Pigeon de février 3 : Carlo Janka

Il s’en est passé des choses lors des mondiaux de ski d’Are en ce mois de février. Si les Suissesses, emmenées par la flamboyante Wendy Holdener et la surprenante Corinne Suter, ont cartonné, les messieurs ne sont pas passés loin des médailles via Feuz, Meillard et Zenhäusern (qui a tout de même écrasé la compétition du Team Event pour ramener l’or par équipe). Loin de tout cela et des soucis d’organisation du comité de la station suédoise, Carlo Janka aurait pu effectuer des mondiaux aussi anonymes que ses dernières saisons. Las, le Grison s’est illustré d’une toute autre manière que skis aux pieds.

En effet, l’ex-vainqueur du Général de la Coupe du Monde a empilé les déceptions avec un 18ème rang en combiné et une indigne 35ème place lors de la descente, il est vrai tronquée par la météo, derrière notamment un Danois et un Chilien. Janka a alors cru bon de déclarer dans les médias que l’ambiance au sein de l’équipe Suisse de vitesse était « mortelle » et de pointer notamment du doigt ses entraîneurs. Alors certes, il est plus ou moins connu que le groupe de vitesse est divisé en petits groupes depuis quelques années déjà et que cela n’est certainement pas l’idéal pour s’entraîner, comme en a également témoigné Sandro Viletta, ex-champion olympique de combiné fraîchement retraité. Il est également de notoriété publique que la gestion de Swiss Ski laisse à désirer, notamment sur le choix des entraîneurs, souvent étrangers alors que nos cerveaux locaux ont fui vers d’autres nations plus accueillantes.

Mais même si tout le fond de la déclaration de Janka était véridique – bien que l’on ne saura probablement jamais la vérité qui se cache là-derrière -, la forme ne passerait quand même pas du tout. Premièrement parce que son coup de gueule est intervenu en plein milieu desdits mondiaux, alors qu’il restait plusieurs courses au programme. Le Grison a simplement attendu d’avoir fini les épreuves pour lesquelles il avait été retenu, sans prêter attention aux conséquences médiatiques qu’un tel coup de gueule pourrait avoir pour le reste de ses coéquipiers. Pourrir ainsi l’ambiance lors d’un grand événement pour critiquer précisément la mauvaise ambiance, c’est un peu la chiotte qui se fout de la brosse à chiottes.

Deuxièmement, Janka est allé pleurnicher dans les journaux le jour-même du Team Event, une compétition de slalom parallèle se disputant par équipes. La Suisse y a brillé et ramené l’or grâce à Holdener et Zenhäusern mais également grâce à son team spirit et au sacrifice de Danioth et Yule. En effet, ces derniers étaient les deux membres de l’équipe les moins spécialistes de l’exercice et ont à chaque fois été alignés sur le côté le plus lent afin de favoriser les leaders de la sélection, qui se retrouvaient donc sur le meilleur parcours. Le spectacle proposé par cette jeune équipe était aussi magnifique que la camaraderie s’en dégageant. Dans ce contexte, et même si les groupe de vitesse et de technique sont clairement séparés, le Grison s’est couvert de ridicule auprès du grand public qui a assisté au spectacle de ce fameux Team Event.

Troisièmement, Janka qui se plaint de l’ambiance, c’est un peu comme si Kim Jong-Un se plaignait de la fermeture du monde occidental à son encontre. Le mec est aussi souriant que Kimi Räikkönen et parle un Schwyzerdütsch si dégueulasse que même Feuz et Küng ne doivent pas bitter un mot aux rares paroles prononcées par le sieur Carlo. Ce dernier est d’ailleurs tellement un grand déconneur que son surnom sur le cirque blanc est Iceman et ce n’est pas parce qu’il apprécie les pistes gelées.

En résumé, même s’il y a probablement quelques sérieuses questions à se poser chez Swiss Ski, Janka est surtout passé pour ce qu’il semble être devenu, à savoir un skieur vieillissant frustré par le fait de ne jamais avoir retrouvé le niveau qui était le sien lors de ses titres mondiaux et olympiques. Il est d’autant plus déplorable qu’une réaction aussi aigrie et avec un aussi mauvais timing vienne d’un skieur avec un tel palmarès et une si grande expérience. Afin de rappeler à Janka ce que c’est que de gagner quelque chose, il vous appartient de lui offrir un pigeon fait d’un métal lui remémorant ses exploits passés.

A propos Joey Horacsek 84 Articles
Bon ça va, je vais pas vous sortir ma biographie

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