Bundesliguide : Hertha BSC Berlin

C’est bleu, c’est blanc, ça monte et ça descend, c’est le Hertha Berlin qui vient de changer de ligue pour la quatrième saison consécutive avec deux promotions et deux relégations. Cette fois, l’Alte Dame est bien décidée à ce que son retour en Bundesliga soit durable. Elle semble s’en être donnée les moyens.

2012/2013 :

1er (Zweite Liga). Si l’on excepte un léger retard à l’allumage lors des cinq premières journées, la saison du Hertha Berlin a été un long fleuve tranquille. Au bénéfice d’un contingent largement au-dessus du lot pour la Zweite Liga, l’Alte Dame s’est calée dans le sillage du lièvre Braunschweig au 1er tour avant de le passer au printemps pour aller chercher promotion et titre de champion de deuxième division. Sans avoir jamais tremblé et ayant donné l’impression de ne de loin pas avoir exploité tout le potentiel du contingent.

Objectifs :

Relégué en 2010, promu en 2011, relégué en 2012, promu en 2013, le Hertha aura comme priorité d’éviter de faire une nouvelle fois l’ascenseur. Dans ce sens, c’est moins rigolo, on en sait quelque chose du côté de Servette. Il y a sans doute aussi dans la capitale le secret espoir de faire mieux que chercher le maintien : la situation de l’Alte Dame rappelle un peu celle de l’Eintracht Francfort il y a douze mois, lequel était finalement allé chercher une place européenne. Ceci dit, le manager Michael Preetz, grand responsable des chutes de 2010 et 2012, est toujours là, avec lui il faut toujours s’attendre à une fantaisie à un moment ou un autre, le Hertha serait donc bien inspiré d’assurer d’abord son maintien avant de tirer des plans sur la comète.

L’effectif :

Le contingent est plutôt fourni, tous les postes sont quasiment doublés par des joueurs ayant déjà tâté de la Bundesliga, ce n’est pas franchement l’effectif d’un néo-promu classique. Si niveau quantitatif, le Hertha n’a guère de soucis, niveau qualitatif c’est un peu plus délicat. Rares sont les joueurs de l’effectif à s’être vraiment imposés comme titulaires en Bundesliga et aucun n’a jamais été considéré comme un joueur dominant. L’entraîneur Luhukay va donc escompter que les joueurs qui ont tiré l’équipe en Zweite Liga, les Lustenberger, Ronny et autres Kluge parviendront aussi à assumer un rôle de leader en Bundesliga et pour le reste s’appuiera sur le collectif avec l’avantage d’avoir des solutions de rechange si l’un ou l’autre joueur ne répondait pas aux attentes. 

Le mercato :

L’Alte Dame fait largement confiance au contingent qui a assuré la promotion. Aucun titulaire ne quitte le navire et, si le club enregistre l’arrivée de quatre éléments au bénéficie d’une solide expérience de Bundesliga, soit Baumjohann (ex-Gladbach, Bayern et Schalke), van den Bergh (Gladbach et Düsseldorf), Hosogai (ex-Augsburg et Leverkusen) et Langkamp (ex-Karlsruhe et Augsburg), aucun d’entre eux ne partira titulaire indiscutable ; il s’agissait davantage de renforcer quantitativement le groupe et d’offrir des alternatives à l’entraîneur Luhukay plus que de d’améliorer le onze de base.
Départs : Knoll (Sandhausen), Bastians (Bochum), Morales (Ingolstadt).
Arrivées : Baumjohann (Kaiserslautern), van den Bergh (Düsseldorf), Hosogai (Leverkusen), Langkamp (Augsburg), Perdedaj (Lyngby BK).

Entraîneur :

Jos Luhukay en est à sa troisième promotion en Bundesliga après Mönchengladbach en 2007 et Augsburg en 2011. A chaque fois, il avait eu de la peine à assumer l’arrivée dans l’élite ; la différence c’est qu’à Glabdach il s’était fait virer alors qu’à Augsburg on l’avait laissé bosser et il avait magistralement redressé la barre pour aller chercher le maintien. Considéré alors comme un héros en Bavière, il avait toutefois quitté le FCA suite à un conflit avec le directeur sportif, préférant relever le défi du Wiederaufstieg à Berlin. Celui-ci brillamment relevé, le Hollandais va devoir maintenant assurer le retour dans l’élite après l’ascension ; au moins il a une certaine expérience en la matière.

Atouts :

L’équipe ne part pas dans l’inconnue avec autant d’éléments ayant déjà joué en Buli et l’expérience du retour (avorté) dans l’élite d’il y a deux ans. Et l’entraîneur Luhukay en est à sa troisième promotion en Bundesliga. La profondeur du contingent et les nombreuses solutions de rechange à disposition de l’entraîneur. La confiance acquise lors d’une saison triomphale en Zweite Liga qui pourrait permettre à des joueurs comme Ronny, Lustenberger, Wagner, Ndjeng ou Ben-Hatira de prendre une dimension supplémentaire. Avec son stade, la taille de la ville, son statut de capitale, le Hertha a sans conteste sa place en Bundesliga. 

Faiblesses :

Le manager Preetz, qui a largement contribué aux relégations de 2010, en sabordant le contingent de Lucien Favre, et 2012, en virant l’entraîneur Markus Babbel pour une querelle personnelle après un excellent premier tour, est toujours en place. Les joueurs offensifs, Ramos, Ben-Hatira, Lasogga, Wagner ou Baumjohann sont plutôt réputés pour leur irrégularité : même l’an passé en 2. Liga, aucun d’entre eux n’a assumé le rôle de Torjäger sur la longueur de la saison. Véritable moteur de l’équipe lors de la promotion, à la fois buteur, passeur, tireur de balles arrêtées et créateur, le Brésilien Ronny, le petit frère de Raffael (celui de Mönchengladbach), est rentré de ses vacances au Brésil avec des kilos en trop et une condition physique insuffisante pour démarrer la saison et pourtant le Hertha compte beaucoup sur lui pour rééditer ses performances stratosphériques de la saison passée. Après les deux relégations subies ces quatre dernières années, la pression sera énorme pour ne pas connaître une nouvelle chute. Le gardien Kraft, que les fans du Bayern préféraient jadis à Neuer, reste une énigme, sa saison n’a pas trop bien commencé avec un but évitable en DFB-Pokal.

Inconnue :

Le manager Michael Preetz parviendra t’il a tenir une saison entière sans plomber le travail de son entraîneur?

A suivre :

Pierre-Michel Lasogga. Considéré comme l’un des grands espoirs offensifs du foot allemand, il s’était révélé en Zweite Liga pendant la saison 2010-2011 lors de la promotion du Hertha. Depuis il tarde à confirmer et reste sur deux saisons très mitigées, aussi bien en Bundesliga en 2011-2012 lors de la relégation de l’Alte Dame qu’en 2012-2013 lors de la nouvelle promotion à laquelle il n’a guère contribué en raison de blessures à répétition. A bientôt 22 ans, il est plus que temps pour lui de prouver qu’il peut s’imposer dans l’élite, clairement une saison charnière pour ce joueur puissant et pas maladroit devant le but.

Sur nos monts, quand le soleil… :

Après plusieurs saisons pourries par des blessures, Fabian Lustenberger est de retour au premier plan. Reconverti au poste d’arrière central, le Lucernois a été considéré parmi les trois meilleurs joueurs de la dernière saison de Zweite Liga, avec son coéquipier Ronny et le buteur de Braunschweig Kumbela. A 25 ans, il fait définitivement partie des cadres de l’équipe et l’entraîneur Luhukay lui a même confié le brassard de capitaine. Au vu des matchs de préparation et du premier tour de DFB-Pokal, il devrait retrouver sa place de prédilection dans le DoppelSechs. Avec clairement l’ambition et le potentiel pour s’imposer comme un joueur majeur en Bundesliga, comme l’avait d’ailleurs laissé présager ses débuts fulgurants dans la capitale sous la houlette de Lucien Favre. Blessures et relégations lui ont juste fait perdre quelques années, mais il a encore de belles années devant lui pour rattraper le temps perdu.

Stade :

Olympiastadion, 74’244 places.

Abonnés :

18’200.

Equipe type présumée :

Kraft ; Pekarik, Langkamp (Franz), Brooks (Hubnik), van den Bergh; Lustenberger, Kluge; Allagui, Ronny, Ben-Hatira (Lasogga); Ramos.

Agenda :

10 mai 2014 15h30 : Hertha BSC Berlin – Borussia Dortmund. La dernière journée. Avec quelque chose à fêter ? Le cas échéant, pour qui ? Dans le doute, je vais déjà réserver le vol easyjet.

En résumé :

Solide, c’est le premier qualificatif qui me vient à l’esprit pour définir ce Hertha Berlin 2013-2014. Par contre, cela manque peut-être un peu de génie et d’inspiration ; à ce niveau-là, l’Alte Dame va pas mal dépendre de Ronny. Longtemps considéré comme un joker, le Brésilien a vraiment explosé, à 26 ans, la saison dernière en Zweite Liga. S’il confirme, il peut entraîner dans son sillage les Allagui, Wagner, Ramos et autres Ben-Hatira qui n’ont jamais vraiment réussi à s’imposer dans l’élite jusque-là. Comme évoqué ci-dessus, à certains égards, le contingent du Hertha rappelle un peu celui de l’Eintracht Francfort l’an passé, une bonne surprise n’est pas à exclure ; d’un autre côté, l’effectif n’est pas forcément beaucoup plus fort que celui qui avait été relégué il y a deux ans, c’est vraiment le genre de club qui peut aussi bien finir 6e que 17e selon qu’il arrive à prendre une bonne dynamique ou pas. Dès lors, c’est plutôt pas mal d’avoir évité un gros couac d’entrée en arrachant la qualification à la 120e (2-3) en Coupe d’Allemagne, même si la prestation contre un adversaire de Regionalliga n’a guère convaincu.

Pronostic :

13e.

Écrit par Julien Mouquin

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