le GPS réglé, il n’y a plus qu’à essayer de faire rentrer ma fille ado (presque) réveillée sur le siège passager et en route. La course est dans deux jours.

A suivre …

A propos Mike Gouverno 30 Articles

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1 Commentaire

  1. Parfait, tant ta préparation, ta sacré volonté, il en faut (!), la course et, Last but not least, la persévérance.. chapeau Michael!! Et à la fin une bière bien méritée!

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