Les ours remportent le derby des moquettes

Les Bernois sauvent une semaine qui avait mal débuté. Atteints dans leur virilité à l’annonce officielle du sexe de deux des symboles de leur ville, les joueurs de la capitale ont perdu jeudi soir en Europa League. En ce dimanche pluvieux, Xamax, souvent naïf, aurait dû se méfier de cet ours blessé dans sa chair…

Avant de vous parler du match, comment passer sous silence le nouvel épisode de «The Desperate Bernasconi» ? Après quatre matchs sans défaites de son Gzamax, Silvio Calimero Bernasconi trouva l’idée excellente de nous faire une pleureuse publique : «Il est méssant le grand Zean Stoudre ; y veut que je paye les Playmobils qui gardent mon stade en plastique pis y veut qu’on paye beaucoup de les nimpôts ; c’est pas bien les nimpôts ! Caca, bouh les nimpôts ! Les nimpôts y servent à payer les routes que je dois construire et les tunnels que je creuse ; et ça, ça fait beaucoup de le travail ; c’est fatigant le travail ;  si ça continue, j’enlève tous mes camions et mes trax d’ici et je vais aussi dans le nôpital comme le Monsieur Rappaz ; pis, comme lui, je mange pu mes légumes et comme ça je devrai pas donner tous mes sous !! Na !», déclara-t-il en substance à la presse régionale. Heureusement, le ridicule ne tue pas, même les plus riches ; ceux à qui l’Etat donne souvent du travail ; ceux que l’Etat aide, parfois, lorsque la «main invisible» (remix by DJ B. Piccard) du marché n’arrive pas à faire fonctionner l’économie comme elle devrait et, ainsi, rendre tous les êtres humains heureux de leur condition…

Cessons, pour aujourd’hui, de parler du nouveau membre de la section neuchâteloise du Parti Bourgeois Démocratique. Narrons cette fin de dimanche d’automne glacial à la Maladière.
Tout avait bien commencé pour un grand nombre d’hommes venus au stade sans leurs femmes (c’était, déjà, de toute façon bien parti…) ; ils purent se rincer l’œil lors de la première «performance» des (très) jeunes pom-pom girls de Neuchâtel Xamax. Il est toutefois de mon devoir d’informer le lecteur moyen de CartonRouge.ch, de sexe masculin, hétérosexuel et en chaleur : à moins d’être un admirateur de Marc Dutroux, ne prends pas la peine de payer au moins 30.- pour assister à ce «spectacle» ; des sites internet gratuits existent et, même virtuels, ils te donneront plus de plaisir.
Finalement, parlons un peu du match et surtout de football. YB est une équipe bien équilibrée, très rapide en phase offensive ; quand elle est déterminée et concentrée, il ne reste, peut-être, que le FCB ou le FCZ en Suisse pour lui résister. Ce n’est en tout cas pas le Xamax du premier quart d’heure qui pouvait l’inquiéter. En pressant les rouge et noir très haut dans le terrain et en jouant vite et bien tous les coups, il était dès lors naturel que les Bernois ouvrent le score.
Puis, la meilleure période neuchâteloise fût. Presque aussi solide que les joueurs de Petkovic, Xamax bouscula les éternels vice-champions de Suisse. Et, entre la 30ème et la 40ème minute, trois occasions eurent le poids d’un but. L’une d’elles fut transformée de la tête par Besle. Alors que les deux équipes allaient se quitter pour la pause syndicale sur un sympathique 1-1, Binya arrêta irrégulièrement la folle course d’un «jeune garçon» vêtu de blanc dans les 16 mètres. Penalty. 1-2. Mi-temps.
Dans les vestiaires, il était l’heure de se désaltérer et d’évoquer la tactique de la deuxième partie de ce match. A l’Espace Facchinetti, par contre, Madame PLR sirotait sa coupe de champagne et léchouillait langoureusement des amuse-bouche avec Madame PBD. La conversation avait l’air intéressante. Il paraît que c’est aussi ça le football moderne.
2ème mi-temps. Au départ, Xamax semblait bien en jambe et Besle manqua d’un cheveu l’égalisation, cinq minutes après avoir retrouvé la moquette la mieux entretenue de Neuchâtel. Puis, l’effondrement eut lieu. Coup sur coup, YB transperça une défense neuchâteloise pour le moins peu concentrée. Deux buts plus tard, il restait 35 minutes à jouer ; le match semblait déjà terminé. Par la suite, après avoir réduit le score, Xamax jeta presque toutes ses forces dans la bataille. Et, c’est dans ces moments-là que l’on peut constater que le DON est lucide lorsqu’il sous-entend qu’il ne faudra pas espérer mieux que la cinquième place cette saison. Xamax essaya donc, mais comme souvent cette saison, ne put ni ne pourra pas. Victoire logique de l’équipe la plus solide vue à la Maladière depuis juillet 2010.

Suite à l’éviction programmée d’Aeby, Xamax, dans un nouveau contexte, a réalisé de meilleures performances. Néanmoins, l’éternel problème reste ; Xamax ne possède pas d’attaquants capables de mettre les défenses adverses dans leurs petits souliers pendant 90 minutes. Qu’il doit être frustrant aux équipiers de Gohou de travailler autant et de le voir se briser maladroitement et quasiment systématiquement sur ses cerbères. Cela fait des mois que les observateurs sérieux estiment qu’il manque, en tout cas, un «véritable» chasseur de buts à Neuchâtel. Parfois, en pleine euphorie, l’Ivoirien fait illusion ; Kuljic, lui, n’a pas le gabarit idéal pour peser sur une défense adverse d’un certain niveau et n’a plus le physique de ses 20 ans. Comme il n’y pas d’autre attaquant (mis à part sur la feuille de match…) dans les rangs neuchâtelois, proposons à «Zean Stoudre» d’échelonner les payements de les nimpôts à Calimero et qu’ainsi ce dernier puisse financer, une dernière fois, l’achat d’un voire deux attaquants de valeur…
Un dernier mot sur l’affluence «record» du jour : 5250 spectateurs ! Malgré une opération «3 pour 2» et plusieurs centaines d’invités de l’OFS qui fêtaient 150 ans de statistique en Suisse (!), la Maladière était encore une fois bien vide. Le désamour des Neuchâtelois pour le Gzamax moderne de Bernasconi ne fait que continuer. Le mal est donc profond. Dès mardi, lors de l’assemblée générale des actionnaires, une page de l’histoire de ce club pourrait se tourner. Pour le bien de tous ?
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Neuchâtel Xamax – Young Boys 2-4 (1-2)

Maladière, 5250 spectateurs.
Arbitre : Busacca.
Buts : 12e Jemal 0-1. 34e Besle 1-1. 45e Costanzo (penalty) 1-2. 53e Degen 1-3. 56e Christian Schneuwly 1-4. 65e Page 2-4.
Neuchâtel Xamax : Bedenik; Binya, Besle, Page, Geiger; Ismaeel (64. Wüthrich), Mveng (76. Dampha), Niasse, Facchinetti (59. Tréand); Nuzzolo, Gohou.
Young Boys : Wölfli; Sutter, Nef, Jemal, Spycher (72. Raimondi); Costanzo; Degen, Christian Schneuwly (88. Thierry Doubaï), Hochstrasser, Lulic; Bienvenu (80. Mayuka).

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1 Commentaire

  1. Nul en tous points…

    A propos de Bernasconi, est-il normal que 1.7mio transférés de l’entreprise de construction à Xamax soit imposé deux fois? Que l’état somme le club de payer des factures de sécurité alors que la police n’empêche en aucun cas les « supporters » adverses de semer la pagaille en ville? Que le club ne soit jamais aidé pour son rôle formateur et d’ambassadeur du canton? Facile de dire qu’il pleurniche. Et l’auteur, il ne pleurniche pas sur « ouin notre président il est ridicule, père noël, je veux un président plein de pognon et qui ferme sa gueule »?

    Au sujet des pom-pom girls, facile aussi de critiquer une initiative du club qui essaie d’animer le stade. Si ils ne feraient rien pour remplir le stade, ça serait sans doute l’immobilisme qui serait fustigé. Ma vision du football européen ne passe pas par les pom-pom girls, mais ces charmantes demoiselles ne méritent pas d’être salies par des grossièretés telles celles contenues dans cet article.

    Au sujet de Gohou, t’as pas du voir le même match. Très à l’aise cette fois-ci, pas de maladresse habituelle, une talonnade de génie qui aurait eu le poids d’un 2-1 si Nuzzolo ne l’avait pas galvaudée.

    Pour finir, au sujet de l’affluence, l’auteur est resté bloqué en mode râleur nostalgique des 7-8000 personnes… c’est une époque révolue, faut ouvrir les yeux! Inutile de se lamenter sans cesse parce que le stade n’est pas plein. C’est un peu comme si à chaque match du LS on rappelait l’époque des derbies contre Servette devant 30’000 spectateurs.

    Bref, change de disque, parce que le caliméro de service, c’est bien toi.

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