Après des semaines de performances en dents de scie, Genève-Servette tient enfin quelques références à faire valoir pour la suite de son championnat. Contre Davos (2-1 tab) puis à Ambrì (0-1), les Aigles ont quitté la glace avec la victoire, associant à la manière cette régularité qui leur fait tant défaut en ce début de saison.
Un jour après avoir fait tomber le leader dans une belle ambiance aux Vernets, Genève-Servette s’en allait défier Ambrì-Piotta et ses 6 succès de rang pour une confrontation des plus particulières. La Léventine et la Cité de Calvin, c’est d’abord deux régions unies par une vision commune du hockey. Proches du peuple, ces deux clubs sont traités de Français ou, pire, d’Uranais par leurs contradicteurs jaloux de la base internationale de fans qu’ils ont réussi à ériger (à défaut d’une patinoire). Des phalanges menées par des dirigeants talentueux et qui se sont assuré un soutien local sans faille. En glanant, d’un côté, l’argent nécessaire auprès des autorités pour rafistoler leurs infrastructures et, de l’autre, en instaurant une tradition de collecte de fonds estivale pour venir agrémenter la trop longue intersaison.Seul vestige archéologique pas encore inscrit au patrimoine mondial, la Valascia accueillait ainsi 6’200 tifosi bouillants en ce dimanche après-midi, bien décidés à recevoir un petit retour sur investissement. La ferveur populaire est telle dans ce coin de pays où même la mauvaise herbe ne pousse plus que les deniers ont pu être collectés en nombre suffisant pour permettre aux huiles tessinoises de graisser la patte de ces messieurs de la Ligue. Avec comme résultat une improbable quatrième place provisoire au classement. Comment expliquer autrement la lamentable prestation de MM. Wiegand et Stricker, qui ont tout tenté pour favoriser l’équipe locale ? Deux arbitres à côté de la plaque qui n’ont pas hésité à fermer les yeux sur les nombreuses fautes d’Alexandre Giroux et consorts, s’offrant même le luxe d’aller vérifier sur la vidéo le but de Lombardi et le poteau extérieur d’El Assaoui, dont l’évidence de l’un comme de l’autre ne faisait pourtant guère de doute.
Il en fallait néanmoins plus pour venir à bout d’un GSHC transfiguré une seconde fois de suite après la débâcle lausannoise de mardi. Est-ce là le résultat d’un séjour secret à Chamonix ? L’effet du si convaincant communiqué de McSorley ? Ou de la pression levée par le suspense insoutenable qui entourait l’avenir de Tobias Stephan ? Allez savoir, mais quoi qu’il en soit, les Aigles n’ont rien lâché dans une rencontre classée dans le genre «couteau entre les dents». Même lorsque Bezina était injustement sorti 10 minutes durant, ce furent Frédéric Iglesias et Eliot Antonietti qui tinrent la baraque, nous donnant presque envie de reconnaître que le coach ontarien est en train de réussir son pari de la défense. Si Daugavins et Lombardi n’ont pas particulièrement brillé dans le jeu, le Québecois s’est enfin montré décisif en allant inscrire le but de la victoire, à l’image de ce que son compère letton réalisa la veille.
Du pain béni donc pour McSorley et ses sbires, qui récoltent la bagatelle de 5 points en un week-end, s’installent confortablement en 6e position et relèguent à 4 longueurs un LHC qui serait déjà à sa vraie place sans deux offrandes gracieusement consenties par son ancien sempai. Un regain de forme qui offre enfin une petite lueur d’espoir à la Winter Classic, dont les prix prohibitifs devraient cependant suffire à ne drainer qu’une dizaine de milliers de spectateurs et infliger un mémorable camouflet à la vision bling-bling du hockey défendue par Quennec et Weibel.
La rumeur @RaphiStollé
On finit cet article en inaugurant une nouvelle rubrique. Info ou intox ? A vous de juger, mais croyez-nous, c’est du solide ! Après que Julien Vauclair eut refusé d’honorer sa parole donnée pour une sombre affaire de gros sous qui le poursuivra après sa retraite, voici le chapitre 2 de notre série insider :
Raphi Stollé : «Manzato bientôt chez nous ?»
Moi : «C’est de nouveau une rumeur @RaphiStollé ?»
Raphi Stollé : «Yes»
Moi : «Ouais mais bon, il me faudrait un peu de concret là…»
Raphi Stollé : «Trust me dude.»
Moi : «Je vais mettre ta rumeur dans mon article, alors si t’as quelque chose à rajouter, c’est maintenant ou jamais.»
Raphi Stollé : «Fais donc. Rien d’autre pour le moment !»
Photos Pascal Muller, copyright EQ Images
Genève-Servette HC – HC Davos tb 2-1 (0-0 ; 1-0 ; 0-1)
Les Vernets, 6’775 spectateurs.
Arbitres : MM. Eichmann, Küng, Arm et Espinoza.
Buts : 26e Almond (Simek, Picard) 1-0. 50e Walser (Hofmann) 1-1. 65e tir au but victorieux de Daugaviņs.
Pénalités : 4×2’ contre Genève-Servette ; 6×2’ contre Davos.
Notes : Genève-Servette sans Mercier et Rivera (blessés). Davos sans Sciaroni, Schommer (blessés) et O’Connor (surnuméraire). Temps-morts : GSHC à 62’20 ; Davos à 64’06.
HC Ambrì-Piotta – Genève-Servette HC 0-1 (0-0 ; 0-0 ; 0-1)
Valascia, 6’282 spectateurs.
Arbitres : MM. Wiegland, Stricker, Bürgi et Wüst.
But : 53e Lombardi (Petrell) 0-1.
Pénalités : 2×2’ contre Ambrì-Piotta. 5×2’ + 1×10’ (Bezina) contre Genève-Servette.
Notes : Ambrì-Piotta sans I. Dotti, Kobach, Noreau, Pedretti, Williams (blessés). Genève-Servette sans Mercier et Rivera (blessés). Temps-mort : Ambrì-Piotta à 59’53. Ambrì-Piotta sans gardien de 58’49 à 60’00.
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