Période IV : 31 janvier – 5 février 2012

La folle remontée de Manchester United à Chelsea, l’extravagant Inter – Palerme, le pénalty raté de Lionel Messi à Valence ou la prise de pouvoir du Borussia Dortmund en Bundesliga sont à l’honneur de cette quatrième sélection du Crampon Rouge. On en profite pour faire un point sur le classement général.

Les tops

1. Wayne Rooney (Manchester United) +25 points
Manchester United a réussi un truc énorme dimanche à Stamford Bridge contre Chelsea. Victimes d’une énorme injustice en début de match lorsque l’inénarrable Howard Webb a oublié le pénalty et le carton rouge qui s’imposaient pour la faute de Cahill sur Welbeck et menés 3-0, les Red Devils ont trouvé les ressources pour revenir. Principal instigateur de cette remontée fantastique : Wayne Rooney. Et pas seulement parce qu’il a transformé impeccablement les deux penalties – justifiés – de l’espoir. Mais aussi parce que le numéro 10 mancunien, par son abattage énorme, ses courses inlassables et les caviars distillés à ses coéquipiers a clairement donné le signal de la révolte. Au final, avec la victoire obtenue quatre jours auparavant contre Stoke, United a profité de cette semaine anglaise pour grappiller un point sur City. Toujours ça de pris.
2. Fabrizio Miccoli (US Palermo) +20 points
Un nain rose sous la neige de San Siro, ça donne quoi ? Un triplé, deux buts démontrant une maîtrise certaine du tir croisé et un de la tête plutôt humiliant pour les tours de la défense intériste lors d’un étonnant Inter – Palermo (4-4). Le lutin sicilien a récidivé dimanche en transformant le pénalty du 1-0 et en plaçant le coup de tête qui a permis à Igor Budan d’inscrire le 2-0 sur le renvoi du gardien lors de la victoire contre Atalanta. C’était donc une semaine plutôt faste pour Fabrizio Miccoli et Palerme. Peut-être que cette semaine Maurizio Zamparini ne va pas virer d’entraîneur, lui qui annonce l’arrivée imminente de richissimes investisseurs saoudiens en Sicile.
3. Carles Puyol (FC Barcelona) +15 points
La preuve que quelque chose ne tourne pas rond en ce moment au Barça, ce sont les défenseurs qui tiennent la baraque (et aussi un peu les arbitres mais ça c’est pas nouveau). Déjà en quart de finale de Coupe de Roi, trois des quatre réussites barcelonaises avaient été inscrites par des défenseurs contre le Real. Rebelote mercredi à Valence, puisque c’est Carles Puyol qui, après avoir endigué les assauts valenciens en début de match, est venu jouer les sauveurs en égalisant. Et, cerise sur le gâteau, le fougueux défenseur blaugrana s’est fendu d’une double double roulette d’anthologie. Pour la beauté du geste, cela aurait mérité d’aller au bout mais malheureusement, après avoir mis trois défenseurs dans le vent, Puyol a donné le ballon à Messi et l’action a lamentablement avorté.
4. Sebastian Kehl (Borussia Dortmund) +12 points
Vice-champion du monde à l’âge de 22 ans, Sebastian Kehl a ensuite vu sa carrière freinée par une incroyable série de blessures. On est donc très content de le voir retrouver la santé, son brassard de capitaine et sa place de titulaire dans l’entrejeu dortmundois. Malgré la sortie prématurée de son compère du Doppelsechs Sven Bender, Sebastian Kehl a livré un match énorme à Nuremberg. Et inscrit l’ouverture du score libératrice au terme d’une action magnifiquement initiée par Moritz Leitner et Lukasz Piszczek. Au final, cette Arbeitsieg permet au BVB de réussir la bonne opération du week-end en Buli et de retrouver sa place naturelle en tête du classement.
5. Claudio Pizarro (Werder Brême) +10 points
Pizarro-oh-oh-oh : les fans du Werder Brême peuvent chanter, Claudio Pizarro est en train de porter son équipe à bout de bras vers une place européenne alors que, sans lui, elle lutterait contre la relégation. Dans la forme de sa vie, le Péruvien a inscrit un nouveau doublé de fort belle facture dimanche à Freiburg, ses buts numéros 14 et 15 de la saison. Cela n’a toutefois pas suffi pour les trois points, la défense brêmoise étant toujours aussi folklorique.
6. Diego Alves (FC Valence) +8 points
Après Cristiano Ronaldo, Frédéric Kanouté ou Fernando Llorente, Diego «el Parapenaltis» Alves a ajouté Lionel Messi à la longue liste des joueurs prestigieux dont il a détourné un pénalty. Sur sa lancée, le gardien brésilien du FC Valence a fait le désespoir de l’Atletico Madrid en repoussant les assauts furieux des Colchoneros dans l’ambiance délétère du stade Vicente Calderon (0-0). Grâce à quelques parades magnifiques, à une belle détermination dans les sorties aériennes (Diego Godin en sait quelque chose) et à beaucoup de lucidité dans les relances au pied. Avec aussi un peu de chance et l’aide d’Adil Rami, auteur du sauvetage miraculeux du mois. Du coup, Valence reste solidement accroché à sa place de leader de la Liga Justa.

7. Gareth Bale (Tottenham Hotspurs) +6 points
D’aucuns pensent que Gareth Bale, c’est juste un mec qui court vite, ils se trompent. Le Gallois est aussi doté d’une technique au-dessus de la moyenne, d’un remarquable sens de la passe et d’une superbe technique de frappe. A témoin son doublé contre Wigan, avec notamment un tir d’une promptitude surprenante dans un angle improbable sur son deuxième but. Adversaire des Spurs ce soir, Liverpool est prévenu : il ne faut pas laisser le moindre centimètre d’espace à Gareth Bale.
8. Diego Milito (Inter Milan) +5 points
Un Argentin sous la neige de San Siro, ça donne quoi ? Un quadruplé retentissant, un pénalty et trois goals en véritable chasseur de but qu’est Diego Milito. Avec notamment un dribble sur le gardien de Palerme qui n’est pas sans rappeler celui de Ronaldo en finale de la Coupe UEFA 1998 contre la Lazio. Seul hic, et c’est pour ça qu’on n’a pas mis le buteur argentin plus haut dans le classement, l’Inter, malgré les buts de Milito, n’a pris qu’un point en deux matchs cette semaine. Pourtant, l’occasion était belle de recoller à la tête du classement.
9. Mesut Özil (Real Madrid) +4 points
Et un assist de plus pour Mesut Özil, en l’occurrence un corner qui a permis à Ramos d’inscrire le but de la victoire du Real à Getafe. Et si l’Allemand, longtemps déclaré Clásico -incompatible par José Mourinho, était l’arme absolue qui permettra au Portugais de faire tomber la plus grande équipe du monde de la galaxie de tout l’univers ?
10. Alex Oxlade-Chamberlain (Arsenal) +3 points
Lors de sa sortie du terrain il y a quinze jours contre Manchester United, Alex Oxlade-Chamberlain avait provoqué les sifflets de l’Emirates contre Arsène Wenger (mieux vaut tard que jamais…). Samedi contre Blackburn il a une nouvelle fois confirmé son talent et justifié  le montant exorbitant de son transfert avec un doublé, ses deux premiers buts en Premier League, plus un caviar sur la troisième réussite de van Persie. Ceci dit, c’est bien joli de jouer les matamores contre un mal-classé désabusé et réduit à dix mais ça ne rattrapera pas les deux points perdus quatre jours auparavant lors du match miteux des Gunners à Bolton. C’est pourquoi, on ne va trop s’exciter ni donner trop de points au carton d’Arsenal. J’ai enlevé Thierry Henry des flops où je l’avais placé après son entrée en jeu pathétique à Bolton, c’est déjà pas mal.
11. Didier Drogba (Chelsea) +2 points
La Guinée-Equatoriale ne fait peut-être pas partie des ténors du foot africain mais elle jouait à domicile, c’était le piège par excellence pour les Ivoiriens. Mais le duo magique Yaya Touré-Didier Drogba est passé par là et les Guinéens n’ont pas eu l’ombre d’une chance (0-3). Malgré un pénalty raté en début de match, le buteur de Chelsea y est allé de son doublé pour expédier les Eléphants en demi-finale. Jusque-là, aussi bien en Coupe du Monde qu’en Coupe d’Afrique, cette génération dorée du foot ivoirien était allée de désillusions en désillusions, mais là cela pourrait être son année.
12.  Marc-André ter Stegen (Borussia Mönchengladbach) +1 point
Marc-André ter Stegen a fêté samedi son neuvième blanchissage en vingt journées de championnat, permettant à son club de Mönchengladbach de ramener un point de Wolfsburg malgré la domination des Wölfe. A 19 ans, le jeune gardien des Fohlen démontre déjà une assurance et une présence physique impressionnantes. Et un talent fou, comme en témoigne la parade réussie sur la frappe de Josué.

Les flops

1. Lucio (Inter Milan) –15 points
Huit buts encaissés en quatre jours, ça fait un peu tache dans le club historique du catenaccio. Associé tour à tour à Ranocchia, Samuel et Cordoba en défense centrale, Lucio était dans le coup sur tous les buts encaissés lors des naufrages défensifs contre Palerme (4-4) et la Roma (4-0). A 33 ans, le Brésilien s’approche de la date de péremption et aujourd’hui même Brandao semble représenter une menace sérieuse pour l’arrière-garde nerazzurri. Helenio Herrera doit s’en retourner dans sa tombe.
2. Zlatan Ibrahimovic (AC Milan) –10 points
Sale semaine également pour le Milan AC avec deux matchs/un point (0-2 à Rome contre la Lazio et 0-0 contre Napoli), aucun but marqué et l’expulsion stupide de son joueur vedette Zlatan Ibrahimovic, une nouvelle fois ange et démon. Tout près d’ouvrir le score sur une frappe raffinée contre Napoli, le Suédois a été mettre quelques minutes plus tard une petite claque à un joueur napolitain. C’était pas bien méchant et l’arbitre aurait peut-être pu s’abstenir de sortir son carton rouge mais c’était quand même pas super malin et surtout complètement inutile. Au final, une fois de plus et ça devient une habitude cette saison, Milan et Ibrahimovic sont passés à côté de leurs rendez-vous avec les ténors de la Serie A.
3. Lionel Messi (FC Barcelona) –5 points
Cela peut arriver à tout le monde de rater un pénalty, même aux meilleurs joueurs du monde. Par contre, on n’a pas le droit de tirer un pénalty avec autant de suffisance et de nonchalance que Lionel Messi à Valence. Un peu comme si l’Argentin pensait qu’il avait tellement de talent qu’il pouvait se permettre de tirer un pénalty mollement sans feinte apparente à mi-hauteur, un mètre sur la gauche du gardien, et que ça rentrerait quand même. Si Hitzfeld rappelle Marco Streller, on pourra toujours organiser un concours du pénalty le plus mou à la mi-temps du prochain Suisse – Argentine. Lionel Messi est un joueur formidable lorsqu’il joue simple, pas quand il tombe dans la facilité comme c’est un peu le cas en ce moment.

Classement après 4 périodes :

1.   Wayne Rooney 40
2.   Mesut Özil 34
3.   Diego Milito 30
4.   Edinson Cavani 26
5.   Robin van Persie 25
6.   Lionel Messi 20
      Radamel Falcao 20
      Fabrizzio Miccoli 20
9.   Miroslav Klose 17
10. Carles Puyol 15
       Robert Lewandowski  15
12. Sebastian Kehl 12
       Clint Dempsey 12
       Karim Benzema 12
15. Tim Krul 10
      Fernando Llorente 10
      Claudio Pizarro 10
18. Raul Rodriguez Navarro  8
      Francesco Totti 8
      Franck Ribéry 8
      Diego Alves 8
22. Zlatan Ibrahimovic 7
23. Marco Reus 6
      Rafael van der Vaart 6
      Gareth Bale 6
26. Antonio Di Natale 5
       Yaya Touré 5
28. Luka Modric  4
       Antoine Griezmann 4
       Stephan Lichtsteiner 4
31. Hatem Ben Arfa 3
       Emmanuel Mayuka 3
       Kaka 3
       Alex Oxlade-Chamberlain 3
35. Jakub Blaszczykowski 2
       Stevan Jovetic 2
       Didier Drogba 2
38. Olivier Giroud 1
       Marc-André ter Stegen 1
       Bruno Zita Mbanangoyé 1
       Patrick Herrmann 1
42. Manuel Neuer -5
       Pato -5
       Gianpaolo Pazzini -5
45. Samir Nasri -10
       Mario Balotelli -10
       Sergio Ramos -10
48. Aaron Ramsey -15
       Pepe -15
       Carlos Tevez -15
       Lucio -15

Écrit par Julien Mouquin