Le championnat le plus populaire de l’histoire du foot

Grâce notamment au retour des populaires Cologne et Mönchengladbach et à un classement hyperserré, la Bundesliga est en train de battre ses propres records d’affluence, avec 41’238 spectateurs en moyenne par match depuis le début de la saison. J’ai eu beau compulser des dizaines de pages de statistiques, je n’ai pas trouvé trace d’un championnat national ayant connu un tel engouement, même dans les championnats anglais d’avant-guerre.

Cette Bundesliga 2008-2009 est donc en passe de devenir le championnat national le plus populaire de l’histoire du football. Si tu veux devenir co-détenteur d’un record historique, il te reste dix journées pour aller voir un match de Bundesliga  Bien sûr, tu pourrais aussi battre un record du monde en devenant membre du relais 4×100 mètres jamaïcain mais là il faut être Jamaïcain (à la limite, ça peut s’arranger) et être capable de courir la ligne droite sans s’arrêter au milieu pour reprendre son souffle (là, ça paraît plus compromis). A priori, ce sera plus simple de faire partie des quelques 12’600’000 fans qui fréquenteront les stades germaniques cette saison. Et puis la Bundesliga, c’est festif (enfin, sauf à Munich), c’est spectaculaire, il y  a plein de buts, de l’ambiance (enfin, sauf à Munich) et des bonnes bières (enfin, sauf à Munich).

Lulu fait de la danse !

Depuis le début de la saison, l’espérance de vie d’un leader de la Bundesliga est à peu près aussi courte que celle d’un club italien en Champions League. Le plus long bail en tête du classement a été tenu par Hoffenheim, aux commandes entre la 14e et la 19e journée. Sinon, le leader change toutes les une ou deux journées. Mais le Hertha Berlin pourrait lui rester un peu plus longtemps en tête du classement. L’Alte Dame a conservé ses quatre points d’avance après son succès 1-0 contre Leverkusen, dans le plus pur style berlinois cette saison : le Hertha laisse le contrôle du jeu à l’adversaire, connaît un peu de réussite (l’arbitre a oublié une main de Rodnei qui avait le poids d’un pénalty) et se déploie très vite une fois le ballon récupéré. À témoin, l’unique but du match : une balle perdue par Castro à mi-terrain, Raffael lance Voronin, un relais avec Nicu, et l’Ukrainien, avec un contre favorable, marque contre son ancienne équipe.
Tout sourit au Hertha en ce moment : le public berlinois commence enfin à trouver le chemin du stade et l’on a même vu Lucien Favre esquisser des pas de danse au milieu de ses joueurs après le match. Cela rigole un peu moins pour les deux autres Suisses du Hertha, Lustenberger et von Bergen, qui ne jouent plus. Il faut dire que Lucien Favre a trouvé son équipe type et s’y tient. L’Alte Dame a débuté ses quatre derniers matchs avec le même onze de base et même Marko Pantelic, pourtant le meilleur Berlinois l’an dernier, n’arrive plus à reprendre sa place dans un collectif qui tourne à plein régime.

Semaine faste pour le Bayern

5-1 contre Hanovre, 7-1 contre le Sporting Lisbonne, 3-0 à Bochum, c’est plutôt pas mal pour une équipe en crise. Samedi, dans un rewirpowerStadion comble, le Bayern Munich a été chahuté en première mi-temps par le VfL Bochum. Mais le gardien Rensing a été irréprochable et, malgré (ou plutôt grâce à…) l’absence de Toni et Ribéry, les Rekordmeister ont fait preuve de réalisme, avec l’ouverture du score chanceuse de Zé Roberto, qui s’affirme comme le MVP du Bayern cette saison. Le Brésilien avait émis l’intention de retourner au pays à la fin de la saison mais, malgré l’arrivée annoncée de l’Ukrainien Tymoschuk en juillet, les dirigeants bavarois font le forcing pour qu’il prolonge son contrat. On les comprend. L’expulsion du Français du VfL Pfertzel en début de deuxième mi-temps a considérablement arrangé les affaires du Bayern, qui s’est offert un succès tranquille, bien que terni par la sortie sur blessure de Miroslav Klose.

Wolfsburg et Hambourg s’accrochent

Le VfL Wolfsburg et le SV Hambourg partagent toujours la 2e place avec le Bayern Munich. Le SV Hambourg a assuré l’essentiel face au hérisson Cottbus. Deux buts d’Olic et Trochowski, qui a trouvé une trajectoire incroyable sur coup-franc, en huit minutes ont permis aux Rothosen d’obtenir un succès tranquille (2-0) mais assombri par la blessure de Mladen Petric.
Devant une Volkswagen-Arena à guichets fermés, le Brésilien Grafite, auteur de trois buts et un assist, a fait exploser la meilleure défense de la ligue, celle de Schalke 04. L’inévitable Edin Dzeko a complété la fête de tir de Wolfsburg, qui s’offre un sixième succès consécutif (4-3). Malgré l’ouverture du score de Westermann et un sursaut en fin de match pour revenir de 4-1 à 4-3, Schalke 04 reste en plein marasme. Le départ du manager Andreas Müller n’a manifestement pas permis de résoudre tous les problèmes. Il faut dire que demander au très contesté entraîneur Fred Rutten de cumuler les postes d’entraîneur et de manager n’était pas forcément la meilleure chose à faire. Dany Gélinas – Fred Ruten, même combat ?
La seule équipe du groupe de tête à avoir perdu des points ce week-end est Hoffenheim qui a aligné un sixième match sans victoire à Francfort, dans une Commerzbank-Arena ausverkauft. Les Kraichgauer ont pourtant rapidement ouvert la marque mais l’Eintracht a égalisé sur un centre de Steinhöfer repris par Fink (1-1) et aurait même pu l’emporter si un tir de Fenin ne s’était pas écrasé sur la latte en fin de match. Hoffenheim s’en tire également bien dans l’affaire de dopage qui défraie le chronique outre-Rhin depuis quelques semaines : le néo-promu évite la suspension des joueurs incriminés et un retrait de points, n’étant sanctionné que d’une amende de 75’000 euros qui ne mettra pas en péril les vieux jours du mécène Dietmar Hopp.

Le doublé d’Alex Frei

La semaine passée, j’exhortais l’entraîneur du Borussia Dortmund Jürgen Klopp à titulariser Alexander Frei. J’ai été exaucé avec succès, puisque le Suisse a inscrit deux buts samedi à Hanovre : un pénalty en pleine lucarne et une superbe volée. Entré en jeu suite à la blessure de Nuri Sahin, Florian Kringe a lui aussi inscrit un doublé pour le BVB. Mais, même en menant 0-2, puis 2-4, ce Dortmund 2009 ne parvient pas à emporter la victoire. Hanovre est revenu à 4-4 sur quatre balles arrêtées, dont un corner direct d’Arnold Bruggink sur lequel le gardien Weidenfeller n’a pas bonne mine. Ce match nul ne fait l’affaire d’aucune des deux équipes mais aura sans doute ravi une AWD Arena comble. Et Dortmund attend toujours son premier succès 2009.
Le Werder Brême a en revanche lui enfin fêté son premier succès en Bundesliga de l’année 2009 en infligeant au VfB Stuttgart sa première défaite du deuxième tour (4-0). Une fois n’est pas coutume, le Werder a fait preuve de réalisme. Le fait d’avoir titularisé le Suédois Markus Rosenberg, auteur d’un doublé, en lieu et place de l’Alvaro Saborio de la Weser, Hugo Almeida, n’y est sans doute pas étranger.

Rheinische Derby

Cologne – Mönchengladbach, c’est probablement le plus grand derby d’Allemagne, derrière le Revierderby entre Dortmund et Schalke. C’est donc dans un Rhein-Energie-Stadion en ébullition que s’est tenu le 108e rheinische Derby. Le Borussia Mönchengladbach a pris sa revanche après la défaite du match aller en s’imposant 4-2. Emmenés par un Marko Marin étincelant au lendemain de son 20e anniversaire, les Fohlen ont rapidement pris les devants et ont su reprendre leurs distances à chaque fois que Cologne a manifesté quelques velléités de retour. Manifestement, la confiance est revenue à Gladbach, cette équipe n’a plus grand-chose à voir avec celle qui traînait son spleen et son manque de réussite au 1er tour. Le maintien est en vue pour les Fohlen. Pour Cologne, c’était un samedi noir, avec en plus l’annonce de la retraite de son capitaine turc Umit Özat, qui ne reviendra pas à la compétition après le malaise cardiaque dont il avait été victime l’automne dernier.

Karlsruhe en grand danger

Pour Karlsruhe, ça sent le sapin. Tu me diras, normal pour un club dont le stade est entouré de forêts mais au figuré aussi : les chances de maintien du KSC se sont considérablement amenuisées après la défaite à domicile contre Bielefeld (0-1). Les Badener ont pourtant dominé les débats mais sont confrontés à un immense problème offensif : 450 minutes sans avoir marqué le moindre but ! Et ce qui devait arriver est arrivé : Bielefeld a inscrit l’unique but du match grâce au jeune Janjic, moins de 120 secondes après son entrée en jeu. Manifestement, le retour du messie Giovanni Federico n’a pas résolu les problèmes offensifs du KSC et on ne voit pas trop comment cette équipe pourrait s’en sortir. C’est fort dommage car ce qu’avait réalisé ces dernières saisons l’entraîneur Edmund Becker avec une équipe jeune et proposant un football offensif forçait le respect et l’admiration. Mais en laissant partir leurs deux joueurs vedettes Hajnal et Eggimann sans vraiment les remplacer, les dirigeants du KSC ont joué avec le feu et ils risquent bien de se brûler.

Écrit par Julien Mouquin

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3 Commentaires

  1. Un fin connaisseur de la Bundesliga ce Juhlin…
    Conseil: jette un oeil les samedis soirs dès 18h30 sur ARD, tu réviseras peut-être ton jugement à l’emporte-pièce.

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