Pas de goal pour commencer

Après le scandaleux match de Bâle validant une nouvelle fois l’attitude servile de l’ASF auprès du FC Novartis, les hommes de Laurent Roussey accueillaient samedi le dernier prétendant au titre pour leur quatrième match. Echaudées par une défaite de justesse en France, les Sauterelles ne risquaient pas d’évoluer à leur meilleur niveau, sans pour autant brader le match.

Cette quatrième journée de championnat a été placée sous le signe de l’intox à la Pontaise avec l’annonce surprise, alors que le site du club le disait encore blessé, de Gabri. Autre bonne nouvelle, la défense vaudoise a semblé aussi récupérer son nouveau patron grâce à la qualification de Mevlja qui, du haut de son 1m 90, a constitué une belle prise de tête pour les attaquants zurichois. Cependant, l’infirmerie lausannoise reste encore chargée et Laurent Roussey a une nouvelle fois été dans l’obligation de composer avec ses remplaçants pour aligner son équipe. Heureusement, cette situation devrait changer pour la prochaine rencontre contre St-Gall avec le retour de plusieurs titulaires potentiels comme Moussilou ou Zembrella. Dans une situation peu idéale, les Vaudois ont une nouvelle fois décidé de ne pas se laisser faire et ont tenté leur chance. Il est possible de citer la réjouissante tentative de Lavanchy (22e) qui, avec un poil plus de réussite, aurait échappé des mains du gardien Bürki sans oublier la bonne résistance de la défense vaudoise face aux attaques du «judas» Ben Khalifa. Au centre du terrain, l’inamovible Gabri a une nouvelle fois prouvé que même en manque de compétition, il restait à la manœuvre pour l’organisation de l’équipe sur le terrain. L’Espagnol sera cependant victime de sa préparation incomplète et finira la rencontre assez fatigué. Au chapitre des impressions mitigées, Tafer reste incapable de s’imposer comme on pouvait l’espérer avec un CV comme le sien.
C’est dans ces circonstances qu’on ne peut que regretter l’absence de Chris Malonga qui semble préférer un poste de polisseur de banc à Monaco à une place de titulaire à la Pontaise. Sans oublier Xavier Margairaz, parti courir le dahu en Angleterre et hypothéquer ainsi sa place en équipe nationale alors qu’une casquette dans le onze de base vaudois l’attendait.

Un point mais pas de but

Bon, autant le dire tout de suite, le résultat de 0 à 0 est une bonne nouvelle car la défense vaudoise n’a pas craqué pour la première fois de la saison. Mais elle laisse un petit goût amer car, face à des Sauterelles émoussées par leur dernier match européen et contraintes de s’économiser pour le match retour, une petite étincelle aurait suffi pour permettre aux Lausannois de se tailler la part du lion et de s’adjuger les trois points. Cependant, avec les résultats du week-end, ce point est un élément positif pour le commencement de la saison.
Pour terminer, un petit mot sur la grande nouvelle de la semaine, à savoir la redéfinition par l’ASF de la notion d’agression volontaire avec intension de blesser en «comportement antisportif» (merci de ne pas rire) au sujet de l’attaque au cou commise par le hooligan de St-Jacques sur Chakhsi. Avec un tel message, il ne faut pas s’étonner que la violence indésirable dans les gradins se déplace sur le terrain avec la bénédiction de la commission de discipline de l’ASF. Juste deux matchs pour un tel comportement, ce n’est plus de la complaisance, c’est du parti pris avec vaseline en prime. Faut-il rappeler qu’en des circonstances bien moins claires Pape Thiaw, Matt Moussilou et Serey Die ont eu un nombre bien plus conséquent de matchs de suspension pour un «comportement antisportif» bien plus discutable ? Mais ils avaient le grand tort de ne pas jouer pour le FC Novartis.
Plus grave, comment la commission de discipline pourra-t-elle désormais infliger plus de deux matchs de suspension cette saison à un autre joueur après le cirage de pompe en règle dont Valentin la Vermine a fait l’objet ? Ce que l’ASF semble ignorer, c’est qu’à force d’avoir match gagné sans effort, les Bâlois ont tendance à devenir mous du genou comme leur match contre Tel-Aviv l’a montré. Qu’il est difficile de s’imposer quand l’arbitre ne pense uniquement à venir toquer à la fin du match à la porte des vestiaires pour avoir un maillot bâlois. Le match retour viendra-t-il confirmer le fait que Bâle ne peut s’imposer sans l’arbitre ? L’avenir le dira.
Photo Pascal Muller, copyright www.eqimages.ch

LS – GC 0-0

La Pontaise, 4900 spectateurs.
Arbitre : M .San.
Lausanne-Sport : Fickentscher; Chakhsi, Katz, Sonnerat, Meoli; Mevlja (85e Facchinetti), Gabri; Ekeng, Khelifi (73e Bouazzi), Lavanchy (56e Kadusi); Tafer.
Grasshopper : Bürki; Michael Lang, Vilotic, Grichting, Bauer; Abrashi, Salatic; Feltscher (59e Hajrovic), Caio (83e Toko), Vonlanthen (59e Gashi); Ben Khalifa.
Notes : Lausanne sans Coly, De Pierro, Moussilou ni Zambrella (blessés), GC sans Pavlovic (blessé).
Carton jaune : 9e Katz.