Tour de France : doping story, 4e étape

Arrivé tard et bourré la veille, Henri Broncand s’est accordé une grasse matinée bienvenue avant cette 4e étape. Puis, après un déjeuner à base de sucres lents (jambon de Bayonne, pâtes au thon, escalope norvégienne et poulet aux hormones), il prend la route d’un centre de remise en forme de la banlieue de cette ville-départ pour tester un nouveau concept révolutionnaire : la cryogénisation partielle des muscles.

Cette méthode a récemment été inventée en Pologne et les rugbymen irlandais ont été les premiers clients réguliers de cette nouveauté. Elle consiste à faire entrer l’athlète dans une pièce s’apparentant à un congélateur humain et à baisser très rapidement la température jusqu’à des extrêmes qui obligent le corps à secréter au plus vite un très grand nombre d’anti-corps. Il a donc été convenu avec notre médecin de tester cette nouvelle thérapie afin de donner à Broncand le maximum de chance de rallier l’arrivée avant de partir afin de réparer les dégâts d’ordre physiologique de la double étape du jour précédent.Il y a pourtant un fait qui avait échappé à notre sagacité : le taux d’alcool dans le sang de notre champion. Avec 3,6 0/00 de taux d’alcoolémie au coucher, Henri s’est réveillé à 10h30 avec tout de même la cote impressionnante de 2,5 grammes par litre de sang. Plongé dans le froid, l’alcool dans son sang a annulé tous les bienfaits de cette nouvelle thérapie et c’est simplement avec un énorme rhum qu’il part sur la route de Joigny.

«De Joigny ?? Mais c’est dans le Chablis, y’a plein de bons vins là-bas !», a éructé Henri avant de partir ventre à terre sur les routes. Au mépris de toutes considérations, il a coupé à travers champs, pris un bout d’autoroute et s’est même accroché derrière une voiture de police sur quelques kilomètres. Après seulement deux petites heures de route, il est arrivé à bon port et après une douche rapide, il est parti à la recherche de caves de dégustation.
Avec le préparateur physique et le chauffeur, nous nous sommes regardés longuement avec un étonnement non feint dans les yeux. Nous avons compté et recompté les flacons et aucun doute n’était permis… Henri n’a pris aucun produit interdit de la journée. Par la seule force mentale, par le seul appel de l’alcool et de la soif, notre héros a su se dépasser et réaliser une performance au-dessus de tous soupçons.
Cela a bouleversé notre perspective de l’expérience. Dès demain, nous ajouterons un «médicament» à notre panoplie : le placebo.

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