Alles für den Aufstieg !

Alles für den Aufstieg, tout pour la promotion : c’est la devise du 1. FC Köln pour cette fin de saison. Cette profession de foi (doublée d’une imposante opération marketing) est plus que jamais d’actualité après le brillant succès obtenu par les Geissböcke contre une détestable équipe d’Hoffenheim dans une ambiance délirante. Mais le chemin qui mène à la promotion est encore long.

Après Dortmund, Gelsenkirchen et la nuit au Kronski, nous quittons la Ruhr. Pour nous diriger vers une autre terre de foot : Cologne et ses environs. Dans un rayon d’une cinquantaine de kilomètres autour de la cité du Dom, on trouve pas moins de trois stades de 50’000 places et plus (LTU-Arena, Borussia Park et RheinEnergieStadion) et quatre anciens finalistes de Coupe d’Europe (Fortuna Düsseldorf, Mönchengladbach, Cologne et Leverkusen), auxquels on peut encore ajouter l’ancien pensionnaire de Bundesliga de l’Alemania Aachen.

Presque le Grand Chelem

Le match du jour, c’est le Topspiel de la Zweite Liga entre le 1. FC Köln et le TSG Hoffenheim 1899. Niveau bière, la Gaffel Kölsch du RheinEnergieStadion n’est pas aussi bonne que la DAB de Dortmund et la Veltins de Gelsenkirchen ;  rayon ambiance, on n’est pas loin d’avoir vu, l’espace d’un week-end, les trois meilleurs publics d’Allemagne. Pour que le Grand Chelem soit complet, il nous a manqué Kaiserslautern. Et Francfort pour le Masters. L’avant match à Cologne est un must, l’un des plus spectaculaires du continent. L’hymne du club, Mer stonn zo dir, est vraiment impressionnant lorsqu’il est repris par plus de 40’000 supporters qui agitent des écharpes. Habituellement, cela se finit en apothéose avec le mythique Viva Colonia à l’entrée des joueurs mais la procédure usuelle a pris quelque retard suite à la diffusion d’images d’archives sur les écrans géants pour les 60 ans du club et l’on devra patienter un peu pour avoir notre Viva Colonia.

Match capital

Un simple coup d’œil au classement suffit à se rendre compte de l’importance de la rencontre entre les deux équipes les plus performantes de la ligue au 2e tour : Hoffenheim est 3e, avec deux points d’avance sur Cologne, 4e. En fin de saison, les trois premiers seront promus… A priori, tout oppose le Erst FC Köln et le TSG Hoffenheim : d’un côté, le club d’une grande ville, immensément populaire, riche d’une histoire glorieuse et de traditions bien ancrées. De l’autre, un club de campagne, issu d’une bourgade de 3350 habitants (moins que le nombre de supporters ayant fait le déplacement à Cologne !), sorti artificiellement de l’anonymat des ligues régionales par la seule volonté d’un richissime mécène.

But magnifique et penalty inexistant

Avec ses deux points de retard, le 1. FC Köln empoigne le match à bras le corps. Les Geissböcke vont rapidement prendre les devants, grâce aux efforts conjoints de leurs deux joueurs vedettes : Patrick Helmes et Milivoje Novakovic. L’international allemand centre pour le meilleur buteur de la Zweite Liga qui inscrit un but magnifique d’une tête acrobatique. L’égalisation d’Hoffenheim sera beaucoup moins glorieuse : à la lutte avec Mohamad, le Brésilien Carlos Eduardo s’effondre, l’arbitre se laisse abuser et dicte un penalty inexistant. Le Bosniaque Salihovic transforme et s’en vient allumer la Südkurve, alors que le simulateur Carlos Eduardo fait mine de se piquer au bras avec une seringue juste devant le banc de Cologne où se trouve l’entraîneur Christoph Daum, qui a connu quelques soucis de drogue par le passé. Je voyais jouer cette équipe d’Hoffenheim pour la première fois, elle m’est assez vite devenue antipathique avec ses innombrables simulations, réclamations et autres pertes de temps.

Patrick Helmes, futur traître ?

Le niveau technique de la Bundesliga laisse souvent à désirer, alors je te laisse imaginer la Zweite Liga : les mauvaises passes, relances dans les tribunes combles du RheinEnergieStadion et autres imprécisions sont fréquentes. Cela n’empêche pas la rencontre d’être très intéressante, essentiellement par la grâce d’une équipe de Cologne qui ne peut se satisfaire d’un résultat nul et compte dans ses rangs quelques joueurs de classe. A commencer par Patrick Helmes, lequel place une volée somptueuse sur la transversale (53e). Malgré une légère tendance à l’indolence, l’idole du RheinEnergieStadion est un pur talent qui ne demande qu’à éclore à l’étage supérieur. A priori, ce sera sous les couleurs du Bayer Leverkusen, avec lequel il a signé un contrat pour la saison prochaine. Si d’aventure Cologne est promu, ce serait un beau gâchis de voir l’un des principaux artisans de l’ascension s’en aller vers le voisin honni, beaucoup moins populaire mais plus riche grâce à la manne des usines Bayer.

Délire dans le stade

Le 1. FC Köln a fini par être récompensé de sa domination : il reprend l’avantage via une remise de Novakovic sur laquelle Roda Antar s’arrache pour pousser la balle au fond des filets. Le stade entre en ébullition, tout le monde est debout et tape dans les mains. Le délire sera total trois minutes plus tard lorsque le défenseur central Youssef Mohamad assure le succès des Geissböcke d’une frappe soudaine au ras du poteau. Hoffenheim est KO debout et ne tente que quelques timides réactions, notamment une énième et vaine simulation de Demba Ba. La ola démarre dans le RheinEnergieStadion et l’excellent gardien colombien du FC Köln, Faryd Mondragon, apporte sa pierre à l’édifice avec un arrêt miraculeux devant Ibisevic à la 91e.
Ce succès est fêté presque comme une promotion avec un tour d’honneur qui se prolonge. Et pourtant, tout reste à faire pour le 1. FC Köln : à trois matchs de la fin, derrière le leader Mönchengladbach, presque assuré de la promotion, ils sont encore quatre pour les deux places restantes : Mainz (55 points), Cologne (54), Hoffenheim (53) et Freiburg (52).  Pour le FC Köln, le calendrier terminal est particulièrement difficile avec deux déplacements à Augsburg et Kaiserslautern, qui luttent encore pour leur maintien, entrecoupé d’un choc à domicile contre Mainz. Mais avec la qualité de jeu et l’euphorie entrevues dimanche, les Geissböcke ont les moyens de retrouver l’élite. Ce que mériterait incontestablement ce formidable public.

Viva Colonia

Comme tout vient à point pour qui sait attendre, on a enfin droit à notre Viva Colonia, alors que le stade est gentiment en train de se vider. «Da simmer dabei ! Das ist prima ! Viva Colonia ! Wir lieben das Leben, die Liebe und die Lust, wir glauben an den lieben Gott und hab’n immer Durst !» C’est donc la tête pleine de couleurs et de chants que nous regagnons la Suisse, alors que flottent au vent à l’arrière de la voiture deux drapeaux «alles für den Aufstieg.»

1. FC Köln – TSG Hoffenheim 1899 3-1 (1-1)

RheinEnergieStadion, 50’000 spectateurs (guichets fermés)
Arbitre : M. Gagelmann.
Buts : 11e Novakovic (1-0), 26e Salihovic (penalty, 1-1), 66e Antar (2-1), 69e Mohamad (3-1).
Köln : Mondragon ; Özat (90e Schöneberg), McKenna, Mohamad, Matip ; Suazo, Pezzoni ; Helmes, Antar, Broich (71e Vucicevic) ; Novakovic (84e Ehret).
Hoffenheim : Özcan ; Jaissle, Nilsson, Compper, Ibertsberger ; Weis (78e Ibisevic), Salihovic (67e Copado), Luis Gustavo, Carlos Eduardo (83e Seitz) ; Obasi, Ba.
Cartons jaunes : 27e Salihovic, 38e Mondragon, 45e Jaissle, 59e Suazo, 76e Luis Gustavo.

Écrit par Julien Mouquin

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3 Commentaires

  1. Merci pour le compte-rendu. Et incroyable que même un club de Zweite Liga arrive à amener autant de monde dans son stade.

  2. Jai les larmes aux yeux…merci Julien !!
    Prions le « lieben Gott » quon monte… Une telle ville, un tel stade, une telle ambiance et une telle passion, Cologne mérite vraiment un club qui joue les premiers rôles en Bundesliga…

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