Le Hertha Berlin toujours plus haut

Six jours après s’être offert le leader Hoffenheim, le Hertha Berlin a battu une autre équipe de tête de cette Bundesliga 2008-2009, le SV Hambourg. L’Alte Dame pointe désormais au 4e rang, à un point seulement du Bayern Munich, tenu en échec à Mönchengladbach. Lucien Favre va-t-il tenir son pari de ramener le Hertha vers les sommets ?

Pourtant, ce match contre Hambourg paraissait bien mal emmanché pour les Berlinois. Le début de match a été totalement à l’avantage des Rothosen et c’est donc en toute logique que Mladen der Zauberer Petric a ouvert le score pour le HSV d’une superbe bicyclette. Mais, si ce Hertha 08-09 n’est pas vraiment flamboyant, il fait preuve d’une redoutable efficacité. L’Alte Dame a fait basculer le score en sa faveur en quatre minutes au début de la 2e mi-temps. C’est tout d’abord le Brésilien Cicero Santos qui a égalisé sur un centre de Chahed.

Puis le but victorieux est tombé sur une grosse bévue de la défense hambourgeoise : en juniors, on nous répète inlassablement qu’il ne faut jamais s’arrêter de jouer avant le coup de sifflet de l’arbitre. Mais les défenseurs du HSV ont un peu oublié ce précepte essentiel en stoppant leur course lorsque le juge de touche a signalé une faute sur Voronin. L’arbitre a préféré laisser l’avantage, Nicu et Domovchiyski ont pu tranquillement aller inscrire le but de la victoire berlinoise (2-1). Avec un peu de réussite puisqu’un missile du Burkinabé du HSV Pitroipa s’est écrasé sur la latte en fin de match. Et voilà le Hertha solidement arrimé dans le peloton de tête.
 
L’énigme Pantelic

Il y a pourtant un nuage dans le ciel bleu berlinois : paradoxalement, celui qui pendant deux ans a porté à lui tout seul ou presque les expectatives offensives du Hertha, Marko Pantelic. En froid avec son entraîneur, qui l’avait relégué un match dans les tribunes pour une rentrée trop tardive après une rencontre avec son équipe nationale, et avec ses dirigeants, à qui il reproche de lui manquer de considération, le Serbe n’a pas caché ses intentions de quitter la capitale fédérale en juin prochain, à l’expiration de son contrat. Du coup, à Berlin, on serait tenté de le laisser partir à Noël déjà, pour encaisser une somme de transfert ; la Roma et Portsmouth seraient sur les rangs. Même si le Hertha est moins dépendant de Pantelic que par le passé (blessé, le Serbe n’a pas joué contre le HSV), son départ serait une grosse perte. Son remplaçant présumé, le meilleur buteur de la Bundesliga autrichienne, le longiligne Marc Janko, présente un potentiel de créativité bien moindre. Surtout qu’en Allemagne il trouvera des défenseurs moins complaisants qu’en Autriche ou que Philippe Méxès.

Leverkusen et Hoffenheim toujours en tête

Le Bayer Leverkusen a remporté le choc au sommet contre Schalke 04 (2-1). Pourtant, les Knappen ont dominé la 1ère mi-temps mais Kuranyi a manqué l’immanquable. Kiessling, sur un centre de Renato Augusto, et Helmes, manifestement hors-jeu après un tir contré de ce même Renato Augusto, n’ont eux pas raté la cible pour donner deux longueurs d’avance au Bayer. Kuranyi, lui aussi en position de hors-jeu, réduira le score, avant de rater l’égalisation dans les arrêts de jeu en servant Asamoah, signalé cette fois-ci hors-jeu, plutôt qu’en partant seul au goal. En l’espace de six jours et deux défaites évitables contre le Bayern et le Bayer, Schalke voit ses rêves de titre sérieusement compromis.

Hoffenheim a lui poursuivi sa marche en avant contre Wolfsburg : pourtant, les Wölfe sont revenus deux fois au score après les buts d’Ibisevic, en position de hors-jeu (décidemment…), et Carlos Eduardo, d’un coup franc que n’aurait pas renié Alessandro Del Piero : une première fois sur un râteau suivi d’un vieux pointu de Grafite, une deuxième fois sur un cafouillage conclu par Dzeko. Mais lorsque Obasi a redonné une 3e fois l’avantage à Hoffenheim, Wolfsburg n’a pu revenir.

Danke Gladbach !

Le Bayern Munich accuse désormais trois points de retard sur le duo de tête après son nul dans le duel des monstres sacrés du foot allemand à Mönchengladbach. Les Rekordmeister pensaient avoir fait le plus dur lorsque Toni, après un caviar de Lahm, et Ribéry, sur un penalty généreux qu’il avait lui-même obtenu, leur avaient donné deux longueurs d’avance. Mais le joueur le plus talentueux sur le terrain portait le maillot du Borussia : Marko Marin. Le Bayern a bien tenté d’employer le manière forte pour le stopper mais les exactions de van Bommel, Lucio et consorts n’ont pas suffit à empêcher le petit lutin des Fohlen d’instiguer la remontée des siens. En 120 secondes de folie, dans une ambiance indescriptible, entre la 79e et la 81e, les Nord Américains Rob Friend, après une improbable combinaison sur corner, et Michael Bradley, suite à quelques contres favorables, ont ramené Mönchengladbach à hauteur (2-2), freinant ainsi la remontée du Bayern.

Stuttgart au bord de la crise

Si le Werder Brême s’est bien relancé en battant Cologne 3-1, le VfB Stuttgart est toujours en plein marasme après le pauvre 0-0 concédé à domicile contre Bielefeld. Sevrés de victoire depuis quatre match, peu inspirés, avec un bien maladroit Mario Gomez, les Souabes ont quitté le terrain sous les sifflets de leur public. C’est même Bielefeld qui aurait pu s’adjuger la totalité de l’enjeu en se créant les deux occasions les plus nettes du match. Empêché contre son gré de rejoindre le Bayern cet été, Mario Gomez traîne son spleen sur le terrain ; hors de forme, le capitaine Thomas Hitzlsperger est resté sur le banc, alors que les deux transferts vedettes de l’été, Jens Lehmann et Khalid Boulahrouz, accumulent les frasques pour le premier et les blessures pour le second. Les perspectives d’avenir ne sont donc pas trop encourageantes du côté de la Mercedes-Benz Arena.

Quel but !

Hanovre et Bochum ne parviennent pas à décoller cette saison et leur affrontement a débouché sur un match médiocre dont le principal haut fait aura été l’expulsion de l’entraîneur suisse du VfL Marcel Koller pour réclamations. On en serait resté à 0-0, si les deux gardiens n’y avaient pas mis du leur : le portier portugais de Bochum Daniel Fernandes a délicatement déposé un corner adverse sur le pied de Jan Schlaudraff pour l’ouverture du score ; quatre minutes plus tard, son homologue d’Hanovre Florian Fromlowitz a fait encore plus fort en propulsant lui-même un centre dans ses buts. Au final, 1-1 et un match qui n’a fait le bonheur que des bêtisiers.

Le match de la peur entre Cottbus et Karlsruhe est resté longtemps indécis : les deux pires attaques de la ligue ont galvaudé leurs multiples occasions avec application. Finalement, il y aura quand même eu un but, pour Cottbus, et quel but : un amorti de la poitrine suivi d’une somptueuse bicyclette du Serbe Branko Jelic qui venait d’entrer en jeu. Voilà qui concurrencera la rovesciata de Petric pour l’élection du but de la semaine et permet à Cottbus, à défaut de quitter la dernière place, de recoller au peloton.

Le plus prolifique

C’est devenu une tradition depuis quelques années : la Bundesliga est le grand championnat européen où il se marque le plus de buts. Cette saison ne fait pas exception à la règle (enfin, sauf si l’on considère la Bundesliga autrichienne et ses 3,2 buts par match comme un grand championnat) : on a jamais autant marqué sur les pelouses allemandes depuis la saison 1994/1995. Avec 3,04 buts par matchs, la Bundesliga devance la Liga (2,83) et la Premier League (2,73). Sans surprise, les hermétiques Serie A (2,32) et Ligue 1 (2,24) ferment la marche. Avec ses 2,93 buts par match, la LNA suisse fait plutôt bonne figure, alors que le Portugal remporte la palme de l’ennui (2,1).

La valse des entraîneurs

Les trois clubs relégués en Zweite Liga avaient curieusement choisi de maintenir leur confiance à l’entraîneur qui les dirigeait lors de leur chute en mai dernier. A priori, ce n’était pas le bon choix, puisque ces clubs, qui végètent dans le ventre mou de la Zweite Liga alors qu’ils visaient une remontée immédiate, ont déjà limogé leur entraîneur après à peine un tiers du championnat : Thomas von Heesen à Nuremberg il y a quelques semaines et, tout récemment, Ruedi Bommer à Duisburg et Frank Pagelsdorf à Rostock. A priori, le choc psychologique cher à Gary Romain n’a pas fonctionné puisque le MSV, avec le Suisse Marcel Herzog au but, a perdu 4-3 à Fürth après avoir mené 3-1 à la 75e et Rostock a été étrillé 6-0 à Kaiserslautern. En tête, le trio du sud Mainz, Kaiserslautern et Freiburg tient toujours la corde.

Écrit par Julien Mouquin

Commentaires Facebook

5 Commentaires

  1. Merci pour le compte-rendu de la Bundesliga. Concernant Marin, ce gars est vraiment génial. S’il devient un peu plus décisif, ce sera énorme. Gladbach a intérêt à se maintenir, s’ils veulent espérer garder Marin 1 an encore (au moins..). Par contre je suis un peu déçu par Trochowski. Trop discret à mon goût. J’ai un petit coup de gueule aussi pour l’ami Kuranyi et le nombre incroyable d’occasions qu’il loupe à chaque match….

    Hoffenheim continue sur sa lancée. Et dans 3 journées, match face au Bayern..

  2. On ne peut que féliciter Lucien Favre, qui amène le Hertha Berlin vers le haut du classement, avec un effectif qui n’est pas dans les meilleurs de la ligue, à ma connaissance. J’étais pas convaincu quand il entrainait Servette (surtout en championnat… avec l’effectif qu’il avait…), mais entre le FCZ et maintenant le Hertha, chapeau…

    Et aussi bravo aux dirigeants du Hertha, qui semblent avoir compris qu’il faut du temps à un entraineur avant d’avoir des résultats….

  3. C’est incroyable, Messieurs de « carton de rouge », je suis tout à fait scandalisé, notre nationale « manche aphte », pour faire plaisir à Julien, vient de remporter une brillante victoire contre une fantastique Finlande, et pas une réaction de l’un de vous depuis près de 24h !!

  4. La perte de Pantelic serait mauvaise pour le club car il amène des buts. Mais paradoxalement, quand il ne joue pas, ils s’en sorte vraiment bien. Peut etre que le départ de celui-ci serait bénéfique et que si ils recoivent une bonne somme d’argent, qu’ils mettent les moyens pour trouver un remplacent plutot bon. Mais le Hertha a quand même des ressources en attaque avec Voronin, Chermiti, Raffael et Domovchiyski.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.