Période XXIV : 20 – 24 juin

Cristiano Ronaldo, l’Allemagne et l’Italie ont été les plus convaincants lors des quarts de finale. C’est donc assez logiquement qu’ils trustent les premières places de cette 24ème sélection du Crampon Rouge qui permet à Cristiano Ronaldo de reprendre la tête du classement général avec deux points d’avance sur Lionel Messi. Eliminés sans gloire, les Français dominent eux les flops.

Tops

1. Cristiano Ronaldo (Portugal) +25 points

Après deux premiers matchs difficiles, Cristiano Ronaldo est bien rentré dans son Euro avec deux grosses performances contre la Hollande puis la Tchéquie. Avec deux tirs sur le poteau, le but décisif et quelques gestes de grande classe, le meilleur joueur du monde a tiré son équipe vers la victoire en 1/4 de finale. On ne croyait pas trop à cette formation portugaise avant le tournoi mais ils nous font très bonne impression, clairement la meilleure équipe de l’Euro jusque-là avec l’Allemagne. Il y a beaucoup moins de fioritures que d’habitude (enfin, à part Nani) et c’est très solide défensivement, avec notamment un trio médian Meireles – Moutinho – Veloso extrêmement compact. Et avec bien sûr un joueur d’exception capable de faire la différence à tout moment. Si la France a été championne du monde avec Zidane et Guivarc’h, le Portugal peut bien être champion d’Europe avec Ronaldo et Almeida. Maintenant, le défi pour les Portugais, ça va être de garder la tête froide face aux provocations espagnoles et de ne plus trop repenser au hold-up à mains armées dont ils avaient été victimes il y a deux ans contre cette même Roja (but hors-jeu de Villa et expulsion scandaleuse de Costa sur une simulation de Capdevilla). Si ça reste au niveau du foot, le Portugal et Ronaldo devraient passer.

2. Andrea Pirlo (Italie) +20 points

Andrea Pirlo a une nouvelle fois illuminé le jeu italien de toute sa classe avec ses ouvertures et passes millimétrées. Si Balotelli avait été plus efficace sur les caviars offerts par son meneur de jeu, l’Italie se serait évité bien des frayeurs. Pirlo conclura son match plein par une délicieuse Panenka qui a complètement relancé une séance de tirs au but mal engagée pour son équipe. Seul bémol à la performance du joueur de la Juventus, deux pertes de balle dangereuses à ne pas reproduire face à l’Allemagne qui aura bien davantage de joueurs offensifs pour profiter de ce genre de ballon que n’en avaient les Anglais.

3. Sami Khedira (Allemagne) +15 points

Avec l’immense Mats Hummels, Sami Khedira est le meilleur Allemand depuis le début du tournoi. Non seulement, il effectue un labeur défensif incroyable à mi-terrain, gommant quelque peu les carences actuelles de Bastian Schweinsteiger. Mais en plus, son apport offensif peut s’avérer déterminant comme sur cette reprise surpuissante du tibia libératrice contre le bunker grec. Une bonne manière de rappeler qu’avant d’être le chien de garde du milieu de terrain de José Mourinho, Sami Khedira jouait demi offensif, parfois dans l’axe, parfois à l’aile, lorsque le VfB Stuttgart avait conquis le titre de champion d’Allemagne en 2007.  

4. Marco Reus (Allemagne) +12 points

Comme je le réclamais depuis un moment, et avec moi une bonne partie de l’Allemagne, Joachim Löw a fini par faire tourner ses demis extérieurs, vu les performances mitigées de Müller et Podolski. Avec succès. Marco Reus a pleinement su saisir sa chance. S’il n’a pas connu beaucoup de réussites sur ses frappes en 1ère mi-temps, ses appels de balle, sa vivacité et sa qualité technique ont posé des problèmes insurmontables à la défense grecque, comme sur cette remise géniale malheureusement galvaudée par Özil. Il conclura son match plein par un but d’une frappe splendide. C’est marrant, parce qu’après un match ennuyeux de l’Espagne (pléonasme), on vient pleurnicher que c’est la faute des méchants adversaires regroupés en défense. Pourtant, face à l’équipe la plus défensive du tournoi, l’Allemagne a prouvé qu’il était possible de faire le spectacle et de se créer un wagon d’occasions de but. Mais pour ça, il faut que le talent, la prise de risque et surtout l’envie d’aller vers l’avant soient au rendez-vous

5.   John Terry (Angleterre) +10 points

La sélection de John Terry et la non-sélection de Rio Ferdinand avaient suscité la polémique. Mais le joueur de Chelsea a parfaitement justifié la confiance de Roy Hogdson. Son match contre l’Italie a été énorme avec plusieurs sauvetages miraculeux. Il aurait même pu devenir le héros de tout un peuple si l’arbitre lui avait accordé les deux pénaltys qui s’imposaient pour des tirages de maillot italiens.

6. Alessandro Diamanti (Italie) +8 points

Cela ne surprendra personne de constater que, lors du premier 0-0 du tournoi, l’Italie est dans le coup. Ceci dit, ce n’est pas faute d’avoir essayé pour la Squadra Azzura. Les Italiens auraient notamment pu faire la différence après l’entrée probante d’Alessandro Diamanti, qui a insufflé beaucoup de dynamisme. Pensionnaire du modeste Bologne, ce joueur de 29 ans qui a longtemps bataillé dans les séries inférieures ne fêtait que sa troisième sélection mais il a prouvé qu’il pouvait être un atout pour cette équipe d’Italie. Et il n’a pas tremblé au moment d’inscrire le pénalty décisif.

7. Gianluigi Buffon (Italie) +6 points

Gianluigi Buffon n’a pas été trop sollicité contre l’Angleterre mais il a fait le métier : un réflexe devant Johnson en début de match puis un arrêt sur le pénalty d’Ashley Cole, cela a suffi à qualifier l’Italie.

8. Xabi Alonso (Espagne) +5 points

J’aime trop le foot pour avoir assisté à la mascarade France – Espagne. Et accessoirement, j’avais beaucoup mieux à faire de mon samedi soir. Il paraît que je n’ai rien raté. Mais j’ai vu que Xabi Alonso a marqué deux fois, je suppose que ça mérite des points, même si le deuxième but intervient sur un pénalty beaucoup moins évident que celui qui aurait dû renvoyer la Roja chez elle contre la Croatie.

9. Philipp Lahm (Allemagne) +4 points

Parfois critiqué pour son manque de leadership avec son brassard de capitaine, tant au Bayern qu’en équipe nationale, Philipp Lahm a montré la voie à suivre contre les Grecs avec sa frappe à la trajectoire improbable. S’il n’a pas encore l’envergure des grands capitaines de la Nationalmannschaft d’antan, les Walter, Beckenbauer, Matthäus, Kahn et autres Ballack, le latéral bavarois commence à s’imposer. Reste maintenant à soulever un trophée avec ce brassard. Par exemple le 1er juillet prochain…

10.  Petr Cech (République tchèque) +3 points

A l’impossible, nul n’est tenu : Petr Cech a longtemps retardé l’échéance contre le Portugal, faisant complètement oublier sa boulette contre la Grèce. Mais Cristiano Ronaldo a réussi là où d’autres avaient échoué il n’y a pas si longtemps en Ligue des Champions, soit tromper la muraille tchèque.

11. Michel Kadlec (République tchèque) +2 points

Après avoir pris l’eau de toute part en ouverture de tournoi contre la Russie, la défense tchèque s’est bien ressaisie. Le glissement de Michal Kadlec du flanc gauche de la défense à l’axe central n’y est pas étranger. A un poste qui n’est pas le sien, le joueur de Leverkusen a une nouvelle fois été excellent contre le Portugal. Mais cette défense tchèque ne pouvait pas non plus éternellement porter tout le poids du match sur ses épaules et elle a fini par craquer.

12. Dimitris Salpingidis (Grèce) +1 point

A 30 ans, Dimitris Salpingidis a été la révélation offensive (tardive) de cette équipe grecque. Contre l’Allemagne, sa tache ingrate était de batailler seul en pointe et de profiter des moindres failles dans la défense adverse. Il aura parfaitement tenu son rôle sur les deux occasions grecques, soit en offrant l’égalisation à Samaras puis en marquant sur pénalty. C’était difficile de lui demander plus.

Flops

1. Samir Nasri (France) –15 points

Parmi les nombreux reproches faits après la Coupe du Monde 2010 à Raymond Domenech, il y avait la non-sélection de Samir Nasri. Rétrospectivement, vu les performances et le comportement du joueur de Manchester City dans cet Euro, on se dit que c’était peut-être la seule bonne décision qu’avait pris Raymond Domenech comme sélectionneur de l’équipe de France.

2. Karim Benzema (France) –10 points

Après une saison pleine avec le Real Madrid, Karim Benzema devait être la star de cette équipe de France, le leader de l’attaque. Mais il est passé complètement au travers de son Euro. Déjà qu’il n’y avait pas beaucoup de joueurs français en phase offensive et si en plus ceux-ci ont déçu, un quart de finale était le grand maximum que pouvait espérer cette équipe.

3. Bastian Schweinsteiger (Allemagne) –5 points

Depuis ce contact avec Gökhan Inler en Ligue des Champions et la blessure qui s’en est ensuivie, Bastian Schweinsteiger n’a pas retrouvé son meilleur niveau. Contre la Grèce, il a multiplié les pertes de balle et les mauvaises passes. Comme Özil n’est lui aussi pas au top, quoiqu’en net progrès contre les Hellènes, la fluidité du jeu allemand s’en ressent. Tant mieux pour le suspense, car avec un Schweini et un Özil au sommet de leur forme, on ne voit pas trop qui aurait pu arrêter le rouleau compresseur germanique. Là, ça laisse une chance à l’adversité.

Écrit par Julien Mouquin