AS Rome : raté le dernier train pour le titre ?

Avec un décevant match nul (1-1) à domicile face au dernier du championnat, le FC Livourne, les Romains peuvent presque dire adieu aux espoirs de rejoindre la tête de la Serie A. L’Inter avec la victoire en nocturne face au Turin (0-1, Cruz) hypothèque le titre. En revanche, à quatre matches de la fin, le championnat reste encore très ouvert pour la qualification à la Champions League et pour la relégation.

Le titre

Si en janvier, avec huit points de retard, personne n’aurait cru en une remontée des Giallorossi, c’est bien dès ce moment là que l’AS Rome commençait à produire un football aussi spectaculaire qu’efficace (ce qui lui a notamment valu une excellente qualification aux quarts de C1, éliminée par un ManU insurmontable) et profitait d’une baisse de régime de la multinationale milanaise. Malheureusement, la défaite dans le derby contre la Lazio (2-3, Behrami le bourreau dans le temps additionnel !) ainsi que les deux matches nuls avec des équipes du fond de classement ont à nouveau refroidi les enthousiasmes des supporters romanistes. C’est l’éternel problème d’une équipe qui craque toujours au moment de faire le saut de catégorie. Et récupérer 6 points dans les quatre matches qui restent, qui plus est sans leur capitaine (Totti, blessé aux ligaments croisés, en a terminé pour la saison), paraît une tâche titanesque.
Ce d’autant plus que de son coté l’Inter semble avoir passé sa crise, notamment grâce aux buts, la classe et le physique d’un jeune Italien d’origines ghanéennes de 18 ans, Balotelli, qui pourrait bientôt intégrer la Squadra Azzurra. En attendant le retour d’un irrévérent Ibrahimovic, qui a décidé de prolonger son séjour en Suède pour être prêt pour l’Eurofoot…


Balotelli, le nouveau phénomène

La lutte pour les Coupes d’Europe

Derrière le couple de tête, la Juventus continue son formidable championnat et avec sa victoire à Bergame face à l’Atalanta (0-4, triplé de Del Piero) consolide sa 3ème place synonyme de qualification pour la Champions League. La dernière place utile semble être à la portée de la Fiorentina, qui résiste et maintient 4 points d’avance sur le couple AC Milan – Sampdoria de Gênes. Les Milanais ont retrouvé du poil de la bête, avec la victoire à domicile (si rare cette saison !) 5-1 (triplé de Kaka) face à la Reggina, et de la motivation pour l’annonce de la probable nouvelle recrue pour la saison prochaine, Ronaldinho.
La Sampdoria, elle, a trouvé au cours de la saison un solide système de jeu 3-5-2 basé sur des milieux de terrain très forts physiquement et des attaquants de grande classe, parmi lesquels un Cassano toujours aussi débile (il revient de 5 matches de suspension pour agression physique et verbale à l’arbitre) mais qui semble toutefois avoir retrouvé tous ses coups de génie. Félicitations au coach Mazzarri pour nous avoir redonné un Cassano en forme mondiale (un p’tit appel de Donadoni pour l’Euro ?) et pour son équipe qui aligne un onze totalement italien (hier le seul étranger était Ziegler, sur le banc).
Et l’air du port de Gênes, cette fois coté Genoa, semble aussi profiter à un autre enfant terrible du football italien, Marco Borriello. Après une période de suspension pour dopage, l’ex joueur du Milan AC, meilleur buteur du championnat avec ses 19 réalisations, est en train de hisser la plus vielle équipe du Calcio (le Genoa CFC,  né en 1893) dans les quartiers nobles du classement. La qualification à la Coupe UEFA n’est pas un mirage.


Marco Borriello est en pleine bourre

La relégation

A quatre matches de la fin, aucune équipe n’est encore condamnée et si l’on pense que la dernière du classement peut aller faire match nul en déplacement à Rome, cela prouve que le niveau moyen du championnat italien n’a pas d’égal dans le panorama européen. Au moins 8 équipes sont encore impliquées dans la lutte pour ne pas occuper les 3 derniers rangs (actuellement 3 équipes, Empoli, Livourne et Reggina ferment la marche avec 30 points). Parmi ces équipes un éloge spécial doit être porté à Cagliari et à son nouvel entraîneur Ballardini. Avec 4 victoires dans les 7 derniers matches, les Sardes sont la vraie révélation de cette fin de championnat après avoir passé la plupart de la saison au dernier rang du classement. Ballardini a sans doute eu beaucoup de mérite, surtout pour avoir cru en ses jeunes attaquants, et notamment avoir titularisé Acquafresca, auteur de 7 buts dans les 9 derniers matches.
Et enfin un petit coup de cœur. En tant que fan du championnat italien et des histoires sportives impossibles, j’avais été très triste de voir redescendre en Serie B le Chievo Vérone, après cette période incroyable de 6 ans consécutifs en Serie A. L’an dernier nous avons presque tous pensé que le rêve du phénomène Chievo (quartier de 5000 habitants-supporters que l’on nomme maintenant les ânes volants) touchait à sa fin. La Serie B italienne est un championnat difficile, 24 équipes qui jouent avec le couteau entre les dents, 46 matches, une éternité.
Si on arrive dans les 3 promus on en sort toujours très forts : la Juve (3ème), Naples (9ème, mais que de difficulté pour remonter en Serie A depuis 1998) et Gênes (maintenant 8ème mais 13 ans de purgatoire !) ont démontré leur excellent niveau l’année qui suit leur promotion. Eh bien le Chievo, à 6 matches de la fin est solidement premier, vient de fesser les 3èmes du classement (3-0) et est en passe de décrocher le premier billet pour la promotion. Nous nous réjouissons de revoir les ânes voler dans les ciels de la première division !

Écrit par Riccardo Accolla

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2 Commentaires

  1. En parlant de Vérone, lautre club, le Hellas, champion dItalie en 84/85, se traine en queue de classement de Serie C1. A quand une fusion avec le Chievo ?

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