17ème journée : à qui de criser ?

La victoire de Paris sur le terrain d’Auxerre (0-1) a quelque peu repoussé la crise qui couve au Parc des Princes. Puisque c’est le sujet de prédilection des médias français, petit tour d’horizon d’autres clubs dans la tourmente.

On a tant loué les Lyonnais qu’il convient de parler d’un compartiment en crise chez les Rhodaniens. La défense du septuple (oui, sept, ils vont être champions cette année, qui en doute ?) ne donne pas les mêmes gages de sécurité que les années précédentes. Cleber Anderson est définitivement une buse. Il ne devait décidemment pas être sur le banc à Benfica pour rien… Cris est toujours blessé, Patrick Müller pas loin de la retraite avec son ligament en vrac et Squillaci en chute libre. Démonstration en a été faite lors de la défaite de l’Etoile Rouge de Lyon sur la pelouse de Caen (1-0).
 
Il ne faut également pas passer sous silence les carences défensives du flanc gauche de l’OL, où Grosso et Belhadj sont aussi dangereux défensivement pour leurs couleurs qu’offensivement pour les adversaires. Lyon a une bonne gueule de victime expiatoire pour les Glasgow Rangers, en Ligue des Champions. Quel camouflet ce serait pour Jean-Robinho Aulas de voir «l’ogre lyonnais» éliminé sur la pelouse écossaise et Marseille représenter seul la France en 8es de finale de la Ligue des Champions !

Lille dans l’indifférence générale

Contradicteur le plus régulier des Lyonnais ces dernières années, le LOSC est proche de l’implosion, mais apparemment tout le monde s’en fout. Amputé à l’intersaison de ses deux meilleurs éléments pour une somme colossale (Bodmer + Keita = 24 millions d’euros) par l’IFK Lyon, le club de Claude Puel ne s’en est jamais remis. Non seulement il n’a réinvesti qu’une infime partie de la somme pour se renforcer, mais en prime les Lillois ont trouvé judicieux d’essayer de relancer la carrière du joueur le plus has-been que le football ait porté (juste devant Boudewijn Zenden), j’ai nommé Patrick Kluivert. Quoique Pauleta remonte furieusement dans ce classement.
 
Rennes est également à l’agonie, mais ça ne fait pas vendre de papier. Alors comme on est sur internet, parlons-en ! L’équipe de Julian Esteban (qui ça ?), défaite lors de 7 de ses 8 dernières rencontres (goal-average 1-18), était pourtant un de mes favoris pour le podium de L1. Au bénéfice d’un recrutement ambitieux, la filiale du richissime François Pinault ne trouve pas la solution. Pagis est sifflé, Hanson a dû être confondu avec un de ses frères et Briand a disparu de la circulation depuis sa première sélection en équipe de France. Et comme Wiltord ne peut (veut) pas tout faire tout seul…

Lens et Auxerre coulent

Pour terminer la liste des clubs moribonds, il convient de citer deux entités références du championnat de France. Lens, qui visait une place en Ligue des Champions 3 années sur 5, ne se remet pas du début de saison calamiteux vécu sous l’ère Guy Roux. En plus, lorsque l’on compte sur le savoir-faire et l’intelligence tactique de Jean-Pierre Papin pour redresser la barre, ce n’est plus de l’optimisme mais une sorte de suicide involontaire. A Bollaert, où le seul élément à surnager est Aruna Dindane, on attend avec anxiété la Coupe d’Afrique des Nations qui va priver les Nordistes de leur attaquant ivoirien. Avec une telle appréhension qu’ils ont même envisagé le recrutement de Djibril Cissé…
 
Auxerre jouait le maintien chaque année avec Guy Roux à sa tête. Même avec 25 points d’avance sur la barre. Histoire de se fondre dans les coutumes locales, Jean Fernandez le joue réellement. Le trident magique Oliech-Niculae-Jelen fait rire toutes les défenses de L1, qui manquent de s’évanouir de bonheur quand Maoulida entre en jeu. Sans oublier le gardien Olivier Sorin, arraché à Nancy la saison dernière, qui coûte plus de buts en une saison à son équipe que la charnière centrale Grichting-Traoré. Et rien que ça, c’est une petite forme d’exploit.