Et dans le reste du monde ?

Si les qualifications de la zone Europe focalisent l’attention, on bataille tout autour de la planète pour participer à la Coupe du Monde 2010. Tour d’horizon des zones Afrique, Amsud, Concacaf, Asie et Océanie. Avec quelques éliminés de marque et une bonne moitié de la population mondiale qui sait déjà que son équipe nationale n’ira pas en Afrique du Sud.

Afrique : le Sénégal, l’Angola et… l’Afrique du Sud out

Dans la zone Afrique, la deuxième phase de ces qualifications vient de s’achever. Il s’agissait de réduire le nombre d’équipes encore en lice de 48 à 20. Trois éliminés de marque sont à signaler à ce stade de la compétition : l’Afrique du Sud, le Sénégal et l’Angola. Pour les Bafana Bafana, cet échec n’est pas trop grave : ils ne participaient à ces qualifications uniquement parce qu’elles servent également d’éliminatoires à la Coupe d’Afrique 2010 et leur élimination ne remet pas en cause leur participation à leur Coupe du Monde, comme pays organisateur. Il n’empêche, ne pas figurer parmi les 20 meilleures équipes du continent n’est pas trop rassurant pour l’Afrique du Sud en vue du grand raout de juin 2010. Un pays organisateur éliminé d’un tournoi majeur après seulement cinq jours de compétition, ce serait du jamais vu, n’est-ce pas ?
La grande surprise à ce stade de la compétition, c’est bien entendu l’élimination du Sénégal. Après un parcours en dents de scie, les Lions de le Terranga avaient pourtant l’opportunité d’arracher leur ticket pour la suite de ces éliminatoires en recevant la Gambie lors de l’ultime journée. Petite leçon de géographie, la Gambie c’est le minuscule pays enclavé à l’intérieur même du Sénégal. L’ex-Xamaxien Kader Mangane avait ouvert le score pour le Sénégal mais le dénommé Aziz Corr Nyang, joueur à l’Assyriska FF Södertälje en 2e division suédoise, a égalisé à la 86e, plongeant les 50’000 spectateurs du Stade Léopold Sédar Senghor dans la colère et la consternation. Et sonnant par la même occasion le glas de la génération des El-Hadji Diouf, Tony Sylva, Khalilou Fadiga, Henri Camara et consorts qui nous avaient tant fait rêver en 2002. Enfin, surtout lors du match d’ouverture.
Pour le reste, on notera l’élimination de l’Angola, qui avait participé à la Coupe du Monde 2006, victime des défections de l’Ethiopie et de l’Erythrée. Ce qui a conduit au retrait des points obtenus contre le dernier du groupe, privant ainsi Kali et compagnie d’une place parmi les meilleurs 2e. Autre invité surprise en Allemagne, le Togo s’est qualifié sur le fil face au Swaziland.

Adebayor et le Togo sont toujours en course

Le tirage au sort de la dernière phase a eu lieu cette semaine ; les 20 rescapés ont été répartis en 5 groupes de 4, le premier de chaque groupe au terme de matchs aller-retour est qualifié pour la Coupe du Monde. Avec le Maroc, le Cameroun, le Togo et le Gabon, le groupe A a déjà été rebaptisé groupe de la mort. Malgré Adebayor, le Togo aura bien de la peine à renouveler l’exploit de 2006. Cela devrait donc se jouer entre le Maroc et un Cameroun brillant au tour précédent et avide de revanche après son élimination sur le fil en 2006 au profit de la Côte d’Ivoire. On peut faire le même constat dans le groupe B pour le Nigeria, impressionnant lors de la phase écoulée et bien décidé à faire oublier l’échec de 2006. Pour les Super Eagles, le danger viendra surtout de la Tunisie, présente lors des trois derniers Mondial, et, dans une moindre mesure, du Kenya de Dennis Oliech, le Mozambique ne devant faire que de la figuration. Le groupe C débouchera lui sur un grand retour ou sur une première : sevrés de Coupe du Monde depuis respectivement 1990 et 1986, les champions d’Afrique égyptiens et les Fennecs algériens seront favoris ; une première qualification de la Zambie (dont on n’a pas oublié la victoire 4-0 contre l’Italie aux JO 1988) ou du Rwanda serait une grosse surprise.
Le groupe D sera marqué par le duel entre le Ghana de Michael Essien, meilleure équipe africaine en Allemagne, et le Mali de Frédéric Kanouté, Seydou Keita, Mahmadou Diarra, Mohammed Sissoko et compagnie, entraîné par Stephen Keshi, le sélectionneur qui avait qualifié le Togo pour l’Allemagne. Le Bénin de Jocelyn Ahoueya et le Soudan ne devraient pas être en mesure de rivaliser. La Côte d’Ivoire sera bien entendu la grande favorite du groupe E. Mais attention à la Guinée de Pascal Feindouno et surtout au Burkina Faso. Je ne dis pas ça seulement parce que je connais quelques bonnes discothèques à Ouagadougou. Mais, emmenés par l’attaquant d’Hambourg Jonathan Pitroipa et l’ex-Sochalien Moumouni Dagano, actuel meilleur buteur de la zone Afrique, les Etalons burkinabés ont été la révélation du tour précédent, devançant la Tunisie. Comme en plus Côte d’Ivoire – Burkina Faso, c’est un derby, avec une frange non négligeable de la population ivoirienne d’origine burkinabé, une sensation n’est pas à exclure dans ce groupe complété par le Malawi.
Pronostics : Cameroun, Nigeria, Egypte, Mali, Burkina Faso.

Amérique du Sud : plus qu’un ticket et demi à prendre

Le dix nations d’Amérique latine sont regroupées en un groupe unique, avec matchs aller-retour, au terme desquels les quatre premiers seront directement qualifiés pour l’Afrique du Sud, le cinquième pour un barrage contre le quatrième de la zone Concacaf. Les choses se sont déjà bien décantées : avec déjà dix points d’avance sur la 5e place, le Paraguay de Nelson Valdez et Roque Santa Cruz a déjà un pied et demi en Afrique du Sud. Le Brésil et l’Argentine seront également du voyage, même s’ils ne brillent pas particulièrement. D’ailleurs, l’entraîneur auriverde Dunga est sur la sellette, alors que le sélectionneur albiceleste Alfio Basile a démissionné. Il ne reste donc plus qu’une place et demie à prendre. Le Pérou, la Bolivie et le Venezuela paraissant largués, ils sont encore quatre sur les rangs : le Chili, la Colombie, privés de Mondial depuis 1998, l’Equateur, qui a participé aux deux dernières éditions, et les champions du monde 1930 et 1950, l’Uruguay. Au vu de ce qu’il reste à jouer, on donnera l’avantage au Chili, qui vient de battre l’Argentine. Et puis, j’aime beaucoup son entraîneur Marcelo El Loco Bielsa. Pour la cinquième place, l’Uruguay de Diego Forlan avec une qualification en barrage.
Pronostics : Paraguay, Argentine, Brésil, Chili, Uruguay.

Kaka et le Brésil seront (évidemment) là en 2010

Concacaf : le Canada éliminé

En Amérique du Nord, Centrale et Caraïbes, il s’agit de déterminer les six équipes qui participeront au championnat qui, après des matchs aller-retour, désignera les trois qualifiés directs et le barragiste contre le cinquième de la zone Amsud. Trois équipes ont déjà leur ticket pour cette ultime phase : Etats-Unis, Costa Rica et Salvador. A une journée de la fin, le Mexique et Trinidad Tobago sont en ballottage très favorable pour les rejoindre. La dernière place se jouera entre la Jamaïque et le Honduras. Avec un petit avantage aux Reggae Boyz, entraînés par l’ex-Scouser John Barnes, qui comptent certes deux points de retard mais auront l’avantage de recevoir le Canada, pendant que le Honduras se frottera au Mexique. Les Canadiens font figure de principaux éliminés dans cette zone à cette phase de la compétition, eux qui n’ont plus goûté aux joies de la Coupe du Monde depuis 1986, où ils avaient flirté avec l’exploit contre la France de Platini.
Pronostics : Etats-Unis, Mexique, Costa Rica.

Asie : les cauchemars italiens

La zone Asie est entrée dans sa dernière phase : deux groupes de cinq, les deux premiers de chaque groupe sont directement qualifiés pour l’Afrique du Sud. Les deux troisièmes s’affrontent en barrage aller-retour dont le vainqueur jouera contre la Nouvelle-Zélande pour attribuer l’ultime ticket. Il y a déjà eu quelques éliminés de marque, dont l’Irak et les deux nations les plus peuplées de la planète, la Chine et l’Inde. L’Australie participe pour la première fois à ces éliminatoires dans la zone Asie et, après avoir remporté ses deux premiers matchs, est déjà en position de force dans le groupe 1. Voilà qui ne rassurera guère nos amis italiens, qui n’ont dû qu’à un immense cadeau arbitral de battre les Socerroos en Allemagne. Malgré un nul à domicile contre l’Ouzbékistan, le Japon est l’autre favori du groupe. La troisième place devrait se jouer le Qatar et Bahreïn, l’Ouzbékistan étant un peu décroché après des défaites contre l’Australie et le Qatar (et ses quelques mercenaires naturalisés). Les cauchemars continuent pour l’Italie dans le groupe 2 avec la perspective de voir ses bêtes noires Corée du Sud (2002) et Corée du Nord (1966) se qualifier. Pour l’instant c’est très serré. Si les Emirats Arabes Unis sont déjà largués, ils sont quatre à se partager le tête du classement : Corée du Sud, Arabie Saoudite, Iran et Corée du Nord (qui compte un match en plus). Tout reste donc à faire, même si Sud Coréens et Iraniens ont fait une bonne opération en allant prendre un point en déplacement respectivement face à la Corée du Nord et l’Arabie Saoudite.
Pronostics : Australie, Japon, Corée du Sud, Iran, Qatar.

Les fans coréens n’ont pas fini de chanter !

Océanie : la Nouvelle-Zélande en attente

La Nouvelle-Zélande est d’ores et déjà assurée de remporter la zone Océanie, devant la Nouvelle-Calédonie, Fidji et Vanuatu. Elle jouera sa qualification en barrage contre le cinquième de la zone Asie. Il est certain que le départ de l’Australie vers la zone Asie ouvre de nouvelles perspectives aux Kiwis car un barrage contre le Qatar ou l’Arabie Saoudite sera certainement plus accessible qu’un duel face au grand voisin australien. Mais il faudra surmonter le désavantage de n’avoir pas joué de matchs vraiment sérieux avant ce barrage, alors que l’adversaire sortira lui des qualifications asiatiques.
Pronostic : aucun qualifié.

Écrit par Julien Mouquin