Le Hamas a surpris Israël avec un tir groupé de roquettes, les assurances maladies en ont fait de même avec le porte-monnaie du contribuable suisse, des punaises de lit d’origine extracommunautaire (selon CNews) assiègent Paris et ses ersatz de transports depuis des semaines, Playmobil s’apprête à supprimer 17% de ses postes au niveau mondial et (horreur !) Aya Nakamura a annulé son concert à Malley. Même si la Russie appelle au calme (ouf !), tous ces évènements, bien entendu 100% comparables, nous inquiètent tellement qu’on a (encore) décidé de quitter le pays pour les exorciser par le rire. Ou tout du moins un brin de deuxième degré du côté de l’Emirates Stadium à l’occasion du choc de Barclays Women’s Super League (BWSL) entre Arsenal et 25,5 millions d’abonnés sur les réseaux sociaux. Mais pour ce faire, il fallait passer par… Paris. On a mis nos bagages en hauteur et bien évité les coins sombres, promis.
Pour ceux qui débarquent
La BWSL, c’est une ligue de 12 équipes dont on vous décrivait le fonctionnement ici l’année dernière. Si vous vous demandez si la hiérarchie est similaire à celle de la Premier League, il suffit de jeter un coup d’oeil au classement avant le match qui nous occupe pour… n’y comprendre que pouic. En effet, les grosses surprises se sont succédé lors des deux premières journées et le classement ressemble un peu au début de saison de Genève-Servette ou au cerveau de Christian Wohlwend: sens dessus dessous.
Notre choc au sommet entre le nouvel outsider Aston Villa, censé concurrencer le Big 4 de la saison dernière, et Arsenal, prétendant au titre, s’est transformé en « chiassico » dont l’enjeu est d’éviter de rester bloqué à 1 voire 0 point après 3 matches.
Le classement final de l’an dernier, plus conforme aux attentes des suiveurs. Vous l’aurez compris, il n’y a qu’un relégué en fin de saison.
Les transports (de joie)
Oh, un détail. La District Line était en travaux tout le week-end et on devait rallier le nord londonien depuis son sud-ouest. Une formalité administrative.
En vrai le site de Transport for London nous suggérait d’y aller à vélo comme option numéro 1. On lui a dit d’aller se faire foutre.
Le match en deux mots
Aston vola.
Enfin presque. Il s’en est fallu d’un quart d’heure vaudois d’arrêts de jeu. Et de deux goals de Katie McCabe (92ème) et Alessia Russo (94ème) dans ce laps de temps. Ce n’est que la deuxième fois que ça arrive aux « Vilaines » en trois matches (et trois défaites), donc ça va. Il faudra songer à mettre un peu plus d’essence dans l’Aston, Martin (on imagine que c’est le prénom du préparateur physique de Rachel Daly & Cie).
On vous remet la photo du centre de Russo parce que ça nous fait chier qu’elle soit aussi trouble qu’un tweet des Jeunes UDC dans sa version image de tête d’article.
La femme du match
Mead en mode pare-choc entre Foord et Lacasse.
Beth Mead, accessoirement auteure de l’assist sur le 2-1 de Russo. La seule mention du nom de la meilleure joueuse et meilleure buteuse (si on vous dit que l’autocorrecteur de WordPress nous suggère « buveuse », vous nous croyez ?) du dernier Euro a suffi à créer l’hystérie la plus totale tout au long de l’après-midi. Alors imaginez le moment où elle est entrée en jeu à la 88ème minute, pour la première fois depuis sa déchirure des ligaments croisés il y a onze mois, en remplacement de la Suissesse native de Newport Beach Noelle Maritz.
L’ovation des + de 35 000 personnes qui garnissent l’Emirates cette après midi pour le retour de Beth Mead 😍🏴
— Femmes Foot News 📰 (@femmesfootnews) October 15, 2023
📽️ @BarclaysWSL pic.twitter.com/5ksf4g0UWG
La buse du match
Le préposé à la playlist. Figurez-vous que la musique qui accompagne les buts d’Arsenal est la même que celle qui nous casse les oreilles à chaque réussite des locaux à la BCF Arena. Le fameux « Freed from Desire ». Effectivement, on ne désire plus l’entendre, merci.
Le tournant du match
Le moment où la quatrième arbitre a annoncé DOUZE MINUTES d’arrêts de jeu. Aston Villa était venu pour défendre et il a fait exactement ça (5 tirs contre 28 (!), 35% de possession, une seule réelle occasion*, un but de Maz Pacheco à la 25ème minute). Mais personne ne lui avait dit que le match ne se terminait pas à l’appel des 90 minutes réglementaires.
*Bon OK, Ebony Salmon, elle, en a eu une autre énorme à la 104ème minute, magistralement écartée par Lotte Wubben-Moy. On garde nos autres jeux de mots pour le moment où Salmon sera devenue un des gros poissons de la ligue.
How it started.
How it’s going.
L’aVARie qui aurait pu couler le match
Toujours pas de VAR en BWSL. Mais on en aurait eu bien besoin tant il était difficile de garder les yeux sur le terrain entre les multiples passages de badauds devant nos pauvres mirettes. On savait que l’Anglais avait tendance à ne pas rester jusqu’au coup de sifflet final, mais on n’imaginait pas qu’il avait tant cédé au manque de capacité d’attention de notre époque. La palme revient à cette dame en maillot jaune frappé d’un JVC qui fleurait bon les années 80, arrivée 10 minutes en retard, sortie chercher à manger avant la mi-temps, ressortie pendant la pause, puis encore une fois après et finalement partie à la 82ème minute. Sa probable incontinence l’aura finalement privée des deux dernières réussites (et on n’est pas vraiment sûr qu’elle ait vu quoi que ce soit d’autre).
Ça vous dérange pas trop si on essaie de voir quelque chose, bande d’iconoclastes ?
Le chiffre à la con (1)
1. Comme le nombre d’année qu’il nous reste pour apprécier le foot féminin avant son implosion. En effet, selon un reportage de The Athletic, la Saudi Premier League, qui vit sa deuxième saison et brasse déjà plus de pognon que les grands championnats européens et nord-américains malgré un niveau abyssal, se donne maximum deux mercatos (mercati ?) pour annoncer une grosse signature. Les noms de Marta et Wendie Renard sont déjà avancés (comme leur âge d’ailleurs).
La thèse de la frontière avait déjà vachement bien marché pour les autochtones en Amérique à l’époque…
Mais POURQUOI, rogntûdjû ? Parce qu’il est grand temps de développer les droits des femmes et de légaliser l’homosexualité dans le Golfe ? Entre les sources qui refusent de témoigner par oral ou à visage découvert ou qui déclinent tout net (comme Ashleigh Plumptre (en photo), seule recrue presque connue du championnat saoudien à ce jour), ceux qui disent que tout va bien sous couvert de relativisme culturel et ceux qui crient au scandale absolu, difficile de démêler le vrai du faux. On a lu des reportages sur la Corée du Nord plus limpides que ça, c’est dire. Conclusion ? Toujours selon The Athletic, il s’agirait plutôt de la dernière partie du plan machiavélique devant mener l’Arabie Saoudite à décrocher l’organisation de la Coupe du monde masculine en 2034 du haut d’une réputation aussi immaculée que progressiste. Sportswashing, quand tu nous tiens…
Un estimé collègue nous disait l’autre jour que nous vivions dans une société qui ne garde aucune mémoire. Difficile de lui donner tort.
Le chiffre à la con (2)
25,5 millions. Comme le nombre d’abonnés d’Alisha Lehmann sur les réseaux sociaux que nous mentionnions dans le chapeau (haut de forme vu sa taille) de cet article. Ils ont dû être un peu déçus de ne voir la Bernoise rentrer qu’à la 98ème minute d’un match qui venait d’être perdu par son équipe. Il était un peu trop tard pour sortir deux défenseuses et les remplacer par deux attaquantes… Même si Carton-Rouge ne touche absolument pas un rond de la Confédération, on mentionnera quand même encore la sortie de l’Emmentaloise Lia Wälti, remplacée par Stina Blackstenius à la 76ème minute.
« Quelques téléspectateurs »… Quel journalisme d’investigation d’une précision redoutable !
L’anecdote
La Canado-Islandaise Cloé Lacasse, nouvelle recrue estivale des Gunners, est aussi ceinture noire de taekwondo (et ancienne membre de l’équipe nationale junior à la feuille d’érable) à ses heures perdues. Elle combat d’ailleurs parfois – paraît-il – avec Naomi Williams, troisième gardienne du club et ceinture noire de karaté. Pas besoin de service de sécurité externe au stade pour éviter Lacasse en cas d’échauffourées.
La pose du Christ, ce fameux McCabe revenu à la vie après 3 jours de congé. A priori ça veut dire « démerdez-vous, je tire dans le tas ».
Et sinon dans les tribunes ?
On avait envie d’en engueuler plus d’un (voir plus haut), mais c’était quand même pas mal. Difficile d’être trop durs avec les 35’829 curieux présents à l’Emirates Stadium. Quand ta place ne coûte que la moitié du combo burger-bière à la buvette, tu as le public que tu mérites. D’autant que la concurrence était rude à quelques encablures d’Arsenal, puisqu’une rencontre de football américain entre les Tennessee Titans et les Baltimore Ravens avait lieu presque en même temps au Tottenham Hotspur Stadium. On a d’ailleurs aperçu un gars vêtu d’un maillot de NFL qui s’était clairement trompé de stade (ou à qui sa copine avait menti). Il a quand même dû être vachement surpris au coup d’envoi.
Nos artères n’ont plus grand chose à envier à celles de la ville de Londres aux heures de p(o)inte.
La minute Johan Djourou
Personne ne va nous croire, mais tant pis. Figurez-vous qu’on entrait tout juste dans l’enceinte quand on s’est retrouvé au milieu d’un briefing du superviseur féminin de la sécurité à l’attention de ses collègues masculins préposés à la fouille. Voici ses mots exacts au sujet de ladite fouille (on jure qu’on n’avait encore rien bu): « Ladies who got big boobs, just slide underneath the boob and keep it moving. »
Ils ont fini par ne checker que les sacs a priori, mais quand même…
La minute Thierry T Airey Henry
A jamais notre sortie de supporter favorite.
La rétrospective du prochain match
Aston Villa accueillera Tottenham alors qu’Arsenal se déplacera chez le néo-promu Bristol le week-end prochain. Un Bristol moins faible qu’il en a l’air sur le papier ? 🥁
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