Ô ironie

La semaine dernière, après l’affligeante prestation xamaxienne, il ne me restait plus que l’ironie pour vous raconter la rencontre face à Saint-Gall. Dès lors, vous pouvez imaginer à quel point je me réjouissais de passer près de deux heures dans le frigo de la Maladière en cette fin d’après-midi ; il devait d’ailleurs y faire plus froid qu’à la Pontaise un jour de bise…

Mais, parfois, le football suisse nous réserve des surprises : Chapuisat, le fils, fut, un temps, considéré comme un des meilleurs joueurs d’Europe ; l’équipe nationale s’est qualifiée pour la Coupe du Monde 2010 ; Aarau est toujours en Super League en ce début de 21ème siècle. Dans ce même ordre d’idée, j’ai finalement pu assister à un match sérieux et «intelligent» de Neuchâtel Xamax près de 5 mois après sa dernière victoire. Solidarité et intelligence de jeu furent les clés d’un succès mérité face au leader provisoire de la première division helvétique. Tout avait, pourtant, commencé très lentement. Les rouge et noir avaient visiblement reçu l’excellente consigne de monopoliser la balle et de jouer plus à terre que lors de leurs dernières prestations indignes d’une équipe professionnelle. Young Boys ne devait pas être dans un bon jour même si Doumbia semblait pouvoir décider, à peu près quand il le voulait, de transpercer l’arrière garde adverse. Puis vint Nuzzolo. Ses incessants appels de balle et ses débordements donnèrent le tournis à la défense bernoise, pas très à son affaire sur l’autre synthétique de LNA. C’est sans surprise qu’il s’est fabriqué, tout seul, l’unique réussite de l’après-midi. Et quel but ! Quand il joue comme hier, je pense, comme le bon vieux Miroslav Blazevic, que le Biennois aurait sa place en équipe nationale ; surtout que cette semaine la Nati a, une nouvelle fois, montré toutes ses limites.
La solidarité évoquée ci-dessus se traduisit par le retour du «bloc». Celui-ci avait fait la force des Xamaxiens en début de saison. En d’autres termes, il y avait nettement moins d’espace entre les lignes qu’il y en a eu depuis plusieurs mois. De plus, Bah, Page et même Dampha n’ont cessé de rappeler à l’ordre leurs coéquipiers qui n’étaient pas bien en place. Cela faisait bien longtemps qu’on n’avait pas vu une organisation neuchâteloise aussi sérieuse.

Nuzzolo, l’homme du match !

L’intelligence de jeu fut la deuxième force des salariés en short du Président Bernasconi. Ceux-ci réussirent à canaliser la pression bernoise, notamment en début de deuxième mi-temps, par le calme surprenant qu’ils ont affiché. Parfois, aussi, ils ont su casser le rythme des «ours» par des moyens moins glorieux ; bon nombre de Neuchâtelois ont semblé proche d’une mort atroce suite à de petites touchettes des jeunes garçons… Un stage de comédie a-t-il eu lieu en Italie ou en Amérique du Sud depuis dimanche dernier ?
Ainsi donc Xamax a gagné en équipe. Ce sera certainement la seule solution en cette fin de saison pour engranger encore quelques points. Parce qu’il est évident, malgré cette bonne nouvelle, que l’attaque neuchâteloise est toujours trop légère pour prétendre marquer plus d’un but par match face à des adversaires du calibre des Young Boys. Gohou, s’il joue un jour en Suisse, sera-t-il celui qui pourra vraiment mettre la pression sur la défense adverse ? Si l’on compte sur Kuljic pour jouer ce rôle, on n’est pas encore couché. Saluons, finalement, la non-entrée en jeu d’Aganovic ; il s’agit d’un élément non-négligeable qui a permis cette belle victoire !
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Neuchâtel Xamax – Young Boys 1-0 (1-0)

Maladière, 4’351 spectateurs.
Arbitre : M.  Laperrière
But : 23e Nuzzolo 1-0.
Neuchâtel Xamax : Ferro ; Ismaeel, Besle, Page, Tixier ; Bah ; Varela (77e Gashi), Dampha, Wüthrich, Nuzzolo ; Kuljic (93e Etoundi).
Young Boys : Wölfli ; De Pierro (75e Coly), Dudar, Affolter; Christian Schneuwly, Doubaï, Yapi (62e Hochstrasser), Raimondi; Doumbia, Lustrinelli (62e Bienvenu), Regazzoni.