Oranges presque cuites

Dans la moiteur de Kharkiv, la Mannschaft a atomisé les solistes néerlandais lors d’une première mi-temps de bonne facture. Montrant, n’en déplaise aux français et aux anglais, qu’il est possible de jouer avec du rythme même quand il fait chaud, les allemands ont largement dominé une équipe dépassée et sans envie. Incapable d’aligner trois passes de suite ou de décocher la moindre esquisse de sourire tout au long de la partie, les hommes de Bert Van Marwijk n’ont jamais montré un quelconque sentiment de révolte et peuvent presque préparer leurs bagages.

Le résuméAprès un premier quart d’heure plutôt équilibré avec des joueurs hollandais semblant montrer un peu plus d’envie que lors de leur rencontre initiale face au Danemark, l’Allemagne va ouvrir le score sur sa première action franche par Mario Gomez consécutivement à une belle ouverture de Bastian Schweinsteiger et un superbe enchaînement de l’attaquant du Bayer Münich.
Proche du KO quelques minutes plus tard sur une tête à bout portant de Holger Badstuber sauvée miraculeusement par le portier Stekelenburg, c’est finalement Super Mario, encore lui, qui doublera la mise, suite à une nouvelle passe magnifique de Schweinsteiger, pour inscrire sa troisième réussite en deux rencontres dans cet Euro.
En faisant rentrer à la mi-temps Van der Waart et Huntelaar pour évoluer aux côtés de Robben, Sneijder et Van Persie pour un quintet offensif  de rêve, sur le papier en tout cas, l’entraîneur des Oranje jouait le tout pour le tout. Sans être brillants, ils se montreront toutefois un peu plus incisifs qu’en première période et c’est finalement sur un exploit solitaire de l’attaquant d’Arsenal Robin Van Persie qu’ils parviendront à réduire le score à une vingtaine de minutes de la fin.
On se dit alors que le match pouvait basculer si, surfant sur l’euphorie de cette réduction du score, les néerlandais parvenaient à emballer le match. Il n’en fut rien et le match allait se terminer sans pratiquement la moindre occasion supplémentaire et c’est la tête bien basse qu’ils quittèrent le terrain et, par là-même, peut-être la compétition.
L’homme du match
Si toute l’équipe d’Allemagne est à créditer d’un bon match, et particulièrement Bastian Schweinsteiger pour ses deux superbes passes décisives, le grand bonhomme de cette partie est tout de même Mario Gomez. Doté d’un sens su but hors du commun, Super Mario est tout doucement en train de s’inviter à la table des grands buteurs de l’histoire de la Mannschaft aux côtés des Uwe Seeler, Gerd Müller, Karl-Heinz Rummenigge, Rudi Völler, Jürgen Klinsmann ou Miroslav Klose. En lui faisant céder sa place à ce dernier en fin de match sous l’ovation du public allemand du Metalist Stadion, c’est un joli clin d’œil que lui a offert l’entraîneur Joachim Löw.
La buse du match
Si on peut pratiquement citer l’ensemble de l’équipe des Pays-Bas pour l’ensemble de leur œuvre et plus particulièrement la défense pour ses lacunes ahurissantes à ce niveau, la performance individuelle d’Arjen « tête à claques » Robben mérite une palme. Ayant raté à peu près tout ce qu’il a essayé, et pourtant dieu sait s’il n’a pas essayé grand-chose, il s’est surtout fait remarqué, une fois de plus, par sa nonchalance et son attitude hautaine. Sorti sous les sifflets de ses propres supporters, le batave est vraiment en train de vivre une annus horribilis. Si son talent est indéniable, son salut passe par un changement de son comportement et par une prise de conscience que le football n’est pas un sport individuel et que la passe n’est pas interdite.
Le tournant du match
Si la réduction de Robin Van Persie aurait pu s’avérer être un tournant si les hollandais s’étaient un poil plus bougé les fesses qu’une Mirka Vavrinec, c’est plutôt du tournis qu’on eut les défenseurs bataves qu’il faudrait parler tant il n’y a pas eu de virage dans cette partie. Complétement dépassés par les événements Van der Wiel, Heitinga, Mathijsen, Willems, Van Bommel et De Jong, soit les six joueurs à vocation défensive au coup d’envoi en plus du gardien Stekelenburg, n’ont vu que les talons de Super Mario et, sans au moins deux arrêts miraculeux de leur portier, auraient bien pu prendre une valise.

Le geste technique du match
Incontestablement, la manière dont Super Mario se retourne en enroulant le ballon avant de fixer le gardien néerlandais sur l’ouverture du score germanique est le geste de cette partie qui restera dans les mémoires. Techniquement difficile, mais aussi esthétique et élégant, ce geste parfaitement exécuté démontre que ce joueur, en plus d’avoir un talent certain, est habité par une pleine confiance et qu’il pourrait bien être la grande star de cet Euro. A condition que la Mannschaft continue sur sa lancée bien sûr.
Le geste pourri du match
Comme ni Mark Van Bommel ni Nigel De Jong ne se sont illustrés par une agression dont ils ont le secret, le geste le plus pourri de cette partie pourrait bien être la monumentale bourde de Marteen Stekelenburg qui a bien failli permettre à Miroslav Klose d’inscrire son 64ème but pour sa 118ème sélection. En manquant un contrôle facile à quelques mètres de son but, il a en effet failli sonner le glas de son équipe en toute fin de match en réalisant une Calamity James de toute beauté.
Les anecdotes
– A la 10ème minute, Arjen Robben a fait une passe à Robin Van Persie qui l’a remercié d’un petit geste amical. Qui a dit qu’il y avait une mauvaise ambiance chez les Oranje ?
– Selon David Lemos, deux pointures font environ 1 mètre
– En 2ème mi-temps, les hollandais ont pratiquement évolué avec 5 attaquants. Résultat : 3 tirs cadrés, soit une moyenne de 0.6 par tête de pipe. Balaise.
– Je ne sais pas quel designer s’est occupé du graphisme des numéros des joueurs bataves mais il ferait mieux de changer de job. Dégueulasse.
– Il paraît que Mark Van Bommel est le beau-fils de Bert Van Marwijk. J’espère que ce dernier a eu une fille car sinon Antonio Cassano ne va plus adresser la parole au bûcheron du Bayern.
Le match vu par les Hollandais
Putain on a vraiment été autant trahis par cette équipe à l’ego surdimensionné que Ségolène Royal par Valérie Trierweiler. Font vraiment chier. On a plus qu’à remballer nos Heinek’ dans notre caravane et à rentrer au pays. Ça tombe bien, ça nous fera des économies. Surtout que dans un mois c’est l’Alpe d’Huez et là, ça va être beau.
Le match vu par les Allemands
Cette victoire contre les producteurs de tulipes a vraiment été aussi facile que celle de mai 1940. Et leur Robben là, déjà qu’il a fait plaisir à quasiment toute l’Allemagne en foirant son match contre Chelsea, il a de nouveau merdé hier soir. Le genre de joueurs qu’on aime bien quoi. Maintenant en route pour la suite de l’Euro qu’on continue à donner raison à ce con de Lineker.
Le match vu par Marc Rosset et Marat Safin
Franchement c’est con ces matchs entre Hollandais et Allemands car tu te fais toute la soirée à La Clémence à boire des bières qui tirent à peine à 4.5%. Mardi soir, au moins, avec Russie-Pologne on a fait ça à la Vodka et au Spiritus, c’était du costaud. Des lopettes on vous dit ces germano-bataves.

A propos Grégoire Etienne 81 Articles
...

Commentaires Facebook

3 Commentaires

  1. Pour changer un peu, je le trouve bien le commentateur, David Lemos. Ca change des autres brêles arrogantes et incultes.
    Quelle est loin la Hollande qui nous faisait rêver par son jeu collectif de classe. Cet amalgame désordonné d’individualistes donneraient plutôt la nausée…

  2. Sinon quel arrêt de Neuer sur « vend du persil « à un moment clé de la rencontre!
    Selon David Lemos (très bon par ailleurs), Robben serait sorti sous les applaudissements de ses supporters ?!?!

    L’erreur de Stekelenburg (AS Roma) devant Klose (Lazio), grandiose.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.