Oh la barbe !

Un Movember échevelé

Annihilée par la Slovaquie et humiliée par l’Allemagne avant de refaire partiellement surface contre la Russie (l’équipe B selon les organisateurs, C selon la police et Z’ selon les manifestants), l’équipe nationale est de retour de son atelier (protégé) de 10 jours à Krefeld sur le thème de l’estime de soi. Le tout pour le plus grand plaisir des habitués de l’exercice que sont Roger Karrer, Tyler Moy et Joël Vermin. La National League peut donc reprendre ses droits et le LHC son rythme de sénateur à la retraite de 1,43 point par match. C’est donc des Lions en semi-hibernation qui recevaient samedi un HC Lugano aussi serein que Jorginho à 11 mètres d’une cage helvétique emmené par un Chris McSorbet dont la popularité a déjà fondu comme neige au soleil du Tessin. Rencontre savoureuse en perspective entre deux équipes au ratio attentes du public – points effectivement engrangés aussi élevé que le Signal de Botrange. 

Le match en deux mots

Doux Jésus. 

Les trois étoiles du match

⭐️ Troy Josephs, auteur d’une performance homérique. Sans vouloir être trop à cheval sur nos principes, on estime qu’un total de 3 points (1 but, 2 assists) sur les 0-1 (11ème), 0-2 (17ème) et 2-6 (35ème) est suffisant pour lui permettre de chiper la première étoile au valeureux Gilbert. Pourtant contrairement au roi Priam, il nous semble que la défense lausannoise avait été avertie de l’existence d’une arme pas si secrète que ça destinée à percer sa muraille. Depuis le VIème siècle avant J.-C., on avait eu le temps de se passer le mot.

⭐️ ⭐️ Gilbert, donc. Notre homme de piste, meilleur lausannois sur la glace, a montré une dernière fois sa polyvalence sur le combo zamboni-perceuse avant la retraite.

La fameuse conduite à l’aveugle, popularisée par un autre Gilbert célèbre.

⭐️ ⭐️ ⭐️ Yannick Herren, grand habitué de la tribune de presse à Fribourg cette saison, revenait sur les terres de ses premiers (et derniers) exploits (en 2016/2017, principalement sur des caviars du Dieu Jeffrey). Son premier point de la saison (en 19 matches) est évidemment tombé samedi soir. 

Le tournant du match

Le moment où Ivars Punnenovs a été annoncé au LHC la saison prochaine. Ou peut-être celui où Tobias Stephan s’est blessé à l’entraînement, le rendant indisponible pour une durée d’au moins 6 semaines. Ou encore celui où on a commencé à parler d’échange immédiat entre Luca Boltshauser et Punnenovs. Toujours est-il que l’infortuné Loris Uberti, 17 ans et une sortie dans un match sans enjeu de Champions Hockey League cette saison, a été envoyé au casse-pipe en remplacement d’un gardien dont la sérénité a tout de même dû en prendre un coup au cours des derniers jours (25ème, 0-4), thèse largement confirmée par quelques rebonds benoîtement accordés plein axe d’entrée de jeu.

De quoi faire oublier que le HC Lugano alignait un vétéran de 20 ans pouvant se prévaloir d’une expérience de vieux briscard (6 rencontres de National League) et dont il aurait été de bon aloi de tester quelque peu la mitaine…

Le slapshot en pleine lucarne du match

La performance globale du box play lausannois. Quel plaisir de suivre les prouesses techniques des hommes de John Fust après deux semaines d’entraînement intensif dans la spécialité. Seulement 4 goals luganais marqués en supériorité numérique sur un total de 8, c’est finalement tout à fait louable.

Tir sur le poteau d’Alatalo (40ème) devant une boîte lausannoise à l’étanchéité co-sponsorisée par Costa Croisières et la White Star Line.

Rassurez-vous, les unités locales préposées aux situations spéciales nous ont transmis ce message fort rassurant après la partie: 

Le vieux rotoillon en cloche du match

Jeudi soir, le brave Rick Bowness, futur-ex-entraîneur des Dallas Stars avait défrayé la chronique (OK, la chronique ultra locale d’un public de niche, mais restez avec nous, c’est rigolo quand même). En effet, lors du déplacement dans le Minnesota pour y affronter le Wild, le pré-retraité avait laissé le rookie Riley Tufte, régional de l’étape, acheter des billets pour sa famille et ses nombreux potes (l’équivalent de l’argent touché pour son appel en NHL selon certaines sources), revêtir l’uniforme Victory Green (oh le mal nommé !) et participer à l’échauffement 15 minutes avant la rencontre avant de finalement l’envoyer rejoindre ses parents en tribunes. On imagine que si les Stars ne s’étaient pas fait fesser 7-2, on en aurait presque ri après coup.

Vous dites ? Quel rapport avec le LHC ? On y vient. Figurez-vous que dans la plus pure tradition du club de la Vaudoise aréna, il s’agissait de trouver un prétexte pour forcer le chaland à sortir son porte-monnaie de sa douillette chaumière un soir de novembre aussi brumeux qu’une déclaration vaccinale de Novak Djokovic. Quoi de mieux donc que Movember, tradition aussi louable que peu suivie sous nos latitudes pour réussir dans cette entreprise ? Sans compter qu’il était difficile de trouver mieux que Mark Barberio, sosie officieux de Freddie Mercury, pour la promo sur les réseaux sociaux. Euh… Oui, sauf qu’au Moment M (comme Movember), Mark Moustacherio n’était pas sur la feuille de match. À l’image du destin des opposants à la loi covid, se faire coiffer au poteau après quinze jours de campagne agressive sur Instagram était pour le moins horripilant pour celui dont les bacchantes retroussées s’apprêtaient à entrer dans le folklore prilléran. 

Comme quoi, le hockeyeur lambda vit chaque jour sur le fil du rasoir.

Un certain coaching staff texan se sent tout de suite un peu moins seul. Et surtout, coup de maître, personne ne parle des vidéos mettant en scène la mascotte Leo sorties sur les réseaux dans le courant de la semaine. C’est bien dommage d’ailleurs, car le niveau atteint, proche de la « gênance » du génie des fameux Dundie Awards de The Office, mériterait d’être salué. Allez, on vous en met une pour le plaisir:

 
 
 
 
 
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Le chiffre à la con

1. Comme le nombre de power play(s) obtenu(s) par le LHC samedi soir. À 57 secondes de la fin sur le score de 8-4 pour les visiteurs, il était pour le moins décisif. On imagine qu’il fallait ménager toutes les individualités offensives fraîchement revenues au jeu et qu’on n’avait pas encore trouvé la solution miracle pour remplacer l’omniprésent Phil « The Finisher » Varone parti à Berne (à un jet de pierre du Pays de Vaud en somme), mais tout de même.

L’anecdote

La LHC Academy recevait Ronalds Kenins comme invité surprise le week-end dernier. Un joueur qui ne parle pas un mot de français comme interlocuteur de gosses de 3 à 9 ans. Voilà qui nous rappelle cette vidéo mythique, tiens.

Et sinon dans les tribunes ?

7005 billets vendus et au vu des chiffres présentés par l’association Medstache, autant de poils au nez à 1 franc pièce. Une semaine après l’avènement du pronom « iel », ce soutien unanime au patriarcat nous met presque la larme à l’œil.

La minute Le quart d’heure Jonas Junland

On se serait cru à Tolochenaz dans la défense vaudoise, surtout en ce qui concerne le trou béant qui a fait office d’intervalle entre la 11ème et la 25ème minute et envoyé toute perspective de victoire aux oubliettes. Cette rubrique est donc collective pour une fois.

Même si la pistache envoyée par Romain Loeffel depuis sa propre zone défensive a dû beaucoup plaire à son onctueux coach McSorbet, on s’accordera à dire que le game-winning goal (!) de la 30ème minute (1-5) restera purement anecdotique, et ce malgré une célébration digne d’un but de Pogba en huitième de finale de l’Euro (on a d’ailleurs cru voir passer cette vidéo deux ou trois fois sur notre site récemment).

La rétrospective du prochain match

Les Rouge et Blanc affrontaient hier dans le derby du musée des horreurs défensives des ZSC Lions humiliés 6-1 à Berne la veille. On se demande bien ce qui aurait pu mal se passer. Bonne nouvelle, surtout pour Garrett Roe, Barberio et sa légendaire finesse étaient bel et bien sur la glace d’une patinoire qui les inspire décidément beaucoup.

Comme la Crise McSorley s’est soudain transformée en brise lacustre modérée du côté tessinois, il ne reste plus qu’à se demander combien de temps John Fust tiendra encore à la barre d’un frêle esquif lausannois qui commence quand même drôlement à ressembler au bateau des pirates d’Astérix et sa durée de vie moyenne d’une demi-page en 10 cases par album. A la différence près que le poste de vigie semble avoir été déserté. Personne donc pour hurler « les goa… les goagoa… les goals !!! » du côté de l’offensive de Malley.

A propos Raphaël Iberg 175 Articles
"Chaque matin on prend la plume parce que l'on ne peut plus faire autrement sous peine de malaise, d'inquiétude et de remords." Maurice Leblanc

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