Résultats d’octobre et Pigeons de novembre

Shaqiri et Jean-Claude Rochat se sont cajolés tout le mois de novembre dans un tête-à-tête qui aurait fait bander Yannick Buttet, mais finalement, c’est le héros vaudois des Panama Papers qui emporte le Pigeon d’octobre de trois minuscules voix.

C’est vrai que d’aller « légalement » planquer son blé dans un paradis fiscal et ensuite venir quémander des subsides publics en Valais, ça passe assez mal auprès de tous les Serge valaisans. Le pire dans cette histoire récente, c’est que cet arrogant de Rochat n’arrive même pas à tirer la seule conclusion qui s’impose : se tirer vite fait du guêpier qu’il a concocté bien tout seul et laisser sa place au sauveur Olympique que tout le monde attend, à l’Empereur qui amènera le Peuple valaisan au sommet du Zinalrothorn, au Mario Botta du Vieux Pays. Allez Christian, lance-toi, balance des claques par là à travers et ramène nous ces Jeux.

Pigeons de novembre 2017

Une sélection des plus originales vous attend pour ce mois de novembre. Tout d’abord un rédacteur de votre site favori dont le seul tort est celui d’être Italien et de supporter la Squadra Azzurra. Un exercice d’autodérision qui mérite bien votre vote à moins que vous ne préfériez l’octroyer aux supporters moyens de notre Nati qui ont démontré toutes leurs limitations lors de la venue des jolies Nord-Irlandaises à Saint-Jacques. A ce duo, on a ajouté un vieux hockeyeur (frère jumeau de Charlotte Chable) ainsi que le garçon boucher du Chaudron stéphanois qui rêve d’aller en Russie alors qu’il est tout juste bon à être convié à une Fête du cochon dans l’Ajoie.

Votez, faites-voter, militez, harcelez (gentiment) vos copines tel le Buttet aviné pour qu’elles votent d’ici au 30 décembre 2017 ! Merci.

 

  • Léo Lacroix

    Léo Lacroix


    Novembre, c’est le temps de la St Martin. Les boucheries à travers les contrées refroidies par le frimât du moment font saigner les cochons dodus ainsi que les cœurs abattus des végans effarés. Dès lors, quand ton stade s’appelle le Chaudron, il n’est guère étonnant que tes instincts primaires de vieux garçons bouchers te titillent les babines et te poussent à imiter certains affreux footeux que furent Gabet Chapuisat ou Materrazzi afin de faire saigner le premier asticot qui te passe sous la semelle. C’est ce que nous a démontré le consternant Léo Lacroix lors du dernier derby rhodanien, où le jamais futur international suisse a voulu faire rendre son tablier à Nabil Fekir d’un tacle aussi débile qu’un tweet de Donald Trump.

    La bêtise de l’ex-Sedunois sur cette action est affligeante. Voyez par vous-même sa caresse tibiale. Certes avec son palmarès de jaunes et de rouges déjà fort bien fourni, on pouvait s’attendre au pire avec Lacroix dans un Rhodanico de feu, au propre comme au figuré. Mais le défenseur stéphanois réussit la perf de monter d’un cran dans sa stupidité quasi « Nabilienne » en essayant de foutre en l’air la carrière d’un joueur cent fois plus doué que lui. Menés 0-3 à la mi-temps, on peut aisément imaginer le discours incisif de son ex-entraîneur Oscar Garcia : « Les gars, on doit être plus présents dans les contacts ; je ne veux pas que vous laissiez un centimètre à cette petite tarlouze de Fekir ! ». Et notre gros benêt de Léo de s’exécuter trois minutes après son thé citron, en taclant ce pauvre Fekir tel un militaire de la Landsturm totalement éméché à la gentiane lors des journées sportives d’un cours de répèt à Herzogenbuchsee.

    Quand on voit l’élégance de Manuel Akanji avec notre Nati, on se demande ce qu’un Lacroix viendrait faire dans les 23 qui iront délecter les pupilles russes cet été. La fourberie de l’apprenti-boucher stéphanois ne s’arrête pas là, lui qui manie l’humour tel un Portugais son klaxon : « Il faut être positif, toujours aider les autres. On ne joue pas seulement à 11. Une équipe c’est tout un groupe de joueurs ». Eh oui Léo, tes coéquipiers doivent être super contents d’avoir dû jouer à dix toute une mi-temps et de repartir avec un joli 0-5 dans les gencives en raison de ta crasse sottise. On désespère simplement que tu apprennes un jour les bonnes manières d’un défenseur de talent. En attendant, vu que tu es un grand amateur de tatouages, tu devrais en rajouter un à ta collection: un pigeon bien gris en souvenir de celui que tu vas recevoir des lecteurs de Carton-Rouge.ch en ce grisâtre mois de décembre 2017.

    Paul Carruzzo

  • Le public suisse

    Le public suisse


    Le 12 novembre dernier, la Suisse s’est qualifiée pour la Coupe du Monde, avec un peu de chance mais en ayant globalement été plus forte que l’Irlande du Nord. Mais elle n’a pas marqué, à part un penalty très très généreux. A dix minutes de la fin, le non-buteur Haris Seferovic se fait copieusement siffler par une partie du public présent à Saint-Jacques.

    On peut comprendre la frustration de l’assistance qui aurait voulu voir des goals, on peut être d’accord que la performance et les ratés de l’avant-centre ne soient pas suffisants à ce niveau-là. Sauf que… sauf que siffler un joueur qui, malgré sa nullité, ne s’est pas caché durant les 180 minutes qu’auront duré ce barrage, qui n’a clairement pas de concurrent actuel à son poste et qui fait partie d’une équipe qui s’est qualifiée pour la Coupe du Monde, cela n’est pas exactement ce qu’on peut attendre d’un public qui se veut 12ème homme et passionné. Les troupeaux de gens qui ont immédiatement quitté le stade après le coup de sifflet final et une pathétique banderole exhibée par les joueurs pour remercier les fans, d’une façon aussi impersonnelle qu’une lettre-type pour un bon McDonald’s, a enterré l’idée que la Suisse avait la moindre effervescence footballistique, le moindre enthousiasme. On pense à ne pas rentrer trop tard parce qu’il y a le boulot, à ne pas être coincé dans les bouchons, à prendre « celui de 48 parce que sinon il est douze minutes plus tard et il fait un arrêt de plus ». Non, on n’a pas le droit de prendre un peu le temps de savourer, d’être content, de faire un dixième de ce qu’auraient fait le mecs de Belfast s’ils s’étaient qualifiés, eux.

    On commence à avoir l’habitude et du coup c’est moins symbolique pour nous ? C’est potentiellement archi-faux. Sur l’échelle de notre vie, il y a des probabilités qu’on se souvienne du début du 21ème siècle comme d’un âge d’or et nous passerons peut-être le reste de notre vie sans voir la Suisse se qualifier pour une compétition mondiale. Il y a des mecs, par exemple, qui sont nés en 1910 et qui sont morts en 1993 et qui ont passé leur fin de vie à ne plus jamais voir la Suisse au Mondial. Alors certes, la FIFA, jamais avare d’une bonne idée de merde, a décidé de passer le tournoi à 48 équipes d’ici pas longtemps, mais qui sait ce que deviendront les autres petites nations européennes.

    Le match n’était pas la hauteur ? Non il ne l’était pas, et l’équipe aura sans doute toutes les peines à passer le premier tour en Russie. Donc raison de plus d’être content d’atteindre cet objectif d’équipe un peu nulle: se qualifier.

    Je suis assez d’accord avec Roy Keane, lorsqu’il s’agaçait, après un Euro 2012 où l’Irlande s’était fait tauler la gueule par la Croatie (1-3), l’Espagne (0-4) et l’Italie (0-2), de voir les supporters verts continuer à chanter avec joie dans les tribunes, considérant cela comme une mentalité très peu ambitieuse (« I think the players and even the supporters, they all have to change their mentality, it’s just nonsense from players speaking after the games about how great the supporters are, let’s not just go along for the sing-song every now and again. ») Oui c’est vrai, être tout joyeux et rigolard après s’être fait démonter la tronche comme des nazes, c’est excessif. Mais qu’on se rassure, la Suisse en est loin.

    Sans incroyable talent, sans aura internationale, sans jeu époustouflant, la Suisse est une moyenne équipe d’Europe, au mieux « plutôt pas mal ». Se qualifier est une réussite, en gagnant tous ses matches de groupes sauf un, encore plus (et fermons-la définitivement sur les « ouais mais le groupe il était faible! », regardez la moitié des autres groupes de qualif et vous verrez qu’il n’y avait pas le champion d’Europe, deux huitièmes de finalistes à l’Euro et un voyage chaotique aux Féroés).

    Oh bien sûr j’ai adoré croiser des types sympas lors des déplacements à l’étranger, les hordes bruyantes de supporters qui boivent des bières et chantent « Oh Embolo », attirant une fréquente sympathie auprès des locaux. Et il y aura toujours et chez tout le monde, deux-trois impressionnants fils de pute pour faire des doigts d’honneur à un supporter portugais qui passe en souriant devant la terrasse mais heureusement, ils sont très minoritaires. Donc les fans suisses voyagent généralement bien et sont presque de bons ambassadeurs.

    Mais pourquoi diable, à domicile, ce monde-là se métamorphose-t-il ? Pourquoi ces festifs gouailleurs à l’étranger deviennent de moribonds mormons à Bâle, à Genève ou à St-Gall ? La tristesse pataude et coincée qui entoure chaque match à domicile fait honte. On ne demande pas de devenir des Scousers d’Anfield ou des fanatiques de Boca Juniors, mais s’il était possible, de temps en temps, de péter un peu un coup. Ou en tout cas que des sifflets ne soient pas les seuls éléments qu’on retiendra du public après une qualification…

    Robin Chessex

  • Mark Streit

    Mark Streit


    « Disons que quand on trouve que les gens sont des merdes, c’est plus simple de donner son avis sur CR que dans le Journal de la Paroisse de Saint-Laurent – Les Bergières ». C’est dans cet état d’esprit calamiteux que la sélection du « Dieu » Streit par la petite troupe des éditorialistes de Carton Rouge.ch est née. Comment peut-on se risquer à toucher au meilleur joueur suisse de NHL de la dernière décennie ? « Parce que c’est gratuit ! » me répondit un collègue qui lui s’y connaît en hockey (en tout cas, c’est ce qu’il nous a dit).

    Car osons l’affirmer tout haut, si la Belgique a son David Goffin, nous on a notre Mark Streit. Une sorte de top 10 mondial dans sa catégorie et qui aura gagné plein de pognon durant sa carrière… tout en crevant au poteau à son heure de gloire, comme une grosse merde, donc. Pour Streit, ce fut sa petite Coupe Stanley en 2017 lors de laquelle il ne disputa que trois matchs durant la longue série de play-offs; un peu comme si t’es au pieux avec Adriana Sklenarikova, que tu réussis bien tous les préliminaires mais que tout d’un coup, tu te chopes une riflette du diable à cause du kebab frelaté que t’avais mangé à l’arrache à midi.

    Le problème avec le natif d’Englisberg, c’est qu’il n’a pas su partir au sommet de son sport, pas comme Marc Rosset qui lui avait été un exemple dans le timing de sa retraite sportive…. Non, Mark Streit a attendu d’être poussé à aller faire le mariole avec les Laval Rockets à 39 ans pour s’auto-virer des Canadiens de Montréal. Le pire c’est qu’il n’hésita pas à venir faire son petit Calimero devant les micros quémandeurs des journalos suisse-allemands : « Marc Bergevin m’a appelé pour me dire que j’étais soumis au ballottage. Je ne m’y attendais pas et j’ai été déçu. Si j’avais été mauvais pendant dix matches, j’aurais compris. Mais je n’ai pas eu ma chance ». Non mais sérieux, il espérait quoi notre vieux défenseur suisse, frère jumeau de Charlotte Chable ? Avec une épaule dans un aussi mauvais état que la pelouse du stade Saint-Jacques, pas étonnant qu’aucun club de NHL n’ait daigné opter pour un achat massif de bandages pour soutenir le squelette déglingué d’un quadragénaire.

    Non tout simplement, Streit aurait dû ranger casque et canne et retourner en Suisse pour finir sa carrière dans un grand club EMS du style Kloten Flyers ou Langnau Tigers. Avec ses 450 points et 820 matchs en NHL, le Bernois rentre au pays des Ours les poches et statistiques remplies à bloc mais l’armoire à trophées diablement vide. Donc il y aura sûrement de la place pour un Pigeon d’Or bien mérité après une fin de carrière pénible et sans ultime saveur.

    Paul Carruzzo

  • Olivier di Lello

    Olivier di Lello


    Celui-ci je ne l’ai pas volé… Grand fan de la Squadra Azzurra depuis toujours, je me la pète avec mon équipe de cœur depuis mes quatre ans au moins. Championne du monde en 2006, finaliste de la World Cup 1994 ainsi que des Euros 2000 et 2012, l’Italie est presque toujours dans les bons coups. Au point que je suis footballistiquement parlant 100% italien, souvent au détriment de mon autre pays, la Suisse, qui passe très clairement au second plan. Alors certes, j’aurais déjà pu gagner un pigeon en 1993, lorsque Marc Hottiger avait crucifié l’Italie à Berne en qualifications. Mais finalement les Azzurri avaient eux aussi été du voyage aux Etats-Unis. Et puis nominer un enfant aurait été une première pour les pigeons.

    Avec l’arrivée en 2026 de la Coupe du Monde à 48 pays, jamais je n’aurais pensé assister à un tournoi mondial sans l’Italie. Passer à la trappe dès les qualifications, c’est le genre de chose qui ne peut arriver qu’à la France, à l’Angleterre ou aux Pays-Bas. Pourtant quelques signes avant-coureurs comme par exemple ces deux éliminations ridicules en poules aussi bien en 2010 qu’en 2014 ou encore un classement FIFA qui est au plus bas ces dernières années (16e en 2016 et 14e cette année) aurait bien sûr dû me mettre la puce à l’oreille. On y croit pourtant toujours, on se dit que tomber contre l’Espagne en qualifications est dû à la malchance et que contre la Suède ça devrait passer. C’est oublier que sur un match couperet comme celui-ci tout peut arriver et que la médiocrité dont avait fait preuve l’Italie de Ventura depuis le début des qualifications n’allait pas disparaître d’un coup le jour des barrages.

    Bref, j’ai eu honte, je l’avoue, que tout le monde se moque de mon équipe les jours suivants. En premier lieu les Suisses, les Allemands ou encore les Français qui eux seront bien évidemment de la partie. Puis surtout, je me suis énervé contre ces Suédois qui n’y étaient finalement pas pour grand-chose (à part qu’ils ont cette capacité grecquifiante à faire deux shoots en 180 minutes et à en planter quand même un) et dont – ô honte suprême – je possède plusieurs maillots hérités de l’époque où cette équipe m’était sympathique ainsi que deux paires de chaussettes Sverige un peu trouées. Promis, je n’irai plus jamais chez Ikea et je jette tous mes vieux CD de punk-rock suédois. Toujours le premier à défendre le « petit » dans un match de football, j’ai été une nouvelle fois pris à mon propre piège. Pour toutes ces raisons et parce que je suis sans doute un des meilleurs représentants de mon équipe nationale dans ce pays, je mérite bien mon pigeon.

    Olivier Di Lello


Qui est le Pigeon de novembre ?
A propos Paul Carruzzo 207 Articles
Elle est pas un peu belle notre Nati et tout le bonheur qu’elle nous amène ? Alors, Rickli et compagnie, si vous ne vibrez pas devant cette équipe, vous n’êtes pas non plus monstrement obligés de regarder. Profitez d’un bon match de hornus et foutez la paix à nos joueurs, qui comme vous, ont un joli passeport rouge à croix blanche.

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2 Commentaires

  1. Les sifflets contre Seferovic, je peux comprendre à ce moment du match à cause du stress que tout le monde ressentaient. Mais ne pas rester un peu pour célébrer avec l’équipe, quel pitié ! Un pigeon de novembre clair et net.

  2. La pire prestation ce soir-là ne fut pas celle de Seferovic mais celle du public suisse. 30’000 râleurs incapables de mettre la moindre ambiance, en face d’eux 1’000 irlandais fiers de l’être et qui ont tout donné pour leur équipe. Et je suis certain que si Seferovic s’appelait Müller ou Huber, il n’aurait pas été sifflé! Je me mets un pigeon pour la honte que j’ai eu de faire partie de ce public!

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