Le triomphe de la justice et de l’attaque

Après les 3 points acquis contre la Ligue suisse de hockey, le LHC avait rendez-vous avec les Lakers, voie de garage par excellence pour les joueurs en fin de carrière qui veulent se la couler douce et aux autres éléments prometteurs désireux de fusiller leur progression avec panache. En marge de cette rencontre, c’était aussi l’occasion pour le LHC de tester son nouveau dispositif de sécurité.

 Tous les spécialistes vous le diront: la seule solution permettant de faire baisser significativement la criminalité dans nos enceintes sportives, c’est la répression. RE-PRES-SION ! Toujours en avance sur son temps et jamais à court d’idées aussi brillantes que visionnaires, la direction du LHC s’est donc penchée sur un panel de possibilités permettant de combattre les forces du mal et de nettoyer les stades de la vermine facho-communo-anarchique. Sur le papier c’est bien joli, mais l’élimination des gangsters, les interdictions à vie de patinoire et l’anéantissement de toute forme de comportement ultra ne pourront se faire qu’en y mettant de gros moyens à disposition.

La loi, c’est lui

Suite aux incidents de vendredi et de samedi dernier, n’allez pas croire que personne ne se bouge. Bien au contraire: les dirigeants ont œuvré en coulisses afin de se doter du nec plus ultra en matière de sécurité. Suite à la mise en demeure de l’Omni Consumer Products (OCP) résultant du fiasco de l’entreprise à éradiquer le crime à Detroit, la franchise lausannoise a fait l’acquisition de la société américaine pour 1 dollar symbolique en vertu des nouvelles lois relatives à la faillite de la métropole du Michigan. Grâce à cette opération, le club a hérité de tous les projets et brevets qui avaient été mis au point par l’OCP. Une véritable aubaine puisque le LHC est maintenant propriétaire de l’organisme cybernétique Robocop, rebaptisé «Robokop».

Le cyborg a été rapatrié en catimini sur le sol helvétique il y a peu de temps; des ingénieurs et informaticiens dépêchés spécialement de l’EPFL se sont affairés pour réaliser les indispensables remises à niveau que nécessitent ses programmes. Grâce à un heureux hasard du calendrier, le service de sécurité du LHC a pu réaliser un premier essai en situation réelle au Lido de Rapperswil, une enceinte sans ambiance, sans âme, sans atmosphère, avec un risque minimal de débordements. Un autre avantage est que la configuration de l’arène saint-galloise est similaire à celle de Malley, avec les deux kops disposés l’un à côté de l’autre.
La première phase a débuté avec la fouille, parfois rectale pour certains supporters au faciès pas net. Grâce à son tout nouveau scanner à rayons X et sa caméra thermique, Robokop a été capable de repérer tout objet douteux susceptible de mettre en péril la sécurité des spectateurs. Les criminels qui ont cru bon de jouer avec le feu se sont brûlés les doigts et ont été directement lancés à l’extérieur de la patinoire, ce qui a mené à la formation d’un tas difforme à quelques 100 mètres de l’arène. Les plus récalcitrants ont été passés à tabac après les sommations d’usage afin de faire passer ce message clair: on ne badine pas avec les règles ! D’accord, la manière est certes peu cavalière mais son efficacité a été démontrée.
En pénétrant dans la patinoire, Robokop a eu un effet dissuasif puisqu’une zone d’une vingtaine de mètres s’est spontanément créée entre lui et les rares supporters des Lakers, le tout dans un silence de cathédrale (ce qui est toujours le cas dans l’artificiel Lido). Du coup, pas besoin d’un cordon de sécurité. Quelques rebelles ont bien tenté de s’approcher de Robokop mais ce dernier a dégainé sa matraque chimico-électrique, permettant ainsi de rétablir l’ordre immédiatement.

Ses amis l’appellent Murphy

A la suite d’un premier tiers joué de manière très physique, il a été possible de voir le robot esquisser quelques rictus, en particulier lors de charges violentes et lorsque Stalder et Thibaubeau se sont battus. Lorsque le match est parti dans tous les sens lors de la période médiane où 5 buts ont été inscrits en 6 minutes, la situation est restée sous contrôle grâce à la stratégie sécuritaire du service d’ordre articulée autour de Robokop. Sitôt le coup de sifflet final venu entériner la démonstration offensive vaudoise, aucune petite frappe saint-galloise n’a osé lever le petit doigt en direction des supporters lausannois. Et pourtant, il y avait de quoi au vu du déroulement du match.
Ce premier exercice s’est donc soldé par un double succès, à la fois sur la glace et dans les gradins. Outre l’excellente opération comptable et la réussite du maintien de la discipline, le LHC bénéficie d’un autre renfort de poids: en acquérant les droits de l’Omni Consumer Products, le Lausanne HC a aussi mis la main sur ce qui devait être le successeur de Robokop: l’ED-209. Malgré certains problèmes de conception au niveau de la taille et de la mobilité de ce modèle, il sera un très bon complément à Robokop pour faire respecter la loi dans les rencontres à haut risque et faire régner l’ordre et la sécurité dans le chaudron de Malley. Il faudra encore juste régler un petit bug car l’ED-209 flingue toujours tout ce qui bouge, y compris les gens de son propre camp. Un petit problème qu’il s’agira donc de résoudre à l’occasion.

Les dirigeants de Malley ont bon espoir que les deux garants de la sécurité pourront être opérationnels d’ici la fin du mois d’octobre. Il faudra cependant effectuer une autre batterie de tests sur le terrain. Une étape importante concernera une mise en situation où les robots seront confrontés à une grande population de sujets hostiles et plongés dans une extrême violence. Ça tombe bien, Lausanne, capitale suisse du banditisme, regorge désormais d’endroits où le crime est légion. Le week-end prochain, Robokop et l’ED-209 arpenteront donc un secteur délimité par la place du Tunnel, la place Chauderon, le Flon et Bel-Air. Ce sera l’occasion de vérifier si la sulfateuse de l’ED-209 et ses grenades à fragmentation fonctionnent bien et si le viseur du pistolet mitrailleur de Robokop est parfaitement calibré. Des essais seront faits durant la nuit sur des requérants d’asile frappés de non-entrée en matière (les fameux NEMs), des dealers et autres racailles préalablement identifiés par les deux robots. De jour, les tests porteront davantage sur les mendiants et les marginaux.
En décembre, il se murmure que ce dispositif de sécurité pourrait être déployé à Vaulx-en-Velin ou Sarcelles, à condition que des émeutes y éclatent d’ici-là. En cas de succès, le LHC pourra se targuer d’avoir les meilleures unités en matière de sécurité, avec la garantie de mettre tout fauteur de trouble hors d’état de nuire. La joie et la paix pourra donc définitivement régner dans une enceinte de Malley sûre et où il fera bon voir un match de hockey en famille.
Photo titre Pascal Muller, copyright EQ Images

Rapperswil-Jona – Lausanne 5-8 (1-3 4-2 0-3)

Lido, 3589 spectateurs.
Arbitres : MM. Rochette, Popovic ; Kaderli, Rohrer.
Buts : 7e Genoway (Antonietti, Stalder/5c4) 0-1. 12e Rizzello (Sejna/5c4) 1-1. 15e Hytönen (Déruns, Leeger) 1-2. 17e Bång (Leeger, Hytönen/5c4) 1-3. 24e Camenzind (Persson, Earl) 2-3. 29e Neukom (Nodari) 3-3. 29e Setzinger 3-4. 30e Earl (Fernholm, Persson/5c4) 4-4. 32e Nodari (Camichel, Earl) 5-4. 36e Savary (F.Conz) 5-5. 47e Antonietti (Genoway) 5-6. 48e Déruns 5-7. 59e Bång (Hytönen/4c6!/cage vide) 5-8.
Pénalités : 5×2′ contre Rapperswil ; 10×2′ contre Lausanne.
Rapperswil : Aebischer; Fernholm, Lüthi; Nodari, Camenzind; Collenberg, Gmür; S.Berger; Hürlimann, Earl, Rizzello; Camichel, Persson, Burkhalter; Frei, Wichser, Sejna; Thibaudeau, Neukom, Jörg; N.Berger.

Lausanne : Huet; Leeger, Gobbi; Lardi, J.Fischer; Stalder, Genazzi; Reist, Morant; Déruns, Hytönen, Bång; Neuenschwander, Froidevaux, Bürki; Setzinger, Genoway, Antonietti; Savary, Conz, Ulmann.

Notes : Rapperswil-Jona Lakers sans Friedli, Geyer ni Walser (blessés) ; Lausanne sans Seydoux ni Augsburger (blessés). 53e Camenzind sort sur blessure.

Écrit par Alexandre Krimine

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4 Commentaires

  1. Car la Suisse romande se divise entre les Lausannois et les haters, bien naturellement frustrés par leur situation en périphérie de la capitale olympique (quid d’Olympie?)

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