Tour de France : doping story

C’est parti ! A l’inverse du reporter Guillaume Prébois, qui devance les coureurs sur les routes du Tour en parcourant les étapes à l’eau claire pour les lignes, entre autres, du Temps, Carton Rouge brise un tabou. La rédaction de votre site préféré a envoyé un journaliste sur la piste des cyclistes, 24 heures après, et lui a adjoint un «préparateur physique», transfuge de l’ex-Allemagne de l’Est.

Henri Broncand, 34 ans, est journaliste au Dauphiné-Censuré et consultant sur RNAeEdPdL FM (Radio-Nord-Auvergne-et-Environs-du-Pays-du-Loiret FM). Passionné par la petite reine depuis tout gamin, il n’a jamais pu passer professionnel pour des raisons d’alcoolisme précoce. Aujourd’hui condamné par les médecins par les effets secondaires de sa dépendance, il offre son corps à la science et à vous, chers lecteurs, pour mettre sur la place publique le dopage et ses dérives.Sur les conseils de Yan Ouh-le-Ric et Bjorn Riche, Carton Rouge a engagé Nadel Spitze-Stich, spécialiste trop méconnu de biophysico-mécanique moléculaire, titulaire d’un DESS en pharmacie du sport de l’Université de Dresde et expert mondialement reconnu du dopage industriel. Il a notamment coaché les ordonnances de l’Allemand Hans Amstronk, le Russe Ivan Ketchup, le Basque Ricardo Virenka et le Liechtensteinois Rony Tominger. Sa plus belle réussite aura été de faire d’Axel Lüzze un cycliste de haut vol. Bien qu’aveugle, le Belge a tout de même inscrit son nom au palmarès du Tour d’Espagne à de nombreuses reprises.
Aujourd’hui, Henri Broncand parcourt les rues de Londres sur le même tracé que les coureurs. Pour ce faire, Spitze-Stich lui a concocté un cocktail explosif comme doivent l’être ses jambes sur ce parcours de seulement 7,9 km. Un petit demi-litre de sang en homo-transfusion pour les globules rouges, un soupçon de salbutamol pour mieux respirer dans la circulation, un brin d’EPO pour fluidifier le sang et une bonne dose de testostérone pour stimuler sa virilité.

Les rues n’étant plus fermées, Broncand doit slalomer entre les véhicules. Rien ne lui fait peur, avec tout ce qu’il a ingurgité il se prend pour Superman et a l’impression de voler sur l’asphalte. Parti sur des bases élevées, son cycle menace de rendre l’âme tant sa fréquence de pédalage est hors norme. Les roues émettent un râle angoissant, tout comme ses disques de frein qui rougissent à chaque virage.
Mais Henri tient bon, il a confiance en sa mécanique. Au coin d’Hyde Park, il a 18 secondes d’avance sur le temps de Cancellara. Malgré les éboueurs qui obstruaient la rue précédente, il a su tirer parti de l’aspiration d’un bus à deux étages pour touristes puis d’un livreur de pizza qui se jouait de la circulation. On lui communique son temps intermédiaire et il est galvanisé par la bonne nouvelle.

De toute façon, avec tout ce qu’il a pris, même la mort de son chat l’aurait motivé. Il ne fait plus attention à rien, tout son être tend vers la performance, il traverse Trafalgar Square et bute sur deux touristes qui ne comprennent pas la portée de son exploit. Irrité par un Chinois qui lui obstruait le passage de son appareil photo, il choisit de se délester de sa gourde en la lui envoyant dessus préventivement.
Sur les traces d’un temps historique, il ne se laisse même pas distraire par un périmètre de sécurité dressé devant la Tour de Londres. Alors que les artifices de la police faisaient exploser un colis suspect, il pouvait profiter du souffle pour gagner quelques dixièmes.
L’arrivée est en vue, il ne sent plus ses jambes, les médicaments ont du coup toutes les terminaisons nerveuses en direction de son cerveau. Il sent qu’il a réussi un authentique exploit et s’arrache dans les derniers mètres. Le temps de Cancellara va voler en éclat, si ces cons de l’UCI ne fermaient plus les yeux sur le dopage, il aurait pu jouer sa carte cette année. Tout va très vite dans sa tête, il revoit ses rêves d’enfant, le maillot jaune, les primes, les salaires mirobolants, les hôtesses sur le podium…


Fabian Cancellara

Plus qu’une courte ligne droite et il pourra savourer cette expérience qui part sur de bonnes bases. Il a de la bave aux lèvres tellement l’effort est intense, il saigne un peu de l’oreille mais il paraît que c’est un des effets secondaires du salbutamol. Et cette fâcheuse impression de vertige n’est rien à côté de l’accomplissement physique.
A moins de 100 mètres de la ligne, c’est le drame. Un pub mal placé, un bistrot avec pignon sur rue et les vieux réflexes ressurgissent. 4 heures, 20 minutes et 43 secondes, c’est son temps final. Après avoir été en avance à tous les temps intermédiaires, Broncand a perdu le contrôle de son vélo qui est allé s’encastrer dans la devanture de cette pinte anglaise traditionnelle. 21 bières et 7 whiskies plus tard, il passait la ligne d’arrivée à plat ventre.
«Ouais, c’est dommage», nous a affirmé Henri avec les yeux exorbités et le goutte-à-goutte de sérum physiologique. «J’étais sur de bonnes bases, et là, j’ai bêtement craqué». Quid de ses sensations sur le plan physique ? «Euh je sais pas, je ne sens toujours rien en dessous du cou, mais ça va revenir, j’espère juste que je vais pas faire comme la dernière fois et passer la nuit à pisser rouge». «Demain je vais me mettre dans la peau d’un équipier», a-t-il prédit. «Je vais me fondre dans le peloton et faire le porteur d’eau, même si c’est contre ma religion. Cette expérience est intéressante, j’espère qu’elle va servir pour les jeunes. Le dopage c’est tabou, on en viendra tous à bout», a-t-il eu le temps d’ajouter avant d’être pris de vomissements.

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2 Commentaires

  1. il a seulement bu 21 bières dans le pub ? cest pas un vrai anglais..!

    Pas comme Millar qui a reussi a se faire une barrière de face durant ce prologue…Priceless !!

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