Samedi dernier, notre rédacteur a regardé la demi-finale du championnat du monde de hockey féminin entre la Suisse et le Canada (match qu’on pourrait d’ailleurs appeler le « fédératico »), qui se déroulait au CAA Centre de Brampton dans la banlieue de Toronto. Pour s’aligner sur la qualité de la retransmission, il a lui aussi décidé de publier en différé.
L’avant-match
À ma gauche, le Canada, vainqueur de la dernière édition et pays le plus titré (12 fois). À ma droite, la Suisse, qui s’est qualifiée après avoir appliqué la stratégie « projet Manhattan », consistant à exploser deux fois le Japon pour accéder à la demi-finale après avoir perdu trois fois en phase de groupe. On imagine aisément le coach parcourant toute la Suisse pour tenter de trouver une joueuse qui s’appelle Oppenheimer…
Jusqu’ici, sur 11 confrontations avec la Suisse, les joueuses à la feuille d’érable ont gagné 11 fois, marqué 81 buts et encaissé seulement 2. En plus, pour cette édition, elles évoluent à domicile devant leur public. On va pas se mentir, tout match contre le Canada consiste peu ou prou en un power play de 60 minutes et en une Brampton de tirs cadrés. En gros, la seule manière pour la Suisse de gagner ce match, c’était de faire une « Eurovision 1988 » et d’embaucher Céline Dion.
Céline avait su capturer l’émotion de la gardienne suisse à la fin du match : Ne partez pas sans moi !
La minute Hockyx
Fonctionnement de ces mondiaux : toutes les équipes du groupe A sont automatiquement qualifiées pour les quarts de finale. Mais seules les 3 premières du groupe B y accèdent également. Du coup, 8 équipes sur 10 accèdent aux quarts de finale.
Photo exclusive de la réunion où le règlement a été défini…
Tenter de comprendre les règlements de la Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF), c’est un peu comme chanter en duo avec Lady Djadja…
Le signal international
Regarder une retransmission d’un match de hockey féminin est une expérience proche de la visite d’un musée d’art contemporain, tant on ne sait à quoi s’attendre.
Dès le début, ça commence fort, avec un retard et le commentateur qui nous explique qu’on attend « le signal international » et que l’émetteur comble avec des images extérieures du stade qui font passer les concessionnaires auto pour des œuvres d’art.
S’ensuivent moult interruptions et images figées qui donnent l’impression de regarder un streaming pirate d’un match au Kazakhstan.
Très belle occasion en direct…
Le match
Canadair contre Canada
Respect à la gardienne suisse Andrea Brändli, qui a su éteindre tous les tirs des Canadiennes.
Andrea dans ses œuvres…
L’instant Buffy contre les vampires
La capitaine Lara Stalder, l’atout principal de la Suisse, décide sans raison aucune de se prendre pour Buffy et d’empaler une adversaire contre la balustrade (voir à 2:33 de la vidéo du match). Or, en hockey féminin, les charges ne sont pas autorisées. Résultat : cinq minutes de pénalité et exclusion du match. A-t-elle agi pour venger les téléspectateurs qui auraient volontiers mis une charge contre la bande passante ? Nul ne le saura jamais…
Euh, Lara, t’es sûre que c’est autorisé comme technique ?
Quand Ontario au nez, garde la tête haute !
À la fin du match, les Canadiennes poussent le vice à attaquer jusqu’au bout et à marquer à 0,9 seconde de la fin alors que la messe était dite. Du coup, l’adage selon lequel les Canadiens « ils sont vachement sympas, quand même ! » prend un peu du plomb dans l’aile…
L’anecdote qui tue
Incroyable mais vrai : il existe un club dans le New Jersey qui joue sur une patinoire en plein coeur d’un centre commercial : les Metropolitan Riveters !
La série éducative
Mieux qu’un documentaire Netflix : Hockey Meuf pour tout comprendre du hockey féminin !
Conclusion
Finalement, regarder du hockey féminin, c’est réaliser que ces dames ont bien du mérite et qu’une Canadienne de renom avait parfaitement résumé la situation dans sa chanson « Hand in my pocket » :
I’m broke, but I’m happy
I’m poor, but I’m kind
I’m short, but I’m healthy, yeah
I’m high, but I’m grounded
I’m sane, but I’m overwhelmed
I’m lost, but I’m hopeful, baby
En tout cas, bravo aux filles pour cette 4e place mondiale !
Crédits photographiques
Photo de Artem Maltsev sur Unsplash
Photo de Chiara Guercio sur Unsplash
Photo de Daniel Stuben. sur Unsplash
Merci à Raphaël Iberg, Mike Gouverno et Valentin Henin pour les blagues inspirantes !
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