Pigeon de novembre 3 : Tristan Scherwey

Quelle est la différence entre le nombre de rouleaux de PQ pour une semaine de camp de ski scolaire et le nombre de joueurs à être rentrés aux vestiaires après avoir croisé la route de Tristan Scherwey ?

Réponse : si la gastro n’a pas frappé la classe de Mme Jolivet, le nombre est plus élevé dans le deuxième cas.

Car, oui, on ne compte plus les charges douteuses des joues rouges les plus célèbres du hockey suisse. D’ailleurs, je serais cadre chez Panini, je réfléchirais sérieusement à la commercialisation d’ici 2023 de l’album des victimes de Tristan Scherwey. Le cahier devrait entre-temps atteindre l’épaisseur standard souhaitée.

La vignette brillante est déjà dans les tuyaux. Il s’agit du nez cassé de Beni Pluss, qui avait reçu en 2013 la malencontreuse visite d’une épaule bernoise identifiée. « Nez cassé de Beni Pluss » figure d’ailleurs depuis dans le Larousse, sous la définition de l’expression « moindre mal ».

Traîneront également en bonne place dans cet album les agressions plus ou moins caractérisées sur Grassi, Gobbi, Rytz ou Heldner, de mémoire de YouTube.

Chaque année sa victime. 2019 est celle de Garrett Roe. Et la première agression de janvier n’était visiblement pas suffisante puisque le meilleur compteur de la ligue a reçu le mois dernier les nouvelles salutations intempestives de l’ancien junior fribourgeois. Bilan ? Une charge aussi retardée qu’un vol Easyjet et un coude levé qui ne serait pas renié par la Jeunesse de Peney-le-Jorat. Au ralenti, on s’aperçoit même qu’il s’en est fallu de peu pour que Roe ne se fasse le coup du lapin. Visiblement trop peu pour le juge unique, qui n’a pas jugé bon d’ouvrir une enquête disciplinaire.

Fort heureusement, comme à chacune de ses agressions, le bon Tristan, s’est immédiatement agenouillé auprès de sa victime du jour pour se confondre en excuses avant de regagner son banc et de sortir un chapelet de sa gourde afin d’implorer les cieux pour souhaiter un prompt rétablissement à son adversaire malheureux.

La scène (pas celle de la prière) a logiquement de nouveau fait parler. Et pas seulement chez les aficionados de Hockey Manager qui passent leurs soirées de fin d’été à étudier le calendrier de Rapperswil du mois de février prochain avant de finalement intégrer Garrett Roe dans leur équipe.

La réputation de Scherwey n’est plus à faire. Et pourtant son cas divise toujours. « Tu serais bien content de l’avoir dans ton équipe », entend-on souvent ici et là. Ah bon, pour quelle raison ? Pour qu’il marque des buts importants tout en filant du boulot aux hôpitaux de la région ?

Comme si on ne pouvait pas être un très bon joueur sans distribuer des commotions à la pelle. Comme si on ne pouvait pas finir une charge sans viser expressément la tête, aussi moche qu’elle soit. Comme si on ne pouvait pas avoir la réputation d’un mec travailleur qui ne triche pas sans envoyer ses collègues de profession à la retraite.

Dans la famille des volatiles, on connaissait l’aigle Sherkan des Vernets ou la vouivre du HC Ajoie, il est désormais grand temps, pour l’ensemble de son œuvre, d’associer le pigeon au nom de Tristan Scherwey.

A propos Pierre Diserens 75 Articles
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