Une bonne leçon

L’équipe de Suisse juniors a encore du temps devant elle. Toute dorée qu’elle est, la jeune génération d’Ottmar Hitzfeld avait bien besoin d’un revers de ce calibre pour prendre du galon. L’avenir n’en sera pas moins radieux.

Une carrière, cela se nourrit, se contruit, également avec des défaites. Celle enregistrée vendredi soir au Pays de Galles, où les Helvètes ont pu mesurer tout le chemin qu’il leur reste à parcourir pour devenir une vraie bonne et grande équipe, va nourrir la frustration de cette bande hypertalentueuse et attiser leur appétit pour l’avenir. Tant mieux.

On en avait perdu l’habitude. L’été prochain, la Suisse ne sera pas représentée lors de la grand messe bisannuelle du football (Euro ou Coupe du Monde). Les fans de football devront de nouveau se déguiser en orange, en vert et rouge, en blanc ou se contenter d’une victoire espagnole pour vibrer par procuration pour une autre sélection et aller klaxonner à la moindre occasion.

Un mal pour un bien

Cette élimination est un mal pour un bien pour la troupe du général Hitzfeld. Et il ne faut pas oublier que pas mal d’entre eux seront tout de même appelés à batailler sous les drapeaux cet été. Les Suisses ont en effet un beau défi à relever lors des Jeux olympiques de Londres.

Après un Mondial M17 remporté et un Euro des M21 terminé sur la deuxième marche du podium, les jeunes Suisses avaient pris goût au succès et nous aussi. Désormais, pour pas mal d’entre eux qui ont bouté hors de l’équipe nationale une génération même pas vieillissante, il faudra apprendre à vivre avec l’échec. Avec le doute. C’est comme cela que l’on progresse et le Brésil n’est finalement pas si loin que ça.

A Swansea, il a manqué un peu de tout à Shaqiri et compagnie pour espérer avoir droit à un match de "pré-barrages" mardi à Bâle contre le Monténégro. Il a manqué un peu de chance (but de Derdiyok annulé pour hors-jeu, expulsion bête et stupide de Ziegler, penalty accordé sur une maladresse de Klose), peut-être. Mais il a surtout manqué d’envie, d’expérience, d’engagement, de technique, de percussion, de collectif et j’en passe. Des petits riens qui forment en fait un gros tout.

Tirer les leçons

En face, ce n’était quand même pas non plus la première sélection d’Andorre ou du Vatican venue. A lui seul, Gareth Bale doit avoir le même salaire que le XI helvète dans son intégralité… Les Gallois avaient certes perdu cinq de leurs six premiers matches, mais ils restaient sur un beau succès face au Monténégro et valent bien mieux que ce que pense l’imaginaire collectif.

Reste désormais à tirer les enseignements de cet échec.
Leçon numéro 1 : ne pas partir en vrille après le premier échec. Il y a quelques mois, Ottmar Hitzfeld était devenu le paria de la nation. Après les échecs à domicile face à l’Angleterre (1-3) et au Monténégro, le sélectionneur allemand était devenu persona non grata.

Leçon numéro 2 : ne pas s’enflammer après un nul en Angleterre. A la suite d’une victoire contre Galles (4-1) et d’un bon match nul en Angleterre (2-2), c’était reparti. La Suisse avait son destin entre ses mains et les barrages lui tendaient les bras. Bercés par cette douce euphorie et la jeunesse de son groupe, la Suisse toute entière s’est remise à y croire. Patatras…

Sans buteur

Leçon numéro 3 : se trouver des leaders. Lichsteiner et Inler sont dominants en Italie, mais tardent à faire parler leur classe respective avec le chandail national. Alex Frei prenait pas mal de pression à lui tout seul et Streller stigmatisait les critiques. Ces deux derniers ne sont plus là et exposent d’autant plus les restants au feu des médias. Cela s’apprend aussi, cela vient avec le métier.

Leçon numéro 4 : gagner sans buteur. Eren Derdiyok, trois buts en plus d’un trentaine de sélections, est peut-être un avant-centre, mais en aucun cas un buteur. Il doit d’ailleurs avoir le même ration buts/matches qu’un Dominique Herr en méforme. Et sinon, derrière ? Nassim Ben Khalifa et Haris Seferovic semblent encore bien verts… Admir Mehmedi est peut-être prometteur, mais en aucun cas, pour l’heure, un buteur de dimension internationale. Trouver le successeur d’Alex Frei, voici un des principaux chantiers de Hitzfeld.

Leçon numéro 5 : Recalcifier les défenseurs. Avec Senderos, Djourou, Klose et Von Bergen, l’équipe de Suisse a quatre défenseurs centraux moyens pour le niveau international. Plus que leurs capacités respectives, ce sont leurs blessures récurrentes qui posent problèmes. A moins d’engager un médecin ibérique, il va falloir trouver comment faire plus de 45 minutes avec la même charnière histoire de pouvoir apprendre à jouer ensemble.

Il y a sûrement plein d’autres enseignements à tirer de cette partie. Mais si tôt le matin et avec des matches de rugby, pas facile de faire la part des choses. A un moment, je voulais dire à Fabian Frei de jouer la pénal-touche…
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

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26 Commentaires

  1. Purée !!! Tu as vu la motivation de ces tocards, et ça avec une qualif pour le championnat d’Europe en ligne de mire !!!, lamentable moi je dis !!! Des coups de pied bien plaçés à ces enfants gâtés…

  2. très bon article.

    faut pas croire que la qualification est chaque fois acquise, et je préfère le Brésil à la Pologne.

    C’est dans l’échec qu’on apprend le plus 😉

  3. En effet, c’est un mal pour un bien, l’equipe reste tres prometteuse et j’ai confiance pour 2014. Malgré les critiques, je pense que Hitzfeld reste l’entraineur qu’il nous faut, il pourra transmettre son experience a ces jeunes joueurs pour les qualifs de la CM 2014.

    A choisir je prefere les voir au Bresil qu’en Pologne, un euro n’a simplement rien à voir avec une coupe du monde!

    D’un cote, je suis presque content qu’ils ne soit pas qualifier, cela va les galvaniser pour les qualifs de la CM, ca n’aurait peut etre pas eu le cas apres un Euro, tjrs tres difficile de retrouver la motivation necessaire au debut des qualifs, on l’a bien vu pour nous l’année passée!

  4. Ce qu’il faut à la Suisse c’est que ses joueurs aillent tous évoluer à l’étranger comme c’est le cas pour une nation similaire comme le Danemark .
    Le potentiel est là , ne manque que l’expérience et l’habitude de la gagne .
    Mais est ce que les gentils Suisses sont capables de se surpasser ?
    Voilà une bonne question à se poser .

  5. L’article est bon, peut-être moins cynique que d’habitude mais soulève les bonnes questions (ou remarques)

    Pour l’équipe de Suisse, tout ce qu’on peut espérer, c’est qu’elle puisse se relever après chute.

    Et je ne doute pas un instant que chacun sur ce « forum » (à part Frouze, mais bon, pour lui c’est un problème culturel) sera devant son Full HD pour fêter comme il se doit la qualif’ pour la coupe du monde.

    Ne perdons pas espoir, Hop Suisse

  6. @jc

    decidement on ne sera jamais d’accord.

    Le danemark n’est comparable qu’au niveau demographique avec la Suisse. De plus le championnat suisse est superieur a celui du Danemark, donc aucune raison aux jeunes joueurs de la Nati de partir a l’etranger et se griller en cirant le banc (a l’image de Ben Kalifa, certainement notre plus grand talent avec Shaquiri). Le championnat est assez bon pour ces jeunes pour se former et gagner de l’experience en jouant l’Europe avec leurs clubs, ensuite vers 22-23 ans, ils peuvent partir dans un championnat plus releve et etre titulaire.

    De plus le Danemark n’est plus superieur a la Suisse depuis pas mal d’années, la formation helvetique fait partie du top 5 mondial depuis pas mal d’années.

    Il faut maintenant que les resultats suivent sur l’equipe premiere, et la ou je te rejoins, pkoi faire le coup du Danemark de 1992.

  7. @ jc

    Suite jouant à l’étranger…

    1.Benaglio = Wolfsburg
    2. Lichtsteiner = Juventus
    3. Ziegler = Fenerbahce
    4. VonBergen = Herta Berlin
    5. Klose = Nuremberg
    6. Inler = Naploi
    7. Behrami = Fiorentina
    8.Derdyok = Leverkusen

    8 sur 11 dans des clubs étrangers et les 3 restants jouent à Bale en LDC également…

    Alors pour l’expérience il y en a même si certrains jouent depuis peu…
    Sans compter les remplacants potentiels qui proviennent aussi de clubs étrangers comme Djourou, Dzemaili, Barnetta…..

    Bref a cette équipe il manque surtout un créateur qui puissent amener les jeu dans la surface adverses !!! Et qui confirme sur plus d’un match pas comme Shaquiri qui peine à faire 2 matchs de suite à un niveau exeptionnel !!!

    ABE

  8. @Butchenko

    Exact. Mais je pense qu’il parlait des jeunes pousses que sont Shaquiri, F.Frei, Xhaka, Mehmedi, Rodriguez.

    Dans tout les cas ces jeunes sont tres tres prometteurs, a eux d’etre assez intelligents pour ne pas ceder aux sirenes de clubs etrangers qui vont les faire jouer 2 min par matchs…!

    Tant que le championnat suisse continuera a evoluer de cette maniere, les jeunes resteront de plus en plus pour mieux se former

  9. @frouze: va mourir t’es qu’un gros fumiâstre…

    z’êtes pas arrogants, mais des blaireaux!!!

    Quel match de chiotte, heureusement que j’avais des shots de Jäggermeister pour oublier… ahahahaha

  10. Ce qui me sédole c’est que les entra^neurs et certains joueurs arrivent à s’en prendre à l’arbitre au lieu de constater leurs énormes carrence! Derdiok est hors-jeu et il y a clairement pénalty. (déjà qu’il y en a un autre avant). Ok l’expulsion est trop sévère mais quand on est incapable de jouer correctement contre Galles, qui n’est quand même pas une équipe phare en Europe mais qui, elle, a du coeur on évite de mettre la faute sur les autres!

  11. Alors moi celà me fait rire (ou pleurer) quand j’entends dire que certains préfèrent se qualifier pour le mondial au Brésil plutôt que pour l’euro!

    Un euro est bien plus difficile et plus spectaculaire qu’une coupe du monde car il y a les meilleures équipes du monde hormis les Amerloques du Sud…
    C’est un vrai échec, car jouer cet euro avec cette équipe de minot aurait donné une expérience considérable pour la suite et notamment la coupe du monde au Brésil qui a l’air d’excité un grand nombre de lecteurs.
    Mais quand on voit le football présenté vendredi soir il faut se rendre à l’évidence que certains préférent aller en vacances au soleil plutôt que visiter Lodz l’été prochain.
    Et que dire, encore une fois, de l’interview de Michel Pont après le match, pathétique. Il n’a fait que chercher des excuses incroyables et a joué au grand protecteur de ses joueurs par rapport aux vilains journalistes Suisses, ce mec là ne sert à rien.
    Encore un mot pour dire que cette élimination doit aussi servir à éliminer Comisetti de direct, chauvinisme et mauvaise foi durant tout le match, il a été à l’école TF1 ou quoi? Place à Lemos et Thurre!

  12. Mais QUAND comprendrez-vous que la Suisse est une PETITE nation de football ???
    On a eu que 2 bonnes periodes en 50 ans : 1994-1996 et 2004-2010, ce qui ne represente que 8 annees dans le haut niveau !!!
    Alors, soyons objectifs et cessons de nous voiler la face…on attend vraiment beaucoup trop de notre equipe nationale.
    Demandez donc aux francais, italiens, espagnols, portugais et allemands ce quíls pensent de la non-qualification de la Suisse…et ils vous repondront : c’est LOGIQUE !!!

  13. pour un suisse- bulgarie capital pour l’euro 2012 : stade a moitié vide . pour un suisse-argentine qui sert à rien ( sauf à dépenser 1 million ) : stade plein des mois à l’avance .
    un pays ou le fric est roi ne gagnera jamais d’euro ou de coupe du monde ….

  14. @Berli

    Revois ton histoire footballistique au lieu de dire n’importe quoi.

    Certe une petite nation de football, je ne dirai jamais le contraire, mais la Suisse a fait bien mieux dans son histoire que les periodes dont tu parles, meme si ca date (3 1/4 de finale CM, 1 medaillle d’argent olympique qui representait l’equivalent de la CE d’actuelle). Ah oui, 8 qualifications en CM. Ce qui est loin devant bcp d’equipes europeenes

  15. @bvb09

    Avant de la ramener, tu devrais apprendre a lire au lieu de raconter des idioties !!!
    Je me parle que des 50 dernieres annees…et non pas des resultats helvetiques lors de toute l´histoire du football.

  16. @Berli

    Le palmarès d’il y a 50 ans importe peu actuellement. Tu peux avoir le plus beau palmarès possible ce n’est pas cela qui va t’aider à gagner aujourd’hui. Je ne pense pas qu’on attende trop de cette équipe. Je ne dis pas qu’on va gagner la coupe du monde et l’euro dans les 10 prochaines années. Mais par contre cette équipe a le potentiel pour nous faire vibrer! Laissons lui le temps de se développer!

  17. @bvb09

    OK, alors parlons uniquement des 15 dernieres annees, vu que c’est les plus honorables du dernier demi-siecle…
    Les 2 seules et uniques perfs ce sont :
    2 fois qualifies en 1/8 lors d’une coupe du monde (1994 et 2006).
    Euro 1996 : elimine au 1er tour
    Mondial 1998 : pas qualifie
    Euro 2000 : pas qualifie
    Mondial 2002 : pas qualifie
    Euro 2004 : elimine au 1er tour
    Euro 2008 : elimine au 1er tour (en Suisse !)
    Mondial 2010 : elimine au 1er tour
    Euro 2012 : pas qualifie

    Waooou !!! Il y a vraiment de quoi etre impressionne !!!

  18. @ CaptainMarvel

    Helas oui, mais il faut que les fans ouvrent leurs yeux une fois pour toutes, car au niveau football la Suisse est totalement inexistante sur la scene internationale.
    Voici les « petits » pays qui ont fait mieux que nous :
    Danemark 2002, Grece 2004, Ukraine 2006, Turquie 2008, Slovaquie 2010.
    Nos attentes envers la Nati sont totalement disproportionnees. Plus vite on deviendra objectifs et mieux on vivra avec cette realite.

  19. @bvb et butchenko
    En quoi le championnat Suisse est meilleur que le Danois ?
    Le FC Copenhague a atteint les 8émes l’an dernier et Odense en Europa League est dur à bouger , ça vaut largement les perf’ de Bâle et des Young-Boys .
    La Super League est un championnat de plus en plus interessant mais je pense vraiment que les espoirs hélvétes doivent s’aguerrir dans le Top 5 européen .
    Il n’est pas nécessaire de jouer dans les grands clubs mais ils peuvent franchir les paliers .
    Vos posts caractérisent le probléme Suisse : vous vous satisfaisez de trop peu : un 3-3 à Manchester ou une victoire contre l’Espagne et vous etes contents pour dix ans .
    Les -17 et les Espoirs ont fait des super résultats c’est vrai mais maintenant il faut rivaliser chez les grands .
    Les Danois ont gagné l’Euro en 92 parce que ses joueurs étaient des mercenaires de qualité .
    Une équipe composé de petits bourgeois même talentueux n’arrivera jamais à rien .
    La France n’aurait jamais rien gagné sans ses expatriés ni en 1998 et 2000 ni même en 1984 (Platini à la Juve) et 58 (Kopa au Real) .

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