Bundesliga 2007-2008 : bilan, partie III

La troisième et avant-dernière partie de ce bilan du championnat allemand revient sur la saison contrastée d’Hannover 96, l’immense déception du Bayer Leverkusen, les résultats mitigés du VfB Suttgart et la folle remontée du VfL Wolfsburg.

Hannover 96 (8e, 49 points)

Longtemps absent de l’élite, Hannover s’est stabilisé en Bundesliga depuis six ans. Et se découvre des nouvelles ambitions. Le 8e rang obtenu cette saison constitue tout simplement le deuxième meilleur résultat (après une 5e place en 64-65) de toute l’histoire du club depuis la création de la Bundesliga en 1963. A Noël, Sechsundneunzig rêvait même d’une qualification européenne après avoir bouclé le 1er tour à seulement deux points de la 5e place. Mais les Bas-Saxons ont connu un début de 2e tour difficile qui leur a rapidement fait perdre le contact avec le bon wagon. Néanmoins, une belle remontée terminale ne laisse Hanovre qu’à 3 malheureux points de l’Intertoto, ce qui doit susciter quelques regrets du côté de l’AWD-Arena. Mais, avec 56 buts encaissés, soit davantage que les trois relégués, la défense était, malgré la présence de l’un des meilleurs gardiens du pays, Enke, un peu trop perméable pour prétendre à mieux.
Top-Spieler : Mike Hanke
L’enfant terrible et éternel espoir du football allemand s’est un peu assagi en Basse-Saxe. Malgré une silhouette pas toujours fit, il s’est rapidement imposé comme le fer de lance de l’attaque hanovrienne, titulaire indiscutable au sein du pléthorique contingent offensif de 96. Après un très bon 1er tour, il est un peu retombé dans ses travers au 2e tour. Néanmoins, il peut jouer un rôle essentiel dans les ambitions croissantes de 96. 
Flop-Spieler : Valérien Ismaël
Après 18 mois presque sans jouer au Bayern Munich, le défenseur français n’a pas démérité. Mais il n’a pas non plus apporté la plus-value escomptée qui devait permettre à Hanovre de viser l’Europe. La défense a pris autant de buts après son arrivée qu’avant.
La révélation : Szabolcs Huszti
Ce milieu offensif inscrivait surtout son nom au tableau des buteurs comme tireur impitoyable de penalty. Mais le Hongrois a démontré qu’il pouvait aussi être habile et efficace dans le jeu.

C’est donc logiquement qu’il a glané sa place de titulaire au détriment de joueurs à la base plus cotés. Il termine meilleur buteur du club, à égalité avec son coéquipier Hanke, avec dix buts. Soit autant qu’un certain Miroslav Klose.

Bayer 04 Leverkusen (7e, 51 points)

Le Bayer n’en finit plus de courir après sa gloire passée. Les derniers rescapés de la grande épopée de 2002 en Ligue des Champions arrivent en bout de course : Carsten Ramelow a pris sa retraire à la fin de la saison et Bernd Schneider a souvent été blessé. Pourtant, Leverkusen a longtemps espéré retrouver la Ligue des Champions. Les Rheinländer n’étaient qu’à un point de la C1 à six journées du terme de la saison. Mais une fin de championnat catastrophique a privé la Bayer de toute compétition européenne la saison prochaine. C’est une issue cruelle pour une équipe qui a passé la quasi-totalité de l’exercice dans les cinq premières places. Leverkusen n’avait peut-être pas de grande star mais passablement de joueurs intéressants : Adler, Manuel Friedrich, Barnetta, Kiessling, Gekas… Cependant, l’effectif avait aussi ses limites et au final cette 7e place n’a rien d’illogique car, hormis Wolfsburg, les équipes qui ont fini devant le Bayer disposaient toutes d’un effectif supérieur.
Top-Spieler : Simon Rolfes
C’est le nouveau Ballack. Demi axial puissant, doté d’une frappe redoutable, buteur à l’occasion et prompt à venir porter le surnombre en phase offensive, ce joueur âgé de 26 ans a pris une dimension supplémentaire cette année. La concurrence est rude à son poste en équipe d’Allemagne avec Ballack, Frings, Borowski et Hitzlsperger mais si Joachim Löw lui donne un peu de temps de jeu, il pourrait être l’une des révélations de l’Euro.
Flop-Trainer : Michael Skibbe
Il avait entamé sa carrière d’entraîneur à Dortmund en prenant la lourde succession d’Ottmar Hitzfeld qu’il n’était pas parvenu à assumer. Ensuite, il a été l’assistant de Rudi Völler en équipe d’Allemagne, prenant part à la belle épopée de la Coupe du Monde 2002 et au naufrage de l’Euro 2004. Skibbe espérait relancer sa carrière d’entraîneur à Leverkusen aux côtés du directeur sportif… Rudi Völler mais il y a toujours été contesté et a déjà flirté avec le licenciement en automne 2006. Finalement, c’est le couac de cette fin de saison et la non qualification européenne qui lui coûtent sa place. Michael Skibbe porte sans aucun doute une part de responsabilité dans cet échec : très nerveux, il donne souvent l’impression de réagir plutôt que d’agir et peine à tenir une ligne de conduite claire.

La révélation : René Adler
Plus qu’une révélation, c’est une confirmation. Intronisé titulaire la saison passée, René Adler est parvenu à enchaîner une deuxième saison irréprochable, au contraire de son camarade de promotion Manuel Neuer, souvent en difficulté avec Schalke 04. Ces brillantes performances lui valent une place parmi les 23 Allemands en partance pour l’Euro. A priori comme remplaçant mais quand on voit la piètre prestation de Jens Lehmann contre la Biélorussie, on se dit que Jögi Löw doit sérieusement hésiter à tenter un coup de poker en lançant dans le grand bain ce jeune gardien de 23 ans, qui n’a encore jamais joué en équipe nationale.

VfB Stuttgart (6e, 52 points, Coupe Intertoto)

Le champion sortant a connu bien des déboires : des blessures en cascade, une élimination sans gloire en Ligue des Champions et en Coupe d’Allemagne et longtemps une place dans la deuxième moitié du tableau. Avec le retour des blessés, les Souabes sont parvenus à redresser la tête mais sans jamais retrouver l’état de grâce de la saison passée qui leur avait permis de ravir le titre à la surprise générale. Une fin de saison en dent de scie et une défense passoire (la plus mauvaise du pays derrière Dortmund et Bielefeld) ont toutefois contraint le VfB à se contenter d’une place en Coupe Intertoto. Ce qui permet quand même de boucler la saison sur une note satisfaisante. Car en Allemagne, l’Intertoto, c’est une Coupe UEFA avec deux tours préliminaires en plus et même un match contre des Moldaves début août peut attirer 50’000 spectateurs.
Top-Spieler : Mario Gomez
A l’image de son club, l’attaquant vedette du VfB n’a pas été épargné par les ennuis de santé cette saison. Il termine cependant 2e buteur de la Bundesliga avec 19 réussites, en n’ayant joué que 25 matchs, dont seulement 12 dans leur intégralité. Cela situe les qualités du bonhomme, qui réunit toutes les caractéristiques du véritable attaquant moderne. A 22 ans, il est sur les tabelles de la plupart des grands clubs du continent et un Euro réussi pourrait encore faire monter les enchères.

Flop-Spieler : Raphael Schäfer
Vu que c’est au poste de gardien que le seul changement important était intervenu à l’intersaison, Raphael Schäfer a un peu servi de bouc émissaire dans les résultants beaucoup moins brillants que la saison passée du VfB. Et les supporters et joueurs souabes n’avaient pas oublié son attitude lors de la finale de Coupe d’Allemagne lors de laquelle, alors sous les couleurs de Nuremberg mais ayant déjà signé à Stuttgart, il avait piqué un sprint de 30 mètres pour réclamer et obtenir l’expulsion de son futur coéquipier Cacau. Ses performances douteuses n’ont pas fait oublier cet épisode. Pris en grippe par les fans, il a été écarté au profit du jeune Ulreich au début du 2e tour. Avant de bénéficier, en fin de saison, d’une nouvelle chance, qu’il a galvaudée par de nouvelles bourdes. Son avenir à Stuttgart paraît plus que bouché.
La révélation : Manuel Fischer
C’est une révélation très tardive puisqu’il n’a joué que … deux matchs de Bundesliga. Dont le dernier de la saison, décisif pour une qualification européenne, au cours duquel il a marqué un but et obtenu un penalty. Cet attaquant de 18 ans est présenté comme un futur crack : lors des championnats d’Europe M-17 2006, il terminait meilleur buteur, à égalité avec un certain Bojan Krkíc.

VfL Wolfsburg (5e, 54 points, Coupe UEFA)

Débordant d’ambition en début de saison avec l’arrivée d’un entraîneur reconnu (Felix Magath) et un effectif bouleversé, le VfL avait déçu au 1er tour en terminant à un modeste 11e rang, à portée de fusil de la zone rouge. Une stabilité défensive retrouvée, grâce notamment à l’arrivée d’un nouveau gardien et au retour de blessure du Portugais Ricardo Costa, a permis aux Wölfe d’effectuer une remontée spectaculaire au classement. Pour finir par arracher la 5e place et l’UEFA lors de l’ultime journée. Lors du 2e tour, Wolfsburg a réussi 34 points, seuls le Bayern (40) et Schalke (35) ont fait mieux. Cette performance est d’autant plus méritoire que le contingent n’avait rien d’exceptionnel. Mais, aux côtés des stars brésiliennes Marcelinho et Grafite, plusieurs joueurs se sont révélés au sein d’un collectif extrêmement bien huilé, à l’instar de Marcel Schäfer, Makoto Hasebe, Edin Dzeko ou Ashkan Dejagah. Et Wolfsburg n’entend pas s’arrêter là dans son ascension vers les sommets du foot allemand : les internationaux italiens Zaccardo et Barzagli sont en effet annoncés du côté de la Volkswagen-Arena.
Top-Spieler : Marcelinho
Promu capitaine, le Brésilien a endossé de nouvelles responsabilités. S’il marque moins que lors de son époque berlinoise, il s’intègre davantage dans le collectif. Reconverti en milieu de terrain, voire même en demi défensif, il est la figure emblématique des Wölfe. On l’avait presque cru assagi mais une sombre affaire de rixe dans une discothèque berlinoise nous a rappelé que sa carrière ne sera jamais totalement lisse.
Flop-Spieler : Sergiu Radu et Vlad Munteanu
Auteurs d’une saison 2006-2007 brillante sous les couleurs de Cottbus qu’ils avaient maintenu presque à eux tous seuls, les deux Roumains étaient unanimement considérés comme le bon coup des transferts de l’été 2007. Mais ils ne sont jamais parvenus à s’imposer dans un club un peu plus ambitieux que l’Energie. Au terme d’un premier tour décevant, ils ont tous deux été prêtés, Radu à Stuttgart, Munteanu à Auxerre. Vu la remontée du VfL au 2e tour, on ne peut pas dire que leur départ ait été regretté.
La révélation : Diego Benaglio
Wolfsburg avant l’arrivée de Benaglio à Noël, c’est 30 buts encaissés en 17 matchs. Après, 16 buts en 17 matchs. C’est dire si le gardien helvétique a rapidement fait oublier les anciens titulaires Jentzsch et Lenz. Le nouveau portier de la Nati a réussi une demi-saison quasi irréprochable et le magazine Kicker l’a gratifié de la 2e meilleure note de la ligue, derrière Ribéry !

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le risque de quitter l’anonymat du championnat portugais pour la populaire Bundesliga s’est avéré payant. A la clef, une place de titulaire en équipe nationale et, dans un petit mois, un titre de champion d’Europe !

Écrit par Julien Mouquin

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6 Commentaires

  1. «  » » » »la populaire Bundesliga «  » » » »

    Oh, purée… Julien parle de popularité interne au pays!!! Parce que cette bundemachin na rien de populaire! Franchement, voir une partie de cette bouse me fait leffet dun laxatif!!!

  2. A propos de la populaire bundesliga, barnetta a dit dans le matin qu il voulait jouer dans un grand championnat européen, et il a préciser qu il y en avait 3 italie espagne et angleterre…

  3. @ Breitbach

    Même si la qualité de jeu de la Bundesliga nest pas des plus élevée, cest quand même elle qui draine le plus de spectateur en Europe, où les sponsors crachent le plus dargent et où il ny a que très peu de problème de sécurité (sans que lacool ait besoin dêtre interdit), ce qui nempêche pas lambiance dêtre excellente dans la plupart des stades.

    A la prochaine

  4. Julien et langora roux nont que le mot  » AMBIANCE » dans la bouche… Est-ce pour cacher la faiblesse du niveau qui vous pousse à navoir que ce mot à la bouche?

    Le championnat dAllemagne ne serait-il pas le LHC du football?

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