The Pogmentary : l’histoire d’une tête multicolore de Pioche

Oubliez l’image de Paul Pogba qui trotte dans votre tête. Elle est totalement fausse. La Pioche est un saint. Quant il mourra, son corps ne se décomposera pas, comme le Curé d’Ars et Bernadette Soubirou. C’est ce que l’on essaie de nous faire croire dans cette publicité ce documentaire de 5 épisodes de 30 minutes (AmazonPrime).

Autant vous le dire d’emblée, j’ai eu l’impression d’assister à une coupure pub de 150 minutes, toute à la gloire de PP, comme il se surnomme. Rien de comparable par exemple avec la série Netflix sur l’épopée des Chicago Bulls. Mais commençons par le commencement.

Avant de regarder

Jusqu’à maintenant, Paul Pogba était pour moi le joueur qui avait inscrit, le 28 juin 2021, le 3-1 de la France contre la Suisse à l’Euro 2021, et qui avait effectué une espèce de danse ridicule et peu respectueuse que j’avais détestée. C’est également lui qui avait perdu le ballon au milieu de terrain à la dernière minute, ce qui avait entraîné la magnifique égalisation de Gavranovic, avec la suite que l’on sait. Je pense qu’en lisant ces lignes, je viens de provoquer un guili-guili au bas-ventre chez Yves Martin et quelques autres lecteurs.

Soucieux de maintenir l’image de sérieux et de professionnalisme qui me caractérise, je me suis renseigné au moyen de multiples sources fiables et avérées, découvrant des interviews inédites et palpitantes et cherchant jusqu’à épuisement le moindre détail croustillant à son sujet. J’ai donc fait Google :

  • En 2008, alors aux juniors du Havre AC, Pogba part pour le centre de formation de Manchester United. Il n’a que 15 ans, et cela provoque un scandale, car un joueur n’a pas le droit d’être rémunéré avant 16 ans. Le président du Havre accusera MU d’avoir versé de l’argent à des membres de sa famille, ce que Sir Alex Fergusson niera avec son teint encore plus rouge que d’habitude.
  • En 2012, il partira au terme de son contrat (donc sans indemnité) à la Juventus de Turin, provoquant l’ire des dirigeants de United.
  • Pogba est connu pour avoir été en 2016 le joueur le plus cher du monde à l’époque (105 à 115 millions d’euros). Depuis, il a été dépassé par une petite dizaine de collègues. Et vous savez quel club il a rejoint en partance de Turin ? Manchester United.
  • Il a donc joué les 6 dernières années pour les Mancuniens. Il a été souvent blessé et on lui a reproché à de nombreuses reprises son manque d’implication et d’efficacité, surtout au vu du prix payé. Bilan : 226 matches joués, 34 buts, coûts totaux (salaire, primes, somme de transferts, intermédaires, etc …) 250 millions d’euros (plus d’un million par match), 1 Europa league gagnée.
  • Cette année, il est à nouveau en fin de contrat à MU et semble se diriger (toujours sans indemnité) devinez où ? Vers la Juventus de Turin ! C’est le jour de la marmotte.

À mon avis, Manchester United est un club catholique qui applique à la lettre le principe suivant : « Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre » (Matthieu, 5:39). Statistiquement, ils devraient le racheter en 2026 pour environ 200 mios d’euros.

La bande-annonce

Petit détail croustillant : chaque épisode débute par une séquence de dessin animé représentant Paul Pogba et sa famille. On a l’impression qu’ils ont ainsi évité la question des droits de certains de ses buts, en les passant en version manga plutôt qu’avec les vraies images. Il n’y a pas de petites économies, comme nous le verrons plus tard.

Résumé

À la fin de l’épisode 1, une annotation « À Mino » apparaît. En effet, l’agent du joueur est décédé à l’âge de 54 ans le 30.04.2022, soit entre le moment où le tournage s’est terminé et celui où le documentaire est sorti. Comme quoi l’argent ne fait ni le bonheur, ni la santé.

Episode 1

On débute fort avec un Pogba qui explique que la vie a été difficile, qu’il a dû se battre pour s’en sortir, qu’à sa première arrivée à Manchester, on ne lui a pas fait de cadeaux, et patati et patata. On sent immédiatement les larmes monter aux yeux.

Nous nous apercevons ensuite que l’intéressé est un père de famille hyper attentionné, qu’il s’occupe et change les langes de ses enfants, que sa femme fait la cuisine. On se croirait dans La Petite Maison dans la Prairie.

Le parallèle avec Charles Ingalls s’arrête lorsque le prénom de ses enfants est porté à notre connaissance: Shakur et Keeyan. Cela m’a amené à une très longue réflexion sur comment Paul et Maria avaient réussi à dégoter de tels prénoms, imprononçables, inécrivables (je vous mets au défi de les réécrire sans faute d’orthographe), et visiblement sans aucun lien avec leurs origines respectives (France et Guinée, USA et Bolivie). Si quelqu’un a une idée, merci de m’écrire sur mikegouvernoestdubitatif@kremlin.ru.

Très rapidement, on commence à parler pognon et business, ce qui sera une constante durant les 5 épisodes. Voici notamment comment Paul Pogba décrit son avocate, Rafaela Pimenta, bras droit de l’agent du joueur, le sulfureux feu Mino Raiola:

« C’est mon avocate depuis 10 ans, je la considère comme ma 2ème maman. Ma maman du business ».

Le fil rouge de la série sera la future destination de la Pioche après 6 ans passés à Manchester United, où il est donc en fin de contrat et qu’il peut quitter sans aucune indemnité de transfert. Visiblement, tout le monde le veut : MU aimerait le garder, mais personne ne prend soin de lui là-bas et ils n’ont pas bâti l’équipe autour de lui; Juventus veut l’accueillir à nouveau, mais Mino Raiola estime que cela ne rapportera pas assez ; Paris Saint-Germain est intéressé, mais les fans ne sont pas d’accord ; le Real Madrid ; Barcelone ; il ne manque que les Los Angeles Lakers et le Lausanne-Sport.  Impressionnant. Pourtant, à l’heure où votre humble serviteur écrit ces quelques lignes, aucune signature n’a encore été annoncée. C’est pourtant bien la Juventus qui semble tenir la corde, mais Paul Pogba n’est pas du genre à signer un contrat sans faire monter les enchères.

On retourne alors 10 ans en arrière, en été 2012, quelques mois après qu’il avait fait sa première apparition en Premier League (31.01.2012), lorsque Paul Pogba a déjà quitté Manchester United pour la Juventus. À l’époque, Sir Alex Ferguson avait refusé de rentrer dans la surenchère, déclarant notamment « que l’on donnait trop d’importance au talent de Paul ». Mino Raiola, qui lui aimait collectionner les millions de commission, avait rétorqué que « même son Chihuahua n’aurait pas joué à MU pour la somme ridicule qu’il proposait ». Et dire que les Mancuniens débourseront plus de 100 millions d’euros 4 ans plus tard pour le faire revenir… ça mérite d’être répété. Pour être sûr que vous ayez compris, je vous ai fait un petit schéma :

« Pour gagner, il faut accepter de perdre ». Luis Fernandez

La scène culte numéro 1 à mes yeux arrive alors: spontanément, Paul Pogba, oubliant que les caméras le suivent, achète des repas dans un take-away et les distribue à des clochards en leur souhaitant bon appétit.

C’est possible que cela soit une habitude et non pas une mise en scène… mais bordel, pas devant les caméras. C’est vraiment too much et ça fait sourire. Fais-le en cachette. Par pitié. Cela m’a rappelé cette cultissime séquence tellement on y croit :

Quoi ? À l’hôpital Velpo ?

Le décès du papa de Pogba est ensuite abordé, puis mis en scène sous forme de dessin animé. Le joueur précise que lorsqu’il a appris que son père était malade, il l’a fait venir à Manchester pour qu’il soit soigné. C’est très sympa pour le reste de sa famille resté en France. On nous montre ensuite que quelques mois plus tard, il a joué la finale de la Coupe du monde en Russie avec une photo de son paternel imprimée sur son protège-tibia. Je… heu… alors… comment dire… La pudeur, vous connaissez ?

Episode 2

Cet épisode débute avec le but (en dessin animé) marqué le 15.07.2018 en finale de la Coupe du monde (3-1, 58ème minute). Sans transition, il est ensuite question de la préparation à l’Euro 2021.

En plein repas du soir, Antoine Griezmann appelle en FaceTime notre ami Paulo qui lui demande « Ils sont où les enfants ?” Réponse de Grizou : « Ils dorment, il est 23h ». Petite précision: les enfants d’Antoine Griezmann avaient 5 ans, 3 ans et 2 mois au moment du tournage.

On apprend également lors de cet échange que la sélection de Karim Benzema a été une surprise pour tout le monde, puisque même le capitaine Hugo Lloris n’était pas au courant. Ambiance.

Dans cet épisode, Paul Pogba se met en scène avec son coach privé, puis avec sa femme bolivienne rencontrée à Miami, à cheval et à la piscine avec ses enfants, et finalement en train de faire sa prière. Il nous explique des choses que l’on ignorait, par exemple que la famille c’est super important et que la religion ça aide à trouver son chemin.

[jeu interactif : mettez dans cette case votre propre commentaire]

J’ai retenu deux scènes qui m’ont fait sourire à la fin de cet épisode :

PP fait un FaceTime avec sa mère qui explique qu’elle se trouve en Guinée, son pays d’origine, pour une mission humanitaire financée par la générosité de son fils et pour « aider les déminus » … j’imagine qu’elle voulait parler des démunis ?

PP inaugure un terrain financé par Adidas à Roissy, sa ville d’origine. Il en profite pour faire un tour en voiture ou il nous désigne chaque endroit qu’il a fréquenté, notamment un take-away au pied de son immeuble où il explique que son enfance était difficile car il devait manger des nems … Et ben moi j’aime bien les nems.

Episodes 3 à 5

Honnêtement, je soupçonne les producteurs de cette série d’avoir fait exprès de passer constamment du coq à l’âne par anticipation et pour compliquer la tâche du soussigné. Je vais donc faire un résumé  des épisodes 3 à 5 non pas par séquences, mais par thème, donc dans le désordre.

  • Il était capitaine de l’équipe de France U17 et a appris à devenir un leader.
  • On suit ses proches dans les tribunes du fameux Suisse-France de l’Euro 2021, dont les membres (frère/cousin/fils/petit-cousin/voisin/fils de l’oncle de l’épicier/…) provoquent une mini-émeute sur le 3-1 marqué par leur protégé, puis s’effondrent au moment du tir au but de Mbappé.
  • Il parle de la rencontre avec sa femme, explique qu’elle ignorait qu’il était un footballeur pété de thunes connu. Mais ouais c’est ça. Elle a pas Google la fille ? N’importe qui passe le nom de sa future date (et si vous êtes comme moi, vous trouvez pas grand chose) avant d’y aller. Le couple se met en scène à Miami, en discothèque, au restaurant.
  • Scène culte numéro 2 ! Maria explique qu’ils adoooorent se faire des petites surprises pour soigner leur couple. C’est une bonne idée. Elle amène Paul à un endroit mystère et lorsqu’il ouvre les yeux, ils se retrouvent devant une table apprêtée pour un dîner romantique aux chandelles sur la plage. Le seul hic ? Ils sont entourés de baigneurs à quelques mètres, tous des gens normaux en maillots de bain. Le glamour à l’état pur. On voit que PP est pas super content, mais bon il ne peut pas trop se plaindre, c’est la surprise de sa femme. On a tous un souvenir de la sorte.

Franchement, comment n’ont-ils pas pensé à supprimer cette scène ?

  • Les rumeurs de transfert au PSG durant l’été 2021 sont abordées. Il est dit que ce serait le club idéal, que ce n’est pas une question d’argent. Pourtant les supporters n’en voulaient pas, c’est le moins que l’on puisse dire.

  • Il est expliqué que les dirigeants de Manchester United ne veulent pas donner assez d’argent pour le garder et montrer leur amour pour Pogba. On assiste d’ailleurs à cette occasion à une conversation en FaceTime entre PP et son agent Mino Raiola qui est… au lit. Soudain, à l’été 2021, MU engage Varane et Cristiano Ronaldo. Notre ami Paul trouve tout à coup que ce serait une bonne idée de rester là-bas finalement. En fait, Manchester United fera une mauvaise saison malgré ses stars.
  • On parle de la famille de Pogba, de sa maman, de ses frères, 2 jumeaux qui sont aussi footballeurs professionnels.
  • On nous montre les vacances à Miami, la visite à la famille Matuidi (Blaise joue désormais pour l’Inter Miami), son amour pour les Etats-Unis. À un moment, Paul Pogba et Blaise Matuidi sont sur un bateau et parlent de la vie dans leur français à eux. Je vous jure que j’ai pas compris malgré plusieurs essais.
  • Il adore le basket et d’ailleurs il n’est pas mauvais. Ses idoles sont LeBron James et Michael Jordan, non seulement au niveau du sport, mais également pour le business. Rien que ça. Il a encore du chemin à parcourir… On nous explique qu’il est parfait, il est non seulement bon en mode, mais aussi en art et en finance, et qu’il aimerait devenir acteur après sa carrière de footballeur. Un génie le gars. Il a d’ailleurs eu la brillante idée, lors d’une discussion avec Stella McCartney, de créer des chaussures de foot vegan. J’avoue que je comprends pas bien le trip.
  • Les années Juventus de Turin, c’était tellement bien, et blablabla. Visiblement il a envie d’y retourner, mais pas à n’importe quel salaire.
  • Nike et Adidas se sont battus pour le signer. C’est finalement la marque aux 3 bandes qui l’a emporté. Mino Raiola explique que lorsque Paul Pogba a accepté l’offre d’Adidas, il a donné sa parole et n’est pas revenu dessus. Et ce n’est bien sûr pas une question d’argent. Non non…
  • On assiste à l’anniversaire du plus jeune fils de PP. Et ben croyez-moi ou pas, mais la fête de son premier anniversaire était 16 fois plus grande et chère que feu mon mariage, avec notamment des intermittents du spectacle déguisés en… girafes. En plus à 1 an, le gamin va se rappeler de rien. On se demande ce qu’ils vont inventer pour ses 20 ans… un concert de Jennifer Lopez ?

Melting-pot de citations

  • « Je veux devenir bien plus qu’une légende du football, comme Pelé ou Maradona. Je veux faire ce que personne n’a jamais fait. Je travaille beaucoup car je veux être parfait. Je veux écrire l’histoire, devenir le milieu de terrain le plus fort de tous les temps  » (Paul Pogba dans la presse italienne en 2016)
  • « Même Jesus ne faisait pas l’unanimité. Ils l’ont crucifié » (Mino Raiola, son agent qui a touché 49 mios d’euros lors de son transfert à MU, en parlant de PP)
  • « Il y a des gens difficiles à aimer. Paul Pogba est facile à aimer » (Mino Raiola, encore ému par les commissions touchées)
  • « Paul Pogba a marché sur la rencontre, on aurait dit un dieu » (un journaliste français après Allemagne-France à l’Euro 2021: 0-1)
  • « Il fallait qu’on défende et qu’on ne prenne pas de but. J’avais pas lu le jeu. On m’a pressé, et la perte de balle, j’étais très énervé » (Paul Pogba après la défaite contre la Suisse à l’Euro 2021)
  • « Sur mon penalty, je me suis dit soit la balle elle rentre, soit elle rentre avec le gardien » (idem)
  • « Quand Paul perd un match, tu ne peux pas lui parler » (son avocate-maman business Rafaela Pimenta). Elle n’a donc pas pu lui parler souvent ces dernières années à Manchester.
  • « Les lions vivent avec les lions, les zèbres avec les zèbres … quand Cristiano Ronaldo vient rejoindre Paul, c’est le meilleur choix » (Mino Raiola après le transfert de CR7 à Manchester United)
  • « Pogba tu es un virus pour nous » (José Mourinho, entraîneur de MU de 2016 à 2018)
  • « Tout est basé sur la confiance, l’amour et le respect ! » (Mino Raiola). Pas l’argent donc ?

Les blessures et la rééducation

Depuis son arrivée en 2016 à Manchester United, Paul Pogba a subi une vingtaine de blessures, lui occasionnant 658 jours cumulés d’absence (source footmercato.net). Cela fait beaucoup, surtout au vu de la somme déboursée par le club pour le faire venir.

Il a pris l’habitude de s’exiler à Miami ou à Dubaï, où la météo est plus clémente que dans le nord de l’Angleterre, pour soigner ses bobos et profiter de la vie, ce qui lui a collé une image de feignasse qu’il tente de rectifier dans ce documentaire en se montrant en train de transpirer le double de son poids avec un coach privé. Il faut dire qu’autant José Mourinho que Didier Deschamps lui ont reproché publiquement son manque d’implication et son dilettantisme, ainsi que ses retards aux entraînements et ses tenues trop décontractées.

Phénomène marketing et culte de la personnalité

Selon le site 90min.com, Paul Pogba touchait à Manchester un salaire annuel de 16.7 millions d’euros. Il faut y ajouter 4 millions d’euros annuels venant de son contrat avec Adidas, ainsi que différents revenus de ses activités annexes, notamment Instagram où il a 53 millions d’abonnés, chaque post lui rapportant environ 200’000 euros. Ses revenus totaux annuels sont estimés à 27 millions d’euros.

Paul Pogba a créé le logo PP qu’il porte sur ses casquettes, ses boucles d’oreilles. Il a toujours un sac à dos avec son visage imprimé dessus. Il a même lancé le « Pogmoji », et une application déclinant toutes sortes d’émojis le représentant. Pour en faire la publicité, il porte des chaussures de football avec son emoji brodé sur le côté. Too much.

D’ailleurs, il ne vous aura pas échappé que ce documentaire s’appelle le « Pogmentary », fusion entre Pogba et documentaire. La mode des mots en Pogb- est le stade suivant du culte de la personnalité. J’ai envie de dire : « Jusqu’où s’arrêtera-t-il ? ». Après les Pogmojis et le Pogmentary, on parle de Pogstuff (objets et accessoires divers) et même de Pogboom, relatif à ses frappes lointaines qui font mouche, mais également à ses ébats sexuels bruyants qui ont mis en émoi tous les clients d’un hôtel où il séjournait en 2016 à Manchester.

Ces histoires de Pog-mots me font un peu penser au Schtroumpfs, mais en moins schtroumpfs.

Pog-bilan

Paul Pogba est constamment en train de parler pognon, business, c’est une obsession. Il quantifie l’amour qu’un club lui montre avec le nombre de zéros de la somme que ses dirigeants sont prêts à lui donner. Le documentaire ne parle pas du scandale des Football Leaks, qui a révélé qu’il transfère une partie de ses revenus dans des paradis fiscaux à des sociétés prête-noms afin d’échapper aux impôts. Un bête oubli j’imagine. Honnêtement, on a l’impression que ça part dans tous les sens, et que Paul Pogba accepte tout ce qui peut rapporter de l’argent. À quand une pub pour des chips, pour l’application Wish, ou un spot avec sa maman pour Adidas ? En fait tout cela, c’est déjà fait ! Cela ne me surprendrait pas de le voir bientôt dire à la télé « Poltronesofa, autentica qualita. Et voilà ! ».

Il n’y a pas de mal à chercher à rentabiliser sa carrière. Qui reprocherait à Roger Federer d’avoir gagné des sommes folles ? Mais Paul Pogba, c’est l’anti-Federer. On a l’impression qu’il a clairement gaspillé une partie de son incroyable talent en mettant trop d’énergie dans les activités annexes. L’argent a supplanté le football comme priorité numéro 1. Paul Pogba ne sera jamais Maradona, Messi, Ronaldo, alors que cela aurait été possible. Le choix de prendre Mino Raiola (paix à son âme) à l’âge de 18 ans, soit l’agent le plus connu pour produire un maximum de revenu, lui aura peut-être rapporté beaucoup, mais cela aura également nui à sa carrière. Il y a une autre constante dans la carrière de Paul Pogba : la polémique. On dirait qu’il aime ça.

Je suis conscient d’avoir été très sévère avec un footballeur qui, à défaut d’être un génie, a parfois des coups de génie. On lui a reproché toute sa carrière de plus se soucier de son image que de son niveau de jeu, et ce documentaire a comme but de corriger ceci. C’est raté. Et c’est vraiment « Too much ». Je ne suis pas le seul à le penser. Le 21.06.2022, Margaux Baralon a écrit sur le site Blick.ch : « Ces cinq épisodes destinés à raconter la vie et l’œuvre du footballeur français Paul Pogba n’ont strictement aucun intérêt. Montré en train de s’occuper de ses enfants en père parfait, de jouer son meilleur football en athlète parfait, ou de donner à manger à des SDF en être humain parfait, le milieu de terrain de Manchester United y apparaît plus lisse qu’un filtre d’influenceuse sur Instagram. »

Je vais finir cet article avec une pensée pour le coiffeur le plus heureux et riche du monde, soit celui qui s’occupe de décorer le chef de Paul Pogba. Il y a de l’investissement et de la créativité, il faut bien l’admettre.

A propos Mike Gouverno 30 Articles

Commentaires Facebook

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.