Premier qualifié connu

La situation commence à se décanter dans la zone Europe des qualifications pour la Coupe du Monde 2010 : la Hollande a déjà son ticket en poche, l’Angleterre, l’Italie et le Danemark devraient prochainement la rejoindre. En revanche, la France, le Portugal et l’Allemagne devront s’accrocher pour rejoindre l’Afrique du Sud.

Groupe 1 : Le Danemark en position de force

Le Danemark a fait un pas de géant vers l’Afrique du Sud en s’imposant sur le terrain de l’éternel rival suédois 1-0. Tout s’est joué en début de match avec un penalty suédois raté par le Lyonnais Kallström. Ou plutôt superbement retenu par le gardien de Stoke City Sörensen. Quelques minutes plus tard, une incroyable bévue du défenseur Nilsson offrait l’ouverture du score au futur Wölfe Kahlenberg. Heureusement que l’Italie n’est pas dans le même groupe, sinon on aurait à nouveau eu droit à une crise de paranoïa aigue sur un hypothétique complot scandinave ! La suite du match n’a été qu’une longue démonstration de l’impuissance offensive des Suédois, malgré la présence des Ibrahimovic, Elmander et autres Henrik Larsson (sorti pour la 47e fois de sa retraite internationale).
La Suède a retrouvé un peu de couleurs en battant Malte 4-0, après quelque grosses frayeurs en début de match sous les sifflets de son public. Le Portugal revient lui aussi de loin après son succès 2-1 en Albanie. Tout avait bien commencé pour les Lusitaniens lorsqu’une interception ratée d’un défenseur adverse a permis à Hugo Almeida de marquer dans le but vide qu’il a pourtant régulièrement l’habitude de manquer en Bundesliga. Mais une minute plus tard, un centre d’Ervin Skela, star du grand Energie Cottbus, repris victorieusement par Erjon Bogdani, remplaçant au prestigieux Chievo Vérone, a plongé les superstars portugaises dans l’embarras, Cristiano Ronaldo en tête.
Une fois de plus, les hommes de Carlos Queiroz ont réinventé le concept de domination stérile, en passe de devenir une marque de fabrique nationale, comme le football total hollandais, le verrou suisse, le kick’n’rush britannique ou le catenaccio italien. Comment on dit domination stérile en portugais ? Les Lusitaniens ont même frôlé la catastrophe lorsque l’arbitre a oublié un penalty albanais pour une intervention très litigieuse sur Bogdani. C’est finalement à l’allemande que le Portugal a arraché la victoire à la 93e sur un ballon balancé dans le paquet et repris d’une tête rageuse par le défenseur Bruno Alves tel un Klaus Augenthaler de la grande époque.
Avec trois points d’avance sur la surprenante Hongrie mais surtout sept sur les favoris suédois et portugais, cela paraît très bien embarqué pour le Danemark. En revanche, pour la place de barragiste, cela s’annonce très ouvert entre Hongrois, Portugais et Suédois avec encore à jouer notamment Hongrie – Suède, Danemark – Portugal, Hongrie – Portugal, Danemark – Suède, Portugal – Hongrie et Danemark – Hongrie.

Groupe 2 : Pas de match

Groupe 3 : La surprise slovaque

Un seul match s’est joué dans le groupe 3, un match qui a tenu toute l’Europe en haleine. Finalement, au terme d’un suspense insoutenable, la Slovaquie l’a emporté 7-0 contre Saint-Marin, malgré les absences du génial Stanislav Sestak et du solide Martin Skrtel. Les Slovaques du Napolitain Hamsik et du récent champion d’Allemagne Pekarik prennent la tête du groupe avec un avantage virtuel de cinq points sur la concurrence et l’avantage de devoir encore recevoir deux de leurs principaux rivaux, la République tchèque et la Slovénie. C’est donc bien de Bratislava que pourrait venir l’invité surprise de cette zone Europe à la Coupe du Monde 2010.

Groupe 4 : Allemagne ou Russie ?

Un instant menés au score, les Finlandais ont fini par retourner le score pour s’imposer 2-1 contre le Liechtenstein, alors que le Pays de Galles est allé s’imposer 1-0 en Azerbaïdjan. Dommage, notre Nati se serait sentie un peu moins seule au hit-parade des défaites ridicules. Mais le match important de cette double journée, c’était Finlande – Russie, puisque les Finnois pouvaient encore espérer, en cas de succès, venir s’immiscer dans la lutte entre l’Allemagne et la Russie. Mais, à Helsinki, les hommes de Guus Hiddink n’ont laissé aucune chance aux Litmanen, Hyppiä et consorts, avec une démonstration de virtuosité du trio Bystrov, Arshavin et Kerzhakov pour un succès 3-0. Ce groupe s’apparentera donc bien à un duel germano-russe pour la première place. L’Allemagne possède un point d’avance mais devra encore se rendre, non pas à Stalingrad, mais à Moscou le 10 octobre prochain. Le match aller à Dortmund avait été somptueux, le retour s’annonce pas mal non plus avec en jeu un aller simple pour l’Afrique du Sud, sans passer par la case barrage.

Groupe 5 : Pas de match

Groupe 6 : La marche triomphale de l’Angleterre

L’Angleterre poursuit la marche triomphale qui la conduira au titre mondial en 2010 : sept victoires en sept matchs et une différence de but de + 22 ! Ce n’est pas toujours très spectaculaire mais bon, tu n’engages pas un entraîneur italien pour faire le spectacle ; au moins cette équipe gagne, contrairement à celle d’Eriksson ou McClaren qui non seulement ne jouait pas bien mais en plus ne gagnait pas. La Three Lions s’est imposée 4-0 au Kazakhstan avec notamment un merveilleux retourné de Wayne Rooney, puis 6-0 contre Andorre, avec un Wayne Rooney de gala en 1ère mi-temps. Et une panne de métro en prime, ça devait être une belle gabegie, je pense que les derniers spectateurs sont toujours en train d’essayer de rentrer de Wembley. Une victoire le 9 septembre prochain, toujours à Wembley, contre la Croatie permettra aux Anglais de valider officiellement leur ticket sud-africain et de définitivement tourner la sombre page Euro 2008.
Du coup, l’intérêt se porte surtout sur le duel pour la 2e place. La Croatie a fait une bien mauvaise affaire en partageant l’enjeu 2-2 à domicile contre l’Ukraine. Ce sont incontestablement deux points de perdus pour les Croates qui ont tiré deux fois sur le poteau dans les dernières minutes. La chance était ukrainienne cette semaine puisque les hommes d’Oleksiy Mykhailychenko ont également eu pas mal de réussite pour battre le Kazakhstan 2-1 et prendre un petit avantage sur la Croatie, eu égard à un calendrier plus favorable sur la fin. Une surprise n’est toutefois pas exclue puisque la Biélorussie d’Alexander Hleb se retrouve virtuelle deuxième du classement après son succès 5-1 sur Andorre et recevra Croates et Ukrainiens cet automne.

Groupe 7 : Un duel Serbie-France

La recréation est terminée : après avoir créé la surprise en début d’éliminatoires, la Lituanie et l’Autriche sont définitivement rentrées dans le rang. Les Baltes ont été battus 0-1 à domicile par la Roumanie sur un tir de Ciprian Marica dans un stade qui ferait passer le Municipal d’Yverdon-les-Bains pour un temple du football. Le réveil est toutefois trop tardif pour les Roumains. Les Autrichiens ont eux joué crânement leur chance dans l’ambiance surchauffée du Marakana de Belgrade mais se sont fait hara-kiri en début de match avec une grosse occasion manquée par Maierhofer, puis une triple bévue défensive qui a amené le penalty victorieux pour la Serbie (1-0). Dommage, on aurait bien aimé voir l’Autriche en Coupe du Monde, juste pour entendre Yannick Paratte prononcer le nom de son gardien, Gusprning. Face à des Serbes minimalistes et un peu courts physiquement, nos voisins auraient sans doute mérité de prendre un point, avec notamment un tir sur le montant de Mark Janko, l’homme aux 39 buts en championnat d’Autriche.
Mais au final, la logique a été respectée, tout comme quatre jours plus tard aux Iles Féroé, avec une nouvelle victoire poussive de la Serbie (0-2). Serbes et Français se partageront donc les deux premières places de ce groupe, reste à savoir dans quel ordre. Les Bleus ont certes huit points de retard mais aussi deux matchs en moins et un calendrier plutôt favorable. Tout devrait se jouer le 9 septembre prochain lors du Serbie – France à Belgrade Avec le vieux sorcier Radomir Antic sur le banc et une impressionnante défense Ivanovic-Vidic-Subotic- Dragutinovic, la Serbie risque d’être assez difficile à prendre à domicile, l’hypothèse de voir nos voisins tricolores en barrage n’a donc rien d’utopique. Nul doute qu’une défaite en barrage contre la Bosnie ou la Pologne permettrait à Raymond Domenech d’enfin remporter ce Pigeon d’Or qu’il a raté de peu ces deux dernières années. On est de tout cœur avec lui !

Groupe 8 : Tout est presque dit

L’Italie n’est jamais aussi bonne que lorsqu’elle ne joue pas : bien qu’au repos, les Transalpins sont les grands vainqueurs de cette journée, suite au nul entre la Bulgarie et l’Irlande (1-1). S’ils ne font pas de bêtise en Géorgie ou à domicile contre la Bulgarie, les Italiens pourront même se permettre une défaite à Dublin en octobre sans compromettre leur 1ère place. Si les Irlandais peuvent sans doute faire une croix sur une qualification directe, ils restent en position très favorable pour la 2e place.

Groupe 9 : La Hollande qualifiée

La Hollande est devenue samedi la première nation européenne à se qualifier pour la Coupe du Monde 2010 avec un parcours sans faute. Evidemment, les Bataves n’avaient pas été trop malheureux au tirage au sort mais il faut tout de même jouer les matchs ; on se souvient d’un certain pays qui avait affiché des sourires béats en tombant dans un groupe avec l’Azerbaïdjan, la Finlande, la Norvège et la Hongrie mais qui était tout de même resté sur le carreau…
Après avoir assuré leur qualification avec une victoire 2-1 en Islande, les Oranje ont tout de même joué le jeu en battant la Norvège à Rotterdam 2-0 au terme d’un match à sens unique. Paradoxalement, malgré un potentiel offensif hors norme, les Néerlandais ont essentiellement marqué par des joueurs à vocation défensive : Nigel de Jong et Mark van Bommel en Islande, André Ooijer contre la Norvège ; il n’y a guère que le 2-0 contre les Scandinaves qui soit le fait d’un joueur offensif, Arjen Robben. La deuxième place du groupe devrait revenir à l’Ecosse.

Les meilleurs deuxièmes

Seuls huit des neuf meilleurs deuxièmes auront le droit de disputer les barrages, le moins bon sera recalé. Etant donné que le groupe 9 compte une équipe de moins, il faut retrancher les résultats contre le dernier de groupe. Pour l’instant, ça donne le classement suivant : Russie 5 matchs/12 points, France 5/10, Bosnie 5/9, Hongrie et Suisse 4/7, Irlande, Irlande du Nord et Ecosse 5/7 et Croatie 4/5. Conclusion : c’est très serré et pour s’éviter tous calculs, la Suisse a intérêt à finir première de son groupe !  

Écrit par Julien Mouquin